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GLOSSAIRE SANSKRIT-FRANÇAIS

M -N - O - P - Q-R

 

M

MADA : orgueil; convoitise.

MADANA : « ivre de passion » - épithète de Kama, dieu de l'amour et du désir.

MADDALA : instrument de musique, de la famille des percussions à membrane, sorte de tambour allongé, assez proche du tampura.

MADHU : 1) miel, sucre, douceur; 2) (premier mois du) printemps.

MADHUKARA : abeille.

MADHYAMA : 1) passable, moyen, médiocre; 2) forme subtile de Shabda Brahman, le Verbe de Brahman.

MAHA : 1) grand, fort; élevé; 2) puissant, noble, supérieur.

MAHABHARATA : grand poème épique, écrit par Vyasa, d'où est extraite la Baghavad Gita.

MAHABHUTA : 1) un grand Être; 2) les 5 éléments physiques, ou matériels; ce terme correspond à la notion occidentale de matière. Ce sont respectivement, et par ordre de concentration matérielle : akasha tattva, l'éther – vayu tattva, l'air – tejas tattva, le feu – apas tattva, l'eau – prithivi tattva, la terre. Cf. sukshuma bhuta.

MAHADEVA : « Le Grand Dieu » - 1) tout Déva hautement évolué qui demeure en le Shivaloka, dans un corps de lumière; 2) Rudra, en tant que principe destructeur, est l'aspect terrible de Shiva, mais aussi d'Agni, et il est finalement Celui qui reste après la destruction universelle, donc l'Être suprême. Shiva, incarnation des trois perfections (Parameshvara, Parashakti, Parashiva), est l'un des Mahadevas, mais il est d'essence unique parmi ceux-ci, en tant que le seul incréé, le Père-Mère de tous les êtres, dont les Mahadevas. En tant que Parameshvara, Il est le Dieu suprême, l'Âme Primordiale, tandis que les autres dieux sont des âmes individuelles hautement évoluées, que les Écritures chiffrent à 300 millions.

MAHAGANAPATI : « le Grand Ganapati », à la peau rouge, aux dix bras, tenant la Déesse sur son genou gauche, est la forme occulte du dieu Ganesh pris comme représentant de la Divinité suprême, selon le rite tantrique en vigueur dans la secte Ganapatya.

MAHAKALA : « Le Grand Temps » ou « le Destructeur du temps » - L'aspect destructeur de Shiva, en tant que Temps au-delà du temps, le dévorateur de tout être et de toute forme dans l'univers manifesté, qui met ainsi fin à la dualité fondamentale : énergie spirituelle, matière, purusha/prakriti. Ésotériquement, c'est le Temps qui s'auto-dévore (cf. l'Ouroboros alchimique) et se maintient ainsi dans l'Absolu intemporel, tandis que le processus de la manifestation continue son évolution.

MAHALAKSHMI : Le Pouvoir transcendant de démultiplication, la Fortune transcendante, une épithète de la Grande Déesse, Devi, Shakti. Forme tantrique de Lakshmi, elle est la Fortune transcendante : substance intime projetée du corps de tous les dieux (elle est alors couleur de corail, assise sur un lotus) et Pouvoir (Shakti) transcendant de démultiplication, c'est elle qui affronta victorieusement le Titan MaheshAsura, grand amateur de méditation et de pouvoirs magiques, dont l'orgueil démesuré offensait l'harmonie des mondes divins.

MAHALINGA : « le grand Linga » - Le linga est le symbole du phallus en tant que puissance génératrice. Au niveau du chakra-racine, Muladhara, et des chakras connexes, il symbolise le désir sexuel ou créateur, mais aussi l'énergie spirituelle puissamment transformatrice aux plans subtils de la conscience.

MAHAMANTRA : « le Grand Mantra » ou Shri Vidya (Doctrine secrète de la Grande Déesse) se compose de trois mantras, qui – juxtaposés – totalisent les 108 syllabes qui signent sa perfection transcendante.

Tat Savitur varenyam
bhargo devasya dhimahi
dhiyoyonah prachodayat
Parorajase savadom
(les 32 syllabes du Gayatri Mantra à 4 vers) : « Nous nous prosternons devant la radieuse splendeur du Donneur de vie. Puisse-t-Il illuminer les pensées de notre esprit ! »

Jatavedase sunavama somam
aratiyato ni dahati vedaha
Sa nah parsadati durgani (vishva) naveva sindhum duritaty-agnih
(les 43 syllabes du Mahima de Shakti, extrait du Rig Véda I-99-1) : « Pressons le Soma pour le Connaisseur de toutes les naissances, pour Lui qui détruit par les flammes la connaissance que possède l'ennemi ! Puisse Agni, le Feu, nous guider à travers tous les obstacles et nous mener à l'autre rive, tel un bateau. »

Tryambakam yajamahe Sugandhim pushti vardhanam
urvarukameva bandhanat mrityor muksiya mamritat
(les 33 syllabes du Shiva Mantra, extrait du Yajur Véda VII-59-12) : « Nous adorons le Père des trois mondes, le dieu aux trois yeux, au parfum suave, renommé pour sa bienveillance et qui accroît notre plénitude et notre force. Puissions-nous nous libérer des entraves de la mort ainsi que le concombre se détache de sa tige, et accéder à l'immortalité ! »

MAHAMANTRA de la voie de la BHAKTI (Vishnouisme et Krishnaïsme) :

Hare Rama Hare Rama Rama Rama
Hare Hare Hare Krishna Hare Krishna
Krishna Krishna Hare Hare

Ô Dieu Rama, Ô Dieu Rama, Rama, Rama !
Ô Dieu, Ô Dieu, Ô Dieu Krishna, Ô Dieu Krishna,
Krishna, Krishna, Ô Dieu, Ô Dieu !

MAHAPRALAYA : « Grande dissolution » - Annihilation totale de l'Univers à l'issue d'un mahakalpa ou vie de Brahma (cf. Cycle cosmique), qui se caractérise par une extinction de toute existence, y compris temps, espace, conscience individuelle, dans tous les mondes, de tous les êtres et toutes les formes. Le dieu Shiva, en tant que Mahakala, absorbe tous ces mondes en Lui-même. Il reste, Seul, dans sa triple perfection de Parameshvara (Âme originelle), Parashakti (pure Conscience) et Parashiva (Réalité absolue), ni existant ni non-existant, durant une période qui va durer autant que le mahakalpa qui précédait cette obscuration de l'univers.

MAHAPURUSHA: une grande personnalité, une grande âme; un sage; le Seigneur suprême.

MAHARLOKA : Plan de la Grandeur Divine, aussi appelé Devaloka, monde des esprits angéliques, correspondant à l'anahata chakra. Cf. Diagramme “Les 14 Lokas ou plans cosmologiques”.

MAHAROGA : « les maladies graves » - Selon l'Ashtamga Sangraham Nidana, 8-32, il y a huit maladies graves : les affections entraînées par un dérèglement du Vata (vent, l'une des trois humeurs selon l'Ayurvéda), les calculs rénaux, les maladies de la peau (comme la lèpre), le diabète, les désordres abdominaux (comme l'hydropysie, les flatulences, etc.), les fistules (anales ou du duodenum), les hémorroïdes, la diarrhée. Voilà qui donne une idée des pathologies courantes à l'époque des Upanishads, allant de notre Moyen-Âge au XVIIème siècle.

MAHARUDRA : « le Seigneur transcendant des larmes » - forme transcendante de Rudra.

MAHARISHI ou MAHATMA : 1) grand sage ou grande Âme; 2) voyant; 3) titre donné à des saints.

MAHAT : «  grandeur, puissance, gloire » - 1) le premier-né; le germe originel non évolué du principe créateur d'où sont issus tous les phénomènes du monde matériel. 2) l'Intelligence cosmique, selon le Samkhya, à distinguer de manas, l'intellect abstrait et concret; le 2ème des 25 éléments ou tattvas dénombrés par le Samkhya; 3) synonyme de Hiranyagarbha, selon le Védanta.

MAHATAPAS : grandes austérités.

MAHATMA: « grande âme » - Désignation usuelle et titre honorifique pour un renonçant (sannyasin), un saint et tout personnage tenu en haute estime. Par ailleurs, est considérée comme telle toute personne – riche de multiples incarnations précédentes consacrées à la recherche spirituelle – qui a développé antérieurement un haut niveau sur l'échelle de l'évolution, et manifeste dons et savoir innés. Le jeune Nachiketas, qui dialogue avec Yama, le Seigneur de la Mort, dans la Katha Upanishad, est un exemple type.

MAHAVAKYAS : 1) grandes maximes védiques; quatre d'entre elles contiennent l'essence de la sagesse des Védas. Ce sont : « TAT TVAM ASI » (Toi aussi, tu es Cela); « AYAM ATMA BRAHMA » (Ce Soi est Brahman); « PRAJNANAM BRAHMA » (La conscience est Brahman), et « AHAM BRAHMASMI » (Je suis Brahman).
2) « la grande Connaissance »; idée-force; aphorisme tiré des Écritures.

MAHAVIDYA : grande connaissance; la Connaissance supérieure.

MAHAVISHNU : « Le grand Vishnu » est le Dieu suprême du Maha Tattva, l'Univers matériel, dont il est l'artisan créateur, le maître et le possesseur. C'est lui qui fournit l'énergie nécessaire à la création universelle, et c'est de lui qu'émanent les divers avatars. MahaVishnu est l'un des trois aspects majeurs de Vishnu, avec Garbhodakasayi Vishnu, qui est omnipénétrant et crée la diversité des formes et des mondes, et Kshirodakasayi Vishnu, qui est l'Âme suprême universelle, le Paramatman, présent jusque dans le moindre des atomes. « Seule la connaissance des 3 aspects de Vishnu permet la libération définitive des rets de la matière », dit le Satvata Tantra.

MAHAVRATA : « grand vœu » - Le Grand Vœu ou l'Engagement majeur. Patanjali, dans les Yoga Sutras (2:30-31) précise : « Le contrôle de soi inclut l'abstention de violence (ahimsa), de fausseté (satya), de vol (asteya), de rapports sexuels (brahmacharya) et d'acceptation de cadeaux (aparigraha). Ces cinq abstentions volontaires ne sont pas limitées par le rang, le lieu, le temps ou d'autres circonstances, et elles constituent le Grand Vœu. »

MAHESHVARI : La Grande Déesse, Devi, Shakti.

MAHIMA : l'un des 8 pouvoirs yoguiques (siddhis), celui de grandir à volonté ou de voir l'infiniment grand.

MAHIMAN : grandeur, majesté; 2) nom d'une coupe sacrificielle, d'or et/ou d'argent.

MAITRI : 1) amitié, doublée d‘un sentiment d‘unité; fraternité; 2) le sage Maitri, “l'Amical”, qui fut l'auteur du Maitrayani Samhita, auquel est adjointe la Maitrayani Upanishad; il fonda une nouvelle école (Shakha) du Krishna Yajur Véda, le Maitrayana, qui est l'une des six écoles védiques du Yajur Véda toujours existantes de nos jours.

MAJJA : mœlle.

MAKARA KUNDALA (makara = crocodile) : boucles d’oreille.

MALA : 1) saleté, ordure; 2) tache, impureté, souillure.
MALA : guirlande, tresse; rosaire.

MAMANA : pensée juste.

MAMATA : sens de la possession, égoïsme; fierté, amour-propre.

MAMATVA : attachement; accaparement, intérêt égoïste.

MAMSA : chair.

MAN : penser.

MANANA : pensée, réflexion; considérations, méditation.

MANAS : 1) « le mental, la conscience individuelle », caractérisé par le doute/l'ignorance, et dont le fonctionnement est purement instinctif; la perception sensorielle, la conscience qui est présence au monde. On le considère ésotériquement comme le mental inférieur (buddhi étant le mental supérieur, avec sa capacité d'abstraction et ses perceptions sublimées et subtiles), siège de la conscience instinctive, qui fonctionne en corrélation étroite aux jnanendriyas, les organes sensoriels, et karmendriyas, les organes moteurs. Manas est le mental indiscipliné, purement empirique (esprit pratique et visées concrètes), dont les caractéristiques essentielles sont : le désir et son contraire, la détermination et son contraire, la foi et son contraire, la fermeté et son contraire, la vanité et la honte, l'intellect pratique et, last but not least, la peur ! En tant que faculté, Manas est l'expression du manomaya kosha, le corps kama-manasique ou mental inférieur (cf. Manas chitta et Chitta).
2) une des 4 fonctions de l’organe interne (antahkarana), comprenant également buddhi, ahamkara ou ahamkriti, et chitta; faculté mentale de délibération
; Manas désigne également l'organe interne, avec le même sens qu'antahkarana.
3) souvent pris dans le sens universel en tant que Mental ou Intelligence cosmique; cf. Hiranyagarbha et Mahat.

MANAS CHAKRA : plexus nerveux situé entre le nombril et le cœur.

MANAS CHITTA : « Conscience instinctive » - Le mental inférieur, qui gère les facultés fondamentales de la conscience : perception, mouvement, pensée pratique, émotion, sentiment. Manas chitta est l'expression du corps kama-manasique (mental inférieur) ou manomaya kosha, l'un des corps subtils. Cf. Chitta, section B.

MANASA : 1) habitant du lac Manasa; 2) à l'esprit pur et lumineux (empli du Guna Sattva); 3) fidèles emplis de l'esprit de Hari (Vishnu); 4) les fils nés du mental de Brahma, les Manasaputras.

MANASAPUTRAS : « les fils nés de l'Esprit » - les fils divins de Brahma, nés de sa seule volonté, sans mère; au plan ésotérique, ils sont considérés comme les premiers-nés du Mental cosmique (Brahma ou Virat étant assimilé à celui-ci), sans forme (arupa), qui présidèrent au don du mental (manas) aux entités humaines créées, ou plus exactement de cette flamme immortelle de l'Esprit en l'humain, qui évolue d'incarnation en incarnation.

MANASIKA : qui se rapporte à l’esprit, au mental.

MANASIKA JAPA : japa fait mentalement.

MANAS PUJA : culte mental.

MANDALA : 1) sphère, cercle; cercle magique ou diagramme; 2) domaine spécifique d'une divinité, son champ d'influence; 3) section du Rig Véda; 4) groupement, association.

MANDAPA(M) : Un pavillon ouvert et couvert, habituellement un toit supporté par des piliers ou des murs percés de larges ouvertures; une tente.

MANDARA : montagne qui servit de bâton à baratter aux dieux et aux démons lors du barattage de l’Océan Cosmique pour obtenir le nectar d’amrita, liqueur d’immortalité.

MANDAARA : arbre corail (Erythrina indica), dont les fleurs peuvent êtres jaunes, noires ou rouge corail.

MANDIR(A) : Temple; demeure, résidence.

MANDUKA : 1) grenouille, crapaud; 2) Manduka Yoga, type de yoga, dans lequel on reste longuement immobile, à l'image de la grenouille, afin de développer une méditation particulièrement abstraite; 3) Manduka asana, la posture de la grenouille en Hatha Yoga.

MANGALA : Propice, favorable; qui est de bon auspice.

MANGALARATI: Cérémonie religieuse, dans laquelle des lumières, de l'encens, du camphre et d'autres offrandes représentant les cinq éléments et les cinq sens – soit l'être humain dans sa totalité – sont balancées devant l'image d'une divinité.

MANI : le joyau.

MANIPURA CHAKRA : « le nombril = le joyau (mani) placé devant (pura) » - le centre subtil qui se situe dans la région ombilicale, à l'exact opposé du nombril, sur la face postérieure de la colonne vertébrale; siège de l'élément Feu.

MANMATHA : « Celui qui trouble l'esprit », épithète de Kama, dieu de l'amour et du désir.

MANO DA ou MANO DHA ou MANO VIDHA : fixer l'esprit sur, penser à, méditer sur...

MANOHARA : « Enchanteur, ravisseur, voleur d'esprit » - celui qui captive l'esprit d'un autre. Une des épithètes de Vishnu, également appliquée couramment à Krishna dont la flûte enchantait le monde.

MANOJNANA : connaissance des mécanismes de l’esprit et des émotions.

MANOLAYA (manas = esprit; laya = immersion) : état dans lequel les bouleversements intérieurs ou émotifs de l’esprit sont apaisés. Alors l’esprit, exempt de fluctuations, se dissout et se fond dans le Soi comme un fleuve dans la mer en perdant son identité personnelle.

MANOMANI : de mano-manas,« fixité du penseur » - synonyme de samadhi.

MANOMAYA : mental, intellectuel; spirituel.

MANOMAYA KOSHA : le fourreau mental, englobant la conscience, les sentiments et les motivations qui ne proviennent pas d‘expériences subjectives; un des 5 fourreaux (kosha) composant le jiva, l’individualité humaine, correspondant au plan mental inférieur ou kama-manasique, ainsi qu'au corps astral.

MANONASHA : annihilation du mental.

MANONIRODHA: Cessation de l'activité mentale par le contrôle yoguique.

MANORAJYA : vagabondage mental; manie des projets chimériques.

MANTHA : 1) barattage; 2) gruau d'orge; boulettes; 3) cuillère, bâton pour brasser.

MANTRA(M) : «  pensée transformatrice – manat trayate » – Syllabe, ou mot, ou formule, de caractère sacré, dont la répétition accompagnée de réflexion sur son sens subtil, permet d'atteindre et de réaliser le Soi. Le mantra est donc une formule rituelle, qui résume en soi toute la puissance de la méditation en tant que pouvoir de transsubstantiation de la conscience.
1) prière; 2) verset sacré; 3) formule mystique servant d’objet à la méditation; le guru donne à son disciple, lors de son initiation, un mantra qu’il ne doit pas révéler.

MANTRA YOGA : Yoga de la Parole Divine, du Logos; science du son; voie vers l'union à la divinité par la répétition d'un mantra (cf. japa).

MANTRIKA (SHAKTI) : « pouvoir du mot sacré » - le pouvoir occulte des sons mystiques, des mots, des sons (y compris musicaux), des nombres et des lettres, et en conséquence celui des formules mantriques. Il s'agit du pouvoir créatif des vibrations sonores, tout son propageant son propre champ vibratoire, correspondant à une formule numérique, ou une note musicale.

MANTRIQUE : relatif au mantra, sa formule, sa sonorité, son pouvoir.

MANU : « créature pensante » - 1) homme: 2) nom de l'Homme primordial, premier-né de l'humanité actuelle. Né de Virat, le Démiurge, et de Satarupa, il engendra avec celle-ci les 10 Prajapati, géniteurs des créatures. Il établit le code fondamental des lois, connu comme “Lois de Manu” (Manusmriti). 3) Du point de vue des ères cosmologiques (cf. Cycles), un kalpa voit l'apparition de 14 Manus. Dans notre kalpa actuel, ce sont : Svayambhuva, Svarocisha, Auttami, Tamasa, Raivata, Chaksusha, Vaivashvata (le Manu de notre époque), Savarni, Daksha-Savarni, Brahma-Savarni, Dharma-Savarni, Rudra-Savarni, Deva-Savarni (ou Raucya) et Indra-Savarni (ou Bhautya).

MANUSMRITI - « Lois de Manu » - texte fondateur des codes de lois traditionnelles, l'un des dharma shastra, ou traités d'éthique et codes de lois civiles et sociales.

MARANA : extinction, agonie, mort.

MARGA : voie, route, sentier.

MARKANDEYA : Sage légendaire, qui était voué à une mort précoce à l'âge de seize ans, mais qui, grâce à son intense dévotion pour le dieu Shiva, obtint de celui-ci que Yama, le dieu de la Mort, révise son décret et lui accorde une longévité indéfinie. Shiva, dans ce rôle d'intercesseur, est nommé Mrityunjaya, “le Vainqueur de la Mort” (Mrityu étant un autre nom de Yama).

MARMAN : 1) point vulnérable du corps (talon d'Achille); 2) articulation, organe vital ; 3) arcane, mystère. C'est le point le plus bas où est descendu le Purusha qui s'est incarné en Jiva, c'est donc la zone de fragilité du résident interne (jivatman).

MARMASTHANA : siège des points vitaux, ou vulnérables, du corps, très délicats, qui peuvent entraîner la mort ou l'inconscience s'ils sont violemment heurtés. On dit aussi qu'ils sont les endroits de jonction de la chair, des nerfs et des os, et le souffle vital (Prana) y est particulièrement abondant. Il y en a 18, selon la Trishikhi Brahmana Upanishad : les gros orteils, les chevilles, le milieu des mollets et des cuisses, ainsi que leur base*, l'anus, le cœur, l'organe sexuel, le centre du corps, le nombril, la gorge, le coude, la racine du palais, la racine du nez, les globes oculaires, le centre inter-sourcilier, le front et sa base, la partie supérieure des genoux, la base des mains.
* Noter que la base des mollets et des cuisses ne fait qu'un seul point avec leur milieu.
Ailleurs, on parle de points d'appui, et on en dénombre 16. Cf. Adharas. Adharas et Marmasthanas ne se recoupent que partiellement, ils soutiennent des fonctions différentes, même lorsqu'ils coïncident.

MARTYA (LOKA) : les mondes terrestres et mortels.

MARUT : génie du vent, principe d'immortalité et souffle vital universel, qui préside au prana dans les créatures vivantes.

MARUTS : génies des vents, fils de Rudra et de Diti, la Terre (sœur d'Aditi), les Maruts sont souvent nommés ou confondus avec les Rudras. Génies violents et imprévisibles de la suite d'Indra, ils forment l'armée des pluies, des ouragans et des tremblements de terre. Selon les sources, ils sont au nombre de 60, ou de 7 fois 7, dont 11 sont présentés individuellement dans le Mahabharata : Mrigavyadha, le Tueur d'animaux, Sarpa, le Serpent, Nirriti, l'Infortune, Ajaikapada, le Bouc unijambiste, Ahirbudhnya, le Serpent de mer, Pinakin, l'Archer, Dahana, le Bouteur de feu, Ishvara, le Seigneur, Kapali, le Porteur de crânes, Sthanuh, le Tronc sec, et Bhaga, le Fortuné.

MATANGA : « éléphant » - symbole du pouvoir royal et de la puissance de domination; épithète de Shiva.

MATARISHVA(N) : « grandissant au-dedans de sa mère », c'est à dire au-dedans du bois dont il jaillit, est l'une des épithètes d'Agni, le feu sacrificiel, ainsi que du vent qui l'attise.

MATHA : 1) cellule de moine; 2) ermitage, communauté d'ermites, monastère. Cf. Ashram.

MATHADHIPATI : supérieur de monastère.

MATHANA : 1) barattage; 2) bouleversement, destruction.

MATRA : « mesure » - 1) très petite unité de temps (seconde), également unité phonétique; 2) les lettres de l'alphabet, et leur prononciation, également unité syllabique et/ou graphique (cf. matrika); 3) atome, élément (cf. tanmatra), matière.

Les douze Matras (ou Moras) du Om : Les quatre matras du Om sont : A – U – M et l'ardha-matra, ou demi-lettre (c'est, au-dessus du Om, cette demi-lune qui représente le son « mmmmmm » de l'Om à 3 ou 4 unités phonétiques (matras), psalmodié longuement et résonant encore plus longuement dans les corps subtils).
Chacun de ces quatre matras possède trois aspects, qui développent ainsi douze supports de méditation : le premier matra est appelé Ghoshini, “à la riche sonorité”; le second, Vidyunmali (ou Vidyunmatra), “couronné par l'éclair”; le troisième, Patangini, “plaisir de l'envol”; le quatrième, Vayuvegini, “à la célérité du vent”; le cinquième, Namadheya, “qui a un nom”; le sixième, Aindri, “sacré pour Indra”; le septième, Vaishnavi, “de Vishnu”; le huitième, Sankari, “de Shankara (Shiva), le Dispensateur de félicité”; le neuvième, Mahati, “le grand”; le dixième, Dhriti (Dhruva), “fermement établi”; le onzième, Nari (Mauni), “le silencieux”; et le douzième, Brahmi, “de Brahma”. Cf. Nada Bindu Upanishad, shlokas 8 à 11 et 12 à 17.

MATI : 1) pensée, résolution; 2) opinion, croyance; 3) respect, sagesse.

MATIMAT(I) : intelligent, malin, prudent, sage.

MATRI ou MATA : 1) mère, dans le langage courant pour s'adresser à une femme âgée; 2) comme pour Mata, c'est la Mère Divine, la Déesse universelle, Shakti ou Durga. Cf. Sapta-Matra (les 8 Mères divines), Matrika.

MATRIKA : 1) mère, humaine ou divine; majesté de la maternité, qui est la divinité essentielle dans le tantrisme et le shaktisme; 2) alphabet, profane ou mystique, ce dernier étant associé aux yantras (diagrammes symboliques) et aux mantras (formules sacrées symboliques); 3) les 16 énergies sonores (les voyelles, plus l'anushvara (leur nasalisation bourdonnante, représentée par un point au-dessus de la voyelle ou en-dessous de la consonne de nasalisation) et le visarga (vocalisation sourde, représentée par un h).

MATRIKAS KALAS : Selon le Tantrisme, les lettres de l'alphabet sont nées respectivement de chacune des Matrikas, et sont imprégnées du pouvoir de la Grande Mère. Les Matrikas sont donc les formes subtiles des lettres (varna), au nombre de 50 : Nivritti, Pratishtha, Vidya, Shanti, Indhika, Dipika, Mochika, Para, Sukshma, Sukshmamrita, Jnanamrita, Apypayani, Vyapini, Vyomarupa, Ananta, Srishti, Riddhi, Smriti, Medha, Kanti, Lakshmi, Dyuti, Sthira, Sthiti, Siddhi, Jada, Palini, Shanti, Aishvarya, Rati, Kamika, Varada, Ahladini, Pritih, Dirgha, Tikshna, Raudri, Bhaya, Nidra, Tadra, Kshudha, Krodhini, Kriya, Utkari, Mrityurupa, Pita, Shveta, Asita, Ananta.

MATSARA : colère.

MATSARYA : envie.

MATSYA : poisson.

MATSYENDRA : l’un des fondateurs du Hatha Yoga.

MAUNA : le silence, d'abord non-verbalisation, puis cessation de l'activité discursive incessante de l'esprit; un des moyens de progression spirituelle. Cf. muni.

Maxime de la guêpe et du ver : On la trouve chez Shankara : on dit que le ver qui vit dans le nid d'une guêpe, à force d'attendre le retour de celle-ci (car il se nourrit des débris de la nourriture qu'elle ramène au nid), finit par s'identifier à elle, et se transforme finalement en guêpe. Cette métamorphose animale illustre la maxime fondamentale : la pensée (in)forme le réel, et le façonne. La pensée est énergie créatrice.

MAYA : Le pouvoir de l'Illusion cosmique. La Puissance (shakti) de Brahman se manifestant en tant qu’univers phénoménal; la manifestation sous son aspect grossier, subtil et causal. Maya est synonyme d’ignorance (avidya), les illusions découlant de la confusion entre l'existence relative et la réalité; car elle est la grande Enchanteresse qui possède 2 pouvoirs : avriti ou avarana shakti ( pouvoir d’obnubilation) et vikshepa shakti ( pouvoir de projection).

MAYURA : paon.

MEDAS : graisse.

MEDHRA : agglomérat de matière pranique, situé sous le Manipura chakra (ombilic), d'où se ramifient les nadis principales.

MELANA : contact, union; réunion, rencontre.

MERU DANDA : colonne vertébrale.

MIMAMSA : 1) examen; 2) système de philosophie (darshana) : Purva mimamsa traite de la conception générale de la Divinité, mais insiste sur l’importance de l’action (karma) et des rituels; Uttara mimamsa accepte Dieu sur la base des Védas, mais insiste surtout sur la connaissance spirituelle (jnana).

MITA : mesuré, limité, modéré.

MITAHARA : alimentation modérée.
MITAHARI : un mangeur modéré.

MITHYA : mensonge.

MITRA : « Amitié, solidarité » - L'un des 12 Adityas, principes souverains majeurs du monde humain, fils d'Aditi, l'Étendue primordiale. Il représente la solidarité entre humains, la parole donnée et la loyauté, la sacralité des valeurs et lois qui fondent la société. Il trouve son complément indissociable en Varuna, incarnation de la Loi divine.

MLECCHA : « qui parle une langue étrangère, incompréhensible » - étranger, non-hindou, hors-caste, ignorant du sanskrit ou de l'hindi.

MOHA : « erreur, illusion » - 1) illusion en relation à quelque chose ou quelqu'un, produisant généralement un attachement illusoire, un engouement, voire une obsession, sur la base d'une perception totalement erronée de cet objet, et d'une évaluation illusoire de sa valeur; 2) évanouissement; 3) hallucination, folie.

MOKSHA : la délivrance (en tant que but); libération finale; émancipation sans retour de l‘Âme, hors du cycle des naissances successives. N.P.C. avec mukti (libération post-mortem), moksha étant la libération obtenue ante-mortem.

MOKSHAMULARA - “Source de Libération” : sanskritisation du nom de Max Müller, indianiste germanique établi en Angleterre (1823–1900), qui fut le premier éditeur du Rig Véda, traduisit une douzaine d'Upanishads et fut l'un des principaux collaborateurs de la monumentale édition des Sacred Books of the East, en 50 volumes, qui fut publiée par Oxford University Press entre les années 1879 et 1910.

MORA : unités phonétiques (A, U, M + Anushvara) composant le Om.

MRIDU : doux, gentil, modéré.

MRITA : (adj.) mort; (subst.) un cadavre.

MUDGALA : nom d'un Rishi, originaire du pays de Mudgala, célèbre pour son détachement et sa victoire contre la colère. D'après le Mahabharata, il menait une vie humble, pieuse, pauvre, et ses réserves de grains, qu'il glanait à la manière d'un pigeon, ne diminuaient jamais et même augmentaient selon le nombre de brahmanes auxquels il donnait l'hospitalité. Provoqué à six reprises par le sage Durvasas, célèbre par ses colères, qui lui dévora toutes ses réserves de nourriture, Mudgala ne se départit à aucun moment de son calme. Plein d'admiration, Durvasas lui proposa d'accéder immédiatement au séjour céleste. Posément, le Rishi Mudgala se fit expliquer les avantages réels du séjour céleste. Il retint surtout le fait que tôt ou tard les plaisirs du monde céleste seraient karmiquement épuisés, et en conclut que l'expérience ne le tentait pas. « Il chercherait uniquement, dit-il, le royaume éternel où il n'est plus de souffrance, ni détresse, ni changement. » Il renvoya donc les messagers des dieux, et continua son ascèse comme auparavant. Il parvint finalement à la perfection suprême et s'établit définitivement dans le nirvana.

MUDHA ou MUGDHA : 1) qui produit la confusion de l’esprit; 2) (subst.) obscurité, oubli. 3) (adj.): lourd d’esprit; perplexe, hébété, stupide.

MUDITA : 1) contentement; joie, bonheur; 2) complaisance à l’égard des personnes vertueuses; 3) absence de jalousie.

MUDRA : 1) sceau; 2) une posture qui scelle hermétiquement, cf. Bandha; 3) position des mains, dont le sens est ésotérique, voire mystique, et qui s'accompagne d'une visualisation bien précise. Les mudras sont essentiels à l'esprit de la puja, du Hatha Yoga, notamment des asanas de méditation, mais aussi de la danse. Les plus courants sont : a) abhaya mudra, geste de bienveillance, doigts étendus, paume dirigée vers autrui; b) anjali mudra, geste de révérence; c) jnana mudra (ou chin ou yoga mudra), geste de toute-connaissance, pouce et index se touchant en formant un cercle, les autres doigts étendus; d) dhyana mudra, sceau de méditation, mains ouvertes, paumes dirigées vers le haut, posées souplement sur les genoux, ou alors ramenées dans le giron, la main gauche posée dans la droite, les extrémités des pouces accolées.

MUHURTA : Unité temporelle – trentième partie d'un jour, soit une durée de 45-48 minutes. Cf. Brahma muhurta, «l’heure de Brahma».

MUKHA : visage.

MUKHYAPRANA : Souffle vital du cosmos, incarné par le dieu Vayu, dont Mukhyaprana est une épithète signifiant “importance majeure de la vie”, car il est la cause de la mise en action du karma individuel parvenu à maturité, ainsi que de la transmission à la Divinité suprême des actes – positifs et négatifs – de l'incarnation actuelle. Il eut trois incarnations (avatars) afin d'enseigner, guider, et améliorer l'humanité, dont la plus importante fut le dieu-singe Hanuman.

MUKTA : délivré, libéré.

MUKTI : la délivrance, la libération (en tant qu’état réalisé) de l’Âme du cycle des réincarnations (samsara).

MULA : 1) racine; base, fondement; origine, cause principielle; 2) ville principale, capitale; 3) texte original, source scripturale.

MULABANDHA : technique par laquelle la partie du corps située entre l’anus et le nombril est contractée et remontée vers la colonne vertébrale, afin de susciter l'éveil et/ou la montée de la kundalini.

MULADHARA CHAKRA : le centre subtil qui se situe à la base de la colonne vertébrale, qui est le support principal du corps et dans lequel gît lové le serpent Kundalini.

MULAMANTRA : « mantra-racine », “Hrim Shrim Krim Parameshvari Svaha”, qui accompagne les offrandes faites à la Déesse suprême, Parameshvari.

MULAPRAKRITI : la Nature primordiale, cause originelle de la Manifestation concrétisée du Plan du Mental cosmique. Cf. avyakta, pradhana.

MUMUKSHU : l’aspirant qui désire atteindre la délivrance (moksha). Opp. Bubukshu.

MUMUKSHUTVA : l’ardent désir de moksha, la délivrance.

MUNDA ou MUNDAKA : « crâne rasé, tête chauve » - de mund, raser la tête. Se dit aussi d'un arbre élagué, ou d'un crâne de squelette.

MUNDAMALA : « guirlande de crânes » que porte Yama, dieu de la Mort, ou guirlande de têtes coupées que portent d'autres divinités, dont Kali la sanguinaire.

MUNDAKA UPANISHAD : « Up. des Crânes rasés (des ascètes) »- une des Upanishads majeures, traitant de la syllabe mystique Aum (cf. pranava), réputée « Libératrice » car elle « rase » le crâne des idées illusoires et inutiles.

MUNDITA : qui a la tête rasée.

MUNI : « le silencieux » - 1) l’ascète qui pratique le silence (mauna); 2) le sage, celui qui connaît la valeur du silence.

MURCHA : 1) évanouissement; 2) hallucination, égarement.

MURTA : « avec forme » - corporel, incarné (opp. amurta).

MURTI : « corps solide » - 1) matière, forme; manifestation; 2) figure, image ou statue, idole; incarnation ou personnification d'une divinité. Cf. Trimurti.

MURTI UPASANA : culte dédié à l’image de l’Istha devata, la divinité d'élection du bhakta yogi.

 

 

N

 

NABHAS : ciel, voûte céleste.

NABHI : nombril. Terme utilisé pour signifier que l'univers existe à partir du le nombril du dieu Vishnu, d'où sortit le lotus qui donna naissance à Brahma, le Créateur de cet univers.

NABHO MUDRA : « sceau de la voûte céleste » - synonyme de Khechari mudra.

NADA : « le son, la vibration sonore; le ton (échelle musicale) » - Le son mystique intérieur, entendu durant la méditation; le son primordial, la première vibration dont a émané la Création; la manifestation première de l'Absolu non-manifesté; Cf. Omkara, Shabdabrahman. Parfois utilisé comme synonyme de Om, tel qu'expérimenté intérieurement durant la méditation.

À l'état séminal, le Verbe de Brahman (shabdabrahman) vibre sous une forme tripartite : bindu, nada et kala. Ces trois sons mystiques sont synthétisés par le son transcendant, également appelé le Son inaudible ou Paranada, qui est la vibration de l'éternité avant la création de l'univers. Cette vibration extraordinairement pure du Paranada émane d'un champ subtil qui échappe aux régions plus denses où commence de vibrer l'esprit humain dans son registre supérieur. Ce Paranada, en descendant vers les registres plus denses de la Manifestation, devient le Pranava, le Aum, et dans un registre encore plus bas, se transforme en nada, qui n'est pas un son unique mais un groupe de modulations sonores. Durant la méditation, on capte ce groupe de modulations sonores sur le versant interne du système nerveux, on le nomme alors nada-nadi shakti « le courant énergétique de sons subtils », que l'on entend ou sent vibrer à travers la tête et/ou le long de la colonne vertébrale comme un bourdonnement, équivalent au son du tampura, au vol planant d'un essaim d'abeilles, au bourdon dans le chant grégorien ou à la basse continue dans la musique ancienne. La concentration sur le son intérieur (qui est toujours une pluralité longuement modulée) en tant que pratique de contemplation (dhyana) se développe en trois degrés : nada upasana, « contemplation par le son », nada anusandhana « culture du son intérieur », et nada yoga « union par le son ».

Nada regroupe aussi tous les autres sons psychiques perceptibles durant la méditation profonde, qu'ils soient de qualité musicale ou non, et enfin tous les sons ordinaires, physiques et non psychiques. Les sons intérieurs qui résonnent au fur et à mesure de la remontée du souffle (associés à Kundalini dans le Kundalini yoga, ou recherchés pour eux-mêmes en tant qu'objets de concentration et de méditation dans le Nada yoga) sont décrits comme musicaux, analogues aux sonorités des divers instruments : cloche, gong, luth (vina), flûte, cymbales et tambour, et comme des sons de nature : grondement du tonnerre, vagues océaniques, pluie, rafales de vent, etc. Dans le Kundalini comme dans le Nada yoga, le cheminement de l'énergie pranique à travers la sushumna nadi fait vibrer des cordes de résonance dans le plan causal, en des perceptions de plus en plus subtiles. La perfection est atteinte dès lors que l'énergie pranique atteint le sahasrara chakra, puis se déploie au-delà, dans l'immensité de la conscience absolue.

NADANUSANDHANA (anusandhana = examen, arrangement ou rapport pertinent) : observation attentive du son produit par les différents rythmes de respiration pendant les exercices de pranayama, puis l’absorption totale de l'adepte (sadhaka)dans ce son comme un grand musicien s’absorbe dans sa musique.

NADARUPINI : le son incarné.

NADIS : Canaux par lesquels le prana circule dans le corps subtil. Ils sont à celui-ci ce que sont les nerfs et les vaisseaux sanguins au corps physique. Sont également appelés nadis les conduits ou canaux qui transportent l’air, l’eau, le sang, les substances nutritives et autres à travers tout le corps. Ils véhiculent les énergies cosmique, vitale, séminale et autres, aussi bien que les sensations, la conscience et l’aura spirituelle.
Organes du corps subtil en forme de tube, ils sont composés de 3 couches successives, comme l’isolation d’un fil électrique ; la couche interne s’appelle sira, la couche intermédiaire, damani, et la couche externe, ainsi que l’organe entier, s’appelle nadi.
“Il y a quatorze artères principales, interdépendantes de Kundalini, qui leur est centrale : Ida, Pingala, Sushumna, Sarasvati, Varuni, Pusha, Hastijihva, Yasashvini, Vishvodhari, Kuhuh, Sankhini, Payashvini, Alambusa et Gandhari.” Sandilya Upanishad, I-15.

NADI CHAKRA : ganglions ou plexus dans les corps physique, subtil et causal.

NADIKA : 1) petite nadi; 2) mesure de temps, équivalant à 24 minutes. Cf. Ghatika.

NADI SHUDDHI : purification des nadis.

NADI SHODHANA PRANAYAMA : pranayama pratiqué pour purifier ou dégager les nadis. C’est le type de pranayama le plus élevé et le plus difficile.

NAGA : « serpent » - 1) Divinités mineures, les nagas sont un terme générique, englobant les « rampants » : pythons, cobras, dragons, qui furent engendrés par le Rishi Kashyapa. Tout d'abord créatures de l'Océan primordial et des eaux montagneuses, ayant pour roi Varuna, le dieu pré-védique de la foudre, ils furent assimilés aux génies sous-terrains, les Yakshas, gardiens des trésors de la Terre; leur symbolisme est très riche, ils sont aussi des symboles phalliques, utilisés dans les cultes de fertilité; 2) en tant que symbole de l'énergie vitale (ou kundalini), enroulée dans les 4 pétales du muladhara chakra, les nagas sont attaqués par l'oiseau Garuda, symbole de l'énergie sexuelle; l'un et l'autre étant des émanations de Vishnu, c'est donc à un parfait équilibrage de ces énergies complémentaires que visent les pratiques tantriques.

NAIMISHA : forêt mythique où vivent des renonçants et des dieux, où furent racontées pour la première fois certaines œuvres monumentales : le Bhagavata Purana par le Sage Suta, et le Mahabharata par Shaunti.

NAISHTHIKA : 1) définitif, final ; parfait, complet; 2) « celui qui a pris des vœux définitifs », l'étudiant en Brahman (Brahmacharya) qui, à la fin de ses études, choisit le renoncement.

NAKRA : crocodile.

NAMA : 1) le nom; 2) l’agrégat des noms et des formes, dans l’expression nama rupa, qui constituent le Devenir; nama rupa s’oppose ainsi à Sat Chit Ananda, la réalité ontologique.

NAMAH ou NAMO : « salutation, hommage, prosternation ».

NAMAH SHIVA YA : « Hommage à Shiva !» - Le Panchakshara (« les 5 syllabes ») est le mantra suprême pour les Shivaïtes, dont les syllabes correspondent aux suites symboliques suivantes : Na – la “grâce voilante” (tirobhava shakti) du Seigneur / les jambes / l'élément Terre / le pouvoir de destruction de Shiva-Nataraja, samhara, correspondant à la main qui brandit la flamme; Ma – le monde / l'estomac / l'élément Eau / la “grâce voilante” (tirobhava shakti) de Shiva-Nataraja, correspondant au pied fermement ancré au sol; Shi – Shiva / les épaules / l'élément Feu / le pouvoir de création de Shiva-Nataraja, shristi, correspondant à la main qui accomplit le geste de protection, abhaya, « Ne crains rien »; Va, la “grâce dévoilante” (anubhava shakti) du Seigneur / la bouche / l'élément Air / la “grâce dévoilante” (anubhava shakti) de Shiva-Nataraja, correspondant à la main gauche qui imite la trompe de l'éléphant (gajahasta) et pointe vers le pied gauche, source de la grâce dévoilante; et enfin, Ya – les yeux / l'élément Éther (akasha). Curieusement, il est à noter que ce mantra occupe la place centrale du Yajur Véda, lui-même central, encadré par le Rig et le Sama Véda : « Namastaraya namah shambhave cha mayobhave cha, namah shankaraya cha mayaskaraya cha, namah shivaya cha shivayataraya cha », Hommage à Toi, source de bien-être et de délices. Hommage à Toi, qui créas le bien-être et les délices. Hommage à Toi, Shiva, le Propice et l'encore plus propice ! (Krishna Yajur Veda, Taittiriya Samhita, 4.5.8).

NAMA RUPA (Nom et Forme) : 1) l’agrégat des noms et des formes, lesquels constituent l'individualité illusoire des existants (êtres et choses); 2) catégories logiques au moyen desquelles le mental est à même de connaître le monde phénoménal.

NAMASKARA : « respectueuses salutations » - Formule (parole et geste) d'hommage traditionnelle : paumes jointes à hauteur du cœur ou du front, avec une légère inclination du torse. Ce mudra (attitude), également nommé anjali, est un gage de dévotion que l'on accomplit devant l'icône d'une divinité ou un saint personnage, mais aussi devant un ami ou une simple relation. Joindre les paumes des mains établit une connexion entre la droite et la gauche du corps, les deux cerveaux, les nadis ida et pingala, établissant ainsi un équilibre harmonieux, caractéristique de la conscience de sushumna (la nadi centrale qui monte depuis le muladhara jusqu'au sahasrara chakra, canal de la kundalini). Symboliquement, ce mudra est propice à l'éveil du troisième œil, qui voit le Brahman ou l'Atman en celui que l'on salue avec déférence.

NAMASTE : « je vous présente mes respects, je m'incline devant vous » - formule de salutation courante, équivalent de notre « bonjour ». S'accompagne d'une légère inclination, paumes jointes à hauteur du chakra cardiaque.

NAMO NAMAH ... : Salutations et prosternations devant ...

NANDI : « le Joyeux » - le taureau blanc à la queue noire qui est la monture attitrée de Shiva, et symbolise les instincts puissants que le dieu a totalement maîtrisés. Dans le shivaïsme, Nandi, joyeux de porter son maître, est une parabole du disciple qui se prosterne constamment en pensée devant son dieu souverain.

NARA : homme; humain.

NARADA : Nom d’un sage divin, qui est l'un des onze Prajapatis, les premiers-nés de Brahma, pères fondateurs de l'humanité. On le représente comme un messager entre les dieux et les hommes, né du front de Brahma. On lui attribue l’invention de la vina (luth). Il fut un grand dévot de Vishnu et l’auteur des Bhakti sutras (Aphorismes sur l’amour divin), mais aussi d’un code législatif qui porte son nom. Modèle archétype de l’adepte de la bhakti, voie qui utilise les différents aspects de l’émotivité pour réaliser le Divin, mais aussi de la perfection de l'état de brahmane (il est fils de Brahma, il est Sage parmi les dieux, les secourant, les conseillant). Il passe également pour l'un des 22 avatars de Vishnu, celui du Sage voyageur.

NARA-NARAYANA : incarnation jumelle de Vishnu, pour venir préserver sur Terre la religion (Dharma) et la droiture morale. Dans ce couple de jumeaux si étroitement liés qu'ils ne forment qu'une seule entité, Nara représente l'âme humaine, éternelle compagne du dieu Narayana, le Non-manifesté. Nara-Narayana est le cinquième avatar de Vishnu.

NARASIMHA ou Nrisimha - (Nara = homme, simha = lion) : l’Homme-Lion, la 4ème incarnation (cf. avatar) de Vishnu est, avec Rama et Krishna, une manifestation divine complète (Purnavatara) de Vishnu, dans laquelle il extériorise la totalité de sa Personne divine. Narasimha se manifesta dans le Satya Yuga, l'Âge de Vérité ou Âge d'Or, pour détruire le démon Hiranyakashipu, dont la puissance devenait un danger pour les dieux dans l'éternel conflit Devas-Asuras, dieux et anti-dieux). Cf. Hiranyakasha.

NARAKA : puissant Démon, fils de la Terre, vaincu par Shiva.

NARAYANA : « Reposant sur les eaux », est l'aspect de Vishnu endormi, lors d'une résorption de l'univers (pralaya) en son état informel, l'Océan causal. Les restes de la manifestation se sont coagulés pour former le serpent Shesa, qui sert de couche au dieu, devenu « le Seigneur du Non-manifesté ». Dans d'autres contextes, en tant que nom de Brahma, Narayana signifie « Demeure du Savoir ».

NASAGRA DRISHTI : fixation du regard sur la pointe du nez, dans la méditation.

NASTIKA – incroyant, incrédule.

NATARAJA ou NATESHA : « Maître de la danse cosmique » - Symbole ésotérique et plastique de Shiva sous son aspect de Parameshvara, l'Âme Primordiale, dont émane le triple dynamisme ''puissance-énergie-vie'' qui sous-tend l'Univers manifesté. De part en part du cosmos, la danse de la divinité résonne, se manifestant comme pulsation vitale en tout être animé et comme vibration rayonnante en toute forme inanimée. Elle atteint un rythme si frénétique qu'elle apparaît également comme l'immobilité sereine de l'Être Suprême, car la Divinité est la source une où fusionnent intimement les opposés polaires. Si, à première vue nous saisissons d'emblée l'aspect dynamique de la danse de Shiva, nous pouvons néanmoins remonter vers la source et y découvrir l'immuable Unité qui réside au coeur de tout être, et qu'il nous faut atteindre pour déchiffrer le dessein caché de la divinité, auquel nous coopérons à notre insu, que nous soyions animés par la beauté de la vie, ou par sa terrible absurdité. Car le Danseur cosmique et sa danse sont d'essence une, et il n'est aucun atome qui ne soit entraîné dans sa puissance gigantesque.
En dansant, Shiva exprime en un flot perpétuel ses 5 pouvoirs : 1) srishti , le pouvoir de création et d'émanation, symbolisé par le tambourin (damaru) sur lequel sa main droite frappe rythmiquement le Paranada, le Son Primordial qui a mis en branle les rythmes et les cycles de l'Univers manifesté; 2) sthiti , le pouvoir de préservation, symbolisé par sa main droite inférieure qui fait le geste de bénédiction (abhaya mudra), signifiant « Ne crains rien, Je te protège »; 3) samhara, le pouvoir de destruction par dissolution et absorption, symbolisé par la flamme dans sa main gauche supérieure qu'il tient en ardhachandra mudra, geste de la demi-lune; 4) tirobhava, pouvoir d'occultation et d'obscuration, qui est en soi une grâce qui – tout en nous voilant la Vérité – nous permet de connaître les champs de l'expérience, de l'évolution de l'âme et du développement spirituel, et finalement de réaliser notre destinée, symbolisée par son pied droit qui piétine la personnification de l'ignorance (avidya); 5) anugraha, le pouvoir de révélation, qui est également une grâce par laquelle Il nous accorde connaissance et libération, symbolisée par son pied gauche relevé, vers lequel s'abaisse sa main gauche, qu'il tient en gajahasta mudra, geste de la trompe d'éléphant, qui est une invite à l'approche.
Ces 5 pouvoirs, considérés en tant qu'activités cosmiques, sont personnalisés par Brahma, Vishnu, Rudra, Maheshvara et Sadashiva, respectivement – correspondant à Sadyojata (création), Vamadeva (préservation), Aghora (réabsorption), TatPurusha (obscuration) et Ishana (révélation).
La roue enflammée (prabha mandala) qui entoure Shiva, symbolise l'espace de la conscience, le coeur empli de lumière en l'homme, la région centrale dans le cosmos manifesté. Shiva danse, envoyant rythmiquement l'univers dans l'existence puis en dehors de l'existence, voilant la Réalité ultime pour tous, sauf pour ses fidèles disciples qui s'approchent de Lui et le connaissent alors comme Parashiva, la Réalité ultime, sise au plus intime de leur être intérieur. Ils savent alors que tout danse avec Shiva...

NAVA : bateau; neuf (9).

NAVADHVARA PURI : La cité aux neuf portes, le corps (les sept orifices de la tête, plus le méat urinaire et l'anus.)

NAVARNA MANTRA : Mantra aux neuf syllabes de la Déesse, également dénommé Chandi ou Navakshari mantra : “Om Aim Hrim Klim Chamundayai Vicce”. Ce mantra est psalmodié en ouverture puis en clôture de la récitation du Devi Mahatmya, « Gloire de la Déesse », hymne fondateur du Shaktisme, extrait du Markandeya Purana (IV-Vème siècle).

NAVA-SHAKTIS : « les neuf Puissances » - Version adoucie des Sapta-Matrika, les sept Mères divines; elles sont maintenant neuf, mères et vierges tout à la fois.

NAVAVIDHA BHAKTI : nonuple voie du Bhakti Yoga.

Les neuf orifices ou la cité aux neuf portes : les 2 yeux, les 2 oreilles, les 2 narines, la bouche, le méat urinaire, l'anus.

NETI NETI (ni ceci, ni cela) : 1) formule philosophique où l’on nie tous les attributs pouvant être conférés à l’Absolu, Brahman. Cf. la via negationis de la théologie chrétienne. 2) méthode d’élimination exhaustive préconisée dans la logique du Jnana Yoga. 3) l’expérience de samadhi, à l’encontre des autres expériences, ne peut pas être décrite. Le sage dit neti neti, car aucune expression ne peut traduire le sentiment de joie, de complétude et de paix qu’il expérimente dans cet état.

NIDHANA : 1) réceptacle, refuge; 2) conclusion, fin; 2) destruction, mort.

NIDHANA ou NIDHANESHA : “le Destructeur”, nom d'un Rudra et/ou aspect de Shiva donnant la libération du Samsara par destruction du karma.

NIDHI : cassette, réceptacle; trésor. Les neuf trésors de Kubera, le dieu des richesses (notamment souterraines ou naturelles), qui lui sont confiées afin qu'il les donne à ceux à qui elles sont prédestinées, sont : Mahapadma, la fleur de lotus géante (un lac deux fois plus grand que le lac Padma); Padma, la fleur de lotus (un lac dans l'Himalaya, riche en minéraux et pierres précieuses); Hankha, la conque; Makara, le dauphin ou le crocodile (l'antimoine noire); Kachchhapa, la tortue (l'écaille de tortue); Mukunda, une pierre précieuse spéciale (le cinabre ou le mercure); Kunda, le jasmin (l'arsenic); Nila, le saphir (l'antimoine); Kharva, le nain (les poteries).

NIDHIDHYASANA : méditation profonde et répétée; contemplation intense et constante. Cf. dhyana et bhajan.

NIDRA : sommeil. Cf. Yoga Nidra.

NIKRITI : malhonnêteté, déloyauté; tromperie, bassesse.

NILA : de couleur bleue.

NIMITTA : 1) signe, présage, augure; 2) cause, moyen, motif.

NIR : préfixe privatif, dénotant l’absence de … Cf. a.

NIRALAMBA : sans support.

NIRAKARA : sans forme. Opp. sakara.

NIRANJANA : sans tache; sans mensonge, pur.

NIRBIJA (bija = semence, germe) : Un bija mantra est une syllabe mystique, une prière sacrée répétée mentalement pendant pranayama ou dhyana pour stabiliser l’esprit dispersé. Avec la pratique, la graine semée dans l’esprit germe et produit un état de concentration mentale sur un seul point. Peu à peu la pratique devient nirbija (sans semence), c-à-d. que l’aspirant n’a plus besoin d’avoir recours au bija mantra.

NIRDVANDA : état de conscience au-delà du contact avec les « paires d’opposés » (dvandas).

NIRGUNA : sans attributs; se dit de la méditation où le monde physique et mental est aboli.

NIRJARA : qui ne vieillit pas, impérissable, immortel.

NIRMAMAH : « absence de “mien” » - sans sentiment de possessivité, ou d'égoïsme.

NIRMUKTA : « rendu libre » - libéré; perdu, disparu, abandonné; sans aucune possession.

NIRODHA : refrènement; suppression, maîtrise.

NIRRITI : « Calamité », déesse de la mort, épouse d'Adharma, l'Inique, et mère des démons Rakshasas.

NIRUDDHA : retenu, refréné, contrôlé.

NIRVANA : « fin, achèvement, conclusion » - L’extinction du monde empirique, équivalent du nirvikalpa samadhi. Synonyme d'émancipation finale, de libération du samsara et d'épuisement du karma, consécutifs à la réalisation de Brahman; synonyme d'expérience absolue, de réalisation et de félicité. Cf. moksha.

NIRVANI et UPADESHI : « ceux qui sont parvenus à l'extinction » et « ceux qui enseignent » - Une fois parvenus à la libération de son vivant, une alternative s'offre au jivanmukta : la voie du nirvana ou celle de l'upadesha, correspondant à l'arhat et au bodhisattva dans le bouddhisme, et désignant les deux modes de vie possibles pour l'être réalisé. Après être parvenu à la pleine illumination, le jivanmukta peut désirer retourner vers le monde pour y aider les autres à parcourir la voie. Tel est le choix de l'upadeshi, qui suit l'exemple du satguru qui, avec bonté et compassion, l'a aidé à accomplir la Réalisation du divin. Il peut tout aussi bien s'installer définitivement dans le nirvana, demeurant à l'extrême pointe de la conscience, évitant tout engagement dans le monde. Ce nirvani suit l'exemple de Shiva, comme tout ascète silencieux, tout sage qui vit reclus dans sa solitude méditative. À noter que nulle part dans l'hindouisme, il n'est établi de préférence explicite ou implicite pour le premier choix, qui serait considéré comme plus noble ou plus valeureux que le second, ainsi que l'enseigne abondamment la doctrine bouddhiste.

NIRVIKALPA : indéterminé, non-conceptuel, sans modifications du mental; au-delà de toute dualité.

NIRVIKALPA SAMADHI : « nir: sans – vi: changement, différenciation; kalpa: ordre, durée – samadhi sans distinction, sans perceptions différenciées » - 1) état supra-conscient caractérisé par l’arrêt complet du mental; 2) le plus haut degré d’absorption (samadhi) dans lequel il n'y a plus d'expérience objective, dans lequel la triade connaisseur-connaissance-connu n'existe plus. La conscience expérimente la réalité purement subjective, sans forme ni qualité ni conditionnement de l'Absolu, de Brahman, ou de ParaShiva.

NIRVISHAYA : sans rapport avec les objets des sens.

NIRVISHESHA : indéfini; indistinct.

NISADAS : Aborigènes pré-Aryens, soit chasseurs forestiers aux mœurs barbares, soit vivant au bord de l'océan, décrits dans le Mahabharata comme « semblables à des corbeaux, férocement déprédateurs ».

NISHKAMA KARMA : l'action sans désir, désintéressée; action dédiée à Ishvara sans désir personnel pour le fruit qu'elle portera; l'action sans motif égoïste.

NISPATTI : perfection; maturité.

NISPATTI AVASTHA : état de perfection ou de maturité; achèvement.

NISTHA : dévotion exclusive; absorption en l’objet de cette dévotion.

NISSANKALPA : état sans pensée.

NITYA : « Éternel, permanent, immuable » - 1) La Réalité ultime; l'Absolu, éternel et immuable; 2) les obligations au quotidien, qui doivent être accomplies chaque jour (nitya karma).

NITYA-DEVATAS ou NITYAS : « les dieux éternels » - les divinités qui protègent les mondes (ou plans d'existence), les éléments et les espèces vivantes. Ils incluent notamment les Prajapatis (les Progéniteurs), les Gandharvas (musiciens célestes) et Apsaras (nymphes danseuses), les Nagas (génies-serpents), etc...

NITYA-SHUDDHA: Éternellement pur.

NITYA SIDDHA : Être de perfection, devenu immortel.

NIVRITTI (absence de mouvement) : cessation, disparition; abstention, abstinence; repos, contemplation; voie contemplative (opp. Pravritti, voie active).

NIVRITTI : “Cessation de la pensée” - la cessation de l'activité mentale (ou contemplation) est l'épouse de Manas, le Mental, dont la Shakti est Pravritti, “Cogitation”. Nivritti est mère de Viveka, la discrimination entre le Réel et l’irréel. Dans le Tantrisme, Nivritti est l'une des 50 Matrikas Kalas, les Mères qui ont donné naissance aux lettres subtiles de l'alphabet, lesquelles composent des syllabes sacrées utilisées pour les mantras et des syllabes profanes qui engendrent le langage ordinaire et la communication entre les hommes.

NIVRITTI MARGA (chemin qui tourne en s’éloignant) : 1) spirale ouverte qui ramène à l’Absolu Brahman; 2) sentier (marga) du renoncement et de la méditation, vers la réalisation, qui consiste à s‘abstenir d‘actions profanes et à ne pas se laisser influencer par les désirs de ce monde. Opp.: pravritti marga.

NIYAMA : le 2ème des 8 membres (ashtamga) du Raja Yoga, discipline intérieure qui consiste à pratiquer la non-nuisance, en appliquant de sévères observances morales :
1) Tapas : austérités, purification.
2) Santosha : contentement de ce qui nous échoit.
3) Astikya : foi dans l’enseignement des Védas.
4) Dana : charité, à la mesure de ce que l’on possède.
5) Ishvara pujana : pratique des rites requis par sa divinité d’élection.
6) Svadhyaya : étude des Écritures.
7) Hri : modestie.
8) Mati : mental correctement dirigé.
9) Japa : répétition fréquente d’un mantra.
10) Vrata : observances religieuses.

NYAYA : système philosophique (darshana) insistant sur la logique et traitant principalement des lois de la pensée qui s’appuient sur la raison et l’analogie.

 

 

O

 

L'octuple cité (Puryashtaka) : Le corps subtil est composé de huit membres :
— les 5 organes des sens (jnanendriyas) : les oreilles, la peau, les yeux, la langue et le nez;
— les 5 organes d'action (karmendriyas) : la voix ou organe de la parole, les mains, les pieds, l'anus et le sexe;
— les 5 souffles vitaux (pranas) : - prana : l’appropriation, l'ascension (inspiration); - apana : l’expulsion, la descente (expiration); - vyana : la distribution et la circulation (rétention du souffle); - udana : l’émission de sons; l'assimilation des énergies matérielles en énergies subtiles; le processus de désintégration à la mort physique; - samana : l’assimilation des énergies subtiles transformées par udana (digestion et métabolisme de la nourriture);
— les 5 éléments ou bhutas : prithivi ou bhumi, la terre; apas, l'eau; tejas, le feu; vayu, l'air; akasha, l'éther (ou l'espace);
— les 4 constituants de l'organe interne ou antahkarana : buddhi, l'intellect; ahamkara, l'ego; manas, le mental instinctif, qui sont la triple expression de chitta, la conscience.
— le désir, relié au Guna Sattva, ou la qualité du bien, de lumière, pureté et calme;
— l'action, reliée au Guna Rajas, ou la qualité d'activité, convoitise, passion et agitation;
— l'ignorance, reliée au Guna Tamas, ou la qualité de ténèbres, inertie, illusion et ignorance.

L'octuple cohabitation : Regarder les femmes, les toucher, plaisanter avec elles, en parler, débuter une relation secrète avec l'une d'elles, l'imaginer, y penser, ou en jouir physiquement.

OJAS : 1) force, vitalité, éclat, splendeur; 2) forme la plus haute de l’énergie chez l’être humain.

OJAS SHAKTI : cette même énergie en action.

OM ou AUM : le Verbe sacré, symbole de la Totalité.
Om est le nom de la Divinité suprême, et ce son est sacré entre tous, autant pour les hindouistes que pour les bouddhistes. La syllabe sacrée symbolise l’Absolu ou Brahman, résumant tout ce que l’homme peut concevoir à son sujet. Le Om est un mystère occulte, en tant que symbole tout-puissant de l'univers : comme le mot latin omne, le mot sanscrit Aum signifie « tout » et exprime les concepts d’omniscience, d’omniprésence et d’omnipotence sous sa forme pleine, Aum.
Utilisé comme mantra, Om est la syllabe mystique par excellence, et c'est le mantra de base, mula mantra, qui sert de base ou d'introduction à la majorité des formules-mantras. On le trouve en début et en fin de tout écrit sacré, où il prend une puissance d'affirmation analogue à “Oui, en vérité...”.
Pranava est un synonyme de Om et de Omkara. Cf. Dhyana-Bindu Up, shlokas 9 à 39.

Aum, en tant que représentation sonore du divin, est associé au dieu Ganesh, car le son initial (aa ou ga) vibre depuis le muladhara, le chakra-racine à la base de l'épine dorsale, sur lequel trône le dieu-éléphant. Le second son de ce mantra (oo ou uu) vibre dans les chakras de la gorge et de la poitrine. Le troisième son (mm) vibre dans la cavité crânienne, stimulant les chakras ajna et sahasrara, où trône la Divinité suprême. Le point qui les surmonte, appelé anushvara, représente le Son occulte, inaudible, le Paranada. Selon les Upanishads, Aum représente l'univers tout entier, incluant toutes ses parties, et incluant les trois temps : passé-présent-futur. Et c'est à partir de cette vibration primordiale que fut lancé le processus de la Manifestation. Ses trois lettres représentent également les trois mondes (bhur-bhuvah-svar – cf. Loka) et le triple pouvoir divin (création-préservation-destruction).

Pour l'analyse des constituants du Om, cf. Bindu, matra et Ardha-matra.

N.B. L'Om peut être pratiqué en silence, à l'insu de votre entourage, en n'importe quel lieu et circonstance. La méthode est quasi identique à la prononciation sonore, si ce n'est qu'on fait volontairement remonter contre le palais (et vers le chakra coronal) la vibration – très nette bien qu'inaudible. Pour le maintenair le plus longtemps possible (muet ou sonore), il suffit de partir sur une suspension de souffle après inspiration complète. Lancer rapidement et fortement le Om vers le palais, et laisser vibrer jusqu'à extinction...

OMKARA – 1) la Syllabe sacrée Om, le Verbe, appelée aussi pranava; 2) la vibration primordiale.

Om Namah ! Hommage au Verbe sacré !

OTIR ou UTA : « l'entrelacs, le tissage » - l'élément intellectuel qui parcourt la trame de l'univers et pénètre tout.

 

 

P

PACHYANTI : le langage à l’état pré-subtil. Cf. vaikhari, madhyama et nada.

PADA : 1) le pied; pas, enjambée, trace; 2) lieu, séjour; 3) position, rang, titre; 4) division, partie, quartier; partie d'un livre, vers de strophe.

PADARTHABHAVA (abhava = non-existence, absence; padartha = choses, objets) : 1) l’absence de la création phénoménale; 2) l’émancipation finale du purusha ou âme (le 25ème tattva) des liens de l’existence matérielle, des chaînes de la création phénoménale, en communiquant la connaissance juste des 24 autres tattvas et en distinguant correctement l’âme de ceux-ci.

PADMA : lotus.

PADMANABHA : l’une des épithètes de Vishnu. On dit qu’un lotus sortit du nombril de Vishnu, et que de ce lotus naquit Brahma. Selon Shankaracarya, Padmanabha peut signifier : 1) Celui dans le nombril duquel le Lotus, source de l'univers, se tient; 2) Celui dont le nombril a la forme exquise du lotus; 3) Celui qui brille au centre du lotus du cœur de tout être; 4) Celui qui réside au centre du lotus du cœur. À vous de choisir !

PADMASANA (posture du Lotus) : c’est la posture yoguique de méditation par excellence : assis sur le sol jambes croisées et la colonne vertébrale parfaitement redressée, la nuque dans le prolongement de l’assise et légèrement étirée (menton incliné vers les clavicules). Le Bouddha est généralement représenté dans cette posture.

PALAKA ou PALIKA : gardien, protecteur; prince, roi.

PALITA : gris, blanchissant.
PALITANI : cheveux gris ou blancs.

PALLAVA : bourgeon, bouton floral, jeune pousse.

PANCHA : adjectif ordinal: cinq.

PANCHA BRAHMA : « les Cinq Brahmas » - Cinq est le nombre sacré qui caractérise Shiva, le dieu aux cinq pouvoirs, aux cinq visages, au mantra à 5 lettres, le Namah Shivaye ou Panchakshara... Et cinq sont les mantras qui constituent le corps du dieu, correspondant aux cinq formes qu'il incarne : Ishana, Tat-Purusha, Aghora, Vamadeva et Sadyojata, lesquelles correspondent aux 5 éléments (bhuta), aux 5 organes de perception (jnanendriya), aux 5 organes d'action (karmendriya) et aux 4 parties de l'organe interne (antahkarana) + le Purusha... et bien sûr aux cinq pouvoirs ou activités cosmiques (panchakritya) du dieu aux cinq visages : à Brahma correspond Sadyojata (création), à Vishnu correspond Vamadeva (préservation), à Rudra correspond Aghora (résorption), à Maheshvara correspond Tat-Purusha (obscuration) et à Sadashiva correspond Ishana (révélation). Cf. diagramme PanchaBrahma. Cf. également Maha Nayarana Up., XVII-XXI.


Forme

Direction

Pouvoir

Élément

Aspect

Sadyojata

Ouest

Brahma

Terre

Ego

Vamadeva

Nord

Vishnu

Eau

Manas

Aghora

Sud

Rudra

Feu

Buddhi

Tat-Purusha

Est

Ishvara

Air

Maya (Prakriti)

Ishana

Zénith

SadaShiva

Akasha

Atma (Purusha)

PANCHACHARA : « les cinq règles » qui constituent le code de conduite des adeptes du Shivaïsme : 1) Lingachara : culte quotidien du Shivalinga; 2) sadachara : gérer ses obligations spirituelles et ses devoirs quotidiens; 3) Shivachara : fidélité à Shiva, le Dieu unique, et fraternité avec les membres de la communauté; 4) bhrityachara : humilité envers toute créature; 5) ganachara : collaboration au bien commun et défense des intérêts de la communauté.

PANCHA DACHI : ouvrage philosophique d’inspiration advaitique, composé par Madhava Vidyaranya.

PANCHA GAVYA : « les cinq produits de la vache » - cette préparation, qui est un mélange de lait, d'urine et de bouse de vache, ainsi que de fromage et de beurre, est consacrée lorsqu'on l'utilise pour un rituel. On l'utilise aussi couramment dans la pharmacopée ayurvédique et comme engrais végétal en agriculture.

PANCHAGNI VIDYA : « doctrine des Cinq Feux », enseignée par le roi Pravahana Jabali au sage brahmane Gautama dans la Brihadaranyaka Up. (chap. VI, Brahmana II), en réponse aux grandes questions : 1) Où va-t-on après la mort ? 2) D'où vient-on au moment de la naissance ? 3) Pourquoi l'au-delà n'est-il pas surpeuplé alors que tant d'êtres meurent de façon répétée ? 4) Comment les offrandes liquides faites en libations se métamorphosent-elles en êtres humains ? 5) Que sont les sentiers des dieux et des mânes ?
Les Cinq Feux du sacrifice universel sont le royaume céleste, le royaume atmosphérique où se produit la pluie, la terre physique ou monde des vivants, le mâle et la femelle; graduellement, par étapes successives, l'âme en processus de réincarnation est supposée s'identifier à ces cinq feux, jusqu'à son entrée dans la matrice de la future mère. Donc la première impulsion de renaître, ou impulsion de descendre dans des formes plus matérielles, est supposée naître dans les royaumes super-physiques, puis elle s'accroît au fur et à mesure qu'elle se densifie en passant à travers la pluie, les nourritures terrestres, l'énergie virile d'un homme et la matrice d'une femme. (The Brihadaranyaka Upanishad by Swami Krishnananda, p.416-7)

PANCHAJANA : « les cinq classes d'êtres » - 1) Devas et Asuras, les dieux et les anti-dieux ou titans; 2) Janas, les humains; 3) Gandharvas et Apsaras, les génies et nymphes célestes; 4) Nagas, les dragons-serpents; 5) Pitaras, les ancêtres.

PANCHAKOSHA : les 5 gaines composant l’individualité humaine. Cf. kosha.

PANCHA KRITYA : « les cinq actions » qui expriment la fonction suprême du dieu Shiva : 1) Srishti, la Création; 2) Sthiti, la préservation de l'univers manifesté; 3) Samhara, la destruction; 4) Tirobha, l'illusion et le pouvoir d'obscuration; 5) Anugraha, le pouvoir de dévoilement, la grâce qui libère. Ces 5 pouvoirs, considérés en tant qu'activités cosmiques, sont personnalisés par Brahma, Vishnu, Rudra, Maheshvara et Sadashiva, respectivement – correspondant à Sadyojata (création), Vamadeva (préservation), Aghora (réabsorption), TatPurusha (obscuration) et Ishana (révélation). Cf. Nataraja, “le Danseur cosmique”.

PANCHA LAKSHANA : les cinq sujets traités, qui caractérisent un Purana et sont utilisés comme critère de classification des œuvres. Ce sont : 1) Sarga, la Création universelle; 2) Pratisarga, les créations secondaires; 3) Vamsa, les généalogies des dieux et des rishis; 4) Manvantara, la lignée des Manus et la création des races humaines successives; 5) Vamsanucarita, l'histoire des dynasties humaines.

PANCHAKSHARA MANTRA : « le mantra à cinq lettres » - Le mantra le plus sacré des Shivaïtes, le Namah Shivaya.

PANCHAMUKHA HANUMAN : « Hanuman aux cinq faces » - forme que prit le dieu-singe Hanuman pour délivrer Rama et Lakshmana, prisonniers du roi-démon Ravana; il devait éteindre simultanément cinq lampes brûlant dans les cinq directions. Cette forme est depuis lors partie intégrante du culte d'Hanuman, en tant que symbole de la dévotion parfaite (Bhakti). Les cinq faces sont : à l'est, Hanuman, qui accorde pureté mentale et succès; au sud, Narasimha (l'Homme-Lion), qui accorde victoire et intrépidité; à l'ouest, Garuda (l'Aigle), qui neutralise les charmes de magie noire et les poisons; au nord, Varaha (le Sanglier), qui déverse prospérité et richesses; vers le ciel, Hayagriva (le Cheval), qui accorde la Connaissance et de bons enfants.

PANCHA NITYA KARMA : « les cinq pratiques éternelles » - 1) dharma, la vie morale et le devoir de conscience; 2) upasana, le culte religieux; 3) utsavas, les fêtes liturgiques; 4) tirthayatra, le pélerinage; 5) samskaras, les sacrements et cérémonies de rites de passage. Ces cinq pratiques religieuses sont impératives pour tout hindou, et elles participent d'une nécessité immémoriale et éternelle, d'origine divine, dont découlent également les cinq articles de foi (pancha shraddha).

PANCHA SHRADDHA : « les cinq articles de foi » - Ils résument les cinq piliers qui fondent la foi et éclairent les actes qui en sont le corollaire (cf. pancha nitya karma) : 1) Sarva Brahman : Tout est Dieu, et l'âme est de nature divine; 2) mandira : les dieux existent et les temples sont leurs demeures ici-bas; 3) karma : la loi de cause et d'effet est absolument rigoureuse, et fonctionne telle une juste rétribution ou une justice divine; 4) samsara/moksha : la roue des renaissances mène graduellement à l'émancipation définitive; 5) Vedas/Satguru : les Écritures sont l'enseignement divin transmis à l'humanité et le guru est celui qui nous enseigne leur exégèse.

PANCHAVATI : « les 5 arbres sacrés » : asvattha, le figuier pipal; bilva, le cognassier; vata, le banyan; dhatri, le myrobolam; ashoka, arbre venant de cette forêt du Sud où prend sa source la Godavari, rivière sacrée.

PANCHI KARANA : « les 5 causes » - la quintuple mixtion des essences subtiles donnant naissance aux éléments grossiers.

PANDAL : tente sous laquelle se tient une réunion.

PANDAVA : fils de Pandu; surnom d’Arjuna.

PANDIT : lettré; savant.

PAPA : 1) faute, péché; acte ou pensée teinté de négativité; 2) mauvais, vicieux, criminel.

PARA : 1) plus haut, le plus haut, suprême; au-delà; absolu, universel, transcendant; 2) forme causale du langage; synonyme de nada. Opp. Apara.

PARABHAKTI : dévotion suprême à la Divinité, menant à la Connaissance, jnana.

PARABINDU : dans le Tantrisme, l'aspect suprême du Bindu, le Germe originel, symbolisé par l'union Shiva-Shakti, est localisé dans le Sahasrara chakra, en tant que principe primordial indivis et non-différencié. ParaBindu se divise néanmoins pour libérer les trois principes à l'0rigine de la manifestation : nada, la vibration primordiale, le Verbe créateur; bindu, le point de l'origine, la semence de l'univers; et bija, le pouvoir créateur.

PARABRAHMAN : L’Esprit (Brahman) suprême.

PARAJNANA : la Connaissance suprême, le Savoir absolu.

PARAMA : le plus haut, suprême.

PARAM(A)GURU : Le maître des maîtres, ou le maître du maître.

PARAM(A)HAMSA : « Cygne suprême » - épithète attribuée aux divinités majeures, mais aussi à de grands sages, ou à tout être ayant atteint à la plus haute réalisation spirituelle. Dans le contexte des Upanishads et des enseignements postérieurs de l'Advaita Vedanta, ce terme désigne l'Atman, le Brahman, et le Soi pleinement réalisé. L'image du cygne (ou oie sauvage, Anser Indicus) fut choisie depuis une date immémoriale, du fait que cet oiseau a la capacité de séparer le lait de l'eau, ce qui en fait un symbole tout trouvé de celui qui a séparé l'irréel du Réel, l'obscurité de la Lumière, et la mortalité de l'Immortalité, s'étant dans sa propre personne séparé de tout ce qui n'est pas la Divinité suprême, et ayant totalement fusionné avec elle, devenant ainsi une incarnation vivante de la Divinité manifestée au sein de l'humanité. C'est aussi la catégorie supérieure de renonçants (sannyasin), devenus adeptes (paramahamsa) – planant haut au-dessus du monde ordinaire, se dirigeant droit vers le but : la libération en Brahman.

PARAMAPADA : l’échelon le plus élevé; l’état suprême, la béatitude finale.

PARAMAPURUSHA : L’Esprit suprême; l'Être suprême; l'Âme Primordiale.

PARAMARTHA : 1) le plus haut accomplissement, la finalité ultime, le but ultime; 2) la vérité absolue, la Réalité.

PARAMASHIVA : « le Seigneur transcendant », l'un des aspects de Shiva.

PARAMATMAN ou PARATMAN : le Soi suprême, l'Âme universelle, par opposition au Jivatman, l'âme incarnée, le Soi individuel; synonyme de ParaBrahman, l’Esprit ou l'Être suprême.

PARAMESHVARA : « Le Seigneur suprême; l'Âme Primordiale » - La troisième des trois perfections qu'incarne Shiva : le Suprême Mahadeva, Shiva-Shakti, Père-Mère de l'univers. Incarnant cette perfection, Shiva est alors une personne divine, à la fois Père-Mère, dotée d'un corps complet, qui agit, veut, bénit, apparaît (cf. darshana), guide, crée, protège, réabsorbe en détruisant, obscurcit ou illumine... La notion d'Âme Primordiale, Paramapurusha, indique que Parameshvara est l'Âme originelle, incréée, créatrice de toutes les autres âmes. Les Écritures associent à Parameshvara bien d'autres aspects et épithètes, notamment celles dénotant les cinq actes démiurgiques : Sadashiva, le Révélateur; Maheshvara, l'Obscurcisseur; Brahma, le Créateur; Vishnu, le Protecteur; et Rudra, le Destructeur.

PARAMESHVARI : « la Déesse suprême », épithète de Kundalini Shakti, exprimant son aspect éternel et transcendantal.

PARAMESTHIN : 1) le Souverain suprême, la Volonté suprême; 2) le séjour de Paramesthin est celui où les grands siddhas (ascètes accomplis, parvenus à la sainteté parfaite) demeurent dans leur véhicule céleste durant une période de deux parardhas, soit 200.000 milliards d'années.

PARAMPARA : « succession en ligne droite » - Tradition; l'un suivant l'autre (ce que nous appelons “file indienne”); lignage; succession ininterrompue.

PARANADI : nadi suprême.

PARANIRVANA (ou PARINIRVANA) : Le suprême et ultime Nirvana, consommé lorsque l'individu parfaitement illuminé est libéré de son incarnation physique, pour ne plus jamais renaître, que ce soit dans l'un des mondes inférieurs ou des mondes supérieurs.

PARANMUKHI : le regard tourné vers l’intérieur.

PARAPARAM : qui est à la fois para et apara, absolu et relatif, suprême et infime, le plus haut et le plus bas, antérieur et postérieur (l'alpha et l'oméga), le plus lointain et le plus intime, etc. Ce concept est utilisé pour signifier la coïncidence des opposés, l'identité à travers la différence, notamment du divin et de l'humain.

PARARDHA : période de 100.000 milliards d'années.

PARARTHA BHAVANI : dévotion au Suprême; le 6ème des 7 niveaux de sagesse (Jnana bhumika), qui est l'état de totale dévotion à Brahman, l'objet suprême.

PARASHAKTI : « Pouvoir ou puissance suprême, énergie primordiale » - La seconde des trois perfections qu'incarne Shiva, qui est impersonnelle, immanente et dotée d'une forme de manifestation – à savoir la Substance primordiale qui est Pure Conscience, omnipénétrante. On peut aussi parler de Parashakti comme de Sat-Chit-Ananda (Existence-Conscience-Félicité), ou l'évoquer en tant que lumière, silence, esprit de Dieu, super-conscience, etc. Dans la méditation, le yogi l'expérimente comme l'unité sous-jacente qui coule de part en part de la Création, dans laquelle il se fond, béatifiquement. C'est cette expérience de fusion avec la Totalité/Unité que l'on nomme savikalpa samadhi, absorption duelle.

PARASHIVA : « Shiva, le Transcendant » - Le Soi divin, la Réalité absolue, est la première des trois perfections qu'incarne Shiva : Tat, qui est au-delà de l'entendement, hors de portée des mots, que ne peut saisir la conscience,qui transcende le temps, la forme et l'espace, et qui défie toute description. Fusionner en cet Absolu est le but ultime, dont la quête est dévolue à toute âme en incarnation. L'atteinte de ce but marque donc la Réalisation du Soi, que l'on nomme nirvikalpa samadhi, absorption non-duelle.

PARASHURAMA : la 6ème manifestation (avatar) de Vishnu, qui détruisit les Kshatriya, ou caste des guerriers, avec sa hache (parashu).

PARATATTVA : 1) au-delà des éléments ou substances primordiales (tattvas); 2) l’Esprit Universel suprême qui est au-delà du monde matériel et qui pénètre tout l’univers.

PARICHAYA : 1) connaissance, intimité, répétition fréquente; 2) connaissance intime.

PARICHAYAVASTHA : le stade de la connaissance intime (parichaya); le 3ème stade du pranayama mentionné dans le Shiva Samhita.

PARIGRAHA : l’action de thésauriser, l'avarice.

PARIKALPITA : surimposition imaginaire. Cf. Kalpana.

PARIKRAMA : « traverser en encerclant » - Circumambulation; la coutume indienne est de circumambuler un objet sacré, ou un lieu sacré, dans le sens des aiguilles d'une montre, afin que l'objet ou lieu sacré reste à la droite du fidèle.

PARIKSHIT : nom d'un roi kaurava, mort-né à la suite d'une malédiction d'Ashvattama (l'un des héros de la bataille de Kurukshetra, dans la Bhagavad Gita), puis ressuscité par le dieu Krishna. Ce fut lui qui instaura le fameux sacrifice royal de l'Ashvamedha, dont il transmit la coutume à ses descendants.

PARINAMA – 1) altération, transformation; 2) la thèse soutenue par certaines écoles de pensée, affirmant que l'Absolu subit un changement réel, effectif, lorsqu'il devient l'Univers.

PARIPURNA : entier, complet.

PARIVRAJAKA : moine errant, ou ascète itinérant, qui a renoncé même à se tenir près des lieux sacrés et s'engage dans une pérégrination perpétuelle. Cf. sannyasin.

PARJANYA : « nuage de pluie » - Ancien dieu védique des pluies et de la végétation, frère d'Indra, bienveillant époux de la terre fertilisée et productive. Parfois représenté sous l'apparence d'un taureau.

PAROKSHA : indirect; s’oppose à aparoksha.

PARSHVA : le côté, le flanc; latéral.

PARVATA : « montagne » - la Montagne polaire, axe du monde, d'où proviennent les courants magnétiques terrestres, et symbole du contact terre-éther, du point par où les énergies terrestres diffusent dans l'éther.

PARVATI : « Fille de la Montagne » - Déesse, fille de l’Himalaya ou de la Montagne polaire, compagne de Shiva et incarnation de la Mère divine.

PASHA : 1) « chaînes, entraves » - symbole de l'existence, manifestée et non manifestée, en ce qu'elle aveugle et limite l'âme, l'empêchant de déployer sa pleine puissance. En ce sens, pasha consiste en les trois impuretés de base (tripundra) de l'âme en incarnation : anava, la finitude, karma, la loi de l'action-réaction, et maya, l'illusion; 2) « lacet, nœud coulant, lasso » - attribut fréquent de certaines divinités, dont Ganesha, et qui symbolise la capacité de discerner l'erreur (moha) et de l'attraper, car elle est l'ennemi de la vérité.

PASHU : 1) animal de troupeau, bétail; 2) âme; non-initié, dans le contexte ésotérique.

PASHUPATI : « Maître du troupeau » - Représentation de Shiva en posture de méditation, le corps étant assimilé au bétail, l'esprit et l'Âme supérieure le tenant sous son contrôle. C'est aussi, selon le contexte, la personnification du feu, celui qui nourrit le sacrifice rituel d'où procède toute vie. Il est également un équivalent de Prajapati, le Progéniteur, et il est alors le protecteur et le guide de tout ce qui vit sur la terre et y croît ou y évolue.

Passer sur l'autre rive : cette métaphore de la traversée de l'irréel au Réel, de l'ignorance à la Connaissance, calquée sur la traversée d'un fleuve que le chercheur spirituel doit traverser à l'aide d'un radeau (une doctrine et sa mise en pratique) et d'un passeur (le guru, en l'occurrence) afin d'atteindre l'autre rive de la libération, va devenir très célèbre dans le bouddhisme, qui la reprend très souvent. Cf. Srotriya.

PATALA : les régions inférieures.

PATANJALI : célèbre philosophe, auteur des «Yoga  sutras» (Aphorismes du Yoga); créateur du système philosophique dénommé Yoga, et fondateur du système Samkhya. Il apporta la sérénité de l’esprit par son œuvre sur le Yoga, la clarté du discours par son œuvre sur la grammaire, et la pureté du corps par son œuvre sur la médecine. Il est aussi l’auteur supposé du Mahabhashya, le grand commentaire des sutras sur la grammaire de Panini.

PATH ou PANTHA : 1) voie, chemin, route; 2) conduite, comportement.

PATI : « Seigneur, Maître » - 1) époux; 2) la Divinité, en général, et Shiva, en particulier.

PATNI : « épouse » - femme; maîtresse de maison.

PATIVRATA : observances propres à la femme mariée.

PAULKASA : un hors-caste, né d'une mère shudra et d'un père Nishada (clan de chasseurs).

PAVAMANAS : 1) adj.: purifié, clarifié, coulant clair (comme le Soma); 2) subst.: hymnes védiques (stotras) psalmodiés par le chantre (Sama-ga) lors du sacrifice de Jyotishtoma.

PAVITRA : « purificateur » - filtre à eau, tamis pour la préparation du soma.

PIDA : souffrance, douleur; pression.

PINDA : 1) boulette, bouchée de nourriture; offrande aux mânes ou aux mendiants; 2) le fœtus, l’embryon; le corps; 3) masse, quantité.

PINDA PRANA : la respiration/énergie vitale individuelle, par rapport à la Respiration cosmique/Énergie vitale universelle.

PINGALA NADI (pingala = cuivré, rougeâtre) : Nadi (canal d’énergie) qui, partant de la narine droite, monte jusqu’au sommet de la tête et de là, descend jusqu’à la base de la colonne vertébrale. Elle est aussi appelée surya nadi, car c’est l’énergie solaire (surya = soleil) qui y circule.

PISACHA : vampire.

PITA : de couleur jaune.

PITAMBARA : vêtement d’apparat.

PITHA: 1) siège, trône, chaise; 2) centre; socle; 3) lieu, place, endroit.

PITTA : bile; l’une des 3 humeurs du corps, les 2 autres étant vata (vent) et kapha (plegme).

PITRIS ou PITARAHS: « les ancêtres ». Les Pères, les mânes, qui ont vécu avant nous et sont passés dans l'au-delà, sur des plans spirituels. Ils habitent dans le Pitriloka, le “monde des ancêtres”, dans le ciel intermédiaire (soit le deuxième des trois mondes – cf. Triloka).

PLUTA : 1) qui flotte; inondé; 2) voyelle longue, à 3 matras (unités phonétiques).

Pot (ou jarre) : L'image du pot est fréquente dans les démonstrations de l'Advaita Védanta et on la trouve dans plusieurs Upanishads. Le pot d'argile contient de l'espace (ou de l'éther, akasha). Il semble exister réellement et individuellement, mais une fois brisé, l'argile redevient tout simplement de l'argile, et l'air retourne à l'espace ambiant, dont en réalité il n'avait jamais été séparé, de même que l'argile du pot n'a jamais été réellement séparée de l'argile du sol.

PRABHA : splendeur, éclat, lumière vive.

PRABHAKARA : « le Porteur de lumière » - une des épithètes de Surya, le Soleil.

PRABHANJA : “oint de lumière”.

PRABHAVALI : cercle de flammes qui entoure la forme de manifestation d'une divinité.

PRACHETAS : « le Discriminateur », l'une des épithètes de Varuna, le dieu des Eaux et Seigneur de l'Étendue primordiale. Représente la Conscience pleinement éveillée et discriminatrice.

PRADAKSHINA : « vers la droite » - circumambulation d’un temple dans le sens des aiguilles d’une montre.

PRADHANA : l'état non-manifesté de la matière primordiale (synonyme d’avyakta); se transforme ensuite en Prakriti travaillée par l'activité de Maya.

PRADHVAMSA BHAVA : la cessation d’existence suite à une destruction.

PRADIPA : lampe, lanterne; lumière; gloire.

PRADIPIKA : 1) petite lampe; 2) éclaircissement; ouvrage d'exégèse (cf. Hatha Yoga Pradipika).

PRAG ABHAVA : la non-existence antérieure.

PRAHAVA : courant continu de la pensée, semblable à l’eau courante de la rivière.

PRAISHA MANTRA : Mantra secret qui est communiqué au futur Sannyasin lors de l'initiation au renoncement, et par lequel il s'engage solennellement à renoncer aux trois mondes (qui sont pour lui ce monde-ci, le monde céleste (Svarloka) et le monde des dieux (Maharloka); selon d'autres sources, le mantra serait un engagement à ne jamais inspirer de peur au moindre être vivant et d'être bon et plein de compassion pour tous les êtres, donc un vœu de totale innocuité. Après avoir répété ce mantra après son Guru, le sannyasin ne pourra désormais plus revenir à son ancienne vie, ni entretenir d'attaches familiales.

PRAJAPATI : « le Seigneur des créatures, le Progéniteur » - épithète divine, notamment de Brahma, le Créateur, mais aussi de Shiva. Prajapati représente Virat, la moitié mâle de Brahma, le Créateur; il est le cosmos, mais aussi, en tant que démiurge, le maître de la faculté de reproduction chez les vivants. Au pl., les prajapatyah sont les progéniteurs des créatures, au temps des origines.

PRAJAPATYA : nom du sacrifice que doit accomplir le maître de maison qui désire renoncer à sa vie dans le monde et adopter l'état de sannyasin. Le maître de maison (grihastha) doit entretenir trois feux sacrés dans son foyer (le feu Ahavaniya du rituel védique, le Garhapatya du foyer domestique et le Dakshinagni des ancêtres), avec lesquels il procède au rituel quotidien (homa). Durant le sacrifice de Prajapatya, il doit distribuer toutes ses possessions, matérielles et spirituelles (notamment le transfert de tout son savoir spirituel à son fils ou à tout autre héritier), et il doit ingérer symboliquement ces trois feux, tout en récitant certains hymnes, afin de maintenir la flamme sacrée vivante en son propre être.

PRAJNA : 1) jugement et intelligence; 2) la sagesse, en tant qu'intelligence tout-inclusive; par extension, le Soi (Atman) tel qu'expérimenté dans le sommeil profond (sushupti); cf. les quatre dimensions de la conscience; 3) la maîtrise de la Sagesse et de la Connaissance.

PRAJNANA BRAHMAN: “La Conscience est Brahman”, grande sentence-mantra (cf. Mahavakya) tirée de l'Aitareya Upanishad.

PRAJNANA GHANA : état de haute conscience.

PRAJNAPARAMITA : «  la parfaite sagesse » - l'une des 6 perfections (paramita) du bodhisattva, l'être pleinement réalisé dans la perspective du Bouddhisme; la Sagesse personnifiée.

PRAJNATA : connu, découvert; bien connu, notoire.

PRAKASHA : 1) manifestation; 2) clarté, splendeur, gloire; 3) pouvoir de révélation.

PRAKASHAVAN : 1) brillant, radieux; 2) manifesté, évident; célèbre; 3) l'Espace de Brahman, constitué des quatre directions (est, ouest, nord, sud) : il inclut tous ces attributs (radieux, manifesté, glorieux) et selon les traducteurs, c'est l'un ou l'autre de ces attributs qui est choisi.

PRAKRITI : La Matière. Le pouvoir fondamental (shakti) de la Divinité, dont le cosmos est l'expression créatrice. C'est donc : 1) la base-racine de tous les éléments; 2) la matière indifférenciée; 3) la Nature, source primordiale du monde manifesté, constituée des 3 gunas (sattva, rajas et tamas). Équivalent de maya, d’avyakta ou de pradhana.

Les huit Prakritis : Prakriti est la cause première, l'origine du monde manifesté. Cette Prakriti primordiale, MulaPrakriti, est la racine à partir de laquelle vont évoluer les substances qui vont se transformer en matière. Étant cette supra-substance qui va se multiplier, évoluer en se modifiant, et engendrer, elle se manifeste dès lors comme octuple :
- Avyakta, la matière indifférenciée primordiale (c.-à-d. MulaPrakriti);
- Mahat ou Buddhi, le principe de saisie intellectuelle, se manifestant tout d'abord en tant qu'Intelligence cosmique;
- Ahamkara, le sens du moi, l'ego;
- les cinq éléments subtils (Tanmatras) émanés d'Ahamkara : l'essence du son, toucher, forme, goût, et odeur, qui est unique et invariable, quelles que soient les multiples différenciations que prennent respectivement ces éléments subtils.
Ceci est la vision des huit Prakritis dans la perspective du Samkhya, selon Kapila. Mais dans la Bhagavad Gita, on trouve ce verset : VII-4: « Bhumi (la terre), Ap (l'eau), Anala (le feu), Vâyu (l'air), Kha (l'éther), le mental, l'intellect et l'ego : c'est ainsi que Ma Prakriti se divise en huit. » La correspondance reste rigoureuse, le son étant porté par l'éther, le toucher par l'air, la forme par le feu, le goût par l'eau et l'odeur par la terre, selon le Samkhya.

PRAKRITILAYA: « absorbé, fusionné en Prakriti » - état du yogi qui s'est identifié à l'énergie cosmique au point d'y rester absorbé, comme pris dans un filet dont il ne peut plus se dépêtrer; il poursuit son évolution dans ce contexte purement cosmique-abstrait, jusqu'au prochain pralaya (dissolution cosmique), où les mondes inférieurs des humains, des entités désincarnées et des entités spirituelles (Bhur, Bhuvah et Svar lokas) sont dissous.

PRALAYA : « dissolution, réabsorption; destruction, mort » - 1) Synonyme de samhara (« dissolution, destruction »), une des 5 fonctions de Shiva-Nataraja (le Danseur cosmique), symbolisée par la flamme qu'il tient dans sa main gauche supérieure; 2) Destruction partielle de l'Univers à la fin d'un kalpa ou jour de Brahma (ou éon), soit 4.294.080.000 années solaires, caractérisée par la réabsorption des mondes physiques et subtils dans le monde causal.
Il y a 3 sortes de périodes de dissolution : a) le laya, à la fin d'un mahayuga, caractérisé par la destruction du monde physique; b) le pralaya, à la fin d'un kalpa; c) le mahapralaya, à la fin d'un mahakalpa ou vie de Brahma, soit 309,173,760,000,000 années solaires, caractérisé par la destructions des 7 mondes, seul demeurant le huitième monde, a Prakriti non-manifestée, Pradhana. Cf. Cycle cosmique.

PRAMANAS : 1) la preuve de la réalité d'une chose, d'un état ou d'une action; les 3 genres de preuve valide sont :
a) pratyaksha, la perception directe par les sens, pour ce qui concerne le sensible;

b) anumana, l’inférence logique, également concernant le sensible;
c) Aptavacana, le témoignage de l'adepte.
Enfin, shruti et smriti, la tradition divine et humaine, sont considérées comme les preuves indiscutables pour ce qui est du suprasensible.

PRANA : 1) souffle, respiration, vent; 2) principe de vie, vitalité, énergie, force. L’énergie vitale sous-jacente à toute la manifestation cosmique, individuelle et collective; cette énergie remplit 5 fonctions : - prana : l’appropriation, l'ascension (l‘inspiration);- apana : l’expulsion, la descente (l’expiration);- vyana : la distribution et la circulation (la rétention du souffle);- udana : l’émission de sons; la cohésion des énergies matérielles et subtiles dans tout le corps; le processus de désintégration à la mort physique;- samana : l’assimilation des énergies subtiles transformées par udana (digestion et métabolisme de la nourriture).
Au plan du corps physique, Prana n'est pas seulement l'inspiration, c'est aussi tout le processus respiratoire, agissant dans la région qui va du larynx au diaphragme. Il est associé au cœur, à l'œsophage, aux muscles et aux nerfs qui les gouvernent. C'est une force rythmiquement ascendante et descendante, régissant inspir et expir, mais aussi l'ingestion de nourriture solide et liquide.
Apana circule dans l'abdomen, du nombril au périnée. C'est une force descendante, qui régit l'excrétion d'urine, fèces, gaz, sécrétions sexuelles, sang menstruel, mais aussi du fœtus au moment de l'accouchement. Il apporte l'énergie qui active le gros intestin, les reins, la vessie, l'anus, les organes génitaux et l'utérus.
Samana circule dans la région allant du diaphragme au nombril. Il contrôle le système digestif, incluant l'estomac, les intestins, le foie, le pancréas, et leurs sécrétions. C'est une force au mouvement latéral, qui régit l'assimilation des nutriments et la régulation thermique dans tout le corps. Il apporte l'énergie qui active le cœur et le système circulatoire.
Udana est une énergie qui se meut en spirale et maintient les parties périphériques du corps, incluant la tête (au-dessus du larynx, donc de la région de Prana) et les membres supérieurs et inférieurs. Il gouverne donc le cerveau et les récepteurs sensoriels (yeux, oreilles, nez, langue et peau), ainsi que les trois organes d'action (centre de la parole, bras et mains, jambes et pieds). Il régit la capacité de penser et d'agir dans le monde extérieur.
Vyana est la force qui emplit tout le corps, se diffusant dans toutes les directions. Il sert de réservoir d'énergie pour les autres pranas. Si un autre prana s'appauvrit, vyana intervient et comble le déficit. Il règle le mouvement physique et en assure la coordination, ainsi que la liaison aux autres énergies vitales. Il active les membres, les muscles associés, ligaments, nerfs et articulations. C'est lui qui maintient le corps dans sa posture érigée.

Résumé : Les souffles vitaux majeurs, vayus, sont prana (inspiration), apana (expiration), samana (assimilation), vyana (distribution) et udana (cohésion).

Les quatorze souffles ou Vayus : Prana, Apana, Vyana, Udana, Samana; Naga, Kurma, Krikara, Devadatta, Dhananjaya; Vajrambhava, Sthanamukhya, Pradyota, Prakrita. Je n'ai malheureusement pu recueillir aucune information concernant les quatre derniers.

PRANAGNIHOTRA : Sacrifice au feu du souffle vital (Prana-Agni, ou Pranāgni). Cf. l'Upanishad générale du même nom.

PRANA JNANA : la connaissance du souffle et de la vie.

PRANAMA : « s'incliner » - salutation respectueuse, se traduisant par le geste d'accoler les paumes de ses mains l'une contre l'autre, à hauteur du cœur; c'est aussi la prosternation, accomplie devant une divinité ou un religieux profondément révéré.

PRANAMAYA KOSHA (kosha = gaine, pranamaya = énergie pranique) : la gaine d’énergie vitale qui, avec la gaine psychologique (manomaya kosha) et la gaine intellectuelle (vijnanamaya kosha), forme le corps subtil (sukshuma sharira) enveloppant l‘Âme. Le pranamaya kosha comprend les appareils respiratoires, circulatoire et digestif, les glandes endocrines et les systèmes d’excrétion et de reproduction. Cf. kosha.

PRANAMAYA PURUSHA : L'âme incarnée, qui est enrobée d'un corps de prana; l'être vital réel, et non la personnalité, conséquence karmique de l'évolution de l'âme.

PRANATYAGA : « abandon de l'énergie vitale », suicide – Mettre fin intentionnellement à ses jours, par le poison, la noyade, la crémation, le saut dans le vide, etc. Le suicide est condamné par les Écritures, en tant qu'interruption brutale d'un processus karmique en cours, ce qui engendrera une situation inconvenante dans le futur. Cependant, en phase terminale de maladie incurable, en cas d'invalidité grave, la mort volontaire par simple jeûne – prayopavesha – est admise. Cette décision doit être déclarée à la communauté entourant le malade, afin que des réglements soient observés, qui distingueront cette mort d'un acte émotionnel et traumatique, accompli dans l'angoisse et le désespoir. Les législateurs avaient stipulé quelques conditions : 1) la personne n'est plus apte à accomplir par elle-même les purifications corporelles quotidiennes; 2) la mort est imminente, et aucun plaisir ne reste au moribond; 3) la cessation de vie doit se faire graduellement, laissant le temps au moribond de régler toutes ses affaires, d'éventuels différends, de réfléchir profondément à son ancienne vie et se rapprocher de Dieu, et permettant aux proches d'accompagner le départ graduel hors du corps physique; 4) le processus idéal de mort volontaire devrait être ritualisé comme suit : tout d'abord, régler ses comptes, obtenir le pardon, donner le sien. Puis le grand vœu formel de mort, mahavrata-marana, est communiqué à son guru, suivi d'un examen approfondi de tous les actes de sa vie passée, en insistant sur la confession plénière de ses mauvaises actions. Ensuite, l'attention doit se concentrer sur les enseignements spirituels, notamment ceux mis en exergue par le guru. La méditation sur le Soi le plus intime, l'immortel, devient le foyer d'attention le plus exclusif, tandis que l'on se dépouille de jour en jour de son attachement à la vie en refusant toute nourriture. Au tout dernier moment, tandis que l'âme se libère du corps, le mantra sacré doit être répété, selon les instructions du guru.

PRANAVA : « bourdonnement » - Le Son primordial, la syllabe mystique Om. On peut le percevoir comme un son bourdonnant, grésillant ou électrique, associé à notre propre système nerveux. Le méditant apprend à transmuer ce son intérieur en lumière subtile. Le Pranava est aussi connu comme son du nada-nadi shakti. Cf. Nada, Om, Shabda et ShabdaBrahman.

PRANAVA DHVANI : « Son » de la syllabe mystique, émis quand on la chante.

PRANA VAYU : l’énergie cosmique.

PRANAYAMA (prana = souffle; ayama = contrôle) : Le développement contrôlé de l’énergie vitale, commençant par des exercices respiratoires qui ont pour but d’assagir le mental et de libérer toute l’énergie enclose dans l'organisme de l'aspirant; constitue le 4ème membre du Raja Yoga. C’est “le moyeu autour duquel tourne la roue du Yoga”.

PRANIDHANA : consécration.

PRAPANCHA : 1) expansion, manifestation; diversité, abondance, densité; 2) forme, manifestation, phénomène apparent; 3) expansion de l'univers, monde visible.

PRAPTI PRAPTYAM : Celui qui a atteint ce qu’il voulait atteindre; c’est un attribut de l’être libéré.

PRARABDHA KARMA : adj. signifiant « qui vient à maturité » (pra, auparavant; rabhda, qui a déjà commencé); le prarabdha karma est le karma auquel nous devons notre corps physique actuel ainsi que nos données psychiques, et les grandes lignes de notre destinée.C'est donc, tout au long de notre vie, la partie du karma accumulé des vies antérieures qui manifeste ses fruits dans le présent, et qu’on ne peut éluder. Dans le cas d'un être très évolué, c'est le karma résiduel, à liquider avant la libération définitive. Tant qu'il reste une certaine part de prarabdha karma à accomplir, même celui qui a déjà atteint la réalisation, est tenu de se réincarner. On ne peut l'éluder, certes, néamoins il est possible de l'alléger et de l'adoucir – voire de l'abréger – au moyen du jnana yoga (voie de la Connaissance) ou par une grâce spéciale.

PRASHAMA : apaisement, calme; extinction, cessation.

PRASHANTA : apaisé, calme, équanime; supprimé, disparu.

PRASHANTATA : quiétude, tranquillité de l’esprit.

PRASHNA : « question, interrogation » - demande, enquête, examen.

PRASHNOTTARI : dialogue par questions et réponses entre Maître et disciple.

PRASTAVA : hymne introductif que chante le prêtre Prastotir, lors d'un Soma Yajna (grand sacrifice de Soma).

PRATIHARA : formule magique que chante le prêtre Pratiharta, lors d'un Soma Yajna.

PRATISTHA : 1) subst.: base, fondement; point de support, centre; stabilité, confort, repos, domicile; poste, haute dignité; cérémonie, rite, consécration d'une image divine. 2) adj.: stable, solide.

PRATYAC : 1) tourné vers l'intérieur; 2) tourné vers l'Occident, en direction de l'Ouest.

PRATYAGATMAN: l'Atman qui ne se révèle qu'à la vision intérieure; le Soi, le résident interne; épithète de Brahman. Cf. Kutastha.

PRATYAHARA : maîtrise des tendances à l’extériorisation du mental; retrait de l’esprit et son émancipation de la domination des sens et des objets des sens; c’est le 5ème membre du Raja Yoga. Cf. Ashtamga.

PRATYAKSHA : évidence directe.

PRAVESHA : entrée, commencement, mise en œuvre.

PRAVRAJYA : départ du foyer de celui qui désire adopter la vie monastique; errance, renoncement.

PRAVRITTI: 1) mouvement vers l'avant, impulsion à l'action; progrès, évolution; mise en action, conduite, sort; 2) « chemin qui tourne en se rapprochant » - la spirale fermée qui tend vers l’ego. Opp. Nivritti.

PRAVRITTI : “Cogitation” - l'activité mentale est la Shakti de Manas, le Mental, dont la deuxième épouse est Nivritti, “Cessation de la pensée”.

PRAVRITTI MARGA : « chemin qui tourne en se rapprochant » - voie de l’action, laquelle inclut les mouvements incessants de la pensée et des désirs. Opp.: nivritti marga.

PRAYASCITTA – réparation, expiation d'une action mauvaise par certains actes sacrificiels, pratiqués selon les injonctions des Écritures.

PRAYOGA : pratique rituelle, mise en application (d'un traité écrit).

PREMA : « amour, attachement dévoué » - amour extatique de Brahman, ou de Krishna, l'un comme l'autre représentant la Divinité absolue. Prema est une notion fondamentale dans le vishnouïsme, ainsi que le but du Bhakti Yoga, yoga de la dévotion et de l'adoration, et mène à la fusion intime avec la Divinité.

PRERAKA : Celui qui inspire le mental (de l’aspirant), le Brahman.

PRITHIVI : la Terre.

PRITHIVI TATTVA : la terre, l’un des 5 éléments constituant l’univers, dont émane le sens de l'odorat (gandha).

PRIYA(M): cher, bien-aimé; plaisant, séduisant.

PUJA : culte; cérémonie rituelle; adoration, actes en l'honneur d'une divinité, pratiqués devant l'image de celle-ci.

PUJARI: celui qui accomplit une puja, un rite religieux.

PUNARJANMAN: renaissance, réincarnation.

PUNYA : 1) vertu, mérite; 2) droiture, justesse.

PURAKA : inspiration ou inhalation, dans le processus respiratoire du pranayama. Opp. rechaka.

PURANAS : Recueils de traditions mythologiques, faisant partie de la Smriti (tradition humaine). Il en existe 18, relatives à Shiva, Vishnu et Shakti.

PUR : rempart, château, citadelle
PURI : forteresse, cité, ville.

PURNA : 1) plein, abondant; 2) comblé, satisfait; 3) parfait, accompli, terminé; temps passé.

PURNATA : perfection; plénitude.

PURNAVATARA : « Manifestation divine (Avatara) complète » - Dans la plupart de ses manifestations (avatars), Vishnu n'extériorise que certains de ses attributs; est qualifiée de complète, celle dans laquelle il extériorise la totalité de la Personne divine. Krishna est un Purnavatara de naissance, ainsi que Narasimha, l'Homme-lion; Rama est un Purnavatara par transfert, son frère Parasurama lui ayant donné les deux parts de divinité (Kala) qu'il avait acquises par sa sadhana.

PURUSHA : « homme, mâle, personne; héros; humanité » - 1) Le Principe psychique universel; s’oppose à Prakriti dans le système dualiste du Samkhya. Esprit et Matière, respectivement, mais aussi principes mâle et femelle, Purusha est la pure Conscience non-manifestée, par opposition à Prakriti, matière et nature, l'énergie de la manifestation à travers laquelle les univers se déploient; 2) le véritable Moi, l'âme qui réside dans le corps physique; 3) la Conscience suprême, substrat de toutes les opérations de la substance, Prakriti. Il est alors synonyme d'Être Suprême, d'Âme Suprême ou Universelle; Adi Purusha est la Personne-archétype, Parama Purusha est l'Être suprême, et Purushottama est le meilleur parmi les Purushas.
Par extension, notamment dans les Upanishads, Purusha se réfère à Brahman en tant qu'Homme Cosmique, « possédant mille têtes, mille yeux, mille jambes, incluant la Terre dans son corps, se diffusant dans toutes les directions, à l'intérieur de l'animé comme de l'inanimé » dit aussi le Rig Véda.

PURUSHARTHA : 1) opération de la pensée vers le Suprême; 2) les 4 buts de la vie humaine, à savoir: - dharma : devoir, droiture, vertu et religion, se résumant en la voie qui sera propice à l'évolution spirituelle maximale dans cette incarnation; - artha : l'acquisition de biens  matériels; - kama : les plaisirs des sens; - moksha : la libération, ce dernier but étant considéré comme le plus noble, mais impliquant l'accomplissement préalable de dharma; 3) également synonyme de moksha, la libération, celle-ci étant le «but de la créature ».

PURUSHOTTAMA : « le meilleur des Purushas » - La personne divine en tant que suprême Absolu, transcendant la créature impermanente et son Créateur immuable.

PURVA : « qui vient en tête » - premier, initial; antérieur à, aîné; antique, traditionnel.

PURVAJANMAN : naissance antérieure, vie antérieure.

PURVAJANMAKRITA : accompli dans une vie antérieure.

PURVA MIMAMSA : L’un des 6 darshanas (systèmes de philosophie), fondé par Jaimini, qui traite du concept de Divinité mais insiste plus spécialement sur les actions et rituels. S'appuie sur l'exégèse des Védas, car c'est le rite accompli avec son sens total qui permet à l'humain de rejoindre le divin. Cf. Mimamsa.

PURYASHTAKA : « l'octuple citadelle » - Le corps physique et ses 8 ouvertures alimentent au plan subtil les 28 fonctions qui le constituent. Selon le MahaNirvana Tantra (Tantra de la Grande Libération), traduit par Arthur Avalon (Sir John Woodroffe) : « L'être humain est appelé jiva – ce qui signifie que l'Atma pourvu d'un corps, est possédé par l'égoïsme et par la certitude que c'est lui qui dirige le puryashtaka, à savoir les 5 organes d'action (karmendriya), les 5 organes de perception (jnanendriya), le quadruple antahkarana ou soi mental (Manas, Buddhi, Ahangkara, Chitta), les 5 souffles vitaux (Prana), les 5 éléments, Kama (le désir), Karma (l'action et ses conséquences), et Avidya (l'ignorance). Lorsque ces notions erronées sont détruites, l'incarnation n'a plus de raison d'être et l'entité qui avait revêtu le voile de maya peut atteindre le nirvana. Lorsque le jiva est absorbé en Brahman, il ne reste alors plus de jiva à proprement parler. »

PUSHAN : « le Nourricier », patron des troupeaux – dieu de l'abondance, à l'image du Soleil nourricier; maître des chemins, protégeant le voyageur; gardien des portes, menant la fiancée vers son époux; repousse les voleurs, fait retrouver les objets égarés; 2) épithète de Surya, le Soleil nourricier.

PUSHPA : fleur.

PUSHPANJALI : offrande de fleurs, à une divinité lors d'un rite, ou à un être humain en guise de respect et/ou de bienvenue.

PUTRA : 1) fils, enfant, petit d'animal; fiston (affectueux) 2) cinq.

PUTRAKAMA : qui désire un fils.

PUTRAKAMESTI : pratiques érotiques pour s'assurer qu'un enfant mâle sera fécondé, accompagnées d'un sacrifice bien précis.

 

Q - R

 

Le quadruple Atman : L'aspect mixte de l'Atman, à la fois individuel et universel, est la pure conscience de Chaitanya (également connu comme le cinquième et ultime constituant de l'organe interne, l'Antahkarana). Chaitanya, expression la plus haute de la Conscience suprême de l'Atman (lequel possède deux autres registres : le Soi individuel, Jiva, et le Seigneur universel, Ishvara), se différencie en trois aspects, selon que la conscience se déploie dans l'un ou l'autre des trois états usuels : veille, rêve ou sommeil profond. Plus l'aspect transcendant de Turiya.
Dans l'état de veille, l'Atman est Otir, « qui tisse et pénètre tout », l'élément intellectuel qui parcourt la trame de l'univers, omniprésent.
Dans l'état de rêve, l'Atman est Anujnatir, « qui affirme puis résorbe » ou qui consent, en ce sens que l'intellect qui rêve consent à accorder une substantialité réelle aux objets du rêve, puis résorbe soit en retournant à la veille, soit en plongeant dans le sommeil profond.
Dans l'état de sommeil profond, l'Atman est Anujnaikara, « qui est uniquement libération », car il a dépouillé toute individualité et pénétré dans l'impersonnel Brahman.
Enfin, dans l'état quatrième (Turiya), l'Atman est Avikalpa, « indifférenciation », où toute différenciation ou idéation totalement abolie, seul demeure le pur sujet absolu.

Les quarante Samskaras par lesquels on doit purifier son soi individuel sont les suivants : Garbhadhana ("Recensement de la matrice"), Punsavana ("Requête d'une naissance mâle"), Simanta ("Faire la raie de la chevelure"), Jatakarma ("Rite de naissance"), Namakarana ("Don du nom"), Annaprashana ("Rite nourricier"), Caula ou Chudakarana ("Tonsure"), Upanayana ("Rapprochement"), les quatre rites similaires au Prajapatya ("Renoncement", l'un des Vedavratas, les vœux védiques) accomplis durant les années de célibat passées chez son instructeur (Gurukulavasa), le bain rituel qui marque l'accomplissement de cette période d'études, le mariage, les cinq sacrifices majeurs (Mahayajnas) que doit accomplir quotidiennement le maître de maison.

À ces dix-neuf samskaras, s'ajoutent sept PakaYajnas, sept HavirYajnas et sept SomaYajnas, sacrifices solennels qui doivent être menés par le maître de maison. Ce qui totalise les 40 samskaras obligatoires.

Les sept PakaYajnas sont : Astaka (Anvastaka), Sthalipaka, Parvana, Sravani, Agrahayani (sacrifrice du “meilleur mois de l'année”, de novembre à décembre), Caitri, Asvayuji. Les sept HavirYajnas sont : Agniyadhana, Agnihotra, Darsha-Purnamasa, Agrayana, Caturmasya, Nirudhapasubandha, Sautramani. Les sept SomaYajnas sont : Agnishtoma ou Jyotishtoma, AtyAgnishtoma (variante du précédent), Uktya, Sodashi, Vajapeya, Atiratra, Aptoryama.

Les quatorze organes : a) les 4 constituants de l'antahkarana, l'organe interne (buddhi, l'intellect; ahamkara, l'ego; manas, le mental instinctif, qui sont la triple expression de chitta, la conscience); b) les 5 organes des sens (jnanendriyas) : les oreilles, la peau, les yeux, la langue et le nez; c) les 5 organes d'action (karmendriyas) : la voix ou organe de la parole, les mains, les pieds, l'anus et le sexe.

Les quatre degrés de Vak, la Parole, qui est l'extériorisation de Shabda, le son originel : 1) Para-Vak représente le niveau transcendant de la parole, celle qui vibre dans le son inarticulé au-delà du mental et de l'intelligence concrète, et que seuls les sages peuvent percevoir; là, le son et l'objet ne sont qu'un, le son étant ce qui exprime les qualités de l'objet; 2) Pashyanti-Vak représente le niveau subtil de la parole, perceptible par la vision intérieure liée au manipura chakra; dans cette perception purement intuitive, son, couleur, forme et sens sont intimement liés; ici nulle distinction de langage ne prévaut, et la communication “astrale” passe par ce canal; 3) Madhyama-Vak représente le niveau médian de la parole, l'inexprimé qui réside dans le cœur; la parole audible n'exprime que partiellement le discours mental, lequel est à la fois en jagrat, la veille, et en svapna, le rêve; l'auditeur ne perçoit que la face jagrat du discours d'autrui; nous pensons avec ce niveau médian de la parole, une part de nos pensées reste inexprimée; 4) Vaikhari-Vak représente le niveau vocal de la parole, perceptible au plan physique de l'ouïe; la parole et l'objet désigné sont nettement distincts, le lien qui les unit étant purement conventionnel.

Les quatre dimensions de la conscience : Selon le Vedanta, la conscience possède quatre dimensions, qui correspondent aux quatre états décrits par le Yoga, et sont régies par quatre entités différentes : 1) jagrat, l'état de veille, est régi par Vishva, le maître de la Totalité; 2) svapna, l'état de rêve, est régi par Taijasa, le maître du subconscient; 3) nidra ou sushupti, l'état de sommeil profond, est régi par Prajna, le maître de l'inconscient; 4) turiya, “le quatrième” ou état transcendantal, est régi par SarvaSakshi, le Témoin global de tous ces états.
1) Vishva (l'Univers, la Totalité) ou Vaishvanara (qui appartient à tous les hommes ) est le maître des perceptions conscientes du monde manifesté. “Il jouit des objets visibles à travers ses 7 membres et ses 19 ouvertures”, dit la Mandukya Upanishad, 3. Les 7 membres sont probablement les 7 chakras principaux, ou centres d'énergie psychique, qui pourvoient à l'énergie nécessaire au développement et au fonctionnement des corps physique et psychique, ainsi qu'à leur expérimentation du monde environnant. Les 19 ouvertures sont : a) les 4 constituants de l'antahkarana, l'organe interne (buddhi, l'intellect; ahamkara, l'ego; manas, le mental instinctif, qui sont la triple expression de chitta, la conscience); b) les 5 tanmatras ou sens subtils (shabda, l’essence du son; sparsha, l’essence du toucher; rupa, l’essence de la forme; rasa, l’essence du goût; et gandha, l’essence de l’odeur); c) les 5 organes des sens (jnanendriyas) : les oreilles, la peau, les yeux, la langue et le nez; d) les 5 organes d'action (karmendriyas) : la voix ou organe de la parole, les mains, les pieds, l'anus et le sexe.
2) Taijasa, “la lumière d'or”, est le principe subtil, lumineux et occulte de la conscience. Il correspond à Hiranyagarbha, l'Embryon d'or, corps subtil de l'univers. Les objets dont jouit Taijasa sont immatériels, purement lumineux; il possède les mêmes auxiliaires que Vishva : les 7 membres, qui pour lui sont les 7 plans d'existence, ou lokas : 1) Bhuh, la Terre; 2) Bhuvah, le plan astral et mental; 3) Svaha, le plan mental supérieur; 4) Maha, le plan céleste; 5) Janah, le plan de la création; 6) Tapa, le plan divin; 7) Satya, le plan de la Réalité absolue; et les 19 ouvertures décrites ci-dessus, mais dans leur essence intime.
3) Prajna, “la conscience toute-connaissante”, est le maître de l'inconscient du sommeil profond, nidra, lequel est également désigné par shunya, la vacuité, qui n'est pas totale non-conscience, mais une inconscience ultra-subtile, faite de conscience purement interne et de sagesse, de paix et d'équilibre. C'est donc dans la dimension causale pure que se déploie Prajna, vase clos où la totalité des virtualités est parfaitement immobile, sans lien aucun avec les actions vécues aux deux plans précédents.
4) SarvaSakshi est le maître de Turiya, “le quatrième” ou état transcendantal, qui cumule les trois états précédents tout en les transcendant, c'est-à-dire en les abolissant radicalement. SarvaSakshi est le témoin de l'Atman, du Soi absolu, lequel n'est diminué en rien par la présence des objets de conscience des plans de veille et de rêve, et n'est augmenté en rien par leur disparition.

Les quatre états de libération : Salokya-Adi-Chatu-Shtaya : Ce sont samipiya, la proximité de la Divinité, salokya, la présence de la Divinité, sarupya, l'identité en la Divinité, et sayujya, l'absorption en la Divinité.

Les quatre feux : Garhapthya (le feu du foyer), Dakshinagni (le feu du sud, celui des bûchers funéraires, et donc des ancêtres), Ahavagni (le feu sacrificiel) et Samvarthaka (le feu transformateur, et celui de la destruction universelle, tout aussi bien).

Les quatre groupes d'êtres vivants, différenciés selon leur mode de naissance : 1) nés d'une matrice (jarayuja); 2) nés d'un œuf (andaja); 3) nés de la sueur (ou de la chaleur et du feu) (svedaja); 4) nés d'un bourgeon végétal (udbhijja).

Les quatre objectifs de l'être humain (Purushartha) : 1) Dharma : acquérir des mérites religieux; 2) Kama, satisfaire ses désirs par les plaisirs des sens; 3) Artha, développer sa prospérité, en acquérant des biens  matériels; 4) Moksha, la libération du samsara (cycle des renaissances), ce dernier étant considéré comme l'objectif le plus noble, mais impliquant l'accomplissement préalable de dharma.

Quinternité : Groupe de cinq. À défaut de terme correspondant en Français, j'opte pour ce néologisme, dans la logique du mot “quaternité”.

La quintuple illusion (Maya) : 1) l'âme individuelle incarnée (jiva) se perçoit comme différente de la Divinité (sens de l'ego, ahamkara); 2) le jiva se perçoit comme l'auteur de ses actes; 3) le jiva se perçoit comme identique à ses trois corps (sthula sharira, le corps physique - sukshuma sharira, le corps subtil - karana sharira, le corps causal); 4) la cause du monde, la Divinité, est perçue comme une réalité mutable; 5) le monde est perçu comme réel et distinct de la Divinité qui l'a engendré. Cf. Annapurna Upanishad, I-13 à 15.

La quintuple peur : peur de rester à l'intérieur de l'utérus maternel, peur au moment de la naissance, peur de la maladie, peur de la vieillesse, peur de la mort.

Les quinze constituants du corps : les 5 pranas + les 5 jnanendriyas + les 5 karmendriyas .
— les 5 souffles vitaux (pranas) : - prana : l’appropriation, l'ascension (inspiration); - apana : l’expulsion, la descente (expiration); - vyana : la distribution et la circulation (rétention du souffle); - udana : l’émission de sons; l'assimilation des énergies matérielles en énergies subtiles; le processus de désintégration à la mort physique; - samana : l’assimilation des énergies subtiles transformées par udana (digestion et métabolisme de la nourriture);
— les 5 organes des sens (jnanendriyas) : les oreilles, la peau, les yeux, la langue et le nez;
— les 5 organes d'action (karmendriyas) : la voix ou organe de la parole, les mains, les pieds, l'anus et le sexe.

RADHA, également nommée RADHARANI ou SHRIMATI RADHARANI, “la précieuse Mère Radha, la reine”: c'est l'aspect transcendant de la Grande Déesse, qui se manifeste sous les traits de Radha, la jeune bergère (Gopi), la préférée de Krishna parmi les Gopis de Vrindavan (dont les épouses sont au nombre de 18.108). Shrimati Radharani est la contrepartie féminine de Krishna lui-même, la figure centrale parmi toutes les figurations de la Déesse de la Fortune (en ce sens elle est un avatar de Lakshmi), dont elle possède l'infinie séduction, afin de captiver la Personne de la Divinité suprême, Krishna. Elle est la Shakti de Krishna, tout comme Lakshmi est la Shakti de Vishnu.

RADHU : démon ou planète; d’après les Puranas, il s’attaquait, à des époques périodiques, au Soleil et à la Lune.

RAGA : 1) attraction, attachement aux objets des sens; opp. dvesha; 2) sentiment, état d’âme; 3) thème musical, illustrant et explorant un sentiment.

RAHASYA : 1) secret, clandestin; 2) doctrine ésotérique.

RAHU et KETU : « tête du Dragon et queue du Dragon » - ce sont les Nœuds lunaires Nord et Sud, planètes fictives en astrologie (indienne et occidentale), calculées au point d'intersection de l'orbe lunaire réelle et de l'orbe solaire dessinée fictivement depuis l'observation terrestre. (Source : Basics of Panchangam, by S. Narasimha Rao)

RAJA : roi; gouverneur.

RAJA MARGA : la voie royale de la réalisation du Soi par le contrôle de l’esprit.

RAJANA : appartenant à une famille royale.

RAJARSI : un sage royal, un roi-philosophe.

RAJAS : le 2ème des 3 Gunas, le dynamisme passionnel; l'action, la passion, l'émotion.

RAJASUYA : Comme l'Ashvamedha, le Rajasuya était un sacrifice réservé aux rois, pratiqué dans les temps anciens. Consistant à augmenter sa domination sur les territoires et rois voisins, il impliquait guerre, combats, armements, et était onéreux – en vies, en argent. Il était donc rarement pratiqué.

RAJA YOGA : la Voie royale, qui mène au Divin, celle de la méditation; inculque la maîtrise des forces intérieures par le moyen de diverses observances, et surtout de la méditation.
La réalisation de l’union avec Brahman, l’Esprit suprême universel, lorsque l’homme (jiva), après avoir abattu les ennemis de son esprit, en devient le maître. Les principaux ennemis sont : kama (passion), krodha (colère), lobha (cupidité), moha (illusion), mada (orgueil) et matsara (jalousie, envie). Le Yoga aux 8 piliers (ashtamga) de Patanjali montre la voie royale (raja marga) pour atteindre cet objectif.

RAKTA : sang; de couleur rouge sang.


Rama, Sita et Lakshmana en exil dans la forêt.

RAMA ou RAMACHANDRA : Roi légendaire d'Ayodha, homme fidèle à son devoir (dharma), juste et intègre, préférant l'exil au déshonneur pour son père, ainsi apparaît Vishnu dans sa 7ème incarnation (avatar). Époux de la sage Sita, manifestation de Lakshmi, qui lui fut enlevée par Ravana, roi démon de Lanka. La vie de Rama est narrée dans le Ramayana de Valmiki, l'une des épopées les plus populaires de l'Inde, avec le Mahabharata.

RAMAKRISHNA : né au Bengale en 1836, mort en 1886. Il réalisa successivement le Divin sous tous les aspects, dans chacune des voies; son influence s’exerce aujourd’hui à travers toute l’Inde et dans tous les domaines.

RAMAYANA : poème épique célèbre, où sont chantés les exploits de Rama, avatar de Vishnu.

RANA, RANI : roi, reine.

RANDRA : orifice.

RASA : 1) goût; essence; saveur (cf. les six saveurs); jus, nectar; 2) charme, plaisir délicieux; 3) émotion profonde, sentiment ; 4) émotion esthétique, notamment mode musical. Les neuf rasas répertoriés par la Tradition (Smriti) sont : paisible (shanta), merveilleux (adbhuta), érotique (sringara), pathétique (karuna), comique (hasya), cruel (bibhatsa), héroïque (vira), colérique (rudra), terrifiant (bhayanaka).

RASA LILA : « la danse de l'Amour divin » - Accomplis par Krishna et les Gopis, cette danse et ces jeux célébraient la gloire de l'union mystique avec la Divinité absolue, et ils sont décrits dans le Bhagavata Purana et le Gita Govinda comme le jeu préféré du dieu durant son passage sur terre, par lequel il enseignait aux Gopis le passage de l'amour humain à la pure dévotion au Dieu suprême (Suddha Bhakti). Par la magie de Krishna, cette célébration du divin qui eut lieu une nuit sembla durer une nuit de Brahma, soit 4,30 billions d'années humaines.

RASATALA : « région au sol humide » - le cinquième des sept mondes souterrains, appelé également Rijisha (“ce qui est sécrété, exsudat”), monde “infernal” caractérisé par l'égoïsme âpre, l'égocentrisme pur et la possessivité féroce. Correspond au 5ème des sept chakras inférieurs, sous le chakra de base (muladhara), à savoir le chakra des chevilles, siège de l'égoïsme pur. D'où l'importance de croiser (bloquer) les chevilles durant la méditation ! Cf. Diagrammes “Les 14 Lokas” et “Les 21 Chakras”.

RASATMAKA : expérience des divers sentiments et plaisirs qu'offre la vie.

RASASVADANA : félicité supra-sensuelle, des plans psychiques subtils, que procure le samadhi.

RATI : généreux, bienveillant, gracieux; don, faveur, grâce.

RATNA : joyau.

RATNAKARA : l’Océan, producteur de joyaux.

RATNA PURITA DHATU : éléments remplis de constituants essentiels (joyaux).

RAUDRI : la Terrible, l'un des aspects de la Grande Déesse, Shakti, Devi.

RECHAKA : expiration, dans le processus respiratoire du pranayama. Opp. puraka.

RETAS : sperme.

REVAT : riche, prospère; splendide.

REVATI : 1) lunaison des Poissons; 2) nom du verset I,30,3 du Rig Véda, commençant par “Les rutilantes...” (Revati appliqué aux vaches et aux eaux), et d'un hymne (Saman) formé sur ce verset

RIDDHI : 1) abondance; 2) opulence, richesse.

RIG VEDA : une des 4 parties des Védas. Cf. Yajur Véda, Atharva Véda et Sama Véda.

RIK : strophe, stance du Rig Véda.

RISHI : "Voyant" - 1) Sage de l’ancien temps, à qui a été révélée la Shruti, d'où l'épithète de “Voyants” qui leur est décernée. Au nombre de 7, ils sont considérés comme les fondateurs de l’ordre social et de la religion. La liste de ces 7 Rishis fondateurs varie d'une source à l'autre : dans la Brihadaranyaka Upanishad, ce sont les sages Gautama, Bharadvaja, Vishvamitra, Jamadagni, Vasishta, Kashyapa et Atri. Ailleurs, ce sont les sages Vaikhanasa, Vishvamitra, Vasistha, Angiras, Atharvan, Atri et Atharvangiras; on leur ajoute aussi d'éminents rishis, à savoir Daksha, Bhrigu et Narada, représentant les dix patriarches qui furent créés par Svayambhuva Manu, le Manu de notre ère; 2) sage qui se maintient face à la Vérité, donc toujours inspiré par la sagesse de Brahman.

RITA : « Vérité et Conscience » - La Droiture, la Vérité de l'être divin qui régule l'oeuvre divine, le dynamisme parfaitement réglé qui anime le monde, et qui – dans l'être humain – opère comme « conscience de la vérité ». Rita est un concept védique fondamental, désignant l'ordre sacré, la loi cosmique dans l'être humain, et la loi morale (dharma) qui anime sa conscience. Opposé : Anrita, non-Vérité, fausseté.

Rituel de renonciation (du roi Yudhisthira), décrit dans le Bhagavata Purana, I-15-39 à 44 :
39. Alors le monarque Yudhisthira donna le trône en succession à Vajra, qui devint le roi de Shurasena. Accomplissant le sacrifice dédié à Prajapati (cf. Prajapatya), il “ingéra” (c-à-d. établit en lui-même par un procédé yoguique) les trois feux (Dakshinagni, Garhapatya et Ahavaniya).
40-41. Il distribua de-ci de-là tous ses vêtements de soie et ses ornements d'or, tels que bracelets, etc., et devenu libre de toute possession comme de tout orgueil, ayant rompu toutes les attaches, il sacrifia son organe de la parole à son mental (ou il offrit tous ses organes sensoriels en oblation au mental), puis il fit fusionner son mental à son souffle de vie, et ce dernier au souffle ascendant (apana). Il fit ensuite fusionner ce souffle vital ascendant à la déesse tutélaire de la Mort, et fit enfin fusionner cette dernière à l'agrégat des cinq éléments, le corps.
42. Alors le sage silencieux (Yudhisthira) offrit le quintuple agrégat du corps à la triade d'attributs (Sattva, Rajas et Tamas) de Prakriti (la matière), et il sacrifia cette triade d'attributs à la nescience fondamentale (Avidya). Ensuite, il fit fusionner le tout avec son âme, et son âme individuelle avec l'Âme universelle immuable (nommée Brahman).
43-44. Vêtu d'un pagne d'écorces, s'abstenant de prendre un repas, sans plus prononcer une seule parole, les cheveux défaits, il ressemblait à un simplet, un fou ou un lutin; sans attendre rien de qui que ce soit, il sortit du palais, quitta la capitale, semblable à un sourd incapable d'entendre quoi que ce soit. Méditant sur Brahman, l'Esprit suprême, au plus profond de son cœur, il prit la route vers le nord, la même que d'autres grandes âmes (Mahatmas) avaient dans le passé empruntée avant lui, la route dont personne ne revient. »

RITVIJ : prêtre officiant d'un sacrifice. Cf. Hotri, Adhvarayu, Udgatri ou Brahmane.

RUCHIRA : brillant, radieux; charmant, séduisant.

RUDRA : « le Rouge brillant, le Pleureur », de “-rud”: pleurer - Shiva sous son aspect destructeur, « Maître des puissances terrifiantes », lorsqu'il dissout les mondes au moment d'un pralaya, utilisant pour ce faire la force cosmique de résorption. Il est aussi, sous cet aspect, « le Seigneur des larmes », car ses manifestations épouvantent les humains, que ce soient des catastrophes naturelles, des maladies et épidémies, ou des deuils.
Dans le Rig Véda, Rudra est aussi Agni, dieu du Feu; au pl., les 11 Rudras sont les principes de vie, de nature ignée, qui gèrent les activités de destruction en vue de rénovation, dont le maître est Shiva. Rudra, en tant que Maître de la Connaissance, est aussi Shiva, sous son aspect de Maître de la colère et de la peur, mais aussi de Yogi impeccable et redoutable, maître des pouvoirs secrets (siddhis), eux aussi de nature ignée.

RUDRAKSHA : « Œil rouge de Rudra » - Représente le troisième œil de Shiva, symbole de l'ajna chakra. Le rudraksha est la graine de l'Eleocarpus ganitrus, l'arbre de marbre bleu, consacré à Shiva, symbole de sa compassion. Les plus grosses graines sont utilisées en guirlandes (mala) par les moines, les laïques qui rendent un culte à Shiva, Shakti et/ou Ganesh, n'en portant qu'une seule, sur une cordelette suspendue au cou. Les plus petites graines sont utilisées en colliers-rosaires (mala), au nombre de 108, sur lesquelles on compte ses récitations de japa. Les vertus thérapeutiques de ces graines, hautement réputées dans la médecine Ayurveda, varient selon le nombre de leurs rainures, allant de 1 à 15. On trouve également la graine siamoise, Gauri Shankar, et la Ganesh, dont une rainure présente un renflement évoquant la trompe de l'éléphant.

RUDRA MANTRAS : Il y a 1000 mantras de Rudra, énumérés dans le Yajur Véda (dans le Rudra Dhyayi, au centre du chapitre (Skandha) intermédiaire du Yajur Véda, soit le troisième chapitre), dont le Nama Shivaya (également dénommé Shiva Panchakshara Mantra) occupe la place centrale.

RUDRAS : les 11 Rudras sont un groupe de 5 abstractions (Ananda, la Félicité; Vijnana, la Connaissance; Manas, la Pensée; Prana, le souffle de vie; Vak, la Parole), des 5 aspects de Shiva (Ishana, le Gouverneur; Tat-Purusha, l'Âme suprême; Aghora, le Non-terrifiant; Vamadeva, l'Adorable; Saydojata, le Procréateur rapide ou Né rapidement), et de l'Atman, le Soi.
Pour certains, les Rudras sont les Maruts, dieux des vents violents qui sèment la destruction. Il n'y a en fait guère d'unanimité sur les Rudras !

RUPA : la forme, le corps; cf. Nama rupa.

 

 

 

                                                                                                                                                                                                
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