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GLOSSAIRE SANSKRIT-FRANÇAIS

             Par souci de lisibilité et de convertibilité de formats, j'ai suivi la coutume qui prédomine actuellement sur Internet d'abandonner les signes diacritiques (accents, points, etc., nombreux et transcrits de façon variable selon les traducteurs). La consultation de ce glossaire en est grandement facilitée. Autant que possible, j'ai allégé la transcription : ainsi, Ganapati au lieu de Ghanapathi.
             Quelques mots sanscrits, soit devenus courants en français, soit qu'il serait dommage de traduire à tout prix, ce qui leur ferait perdre la grande richesse de leur signification totale, ne sont pas mis en italique : ainsi, Brahman, Atman, karma, yoga, etc.

Les noms de divinités, leurs épithètes, et les noms mythologiques sont en cette couleur.

Les concepts clés sont en celle-ci.

 

A - B - C/CH - Ç/SH - D

E à L

M à R

S à Y

 

A

A : particule négative, préfixe privatif. Cf. nir.

ABHASA : conscience reflétée; reflet.

ABHASA CHAITANYA : conscience réfléchie.

ABHAVA : la non-existence; l'absence, la négation; le néant.

ABHAYA : « sans peur » - absence de peur, impavidité; état de maîtrise de soi où l'on n'est plus agité par aucune peur, crainte ou inquiétude de quelque sorte que ce soit.

ABHEDA : Non-différence; non-dualité.

ABHEDA BODHA VAKYA : formule invoquant l’Intelligence suprême.

ABHICHARA : incantation maléfique, ou pouvoir de détruire ses ennemis.

ABHIMANA : 1) Égoïsme; suffisance; égotisme; vanité, fatuité; 2) la fonction de l'identité propre : « moi »; l'illusion de la séparativité : « moi, le mien... autrui »; l'identification au corps.

ABHIMUKTI : Qui est engagé sur la voie vers la libération; étape où la libération proche est assurée.

ABHINIVESHA : attachement instinctif à la vie et peur d’être coupé de tout en mourant.

ABHISHEKA (aspersion, onction) : 1) sacre, consécration; 2) ablution rituelle; 3) initiation; rencontre de 2 esprits, celui du guru et celui du disciple.

ABHYAROHA : 1) subst.: ascension, accroissement, poussée; 2) adj.: qui prie avec ferveur; d'une dévotion élevée.

ABHYASA : 1) répétition, redoublement; récitation, exercice d'étude; 2) travail sur soi-même de perfectionnement, exigeant un effort assidu, une pratique constante; pratique spirituelle qui devient habitude.

ACHALA : « sans mouvement » - 1) immuable, fixe, stable, fermement érigé; 2) calme, constant, inébranlable; 3) la montagne.

ACHAMANIYA :1) eau lustrale; 2) épithète de Krishna signifiant « l’Inébranlable ».

ACHARA : 1) immobile; 2) (bonne) conduite; coutume, pratiques; éducation.

ACHARYA : Maître, enseignant, précepteur.

ACHETANA : Inconscient; inanimé, inerte; matière inerte.

ACHINTYA : 1) Impensable, inconcevable; incompréhensible, inexplicable. 2) Une des épithètes de Brahman, en tant qu'Il est inconcevable pour notre esprit.

ACHINTYA-BHEDABHEDA-VEDANTA : Une école de philosophie védantique, fondée par Shri Chaitanya Mahaprabhu, caractérisée par son non-dualisme duel, affirmant simultanément la différence et la non-différence entre l'âme individuelle (jiva) et l'absolu Brahman, tout en reconnaissant que cette relation dualistique de différence et non-différence simultanées est logiquement impensable.

ACHINTYA SHAKTI : Pouvoir inscrutable, force mystérieuse, ineffable.

ACHIT : « dépourvu de chit, le principe de vie consciente » -1) insensible, inerte, sans conscience; 2) inconscient; 3) purement matériel, objet inanimé.

ACHYUTA : L'Impérissable, l'Immortel; une épithète de Krishna.

ADBUTHA : (adj.) merveilleux, extraordinaire, surnaturel; (subst.) miracle, prodige.

ADESHA : 1) indication, prescription, règle; 2) ordre, commandement.

ADHAH : en bas, inférieur.

ADHAMA : le plus inférieur; le plus bas.

ADHAMADHAMA : le plus inférieur dans l’inférieur.

ADHAMAMADHYAMA : le plus inférieur dans le moyen.

ADHAMOTTAMA : le meilleur dans l’inférieur.

ADHARA : « inférieur, le plus bas » - 1) substrat, support, appui, base; 2) ce qui reçoit l’inspiration, l’instruction; 3) 16 supports, ou points d'appui, dans le corps, lui permettent l'équilibre dans le mouvement, l'interaction avec son environnement, accroissant ainsi son expérience : orteils, chevilles, genoux, cuisses, périnée, organes génitaux, nombril, cœur, base du cou, gorge, langue, nez, centre inter-sourcilier, front, arrière et sommet du crâne. Cf. Marmasthana.

ADHARMA : (opposé ou privatif de dharma) – Pensées, paroles ou actes qui transgressent la Loi divine. L'iniquité, l'irréligion, le démérite. L'échec dans l'accomplissement de son devoir, l'illégalité, l'amoralisme.

ADHI : supérieur; suprême.

ADHIBAUTIKA : (adj.) relatif aux choses physiques; provenant des objects du monde.

ADHIBHUTA : « éléments subtils » - 1) substrat spirituel des éléments matériels; 2) esprit sacré imprégnant la nature physique; 3) le macrocosme, par opposition à Adhyatma, le microcosme.

ADHIDAIVA : 1) subst.: le macrocosme en tant que quintessence divine; 2) adj.: envoyé par les dieux ou les divinités tutélaires; dont la cause est suprasensible.

ADHIDAIVIKA : le spirituel, le surnaturel; qui appartient au plan de la Divinité suprême.

ADHIDEVA : divinité tutélaire

ADHIKARA : 1) l'autorité; la qualification; les prérogatives liées à une fonction; la fonction sociale ou professionnelle; 2) la juridiction; le droit légal ou le privilège.

ADHIKARANA : 1) synonyme de adhara; 2) sujet ou thème d'un traité philosophique.

ADHIKARIN : Personne qualifiée, éligible; personne de valeur.

ADHIMATRA : démesuré; supérieur.

ADHIMATRATAMA : le plus haut, souverain;

ADHISTHANA : la base, qui est aussi le support; le terrain d'une surimposition. Substrat.

ADHVARYU : l'un des quatre prêtres officiant dans un sacrifice védique, dont la fonction est le sacrifice lui-même. Le prêtre Hotri est le sacrificateur qui mène la cérémonie en psalmodiant des hymnes du Rig Véda. Le prêtre Udgatri entonne le Haut-chant, tandis que le prêtre appelé Brahman est là pour veiller à ce qu'aucune erreur ne soit commise durant la cérémonie, ce qui infirmerait sa portée magique.

ADHYAROPA : erreur consistant à attribuer faussement l'image d'un objet à un autre, ainsi de prendre un tronc d'arbre pour un être humain.

ADHYASA : la surimposition, le transfert inadéquat à un objet de qualités ou d’attributs qui appartiennent en propre à un autre objet.

ADHYATMA : 1) l'intériorité spirituelle, tout ce qui, dans l'individu (jiva) comme dans la Nature, est présence du principe spirituel (Atman); 2) l'âme, le soi, en tant que virtuellement l'Atman, le Soi; 3) le microcosme (opp. Adhibhuta, macrocosme).

ADHYATMA JIVANA : La vie spirituelle.

ADHYATMA PRASARA : « Évolution spirituelle - Prasara : maturation, épanouissement, progrès » - La maturation graduelle du corps spirituel (anandamaya kosha) au cours des incarnations.

ADHYATMA SHASTRA : Traités de la vie intérieure et spirituelle.

ADHYATMA SUKHAM : Bien-être intérieur, joie d'essence spirituelle.

ADHYATMA VIDYA : l'étude du Soi, la métaphysique.

ADHYATMA VIKASHA : « Épanouissement spirituel » - L'épanouissement des qualités de l'âme intérieure supérieure, en résultat d'une pratique spirituelle (sadhana).

ADHYATMA YOGA : Yoga de l'esprit.

ADHYATMIKA : (adj.) procédant du mental individuel, appartenant au Soi intérieur, individuel et suprême.

ADHYAYA : chapitre; division.

ADI : 1) le premier, le primordial; 2) première causalité suprême, qui a engendré les 12 nidanas.

ADI NARAYANA : l'Être suprême sous sa forme primordiale, pour les Vishnouites. « La forme originelle de l'Être suprême, Adi-Narayana, est la semence indestructible ainsi que le réceptacle de retour des diverses incarnations, et de toutes ses parts comme de toutes les sous-parts de ses parts, des créatures sont créées, tels les dieux, les êtres inférieurs aux humains (animaux, oiseaux, etc.), les humains et tous les autres êtres vivants. » (Bhagavata Purana, I-3-5)

ADI CHESA : le Serpent primordial, censé avoir 1000 têtes et formant la couche de Vishnu, ou portant l’univers sur sa tête.

ADI PURUSHA : Le premier Purusha, le Purusha des origines. Cf. Purusha.

ADI SANAT « l’Ancien des Jours », une épithète de Brahma, le Créateur.

ADISHAKTI : Le pouvoir original. La Puissance première.

ADISHVARA : le Seigneur originel; une épithète de Shiva.

ADITI : « l'Étendue primordiale », l'espace infini et sans rivage sous lequel apparaît la Déesse-Mère, en tant que Shakti de Brahma, douée d'une énergie prodigieuse. Elle est la Mère des Dieux (Deva Matri), mais aussi de la Terre, et des planètes du cosmos. Elle fut extrêmement prolifique, les plus célèbres de ses fils étant le Soleil et les Adityas. « Aditi est le ciel, Aditi est la sphère de l'espace, Aditi est la mère, le père, le fils. Aditi est tous les dieux, les cinq sortes d'hommes, tout ce qui est né et naîtra... », dit le Rig Véda, I-89-10.

ADITYA : « Fils-de-l'Étendue-primordiale », le nom le plus courant du Soleil, avec Surya, « le Brillant ». Sous le nom d'Aditya, le Soleil représente l'origine du monde.

ADITYAS : les 12 Principes Souverains majeurs du monde humain, fils d'Aditi, l'Étendue primordiale, et du Sage Kashyapa (Vision). Ils régissent soit les hommes, soit les dieux, et sont soit majeurs, soit mineurs, et vont par trois. Il y a ainsi quatre groupes de triplicités, deux humaines (1à 3, 7 à 9), deux divines (4 à 6, 10 à 12).
1) Mitra, « l'Amitié », mais aussi la solidarité, la parole donnée et la loyauté, les liens sociaux qui engagent plus loin que l'intérêt individuel. Sa contrepartie divine est Varuna (4).
2) Aryaman, « l'Honneur », mais aussi les idéaux de noblesse, d'irréprochabilité du comportement, de rituel social, de respect de la hiérarchie, des alliances familiales, des biens patrimoniaux. Sa contrepartie divine est Daksha (5).
3) Bhaga, « le Partage », qui représente la propriété légitime, la part légale héritée du patrimoine familial, mais aussi l'impôt, en tant que contribution au bien collectif. Sa contrepartie divine est Amsha (6).
4) Varuna, « la Loi divine », dieu souverain du monde invisible (pour l'homme !) dont l'inexplicabilité des décisions est effrayante pour les humains, dont il guide le destin. Il représente la réalité intérieure, la vérité absolue (rita) qui participe à l'ordre transcendant qui règle les situations humaines, cette justice divine qui leur semble hasard et coups du sort.
5) Daksha, « l'Art rituel », celui du prêtre-magicien expert à établir le contact avec les dieux. Définit la technique des sacrifices, mais aussi l'art complexe et créatif de se conduire envers les dieux. Il régit les alliances matrimoniales.
6) Amsha, « la Part des dieux, la Chance », qui représente la partie des oblations (sacrifices et repas quotidiens) qui est due aux dieux, et qu'ils nous revalent en augmentant notre fortune (chance, butin guerrier, trésor découvert, gains fortuits).
7) Tvashtri, « le Façonneur, l'Industrie », qui représente l'art du forgeron (armes et métaux) et le progrès technique, mais aussi le protecteur de la forme vivante, humaine et animale, donc la croissance embryonnaire, la longévité et la vigueur sexuelle. Sa contrepartie divine est Savitri (10).
8) Pushan, « le Nourricier, le Progrès », gardien des voies et des routes, qui aide à retrouver ce qui est perdu, qui guide les pas des vivants et des morts. Source de la fécondité, il collabore avec Soma, la Lune, dans la protection des vivants, dirigeant les cérémonies du mariage, la semence, la nutrition de l'embryon. Sans dents, comme un nourrisson à la mamelle, il ne se nourrit que d'oblations apprêtées en bouillies. Sa contrepartie divine est Shakra (11).
9) Vivasvat, « la Loi des ancêtres », personnifie la loi morale du bien et du juste, héritée des ancêtres, qui règle le comportement humain. Père de Yama, dieu de la Mort, mais aussi de Vaivasvata Manu, premier ancêtre de l'humanité actuelle et législateur fondateur de la civilisation. Sa contrepartie divine est Vishnu (12).
10) Savitri, « le Vivifiant », est l'Art magique du Verbe créateur, identifié au pouvoir procréateur du Soleil. Il créa la parole, par laquelle l'homme crée ses rapports à autrui, mais aussi le mantra, qui met en contact avec les puissances invisibles (forces, énergies ou divinités). La célèbre Gayatri, le mantra le plus sacré des Védas, s'adresse à lui, en tant que « Donneur de vie ».
11) Shakra, « le Puissant », est la nécessité de la guerre pour acquérir puissance et sécurité. Il représente donc le courage, l'héroïsme, la puissance de conquête, la force face à l'adversité, mais aussi la mort de l'homme par l'homme.
12) Vishnu, « l'Immanent, la Loi cosmique », représente la Lumière de la connaissance, omniprésente et omnisciente, qui atteint l'homme par l'Illumination, et agit comme Principe préservateur et invincible dans les trois mondes.

Résumé : les 12 Principes Souverains majeurs des mondes humain et divin, fils d'Aditi, l'Étendue primordiale, et du Sage Kashyapa (Vision). Ce sont Mitra, « l'Amitié », Aryaman, « l'Honneur », Bhaga, « le Partage », Varuna, « la Loi divine », Daksha, « l'Art rituel », Amsha, « la Part des dieux, la Chance », Tvashtri, « le Façonneur, l'Industrie », Pushan, « le Nourricier, le Progrès », Vivasvat, « la Loi des ancêtres », Savitri, « le Vivifiant », Shakra, « le Puissant »,Vishnu, « l'Immanent, la Loi cosmique ». Cf. Glossaire pour plus ample information.

ADIVASI : Les habitants originaux de la péninsule indienne; nom générique des tribus indigènes.

ADIVIDYA : « la Doctrine ou Connaissance primordiale » , synonyme de Shri Vidya, « Connaissance de Shri, la Précieuse Déesse ». Désigne plus particulièrement le Panchadasi, "Ka E I La Hreem - Ha Sa Ka Ha La Hreem - Sa Ka La Hreem" , le grand mantra aux quinze syllabes.

ADRISHTA : « puissance invisible, destinée » - La puissance invisible de notre karma accumulé d'incarnations antérieures, qui influence notre vie présente. Ce pouvoir que nous nommons destin, ou fatalité, nous ignorons que nous en avons été les artisans dans un lointain passé, et nous nous méprenons en lui attribuant une origine dans une quelconque force cosmique, voire divine, que nous ne pouvons contrôler. Cf. karma.

ADRISHYA : l'invisible; ce que ne peut percevoir l'œil physique.

ADVAITA : Monisme, littér. non-deux, non-duel; l'école philosophique Védanta, telle que représentée par Shankaracarya; elle pose que seul le Brahman est réel, tout le reste étant relativement irréel; elle enseigne l'identité de l'Ame avec Brahman.
1) qui est sans second; 2) non-dualisme, monisme; unité de l’Esprit Universel (Brahman) et de l’Ame individuelle (jiva).

ADVAITA VEDANTA : système philosophique non-dualiste du Védanta.

ADVAYA : non-duel, sans second; non-dualité.

AGAMA : « témoignage, révélation » - Tradition des textes sacrés considérés comme source de connaissance infaillible, notamment sur les quatre sujets suivants : construction de temples, incluant les reproductions d'images divines, philosophie, méditation et méthodes de culte; très nombreux, ils sont classés selon leur affiliation aux trois traditions majeures : Shivaïsme, Vishnuïsme, Shaktisme. Complétant les Védas, ils forment avec ceux-ci la totalité de la Shruti, les Écritures révélées.

AGAMI KARMA : le karma qui est encore imperceptible et qui ne fera sentir ses effets que dans des existences ultérieures.

AGASTYA : Sage et voyant réputé, à qui sont attribués de nombreux hymnes du Rig Véda.

AGHARBA DHYANA (méditation sans embryon) : Dhyana est la 7ème étape du Yoga selon Patanjali. Dans la méditation, on donne un mantra au débutant pour amener son esprit dispersé à un état de stabilité et pour le préserver des désirs de ce monde. C’est ce qu’on appelle sabija (« avec semence« ) ou sagharba (« avec embryon ») dhyana. Être assis en méditation sans réciter de mantra est appelé nirbija ou agharba dhyana.

AGHORA : « le Non-terrifiant » - L'un des cinq pouvoirs divins de Shiva, celui de réabsorption (l'aspect positif de la destruction) dans la nature paisible et bienveillante du dieu. Cf. Sadashivamurti, Nataraja et PanchaBrahman.


Agni - Xème siècle, State Archaeology Museum, Gwalior

AGNI : « Feu » - Dieu védique du Feu, l'un des dieux les plus importants du panthéon hindou, en tant que c'est par lui que les sacrifices (ou rites de liaison avec les plans supérieurs et divins) sont opérants. En tant que messager, c'est lui qui transmet l'essence du sacrifice au(x) dieu(x) concerné(s). Il est étroitement associé à l'élément feu (tejas), mais aussi à l'akasha (Feu éthéré cosmique), ainsi qu'à Prana, l'énergie vitale. Dans la physiologie occulte, il est assimilé à la fonction digestive (samana), ainsi qu'à toutes les formes d'austérités (tapas) qui visent à détruire les énergies négatives, de quelque plan qu'elles soient. Sa manifestation est triple : le feu, la foudre, les rayons solaires.
Iconographie : de couleur rouge, à deux têtes (les deux fonctions du feu : attiser/soutenir, dévorer/calciner), dont les bouches laissent chacune passer sept langues ardentes, trois jambes et sept bras. Sept rayons ardents émanent de son corps. Sa monture est le bélier. Ses attributs sont une hache, une torche, un chapelet à prières, une lance couronnée de trois langues de feu.

AGNIDHRA : 1) le prêtre qui allume le feu sacrificiel; les fonctions qui lui sont dévolues; 2) le périmètre ou l'autel où on allume le feu sacrificiel.

AGNIDHRIYA : 1) qui se tient dans le périmètre sacré de l'Agnidhra; 2) l'autel ou le foyer sacrificiel. Cf. Dakshinagni.

AGNIHOTRA : « Sacrifice du Feu » - Rite domestique, pratiqué quotidiennement, devant l'autel du foyer, au cours duquel une oblation de lait est répandue sur le feu.

AGNIHOTRA MANTRAS : Ils sont deux, l'un adressé à Surya à la pointe du jour, l'autre adressé à Agni, au crépuscule du soir.
Mantra du Soleil levant :
Suryaya swaha, Suryaya idam na mama !
Prajapate Swaha, Prajapataye idam na mama !

Hommage à Surya, le Soleil, Cette offrande est pour Surya, elle ne m'appartient pas !
Hommage à Prajapati, le Seigneur des créatures, Cette offrande est pour Prajapati, elle ne m'appartient pas !
Suryaya … au Soleil
swaha … Salutations / ou Je fais mon offrande
Suryaya … au Soleil
idam … ceci / ou cette [offrande]
na mama … ne m'appartient pas
praja … les créatures
pataye … le Seigneur
swaha … Salutations / ou Je fais mon offrande
praja … les créatures
pataye … le Seigneur
idam … ceci / ou cette [offrande]
na mama … ne m'appartient pas

Mantra du Soleil couchant :
Agnaye Swaha, Agnaye idam na mama !
Prajapataye Swaha, Prajapataye idam na mama !

Hommage à Agni, le Feu, Cette offrande est pour Agni, elle ne m'appartient pas !
Hommage à Prajapati, le Seigneur des créatures, Cette offrande est pour Prajapati, elle ne m'appartient pas !
Agnaye … au Feu, Agni
swaha … Salutations / ou Je fais mon offrande
Agnaye … au Feu, Agni
idam … ceci / ou cette [offrande]
na mama … ne m'appartient pas
praja … les créatures
pataye … le Seigneur
swaha … Salutations / ou Je fais mon offrande
praja … les créatures
pataye … le Seigneur
idam … ceci / ou cette [offrande]
na mama … ne m'appartient pas

 

AHALYA : Épouse du grand Rishi Gautama, d'une très grande beauté, qui enflamma de passion les dieux présents à leur mariage au point qu'ils en oublièrent tout leur savoir (et donc leurs pouvoirs) et durent le récupérer à l'aide du Sage Durvasa, qui leur conseilla le port des cendres sacrées (Bhasma).
La biographie d'Indra, chef des dieux, relate cette anecdote : Indra prit la ressemblance de Gautama, le grand Rishi, pour avoir un rapport sexuel avec Ahalya, la femme du Rishi. Gautama, découvrant le méfait, jeta une malédiction sur Indra : que mille sexes féminins recouvrent le corps d'Indra, en une décoration grotesque et répugnante ! Et que son règne en tant que roi des dieux ne rencontre que catastrophes et désastres ! Mais Brahma plaida en faveur d'Indra et de l'intérêt collectif des dieux, et Gautama accepta de remplacer les sexes féminins par autant d'yeux. Mais l'insécurité de la régence d'Indra demeura et les attaques et humiliations lancées par les anti-dieux (Asuras) demeurèrent la règle. Le roi démon de Lanka, Ravana, put même capturer le roi des dieux et le traîner enchaîné sur la place publique de Lanka, un des épisodes qui mit le feu aux poudres des combats relatés par le Ramayana.

AHAM :« Je suis; Je, Moi » - conscience du “je”, le sens de l’Ego voilé par Maya; le Moi tel qu’il se présente à notre conscience.

AHAM BRAHMASMI : « Je suis Brahman », mantra par lequel est affirmée l’identité du jiva et de Brahman. Cf. Mahavakyas.

AHAMGRA UPASANA : 1) méditation sur le Moi; 2) processus de méditation par lequel le véritable « Je » est connu.

AHAMKARA (ou AHAMKRITI) : « le faiseur de Moi » - 1) le sens de l’ego, le sentiment du moi, l’ipséité; 2) le sens de séparativité égoïste qui fait que chaque être se pense comme une entité personnelle et indépendante. Syn.: asmita.

AHAR : jour (opp.: nuit, ratri)

AHAVA : 1) défi, combat, guerre; 2) sacrifice.

AHAVANA : oblation.

AHAVANIYA : « propre à l'oblation » - feu du sacrifice védique, à l'est de l'aire sacrificielle, que l'on ranime deux fois par jour au feu du foyer.

AHIMSA : la non-violence; le souci de ne nuire à personne, l’innocuité. Dans son sens le plus étendu : amour embrassant toute la création.

AHITAGNI : « qui a établi le feu sacrificiel » - maître de maison qui a déjà offert un ou des sacrifice(s) solennel(s) dans lesquels les trois feux rituels sont allumés (le feu Ahavaniya du rituel védique, le Garhapatya du foyer domestique et le Dakshinagni des ancêtres).

AHUTI : 1) offrande, oblation à une divinité; 2) rite solennel accompagné d’oblations.

AIRAVATA : « Enfant de l'Eau », l'éléphant blanc qui est la monture d'Indra, et qui fut engendré par le barattage de l'Océan de lait.

AISHVARYA : 1) adj. d’Ishvara; 2) la souveraineté qui est l’un des 10 attributs du Dieu personnel; domination, gloire divine, majesté, splendeur; 3) état d'identité à Ishvara que procure le déploiement des 8 félicités yoguiques.

AJA : « non-né », qui existe de toute éternité.

AJAHATI : non-né; non-exprimé.

AJAHATI LAKSHANA : genre de signification implicite; la phrase contient un terme non-exprimé qu’il est nécessaire de sous-entendre pour que le sens en soit correctement compris. Cf. jahati lakshana et bhaga lakshana.

AJAPA : japa spontané accompagnant la respiration.

AJAPA GAYATRI : c'est la répétition constante et volontaire – jour et nuit ! - de l'Ajapa mantra, ce qui donne 21.600 mantras quotidiens. Cet exercice, s'il est pratiqué un jour entier, assure une expérience spirituelle de très haute amplitude – et altitude ! Pratiqué continuellement, il assure la libération et mène à la Réalité suprême.

AJAPA MANTRA : prière répétée inconsciemment. Toute créature vivante répète inconsciemment à chaque respiration la prière « So’ham »: Sah = So = Lui [l’Esprit universel, Brahman] avec chaque inspiration, et avec chaque expiration Ham (aham = je suis, Moi). Cf. Hamsa mantra, Ajapa Gayatri.

AJARA : qui ne connaît pas la vieillesse; sans âge.

AJARA AMARA AVINASHI ATMA : l'Atman sans âge, immortel et impérissable.

AJNA CHAKRA « roue du commandement » - le centre subtil situé dans la région du front, entre les 2 sourcils, correspondant au “troisième œil”; le centre médullaire situé en vis-à-vis de cet espace frontal.

AJNANA : Ignorance; c'est le terme technique utilisé pour toute activité de la conscience qui ne relève pas de la connaissance de l'unité de l'Âme et du Brahman. Nescience.

AKALA : « sans parts, sans morcellement » - Intègre, totalement un : un attribut de l'Être suprême.

AKASHA : « qui n'est pas visible » - L'espace, l'éther, le ciel cosmique. Le milieu spirituel dans lequel la manifestation se déploie. Principe de la matière ultra-subtile qui est le substrat de l’univers, qui sous-tend, soutient et pénètre tout. C'est le plus subtil des cinq éléments-racines (bhuta), dont la vibration donne naissance au son (shabda), puis à la parole et à l'audition; c'est à partir de ses multiples combinaisons avec les autres éléments-racines que toute la Création a opéré, en utilisant ce véhicule de la Vie et du Son primordial qu'est l'éther. Cf. bhuta et les 36 tattvas.
La Tradition védique décrit cinq éthers, ou espaces (Vyoma Panchaka) : 1) Para Akasha, l'espace absolu et sans forme, où la conscience individuelle (jivatman) fusionne avec la Conscience universelle; 2) Apara Akasha, l'espace qui est envahi par les ténèbres, intérieures et extérieures; 3) Mahat Akasha, l'espace de l'Intelligence cosmique, où la Conscience déploie ses attributs et qualités; 4) Tattva Akasha, l'espace où se déploient les cinq substances primordiales, évoluant les diverses catégories de l'être; 5) Surya Akasha, l'espace de la Conscience lumineuse, où se déploient les facultés cognitives.
Quant à la Tradition yoguique, elle décrit trois plans éthériques : 1) Chidakasha, la Conscience universelle, qui est chez l'homme localisé dans l'ajna et le sahasrara chakra. C'est le centre où la conscience du méditant expérimente les effets graduels de ses pratiques (pratyahara, dharana et dhyana), et s'affine au fur et à mesure de son progrès; 2) Hridayakasha, la Conscience du cœur, localisée dans le chakra correspondant. C'est le centre où la personnalité du méditant se transforme en fonction de l'éveil de l'énergie sacrée, où les aspects subtils et grossiers de la personnalité sont éclairés simultanément; 3) Daharakasha, le germe de la Conscience dans l'Anahata chakra, au plan éthérique profond où l'énergie sacrée s'est assoupie au sein de la matière et de l'univers manifesté. La conscience est latente, engourdie, à l'image des chakras et des tattvas dans l'organisme avant l'ascèse du Yoga (sadhana).

Akasha du cœur : cf. Dahara.

AKHANDA : «sans rupture » - continu, ininterrompu; indivisible; indivis, entier.

AKHANDA BRAHMACHARIN : disciple assidu.

AKLISHTA : « sans afflictions » - serein, inébranlé; indifférent à l'adversité.

AKRITA : « non fait », incréé, informe, non préparé, incomplet.

AKRITATMAN : dont l'esprit est encore informe, qui ne s'est pas encore identifié à l'Esprit suprême.

AKRIYA : la non-action, l’action sans auteur. Concept clé du karma yoga et, de nos jours, du kriya yoga.

AKRODHA : délivré de la colère.

AKSHAN, AKSHI : l'œil; la vue, régie par Aditya, le Soleil. Akshi, les deux yeux, représentent le Soleil et la Lune.

AKSHAMALA : rosaire, ou « guirlande de lettres », dont les grains peuvent être de divers bois et graines séchées, d'os, voire des crânes, etc., qu'arborent de nombreuses divinités, et qu'utilisent tous les fidèles et les méditants, bouddhistes comme hindouistes. Le nombre de grains est variable, le modèle le plus répandu compte 108 grains.

AKSHARA : «impérissable, immuable » - 1) L'Immobile, l'Immuable, attributs de l'Être suprême; indestructible, sans mort, sans déclin ni corruption; tous ces termes sont en référence au jiva, le Soi individuel, et à Brahman, le Soi suprême; 2) l'ekakshara, la syllabe unique et impérissable : le Om.

AKSHARA PURUSHA : L'immuable Purusha, le Soi en retrait des mouvements et changements de la nature, prakriti.

AKSHATA : 1) indemne, ni brisé, ni frappé; 2) grains de céréales non vannés.

AKSHAYA : incorruptible, qui n'est pas sujet à la destruction du temps; pérenne, éternel.

ALABDHA BHUMIKATVA : 1) défaut de fermeté ou de continuité dans la pratique; 2) sentiment qu’il n’est pas possible de voir la Réalité.

ALAKSHMI : « déesse de l'infortune », Alakshmi est la sœur de la divine Lakshmi, née comme elle de l'Océan de Lait primordial.

ALAMBA(NA) : 1) support; 2) point d’appui pour la concentration.

ALASYA : 1) oisiveté; apathie; 2) paresse qui fait obstacle au Yoga.

ALATA CHAKRA : Le cercle illusoire, couleur de feu, que produit le tournoiement rapide d'un bâton dont l'extrémité est incandescente; métaphore de la nature illusoire de l'existence relative dans le monde phénoménal de Maya.

ALAYA : l’Âme universelle indifférenciée.

ALAYA VIJNANA : « conscience qui conserve », mémoire karmique infinie.

ALPA : petit, insignifiant; par conséquent, limité, fini, conditionné; # bhuman.

AMALA : « sans défaut » - pur, immaculé.

AMALAM : Libération de l'impureté de Maya, l'existence dans la matière, illusoire.

AMANASKA : l’esprit affranchi des pensées et des désirs.

AMANASKATTVA : état (tva) de clarté intellectuelle, dans lequel l’intellect souverain ne permet pas à des pensées (manas) de venir le déranger. Cf. manolaya. En fait, l’organe des pensées et des désirs est totalement déconnecté de la conscience établie en Brahman.

AMARA : « qui ne connaît pas la mort, immortel ».

AMARA PURUSHA : L’Immortel Purusha.

AMAROLI (MUDRA) : « Sceau de l'immortalité » - Selon le Hatha Yoga Pradipika, Amaroli est une variante de Vajroli, et concerne clairement le flot d'Amrita qui coule du Soma chakra, et non l'urine (qui se dit mūtra, vār, termes qu'on ne trouve pas dans les passages concernés), quoique cette association soit devenue fréquente. Amaroli consisterait plutôt en une pratique conjointe de Khechari et Vajroli mudras.

AMATRA : hors de la durée.

AMAVASYA : jour de la Nouvelle Lune.

AMBA : « Mère » - épithète de Durga.

AMBIKA - « La Mère », épithète de Parvati.

AMNAYA : tradition védique; pratique d'une voie spirituelle.

AMRITA : « absence de mort (mrita), immortalité » - Le nectar d’immortalité qui fut produit, selon le Mahabharata, lors du barattage de l'océan par les dieux et les anti-dieux (Suras et Asuras), ce qui est une métaphore du développement spirituel résultant du conflit fondamental entre notre double nature, supérieure et inférieure. L'amrita est la boisson de soma, cette boisson que les Védas attribuent exclusivement aux dieux et qui est en soi une divinité, d'ailleurs, en tant qu'elle procure béatitude et immortalité; c'est aussi le symbole de l'ensemble des immortels, de la lumière suprême et de la libération finale. Mais il existe un amrita spontané, engendré par la méditation profonde : c'est le nectar de félicité divine qui s'écoule à flots du sahasrara chakra (le coronal) durant le samadhi.

AMRITATVA : immortalité; vie éternelle.

AMSHA : 1) produit d'une division : part, portion, partie d'héritage; 2) Amsha, « le Dispensateur » ou « la Part des dieux, la Chance », est l'un des 12 Adityas.

AMSHAKA : 1) qui fait partie de; 2 division ou sub-division.

AMSHENA AVATAR : « descente partielle » - dans la très grande majorité de ses avatars, Vishnu n'extériorise qu'une partie de lui-même. Krishna est la seule incarnation plénière.

ANA : souffle de vie, force vitale. Cf. Prana.

ANADI : « sans commencement », éternel.

ANAHATA : « non frappé » - son émis en dehors des moyens physiques, et perçu seulement par les yogis : 1) continuelle résonance intérieure, semblable au tintinnabulement d'une cloche; 2) désigne également le cœur, l'organe comme le chakra; 3) la mélodie céleste perçue sur le plan intérieur par les seuls yogis; le Om.

ANAHATA CHAKRA : « la roue du son spontané » - centre subtil situé dans la région du cœur, vers l'échine, en vis-à-vis du sternum; siège de la connaissance directe, par contact ou empathie.

ANALPA : beaucoup (de), en abondance. “Alpam pratyaksham, analpam apratyaksham” : il y a peu de visible et beaucoup d’invisible.

ANANDA : suprême, béatitude; bonheur, joie.

ANANDA GHANA : rempli de béatitude.

ANANDAMAYA KOSHA : la gaine de Félicité; le corps causal. Cf. kosha.

ANANGA : « incorporel » - 1) L'Incorporel, épithète du dieu Kama après sa réduction en cendres par le troisième œil de Shiva, dont il avait dérangé le tapas; 2) entités subtiles incorporelles, personnifiant des pouvoirs (shaktis), souvent liées à Kama, Devi, Shiva, etc.

ANANTA : « sans fin, illimité » - L’Infini, une des épithètes de Vishnu ; également le nom du serpent Shesa, roi des Nagas (serpents-génies), dont les circonvolutions encerclent la Terre, et qui symbolise l'éternité, sur lequel dort le dieu Vishnu durant la résorption de l'univers (pralaya).

ANATMA VRITTI NIRODHA : refrènement des impulsions grossières.

ANATTA : l’illusion dont se repaît l’humanité.

ANAVA MALA : « impureté de la finitude, principe de finitude » - Les trois principes (ou impuretés) qui limitent l'âme en incarnation sont anava - la finitude et la petitesse, karma - la loi d'action et le bilan hérité des incarnations précédentes, et enfin maya - la grande illusion qui voile la Réalité Une. Plus précisément, anava mala est la perception erronée des rapports entre la Divinité et l'individu, engendrant sens de séparativité et infatuation de soi. Jointe à maya-avidya - l'ignorance, anava - la petitesse individuelle, obscurcit la sagesse de buddhi, la luminosité de sattva, l'unité du jivatman et de l'Atman, ce qui introduit l'ignorance spirituelle, l'obscurité, l'égoïsme, l'orgueil d'être « soi ». Anava mala est l'impureté fondamentale présente en toute âme en incarnation, c'est à dire en évolution, et elle est la dernière entrave à sauter : le moment voulu, elle cède la place à anugraha, la grâce.

ANAVASTHITATTVA : incapacité à poursuivre la sadhana, basée sur le sentiment que ce n’est plus nécessaire puisque l’aspirant croit avoir atteint l’état le plus élevé de samadhi.

ANDHA : 1) aveugle; 2) occulte, secret.

ANEKA : « pas un » - nombreux, pluriel, multiple.

ANGA : 1) le corps; un membre ou partie du corps; 2) une partie constituante, un accessoire; une technique.

ANGAMEJAYATVA : instabilité ou tremblement du corps.

ANGANYASA : rite tantrique, consistant en le transfert du pouvoir d'un mantra sur le corps par un geste rituel.
Cf. karanyasa.

ANGIRAS : 1) l'un des sept Rishis, les Voyants à qui fut révélée la Tradition sacrée. Il collabora avec Atharvan à la rédaction de l'Atharva Véda, et les parties qui lui sont dues sont désignées par son nom : les Angiras. Cf. Rishis. 2) une classe de Pitris, ancêtres de l'humanité actuelle, qui descendait probablement du légendaire Rishi Angiras.

ANGULA : 1) un doigt; 2) le pouce; 3) unité de longueur, calculée sur la largeur du pouce, environ 2 cm.

ANICCA : l’inéluctable caducité de tout ce qui est en vie.

ANIMA : « petit, minuscule » - atomisation; capacité surnaturelle (siddhi) de réduire de taille, jusqu'à celle d'un atome (anu).

ANIRUDDHA : « qui Se manifeste sans obstruction » - l'une des quatre manifestations du Purusha, l'Homme cosmique, assimilé à Vishnu et à ses avatars.

ANISHTA : « non désirable », mauvais, funeste.

ANJALI : Salutation, les paumes jointes devant le sternum, en s'inclinant légèrement; également, l'offrande d'une poignée de fleurs.

ANJANA : onction (geste d'oindre).

ANKUSHA : « aiguillon, pique à bœuf » - attribut de certaines divinités, notamment de Ganesh, symbolisant le pouvoir de chasser les obstacles sur le chemin du dévot, ou d'éperonner les événements afin de précipiter les résultats souhaités.

ANNA : 1) la nourriture; 2) la matière, forme de manifestation inférieure de l’Atman.

ANNAMAYA KOSHA : la gaine corporelle, constituée par la nourriture; cf. kosha. Le corps physique grossier, le sthula sharira, qui est soutenu par la nourriture et qui est le vêtement/enveloppe/gaine extérieure du jiva. C’est aussi le monde matériel, la forme la plus grossière ou la plus basse dans laquelle Brahman se manifeste dans l’existence terrestre.

ANNAPURNA : « Abondante en nourriture (anna) » -Épithète de la Grande Déesse (Shakti), figurée comme déesse de la Nourriture et de l'Abondance. Épouse de Shiva, elle est une autre incarnation de Parvati, la fille des montagnes. Elle est la déesse des moissons et de la cuisine, mais aussi celle qui donne des aumônes aux pauvres, la Généreuse pourvoyeuse (purna). Dans la statuaire traditionnelle, elle tient d'une main un bol empli de nourriture, de l'autre une cueillère qu'elle tend à ses fidèles. Elle nourrit son époux Shiva dans le crâne humain que celui-ci affectionne en guise de bol.

ANTAHKARANA : « Anta = point ultime, limite finale - karana = organe des sens, instrument ou moyen d’action » - L'organe interne, doué de sens et de conscience, qui constitue l'ego individuel et possède 4 fonctions différentes, répondant chacune à un des termes suivants : buddhi, l'intellect; ahamkara, l'ego; manas, le mental instinctif, qui sont la triple expression de chitta, la conscience. Il est quintuple quand on lui adjoint chaitanya, la conscience supérieure.

ANTARA : intérieur, en dedans, interne.

ANTARA KUMBHAKA : suspension du souffle après une inspiration complète.

ANTARANGA : 1) corps interne, nature intérieure; 2) [Ami] intime; [disciple] appartenant au cercle intérieur.

ANTARANGA SADHANA : Aspect intérieur de la quête spirituelle, à l’aide de pranayama et pratyahara où l’esprit est maîtrisé et les sens libérés de l’asservissement aux objets de désir.

ANTARATMA : 1) le soi intérieur, l’esprit ou l’âme intime; 2) l’Esprit ou l’Âme suprême inhérent(e), qui réside à l’intérieur de l’homme.

ANTARATMA SADHANA : partie finale de l’ascèse (sadhana), comprenant: dharana (concentration), dhyana (contemplation), et samadhi.

ANTARIKSHA : « propre à l’atmosphère » - monde intermédiaire, entre la Terre et les plans célestes supérieurs; le ciel, le firmament, l'atmosphère.

ANTARJYOTISH : lumière intérieure (perceptible notamment dans la méditation tantrique).

ANTAR MUKHA : « visage intérieur » - 1) vision ou perception intérieure; 2) tourné vers l’intérieur; intime; ant.: bahir mukha.

ANTARYAMIN : « le guide intérieur », le résident interne, celui qui oriente l'âme individuelle, l'Ordonnateur interne de toutes les actions, l'Atman; l'étincelle divine qui réside au plus profond de notre être; le “témoin” dans la conscience intime. Ces notions désignent toutes la présence du Paramatman, l'Atman suprême, au sein du jivatman, l'individu incarné cheminant sur le sentier de l'évolution.

ANU : 1) adj.: ténu, minuscule; insignifiant; subtil; 2) subst.: atome; la plus petite unité spatiale ou temporelle. Cf. kala, matra, sukshuma.

ANU : 1) le long de, derrière, à la suite de; 2) d'après, conformément à; 3) de nouveau, ensuite.

ANUBHAVA : 1) perception, expérience directe, personnelle; 2) la caractéristique de l'expérience spirituelle; conscience intuitive; connaissance (co-naissance).

ANUBHAVA VAKYA : formule inspirée de l’expérience personnelle de la Réalisation.

ANUBHAVI GURU : le guru qui est « témoin oculaire » de la Vérité, c-à-d. qui en a l’expérience personnelle.

ANUBHAVIKA JNANA : connaissance acquise par expérience directe, personnelle.

ANUBHUTI : « perception » - expérience intérieure, connaissance légitimée par les 3 preuves valides (pratyaksha, la perception directe par les sens, pour ce qui concerne le sensible; anumana, l’inférence logique, également concernant le sensible; aptavacana, le témoignage de l'adepte - cf. Pramanas) et par les preuves infaillibles que sont la Shruti et la Smriti, les traditions divine et humaine.

ANUGRAHA : « faveur, grâce » - bonne disposition, encouragement; la grâce, l'une des 5 manifestations divines (pancakritya).

ANUGRAHA SHAKTI : « pouvoir de dévoilement, grâce révélée » - Plutôt que par une épiphanie de sa propre personne, la divinité (notamment Shiva) accorde ce pouvoir d'illumination, grâce à laquelle l'âme est libérée des trois entraves (anava, karma et maya) et atteint à moksha, la libération. C'est habituellement lorsqu'avana, la coquille de finitude qui entoure l'âme en incarnation, arrive à maturité et cède, que le guru peut – dans le cadre d'une initiation (diksha) communiquer anugraha shakti à son disciple. Cf. Tirobhava shakti, la “grâce voilante”.

ANUJNA : consentement, autorisation; affranchissement, libération.

ANULOMA (anu = avec, dans le sens de, relié à - loma = poil) : dans le droit fil, dans le sens du courant, dans l’ordre naturel, régulier.

ANUMANA : l’inférence.

ANUMATI : 1) approbation; faveur des dieux; 2) « Acceptation », personnification féminine du dernier jour avant la pleine lune, durant lequel les offrandes sont acceptées de façon optimale par les dieux et les mânes. Anumati est alors la fille d'Angiras, le pouvoir d'illumination d'Agni, le Feu, non seulement au plan physique mais en tant que Maître de Brahma-Vidya, la Connaissance transcendante.

ANUMATRA : « qui a la taille d'un atome » - minuscule, extrêmement subtil.

ANUPADAKA : les premiers-nés, les sans-parents, auto-engendrés.

ANUSANDHANA : 1) investigation minutieuse, examen; 2) rapport pertinent.

ANU SHRAVIKA : entendu; promis par les Écritures; révélé.

ANUSHTUB : mètre ou verset védique de 32 pieds (soit 4 vers de 8 pieds); par extension, Anushtub symbolise le nombre 8.

ANUSHVARA : 1) dans l'alphabet devanagari et en phonétique, c'est le point sous certaines consonnes, représentant une nasalisation bourdonnante de la voyelle précédant cette lettre (r, s, s, m, n).; 2) par extension, et peut-être erronément, on utilise parfois ce terme pour désigner, dans la représentation graphique du OM, le croissant (ardha-matra) surmonté d'un point (bindu).

ANUSTHANA : pratiques spirituelles régulières.

ANUVYAKHYANA : « conformément à l'analyse » - exégèse, élucidation; analyse, interprétation.

ANTARYAMIN : l’Ordonnateur interne de toutes les actions, l'Atman.

AP ou APAS : 1) l’eau, l’un des 5 éléments de la création; 2) liquéfaction.

APANA : 1) anus; 2) le prana qui a pour fonction de régler l’expiration et l'excrétion. Cf. Mulabandha.

APANA VAYU : courant, souffle expiré.

APARA VIDYA : « la connaissance relative » - Sa forme manifeste est l'ensemble des quatre Védas, incluant chacun six Angas, qui ne traitent pas de la nature fondamentale de l'Atman.

APARADHA : le sens de l’erreur.

APARIGRAHA : affranchissement du désir de thésauriser ou d’amasser.

APAROKSHA : visible; direct; présent; immédiat.

APAROKSHANUBHUTI : la réalisation directe de l'Atman.

APOHA : négation, objection, contestation.

APTA : celui dont la parole fait autorité.

APTA KAMA : celui qui obtient l’objet de son désir; un des attributs de l’être de réalisation.

APTI : 1) atteinte, obtention ; acquisition, abondance, fortune; 2) rapport, relation ; 3) aptitude, adéquation.

APTORYAMA : l'un des sept Soma Yajnas, sacrifices avec libations de Soma. Ce sacrifice très important demande l'exécution d'un nombre énorme de rituels et de récitations d'extraits des Védas, et comporte 33 libations de Soma (ou 21 selon d'autres sources), et il dure onze jours.

APUNARBHAVA : « non renaissance », libération.

APUNYA : vice ou démérite.

ARAMBHA : 1) commencement, entreprise initiale; 2) effort, hâte.

ARANI : « Matrices » du feu sacrificiel: les morceaux de bois dont le frottement fait jaillir l’étincelle.

ARANYA : bois, forêt; nature sauvage, lieu isolé, désert.

ARANYAKA : « de la forêt » - 1) Les ascètes et moines mendiants qui se retirent dans les forêts, seuls ou vivant en communauté (ashram), loin du tumulte urbain, pour se consacrer à la méditation dans une vie simple et dépouillée. L'idéal de vie du 4ème stade de la vie brahmanique, à l'âge de la retraite. 2) Traité religieux à l'usage des renonçants (sannyasin), édictant les règles de la vie en forêt, mettant l'accent sur les significations spirituelles et la discipline intérieure.
Prolongement des Brahmanas, les “traités des étendues sauvages”, “d'où l'on ne peut apercevoir les toits des habitations” (Taittiriya Aryanaka), explorent les techniques appropriées et les significations secrètes des rituels réputés dangereux; c'est tardivement qu'ils prendront le sens de “traités de la vie en forêt pour les renonçants (sannyasin)”. Ils représentent un saut vers la subtilité philosophique et l'abstraction métaphysique, et pour certains ils représentent le “Rahasya Brahmana”, le Brahmana des secrets. Ils ne forment pas un corpus absolument séparé, parfois ils incluent des Upanishads, parfois ils sont partie intégrante d'un Brahmana.

ARYANAVASIN : qui vit retiré dans la forêt.

ARATI : chagrin, peine, déplaisir; détachement, deuil, regret.

ARCHANA : 1) cérémonie rituelle (puja) brève, accomplie par un prêtre sur demande privée, afin de demander une protection spéciale sur la famille et le lignage du commanditaire; 2) psalmodie des noms d'une divinité, constituant une partie essentielle de toute puja.

ARDANA : « tourment, torture » - épithète de Shiva comme “Celui qui tourmente” et Destructeur. Cf. également Janardana, dans le cas de Vishnu, le dieu protecteur, sous son aspect sombre.

ARDHA : demi, moitié.

ARDHA-matra : 1) demi-syllabe ou demi-mètre; 2) demi-lettre; au-dessus du Om, est cette demi-lune qui représente le son « mmmmmm » de l'Om à 3 ou 4 unités phonétiques (matras), psalmodié longuement et résonant encore plus longuement dans les corps subtils.


* Rebis alchimique, produit par l'union du Roi (le Soufre) et de la Reine (le Mercure).

ARDHANARISHVARA : « le Seigneur à moitié femme » - Shiva est la Totalité originelle, et son énergie créatrice, Shakti, est inséparable de lui. Ensemble, ils forment une unité androgyne, Ardhanarishvara. Celle-ci est représentée soit comme un seul être androgyne (l'iconographie montre une bisexualité latérale, similaire aux représentations alchimiques occidentales du Rebis *), soit comme un couple enlacé, mais c'est toujours de la complémentarité des deux pôles, masculin et féminin, négatif et positif, passif et actif, dont il s'agit.

ARDHANGINI: « Moitié », partenaire-compagnon de vie; ainsi, Parvati, la parèdre du Seigneur Shiva.

ARJUNA : personnage principal de la Baghavad Gita, adorateur du dieu Vishnu/Krishna; symbole de l’homme de devoir (dharma), par excellence.

ARKA : 1) rayon de soleil, éclair; feu; 2) le nombre 12; 3) hymne; notamment chant de louange associé à l'Ashvamedha, le sacrifice védique du Cheval.

ARUDHA : qui n’a pas développé de racines.

ARUNA : personnage de la Chandogya Upanishad.

ARUNDHATI : Une des étoiles de la Grande Ourse, déité tutélaire des nouveaux mariés.

ARTHA : 1) signification, sens, portée, teneur; 2) la  richesse, considérée comme l’un des objets de la poursuite humaine, en ceci qu'elle assure le confort et l'aisance de la vie au plan physique, et la sécurité au plan psychologique.

ARTHA BHAVANAM : sentiment de dévotion ou de foi (bhavana) provoqué par une méditation sur le sens (artha) d’un mantra ou du nom de l'Ishvara.

ARTHARTHI: Celui qui désire des richesses, ou un gain matériel (artha).

ARTHAVDA – 1) en logique, argument positif en vue de corroborer une hypothèse; 2) énoncé, affirmation, assertion; 3) discours sur le Bien.

ARUNDHATI : «Découverte» - Épouse du Rishi Vasishta, d'une fidélité parfaite, également patronne des herbes médicinales. On l'associe à l'énergie divine, Kundalini, ainsi qu'à l'étoile Alcor, dans la Grande Ourse, déité tutélaire des jeunes mariés (Vasistha étant l'étoile Mizar, plus lumineuse et plus facilement décelable qu'Alcor).

ARYA(N): « qui sert avec zèle » - 1) dévoué, loyal; noble; 2) qui appartient à la 3ème caste, vaishya, de commerçants et artisans; 3) dans un contexte spirituel, est Arya(n) celui qui lutte pour se perfectionner; c'est alors un terme purement psychologique, sans connotation sociologique, raciale ou nationaliste ! Même si c'est le sens prédominant qu'on lui a donné en Occident (depuis Hitler, de sinistre mémoire !), il est important de ne pas oublier que « les Quatre Nobles Vérités » et « le Noble Sentier Octuple » du Bouddhisme étaient – selon les propres mots du Bouddha – les quatre vérités aryennes et le sentier aryen octuple... Respectons l'usage qui prévaut, disons « noble », mais en rattachant ce concept français à son homologue sanskrit.

ASAMBHAVANA : fait de ne pas croire possible, scepticisme.

ASAMPRAJNATA SAMADHI : le plus haut état de supra-conscience, caractérisé par l'arrêt de la pensée, accompagné de l'annihilation de tout sens de l'ego, de toute conscience personnelle. Cf. nirvikalpa samadhi.

ASAMSAKTA : indifférent (asakta) aux compliments ou aux injures (shams).

ASAMSHAKTI : détachement des passions du monde; le 5ème des 7 niveaux de sagesse (Jnana bhumika), qui est plus précisément indifférence aux pouvoirs surnaturels (siddhis ou shaktis).

ASANA : la posture yoguique, notamment celles propices à la méditation (buste droit, tête haute, jambes croisées).

ASANA JAYA : maîtrise d’une posture; aptitude à maintenir cette posture sans la moindre difficulté.

ASANGOHAM : « Je suis sans attachement » - affirmation védantique, mantra.

ASAT : 1) mauvais, méchant, injuste; 2) inexistant, faux, irréel; 3) néant, irréalité; mal, mensonge.

ASATYA : faux, trompeur; fausseté, tromperie.

ASHOKA : (Saraca Asoka), l'ashok, un arbuste à fleurs oranges odoriférantes.

ASHRAM : 1) ermitage; 2) lieu où des personnes vivent en communauté sous l’inspiration d’un Maître; 3) le groupe formé par ces aspirants et disciples.

ASHRAMA « étape de l’existence » : L'individu évolue et mûrit en 4 étapes majeures : 1) brahmachari : étape de  l'étudiant en sciences sacrées , de l'enfance jusqu'à la fin des études, soit de 12 à 24 ans; 2) grihastha : étape du maître de maison, l'homme marié, qui a établi son propre foyer et doit subvenir aux besoins de sa famille, soit de 24 à 48 ans; 3) vanaprastha : étape de  l'habitant des forêts, l'homme mûr, ayant établi ses enfants, qui se dépouille progressivement de son identité sociale pour se consacrer à l'étude spirituelle, soit de 48 à 72 ans; 4) sannyasin : le renonçant, à partir de 72 ans, qui abandonne définitivement la vie sociale, et se consacre entièrement à la vie spirituelle.
Les étapes 1 et 2 sont incontournables, les étapes 3 et 4 ne sont pas « obligatoires » mais fortement conseillées car reflétant au mieux l'ordre naturel universel (cf. dharma). Enfin, les étapes 1 et 2 constituent le pravritti marga, « le chemin qui tourne en se rapprochant », le chemin d'extériorisation de soi, par la double force du désir et de l'ambition; les étapes 3 et 4 constituent le nivritti marga, « chemin qui tourne en s’éloignant », le chemin d'intériorisation de soi, par la double force de l'introspection et du renoncement.

ASHTA : huit.

ASHTAKSHARA : le mantra aux huit syllabes, “Om Namo Narayana”, également appelé le Taraka mantra, mantra de la traversée. Cf. Taraka, ainsi que la Tara Sara Upanishad.

ASHTA-LAKSHMI : « les huit Lakshmis » sont les 8 manifestations secondaires de la déesse les plus recherchées par ses fervents, qui figurent comme un groupe homogène (iconographie et rites cultuels) dans les temples : 1) Adi Lakshmi, la déesse Primordiale, source de prospérité universelle; 2) Dhana Lakshmi, la déesse des richesses monétaires et de l'or; 3) Dhanya Lakshmi, la déesse des grains de céréales, des richesses agricoles; 4) Gaja Lakshmi, la déesse éléphantine, déesse des richesses en bétail; 5) Santana Lakshmi, la déesse de la progéniture, des enfants nombreux et en bonne santé; 6) Veera Lakshmi, la déesse valeureuse, inspirant valeur et courage dans les combats de la vie; 7) Vijaya Lakshmi, la déesse victorieuse, conférant victoire sur tous les obstacles; 8) Vidya Lakshmi, la déesse au grand savoir, confère succès dans les études, les sciences et les arts.
Parmi les quelques variantes du groupe, figure Saubhagya Lakshmi, « qui pourvoit un destin chanceux et prospère ».

ASHTAMGA : les 8 membres communs à tous les Yogas. Selon le Hatha Yoga Pradipika :

I - YAMA : 1) Ahimsa : abstention de toute violence contre toute créature vivante - 2) Satyam : sincérité - 3) Asteyam : abstention de prendre ou convoiter le bien d’autrui - 4) Brahmacharya : chasteté, physique, en esprit et en parole - 5) Kshama : patience, bienveillance ( Selon Patanjali, le point 5 est Aparigrapha : non-thésaurisation, non-possession de biens autres que vitaux.) - 6) Dhriti : fermeté d’âme, dans le bonheur comme dans le malheur - 7) Daya : pitié, bonté - 8) Arjavam : droiture, simplicité - 9) Mitahara : modération et réglementation de la nourriture - 10) Shaucham : pureté du corps et du mental.

II - NIYAMA : 1) Tapas : austérités, purification - 2) Santosha : satisfaction de ce qui nous échoit - 3) Astikyan : foi en le Véda - 4) Dana : charité, à la mesure de ce que l’on possède - 5) Ishvara pujanam : accomplissement des rites quotidiens - 6) Svadhyaya : étude des Ecritures - 7) Hri : modestie - 8) Mati : mental correctement dirigé - 9) Japa : répétition d’un mantra - 10) Vrata : observances religieuses.

III - ASANAS : les postures du Hatha Yoga.

IV - PRANAYAMA : exercices respiratoires.

V - PRATYAHARA : rétraction des organes de perception sensoriels, et fixation du mental sur la recherche de l’Atman.

VI - DHARANA (concentration) : fixation de la conscience sur un objet de méditation, en vue de développer une forte concentration du mental.

VII - DHYANA (contemplation) : méditation sur Hari (forme de l’Être suprême).

VIII - SAMADHI (méditation profonde) : union avec le Dieu personnel (Ishvara) ou absorption dans le Dieu impersonnel (Brahman).

Les deux premiers membres du Yoga, yama et niyama, communs à tous les Yogas, constituent le code éthique fondamental, et ils sont la fondation de base sur laquelle construire tout progrès spirituel. Leur importance est donc capitale.
Les 10 YAMAS = « abstentions », restrictions éthiques : 1) ahimsa : "non-violence" - Ne blesser quiconque en pensée, parole ou acte; 2) satya : "vérité" – Ne pas mentir ni trahir ses promesses; 3) asteya : "non-vol" Ne pas prendre le bien d'autrui, ni le convoiter, ni faire de dettes. 4) brahmacharya : "conduite divine" - Contrôler ses pulsions sexuelles soit par la chasteté dans le célibat, soit par la fidélité dans le mariage. 5) kshama : "patience" - Refréner son intolérance d'autrui et son impatience face aux circonstances. 6) dhriti : "fermeté" – Vaincre la non-persévérance, les craintes, l'indécision et la versatilité. 7) daya : "compassion." Vaincre l'insensibilité et les sentiments durs, cruels, envers tout être vivant. 8) arjava : "honnêteté, franche simplicité" – S'abstenir de tromperie et d'actes répréhensibles. 9) mitahara : "modération de l'appétit." - Ne pas manger en abondance, ni consommer de viande, poisson, volaille ou œufs. 10) shaucha : "pureté" - Éviter l'impureté du corps, de l'esprit et de la parole.
Les 10 NIYAMAS = « non-abstentions », pratiques religieuses incontournables : 1) hri : "contrition" – Se voir humblement et regretter les actes mauvais qu'on a commis. 2) santosha : "contentement" – Rechercher la joie et la sérénité face à nos situations de vie. 3) dana : "don" – Payer sa dîme et donner généreusement, sans pensée de récompense. 4) astikya : "foi" - Croire fermement en Dieu, en les dieux, en son Maître et en la voie vers l'illumination. 5) Ishvarapujana : "dévotion envers le Seigneur" - Cultiver sa dévotion par une pratique quotidienne des rites et de la méditation. 6) siddhanta shravana : "écoute des Écritures" - Étudier les Écritures et écouter les sages de sa lignée. 7) mati : "connaissance" - Développer sa volonté spirituelle et son intellect, sous la guidance du Maître. 8) vrata : "voeux sacrés" – Respecter des vœux religieux, des règles et des observances, avec fidélité. 9) japa: "récitation" – Psalmodier des mantras quotidiennement. 10) tapas : "austérité." Accomplir une quête spirituelle (sadhana), une pénitence, une discipline ardente (tapas) et un sacrifice.

ASHUNYA : non (a) vide (shunya); rempli, accompli.

ASHUNYAVASTHA : état (avastha) de clarté dans lequel l’intellect (buddhi) règne en maître et ne permet pas à des pensées (manas) de venir le déranger.

ASHVA : cheval.

ASHVAMEDHA : « sacrifice du cheval », cérémonie védique pour favoriser la conquête d'un empire d'une taille équivalant à la superficie tracée par un cheval en une année.

ASHVATTHA : Le figuier sacré, ou figuier pipal, « sous lequel s'abritent les chevaux ». « Je me prosterne devant le figuier sacré, devant Brahma qui est dans ses racines, devant Vishnu qui est dans son tronc, et devant Shiva qui est dans ses frondaisons », dit l'Ashvattha Stotra, 16.

ASHVINS : « les deux cavaliers » - Jumeaux divins, d'une grande beauté, ayant pour épouse commune Usha, l'aurore, ils montent des chevaux, symbolisant l'aube et le crépuscule, qu'ils inaugurent en faisant irruption sur leur chariot d'or (cf. Castor et Pollux, et le char d'Apollon). Patrons de la médecine, de l'agriculture, mais aussi du mariage, ils sont également régents du sens de l'odorat; sous la forme féminine d'une nymphe, Ashvini, ils correspondent à une constellation dans la tête du Bélier, et à la première des 28 maisons lunaires. Ils symbolisent la transition de l'obscurité à la lumière, de la maladie à la santé, et inversement; le miel est l'un de leurs attributs, ils sont la dualité adoucie par le sens de l'union et de la coopération.

ASMITA : 1) le fait d’être JE, individuellement; égoïsme; 2) sens de l’être pur. Cf. ahamkara.

ASPARSHA YOGA : "Yoga du non-contact" – Terme forgé par Gaudapada dans ses Karikas, pour décrire l'état d'absorption ultime, qu'on appelle celui-ci nirvikalpa samadhi ou état de conscience quatrième, Turiya. Dans le bouddhishme, Asparsha correspond à la neuvième et dernière étape de la méditation-concentration (dhyana), celle qui précède l'entrée dans le PariNirvana dont on ne revient plus. Caractérisé par une absence de contact tant avec le monde extérieur (totale rétractation des sens) qu'avec le monde intérieur (totale cessation de la pensée et des images de la Maya), cet ultime accomplissement du détachement effraye même les yogis avancés, dit Gaudapada, qui consacre le Karika III à la description et l'explication conceptuelle de cet ultime Yoga.

ASTAVRAKA : celui dont le corps est déformé en 8 endroits; nom d’un sage qui, bien que né physiquement difforme, devint le guru du roi Janaka du Mithila.

ASTEYA : ne pas voler, ni en acte, ni en pensée (convoitise).

ASTRA : arme de jet, d'une puissance telle qu'on ne peut les comparer qu'aux missiles contemporains (souvent traduit par “missile” dans les versions anglo-hindoues des Puranas). Ces armes, capables de détruire par le feu des villes et des régions entières, évoquent nos bombes ! Chaque dieu possédait sa propre arme, dont lui seul possédait le secret, et qu'il avait élaborée grâce à la puissance et à la science de son Yoga : ainsi Brahmastra et Brahmashiras sont les armes secrètes de Brahma, capables de détruire toute la création; Sudarshana est celle de Vishnu et de Krishna. Noter que plus l'indignation et la fureur du dieu étaient grandes, plus l'arme émise à ce moment-là était terrifiante.

ASU : 1) souffle vital, esprit de vie; 2) amour de la vie, vitalité vigoureuse.

ASURA : anti-dieux, frères des divinités, ils représentent les forces de désintégration dans l'univers, non divines et destructrices; nés du souffle (prana) du Créateur, ils sont égaux aux dieux, voire les surpassent, d'où le danger constant que leur supériorité parfois évidente représente pour les dieux; d'où les batailles incessantes que provoquent soit les uns, soit les autres, conflits qui nourrissent les Puranas et toute la mythologie hindoue. Jaloux, ils disputèrent longtemps aux dieux l'amrita, l'élixir d'immortalité. Syn.: démon; mauvais génie; Titan.

ASVALAYANA : Maître du Véda, qui vécut au IVème siècle av. J.-C., étudiant de Shaunaka, il choisit la vie des forêts (Aryanaka) et le statut d'ermite et de maître itinérant. Auteur d'un manuel de cérémonies sacrificielles à l'usage des prêtres Hotri, dont la fonction était d'invoquer les dieux, Asvalayana acquit la réputation d'un sage accompli et d'un homme particulièrement saint.

ASYA : bouche, visage.

ATHARVASHIKHA ou parfois ATHARVASIRAS : « charrue ou vœux d'Atharvan » - 1) nom de la brique utilisée pour l'autel sur lequel officie le prêtre Atharvan; 2) synonyme de MahaPurusha, le Seigneur suprême, titre accordé à une grande personnalité, une grande âme, un sage.

ATHARVASHIRAS : qui vient en tête de l'Atharva Véda, titre d'une Upanishad.

ATHARVA VEDA : une des 4 divisions des Védas.

ATIVARNASHRAMIN : celui qui se situe au-delà des castes sociales et des étapes de vie, l'ascète tout particulièrement.

ATMA BALA : force spirituelle.

ATMA CHINTANA : pensée tournée vers l’Absolu.

ATMA DARSHANA : 1) se voir (darshana) soi-même comme étant une parcelle de l’Âme suprême; 2) vision de l’Atman.

ATMA DROHA : attitude hostile ou indifférente envers l’Atman.

ATMA HUTI : oblation de soi-même; sacrifice de soi-même.

ATMA JAYA : conquête de soi-même.

ATMA JNANA : Connaissance spirituelle du Soi, l’Âme supérieure émanée de l’Esprit suprême, qui détermine la véritable sagesse, fondée sur la claire discrimination entre le Réel et l'irréel.

ATMAKARA : ce qui caractérise l’Atman; la nature de l’Atman.

ATMAKARA VRITTI STHITI: constance des impulsions spirituelles.

ATMAN : « âme, principe de vie, esprit » - le Soi, le principe spirituel universel et immuable, qui est le substrat des individualités vivantes (jivas). L'Atman est le Soi éternel et universel, l’Âme suprême, l’Absolu, Brahman. « L'Atman, c-à-d. l'esprit (Chitta) de l'Homme Cosmique (Virat Purusha) est la source ultime de la religion, de moi-même, de vous-même, des quatre sages célibataires (les Kumaras), de Shiva, de la Connaissance, tout comme de Sattva, la qualité de pure luminosité. » (Bhagavata Purana, II-6-10/11). Cf. Le quadruple Atman.

ATMANJALI MUDRA : salutation à l’Âme intérieure en joignant les paumes des mains devant la poitrine.

ATMANUSANDHANA : la quête du Soi.

ATMA SADHANA : culture du Soi.

ATMASANA : nom d'une posture tantrique, accompagnée de certains gestes (mudras), mantras et changements de position des jambes, pieds et/ou chevilles. Dans le Gandharva Tantra, chap. 11, on trouve cette référence : « Tout d'abord, les Asanas suivants : Amritarnavasana, Potambujasana, Atmasana, Chakrasana, Sarvamantrasana, Sadhyasana, Sadhyasiddhasana, Paryankashaktipithasana et Mahapretasana, respectivement présidés par Tripura, Tripureshvari, Tripurasundari, Tripuravasini, Tripurashri, Tripuramalini, Tripurasiddha, Tripuramba et Mahatripurabhairavi, doivent être médités en se concentrant sur les pieds, les genous, les cuisses, les hanches, les parties privées, le Muladhara, le nombril, le cœur et la boîte crânienne. Les Mantras à utiliser sont les suivants : (1) a.m aa.m sauH tripuraamRitaarNavaasanaaya namaH (2) ai.m klii.m sauH tripureshvariipotaa,nujaasanaaya namaH (3) hrii.m klii.m sauH tripurasundaryaatmaasanaaya namaH (4) ai.m hvlii.m hsauH tripuravaasiniichakraasanaaya namaH (5) hsai.m hsklii.m hssauH tripurashriisarvamantraasanaaya namaH (6) hrii.m klii.m ble.m tripuramaaliniisaadhyaasanaaya namaH (7) hrii.m shrii.m sauH shivamahaapretapadmaasanaaya namaH. »

ATMA SATKAM : poème en 6 couplets écrit par Shankaracharya, décrivant l’Âme en état de samadhi.

ATMA VICHARA : investigation du Soi, dans le Jnana Yoga.

ATMIYATA : sentiment d’unité, tel celui d’une mère avec ses enfants.

AUM : cf. OM.

AUM NAMO NARAYANAYA ou AUM NAMAH SHIVAYA : Puisque le mot Aum est très puissant, il est recommandé d’atténuer cette puissance en lui adjoignant le nom de divinités, pour permettre à l’aspirant de le répéter et d’en saisir la véritable signification.

AURVA : « Né de la cuisse » - Petit-fils de Brighu, l'un des sept Rishis, il naquit donc dans le clan des Brighus à la période que décrit le Mahabharata, et subit de multiples affronts de la part du clan des Kshatriyas, dépouillés jadis en leur faveur par le munificent roi Kritavirya. Les Kshatriyas décimèrent alors les Brighus, jusqu'aux foetus dans le ventre de leurs mères. Aurva naquit de la cuisse de sa mère, dans une lumière aveuglante, qui mit en déroute ses assaillants et lui laissa la vie sauve. Devenu un grand sage, il contenait néanmoins une ardente colère contre les Kshatriyas, qu'il déversait dans une ascèse telle que ses pouvoirs devinrent dangereux pour les dieux comme pour les humains. Les Pitris, mânes des ancêtres, surent le convaincre de déverser le feu de sa colère au fond de l'océan.

AVADHANA : fait de fixer son attention.

AVADHUTA : « écarté, rejeté, balayé par le vent » - une catégorie de renonçants, définitivement immergés dans la suprême Félicité, totalement oublieux du monde. Cf. sannyasin.

AVARANA : 1) voile, protection; 2) enclos, barrière; bouclier, armure; 3) motif circulaire d'un yantra (diagramme mystique).

AVARANA SHAKTI ou AVRITI SHAKTI : le pouvoir d’obnubilation de maya.

AVASATHYA : le feu domestique, l'un des cinq feux sacrés.

AVASTHA : état ou condition de l’esprit.

AVATAR : « descente », avènement ou incarnation d'une divinité.
Le dieu Vishnu engendre 10 avatars principaux (Dasavatara, le dieu « aux 10 avatars ») : Matsya, le Poisson sauveur du Véda; Korma, la Tortue sur laquelle repose l'univers; Varaha, le Sanglier sauveur de la Terre; Narasimha, l’Homme-Lion qui détruisit l'injustice; Vamana, le Nain aux trois enjambées; Parashurama, le Brahmane à la hache; Rama, le roi charmant, héros de l’épopée du Ramayana; Krishna, le prince noir, héros de l’épopée du Mahabharata et Instructeur Divin de la Bhagavad Gita; Balarama, le Prince blanc (parfois assimilé à Gautama Bouddha); et enfin, Kalki, le cavalier de l'Apocalypse, encore à venir...
La source incontestable pour la geste et le culte de Vishnou est le Bhagavata Purana, qui énumère vingt-deux avatars de Vishnu, auxquels il ajoute ultérieurement trois nouveaux avatars :
1. Chatursana, les quatre fils de Brahma
2. Varaha, le Sanglier
3. Narada, le Sage qui parcourait la Terre
4. Nara-Narayana, les Jumeaux humain (Nara) et divin (Narayana)
5. Kapila, le Philosophe
6. Dattatreya, la manifestation vivante de la Trinité divine (Trimurti)
7. Yajna, Vishnu assumant le rôle d'Indra
8. Rishabha, le père du roi Bharata
9. Prithu, le roi qui fit de la Terre un séjour beau et attirant
10. Matsya, le Poisson
11. Kurma, la Tortue
12. Dhanvantari, le père de la médecine Ayurveda
13. Mohini, la Femme belle et attirante
14. Narasimha, l'Homme-Lion
15. Vamana, le Nain
16. Parasurama, Rama à la hache
17. Vyasa, le Compilateur des Védas
18. Rama, le roi d'Ayodhya
19. Balarama, le frère aîné de Krishna
20. Krishna , le Bouvier
21. Buddha, l'Illusionniste
22. Kalki, le Destructeur
23. Prishnigarbha , le rejeton de Prishni
24. Hayagriva, le Cheval
25. Hamsa, le Cygne.

AVIDYA : 1) l’Ignorance primordiale; la nescience; 2) l’ignorance par méconnaissance de la Réalité, qui fait prendre l'illusion et l'impermanence pour la vérité et la permanence. Cf. Ajnana, Maya.
Avidya comporte 5 nœuds (ou vagues d'impulsion, vrittis) : 1) Maha-Moha, l'illusion extrême; 2) Moha, l'illusion courante; 3) Tamisra, l'obcurité; 4) Andha-Tamisra, l'obscurité complète; 5) Tamas, la semi-obscurité.

AVIKARYA : constant, invariable; sans changement, sans différentiations.

AVIMUKTA : « non libéré, non désentravé » , mais aussi « qui n'est jamais abandonné » . C'est le deuxième sens qui prédomine largement chez les commentateurs hindous contemporains, appuyé sur une longue tradition : Avimukta est un quartier parmi les ghats sacrés de Bénarès, la ville de Shiva, il commence à Kedar Ghat et se termine à Trilochana Ghat, et c'est le plus sacré de tous les tirthas de l'Inde. Aussi le dieu ne l'abandonnera-t-il jamais, pas même durant un pralaya, dit-on ! Dans le Sri Navadvipa-dhama-mahatmya, au chapitre 3, on lit : « Connaisseur de l'Atman ou ignorant, homme ou femme, quiconque pénètre dans l'Avimukta Tirtha voit tous ses actes négatifs consumés en cendres. » Et dans l'Adi Varaha Purana, il est dit que celui qui se baigne dans l'Avimukta Tirtha est instantanément libéré; quant à celui qui vient y mourir, il gagne instantanément le ciel de Vishnu. Par extension, Avimukta désigne également l'aspect rédempteur de Shiva.

AVIRATI : sensualité.

AVYAKTA : « invisible, indécelable » - le non-développé; le non-manifesté, l’Indifférencié; l’état causal. Dans cet état, les trois gunas sont en équilibre parfait. Synonyme de Prakriti, la Nature primordiale dans le Samkhya, mais à l'état de virtualité germinative, et non de matérialisation accomplie.

AVYAYA : « invariable, constant » - 1) inaltérable, indestructible; 2) indéclinable (en grammaire).

AYAM ATMA(N) BRAHMA(N) : « Ce Soi est Brahman » - La formule auguste, Mahavakya, de la Mandukya Upanishad, shloka 2, résume bien l'idée-force de cette Upanishad, et compte parmi les 4 maximes les plus importantes du védisme. Cf. Mahavakyas.

AYAMA : longueur, expansion, extension; exprime aussi l’idée de retenue, de contrôle, d’arrêt.

AYANA : trajet, parcours. Il y a deux Ayanas, représentant une demi-année, le temps que met le Soleil à aller d'un solstice à l'autre, et représentant aussi ces deux solstices : Uttarayana, le solstice d'été, marquant le passage du soleil au nord, et Dakshinayana, le solstice d'hiver, marquant le passage du soleil au sud.

AYATANA : 1) patrie, résidence; refuge, sanctuaire, temple, autel; 2) centre de la pensée et de la perception sensorielle.

AYATANAVAT : 1) le possesseur d'une résidence; 2) le possesseur de la demeure des sens, du mental qui accueille toutes les informations portées par les sens. Nom attribué au quatrième pied de Brahman, “le Possesseur de la demeure”.

AYURVEDA : section des Védas, traitant plus spécialement de la science de la santé, ou médecine.

 

 

B

BADDHA : lié, pris; retenu, ferme.

BAHIRANGA SADHANA : début de l’ascèse, ou quête spirituelle, orientée vers le monde extérieur, dans une 1ère étape. Se fonde sur les 3 1ers piliers (ashtamgas) du Yoga, c-à-d. Yama, Niyama et Asanas, qui sont les aspects extérieurs de la recherche et maintiennent l’aspirant en harmonie avec ses semblables et avec le cosmos. Cf. ashtamgas.

BAHIR MUKHA : ce qui est tourné vers l’extérieur; (# antar mukha).

BAHISHPAVAMANA : hymne védique (Pavamana) chanté durant l'extraction de la liqueur de Soma le dernier jour du Soma Yajna, le grand sacrifice du Soma.

BAHU : abondant, nombreux; très, beaucoup.

BAHUDHA : de beaucoup de manières, diversement.

BAHUDHAKA : « qui a chassé la diversité » - second stade de la vie d'ascète, de moine errant. Les trois autres stages sont Kutichaka (qui a chassé l'erreur), Hamsa (Cygne) et Paramahamsa (Cygne suprême).

BALA : 1) force de vie, vigueur, puissance; 2) armée; arme.

BALA et ATIBALA : les deux mantras bramaniques les plus puissants, qui confèrent une force supérieure, la vitesse de l'éclair et des pouvoirs surhumains.

BALARAMA : Lors de l'avatarat de Krishna, le serpent Shesa, l'Éternité qui sert de couche cosmique au dieu Vishnu, s'incarna en tant que Balarama, fils de Vasudeva et demi-frère de Krishna. De teint clair (Krishna étant couleur bleu-nuit) et habillé de bleu, il partagea les jeux d'enfance du dieu dans le Gokula, et demeura son fidèle compagnon. Doté d'une grande force physique, il s'emportait facilement, et avait un fort penchant pour le vin et les jeux de dés. Las des querelles intestines qui secouaient le clan des Yadavas (cf. Mahabharata), il quitta paisiblement son corps à l'aide de ses pouvoirs yoguiques et retourna rejoindre sa forme initiale de Shesa.

BALI : offrande, oblation, jetée au sol ou en l'air.

BANDHA : 1) asservissement, chaînes; 2) technique de ligature par laquelle certains organes ou parties du corps sont contractés et contrôlés, en particulier durant le prayanama, afin de stimuler les énergies fluidiques des chakras. Les trois ligatures les plus importantes sont : mula (de l'anus au nombril), uddiyana (le diaphragme), kantha ou jalandhara (la gorge).

BANDHANA : 1) qui lie, entrave, tient en captivité; 2) chaînes karmiques qui tiennent le jiva en captivité dans la roue des renaissances (samsara); 3) ligature, tendon.

BASKALA : « précepteur, instruit, sage » - Deux recensions du Rig Véda existent : celle de Shakala et celle de Baskala, deux maîtres probablement éminents, dont la datation exacte reste toujours problématique. Baskala a fondé une des nombreuses écoles védiques, qui porte bien sûr son nom, spécialisée dans le Rig Véda (cf. Shakha).

BHADRA : 1) prospère, fortuné; 2) propice, favorable; 3) heureux; 4) noble, vertueux, excellent.

BHAGA LAKSHANA : signification essentielle, généralement implicite; pour trouver la signification essentielle de deux termes, il convient de les dépouiller tous deux de leurs caractéristiques contradictoires et contingentes, afin de dégager le substrat qui leur est commun.

BHAGATYAGA LAKSHANA : 1) méthode de différenciation et d’élimination; 2) procédé pour connaître et éliminer ce qui sépare du véritable Moi, avant de méditer sur celui-ci.

BHAGAVAD GITA : « Le Chant du Bienheureux », le chef-d’œuvre de la littérature sacrée hindoue, comparable aux Évangiles.

BHAGAVAN : « Maître de la splendeur et du pouvoir » - 1) Seigneur; Dieu personnel (Brahman étant l'aspect impersonnel, abstrait et absolu). Bhagavan possède 6 attributs divins : Jnana, la Connaissance; Bala, la Force; Aishwarya, la Seigneurie; Shakti, le Pouvoir; Virya, l'Énergie créatrice; et Tejas, la radieuse Splendeur. Bhagavan est la Divinité en général, et selon celui de ses aspects qui prédomine dans tel ou tel contexte, on le personnalise comme Brahma, Vishnu, Rudra, etc. Cf. Ishvara. 2) Titre que l'on donne à un maître vénérable, un saint.

BHAGAVATA : 1) « narré par Bhagavan, le Seigneur suprême »; 2) mené par Bhagavan; un dévot de Dieu (Bhagavan) ou de Vishnu, un adepte du Bhakti Yoga.

BHAGAVATAM : Bhagavata Purana, ou Srimad Bhagavatam, un des plus importants Puranas, consacré à la gloire et au culte de Vishnu, principalement sous son avatar de Krishna. Le livre sacré majeur pour les Vaishnavas, les Vishnouites.

BHAGAVATI: « la Toute-Puissante », forme combinée de la Tridevi, équivalent féminin de Brahma, Vishnu, Shiva; forme féminine de Bhagavan.

BHAIRAVA : terrible, épouvantable; une des épithètes de Shiva-Rudra, « le Furieux », lorsqu'il est ivre de férocité destructrice. Au pluriel, les Bhairavas sont les Esprits Terribles, qui font partie de la cohorte de Shiva-Rudra.

BHAIRAVI : (fém.) « la Terrible », l'une des épithètes de la Grande Déesse sous son aspect destructeur, associé à Yama, la Mort, et à Kala, le Temps. Tripura Bhairavi, « la Terreur des Trois Cités », est l'agent de Yama et souligne l'inéluctable mort associée à toute forme de vie.

BHAJAN : 1) chant religieux individuel, par opposition au kirtan qui est un chant collectif; 2) nom de la méditation chez les bhaktas.

BHAKTA : le dévot; celui qui suit la voie de la dévotion pour s’unir à son Idéal, sa divinité d’élection.

BHAKTI : 1) la dévotion; 2) vénération, adoration de Brahman à travers l'une des déités du panthéon.

BHAKTI MARGA : la voie ou le chemin menant au salut par l’adoration d’un dieu personnel, Ishvara.

BHAKTI YOGA : « Yoga de l'adoration » - Voie spirituelle caractérisée par un amour exclusif et constant de la Divinité (le plus souvent sous les traits de Vishnu ou Krishna, mais aussi des principaux dieux et déesses du panthéon hindou). La contemplation dévotionnelle, en tout lieu et tout temps, est la pratique majeure de ce yoga.

BHANU : « le Rayonnant », l'un des nombreux épithètes de Surya, le Soleil.

BHARADVAJA : un Sage.

BHARATA : L'un des trois frères de Rama, le 7ème avatar de Vishnu. Il prit la régence d'Ayodha durant l'exil de Rama, et fut secondé par son frère dévoué, Shatrughna. Il est le symbole du devoir (dharma) et du sacrifice des intérêts personnels aux intérêts d'état.

BHARGA : « éclat, splendeur » - épithète de Shiva, “le Resplendissant”.

BHASITA : cendres; réduit en cendres.

BHASMA : les cendres sacrées.

BHAVA : « en devenir », de la racine bhu ou bhvah, exister, devenir - 1) la manière d'être; le mode d’existence; le devenir, le développement; 2) subjectivité, sentiment, disposition intérieure; 3) vie affective, émotions; le plus haut degré de bhakti, ou état de réalisation par la voie de l'émotion et du sentiment; 4) sensibilité esthétique; en poétique, sentiment, humeur, sentiment, ambiance; 5) aspect bienveillant de Shiva.

BHAVA CHAKRA : « la roue de l’existence ». Cf. Samsara et Samsara chakra.

BHAVANA : « qui mène à l'existence » - 1) créateur, producteur; création, production; 2) le même au plan mental : création mentale, conception, imagination; 3) dévotion, foi.

BHAVANA(M) : 1) Méditation sur le sentiment de dévotion, de foi. « Bhavanam, c'est s'attacher avec ferveur au Seigneur qu'évoque le Om, lorsque celui-ci l'amène dans notre esprit », dit Shankara dans ses Commentaires sur les Yoga Sutras de Patanjali. 2) cf. bhava.

BHAVANI : « la Dispensatrice d'existence », l'un des noms de la Grande Déesse, en tant qu'épouse de Shiva-Bhava. On la nomme aussi Karunaswarupini, « emplie de compassion », elle assure le bien-être de ses fidèles. Dans le Tantrisme, Bhavani est synonyme de Parashakti, ou MahaShakti, la Puissance suprême. Dans le Kundalini Yoga, elle tient un rôle central, et on trouve dans le Rudrayamâlâ Tantra une litanie-mantra des 1000 noms de la Déesse Bhavani. Comme toutes les divinités du panthéon hindou, elle présente également un aspect terrible, mentionné dans un but propitiatoire.

BHAVA SAMADHI : État de transcendence qui caractérise le plus haut samadhi du Bhakti Yoga, caractérisé par une émotion divine d'une intensité surnaturelle.

BHAVA VAIRAGYA : absence de désirs matériels.

BHAYA : peur.

BHEDA : « fente, brisure » - 1) percée, ouverture, destruction; 2) froncement des sourcils; 3) séparation, intervalle; 4) différend, trahison; 5) dualité entre la Divinité et la création (opp.: abheda, le monisme).

BHEDA-ABEDHA : « dualité et monisme » - doctrine de la dualité non-duelle (Vedanta, école de Chaitanya), soutenant que Divinité et création sont simultanément séparés et unis, duels et non-duels.

BHEDANA : 1) percer, faire une brèche, traverser; 2) un des sons subtils, inaudibles.

BHEDAVADA : doctrine de la dualité fondamentale et irréductible entre la Divinité et la création (opp.: abheda, le monisme).

BHERUNDA : épouvantable, effrayant.

BHIKSHU : « mendiant » - 1) celui qui est entré dans le 4ème stade de la vie brahmanique (cf. Ashrama), et mène la vie d'un mendiant errant, d'un ascète vivant d'aumônes. Cf. sannyasin; 2) moine bouddhiste, vivant d'aumônes.

BHINNA : fendu, brisé; séparé, différent.

BHOGA : jouissance des plaisirs matériels.

BHOKTA : le mangeur; le sujet jouissant; le bénéficiaire de l’expérience.

BHOKTRI : celui qui éprouve de la jouissance; capable d’expériences.

BHRANTI DARSHANA : point de vue ou connaissance (darshana) erroné(e) (bhranti), illusion.

BHUCARA : qui se meut ou qui vit sur la terre.

BHUCARA SIDDHI : pouvoir de se déplacer sur toute la surface de la terre, ou pouvoir sur tout ce qui vit sur la terre.

BHUH (également BHU, BHUR) : 1) la Terre, le plan matériel, le 1er des 3 mondes; correspond au plan physique et éthérique; 2) mot mystique, l’un des premiers dans la création de la parole. Cf. Vyahriti et diagramme « Les 14 Lokas ou plans cosmiques ».

BHUJA : le bras; l’épaule.

BHUJANGA : serpent.

BHUMAN : la plénitude; l’infini ( # alpa). L’inconditionné; l’infini; le but suprême de la vie.

BHUMANANDA : la félicité dans le bhuman.

BHUMI : « terre, sol » - 1) lieu, terrain; 2) situation, position; 3) déesse de la Terre.

BHUMIKA : 1) emplacement; étage; niveau; 2) étape; 3) préface, introduction.
Les Bhumikas représentent les étapes sur la voie spirituelle : le Yoga en comporte 5 (7 selon d’autres approches): mudha, kshipta, vikshipta, ekagrata et nirodha. L'accession à Jnana, la Sagesse toute-accomplie, en comporte 7 : 1) Shubheccha, le désir de libération; 2) Vicharana, l’investigation qui conduit à Brahman; 3) Tanumanasa, l'affinement du mental; 4) Sattvapatti, l'obtention de la pure Conscience; 5) Asamshakti, l'indifférence aux pouvoirs surnaturels; 6) Parartha Bhavani, l'état de totale dévotion à Brahman, l'objet suprême; 7) Turyaga, l'accession à l'état de Turiya, le quatrième, le transcendantal.

BHUMIKA JNANA : connaissance des étapes de la voie spirituelle.

BHUMIKATVA : emprise ferme.

BHUPURA : « rempart de la Terre » - enceinte, généralement triple, autour d'un diagramme mystique, Yantra.

BHUTA (PANCHA BHUTA) : « élément physique (les 5 éléments) » - Du plus grossier au plus subtil, ce sont : 1) prithivi ou bhumi, la terre; 2) apas, l'eau; 3) tejas, le feu; 4) vayu, l'air; 5) akasha, l'éther (ou l'espace). Cf. Diagramme "Les 36 Tattva".

BHUTADI : l'ego-conscience du guna Tamas, inertie et obscurité; également dimension métaphysique et méta-temporelle : ce qui fut et n'est plus, une fois le pralaya (résorption de la manifestation) installé.

BHUTA GANA : élémental, être vivant dans le sein de la terre, ou dans l'un des autres éléments (air, feu, eau).

BHUTAKASHA : l'espace éthéré, c-à-d. l'éther dans son aspect physique, manifesté comme l'espace universel.

BHUTA LOKA : le monde souterrain.

BHUTATA : réalité, vérité. Bhutato'bhutato : sincèrement ou prétendument, par vérités ou par allusions.

BHUTATMAN : le Soi constitué par les éléments.

BHUVAH : 1) l'espace intermédiaire ou atmosphère, le second des 3 mondes, immédiatement au-dessus de la Terre, et similaire au monde matériel; correspond au plan astral et mental inférieur; 2) mot mystique, l’un des premiers dans la création de la parole. Cf. Vyahriti et diagramme « Les 14 Lokas ou plans cosmiques ».

BHUVANA : l'univer, le monde.

BHUVARLOKA : Le plan atmosphérique, ou bas-astral, comprend le Pitriloka, monde des ancêtres défunts qui attendent une prochaine incarnation, d'une part, et d'autre part, sur un plan un peu plus dense, le Pretaloka, monde des défunts, donc des morts récents et de ceux qui restent attachés au monde terrrestre par incapacité de gagner des plans plus subtils, et qui recréent en matière astrale une copie de leur environnement terrestre familier. Cf. lokas et diagramme “Les 14 Lokas ou plans cosmologiques”.

BIJA : semence, germe; source.

BIJAKSHARA : « syllabe-semence ». Synonyme d'ekakshara, la syllabe unique et impérissable : le Om.

BIJA MANTRA : Mantra-semence, d'où croît la réalisation, tel l'arbre à partir d'une graine, qui est généralement une syllabe mystique, de très petite taille, tel un point ou un accent. On le pratique comme une prière répétée mentalement pendant pranayama ou dhyana. Cette graine ainsi semée dans l’esprit germe et produit un état de concentration mentale sur un seul point.

BILVA : « cognassier », l'un des 5 arbres sacrés (cf. pancavati) , dont la feuille trilobée est la première offrande du culte de Shiva.

BINDU : 1) goutte, petite particule, point; 2) la cellule germinative; symbole de la condition séminale.
C'est le point situé à l'extrémité supérieure de la syllabe Om, où il symbolise Turiya, le quatrième état, ouvert par la vibration sonore (nada) qui prolonge le chant du Om. On peut aussi le considérer comme le point-semence qui a donné naissance à l'Omkara subtil dont on fait l'expérience dans la méditation.
Parmi les 36 Tattvas (cf. diagramme), le bindu ou ParaBindu (semence suprême) est ce noyau de lumière transcendante qui apparaît au sein de Sat-Chit-Ananda, et s'épanouit en Shakti tattva, pure énergie lumineuse. Cf. ParaBindu.
Parmi les centres subtils de la tête, le Bindu se situe entre le Soma Chakra, situé dans la partie supérieure du cerveau, et le Sahasrara chakra, aux 1000 pétales, au sommet du crâne.
Selon le Yoga, dans le microcosme qu'est l'être humain, bindu évoque quatre réalités distinctes : a) parmi les centres subtils de la tête, le Bindu se situe entre le Soma Chakra, situé dans la partie supérieure du cerveau, et le Sahasrara chakra, aux 1000 pétales, au sommet du crâne, où il tient un rôle majeur dans l'éveil de la Kundalini; b) la goutte de nectar ou amrita, qui s'égoutte du bindu chakra et peut rajeunir le système cérébral et le spiritualiser; c) le liquide séminal, l'ovule; d) l'énergie vitale créatrice, qui développe l'embryon et entretient le corps jusqu'à la mort.
3) Point rouge que tracent les hindous sur leur front avec la poudre kunkuma, ou toute autre pâte rouge, qui symbolise le troisième œil, et différencie l'hindou du non-hindou. Par le port général de ce bindu, un rappel constant est fait, discrètement mais efficacement, de cultiver et développer sa propre vision spirituelle, de percevoir les réalités sous-jacentes aux apparences et de comprendre leurs liens karmiques subtils. Chez les femmes, c'est aussi un signe de beauté, voire de coquetterie, la couleur rouge signalant la femme mariée, la couleur noire signalant la femme célibataire qui se protège du mauvais œil.

BODHI: 1) science révélée, connaissance parfaite; révélation; 2) l'Illumination; état d'éveil spirituel (d'un bouddha).

BRAHMA : Le 1er des 3 dieux de la Trimurti, la trinité hindoue; représente l’aspect créateur du Divin. Il est alors Prajapati, le Créateur des trois mondes : celui des humains (Bhuh), des entités astrales et des anges (Bhuvah), et des entités célestes et archanges (Svah). Il est également Hiranyagarbha, l'intelligence cosmique.

Attention ! Il ne faut pas confondre BRAHMA et BRAHMAN, le Dieu créateur et le Principe Absolu, quasi abstrait ! Dans les mots composés à partir de Brahman (Brahmaa en sanskrit), le N final est omis, il faut néanmoins comprendre Brahman et non le dieu Brahma.
Par contre, il y a équivalence totale entre ATMA et ATMAN, c'est le même mot en 2 cas grammaticaux !

BRAHMA ANUBHAVA : Expérience directe et intime de Brahman.

BRAHMA BHAVANA(M): Méditation sur Brahman; sentiment d'identité à Brahman, ainsi qu'avec chaque chose et chaque être comme étant Brahman en réalité.

BRAHMACHARIN : 1) l’étudiant en science sacrée; celui qui se trouve au 1er stade (cf. ashrama) de la vie brahmanique; le novice d’un ordre monastique; tous sont tenus de pratiquer le brahmacharya. 2) celui qui vit (charin) constamment en Brahman et qui voit la Divinité en tout.

BRAHMACHARYA : 1) chasteté absolue, en pensée, en paroles et en actions; 2) maîtrise parfaite des sens; célibat, continence; 3) étude des Védas et de la science sacrée; première partie de la vie d’un hindou: célibat, étude spirituelle et auto-discipline. Cf. ashrama.

BRAHMA JNANA : la connaissance de Brahman; cf. paravidya, tattvajnana.

BRAHMAKARA VRITTI : impulsion mentale (vritti) correspondant à la prise de conscience de Brahman par l’aspirant yogin.

BRAHMA LOKA : le séjour céleste, plan de la Réalité suprême, correspondant au plan causal.

BRAHMA MUHURTA : « le muhurta ou “heure” de Brahma » Période d'environ une heure trente minutes (soit 2 muhurtas) avant le lever du soleil, entre 3 et 5 heures du matin, qui est la plus propice à la méditation et au culte.

BRAHMAN – « de brih- : croître, augmenter, être en expansion » : Brahman (ou le Brahman) est l'Être suprême, la Divinité absolue. Caractérisé par l'absence d'attributs, et donc de limites, Brahman est donc perçu comme illimité, similaire à l'énergie expansive omniprésente et universelle, la Causa Prima de l'univers; il est l'Être Nouménal (qui n'existe que comme réalité intelligible, mais non comme réalité phénoménale), sous-jacent à la création, à la manifestation et à tous les phénomènes spatio-temporels; et il est également l'Entité consciente, à la fois immanente et transcendante, que l'on peut assimiler à une Âme primordiale et universelle (nommée le plus souvent Atman), dont ont émané les dieux, les âmes individuelles (jivas) et l'univers manifesté où ces créatures divines et humaines peuvent se déployer.
L’Existence suprême, absolue, inconditionnée; la Totalité.
L’Absolu; Dieu impersonnel, l’Un sans second, l’Atman, d’où émanent les dieux personnels (Ishvaras), les Âmes individuelles (jivas) et l’univers manifesté (jagat).

Dans ses rapports avec Brahman, qui est en soi totalement dépourvu d'attributs (qui le limiteraient et dénatureraient son essence absolue), l'âme humaine, le Jiva, le perçoit forcément sous deux aspects, lesquels reflètent deux degrés de perception intellectuelle et spirituelle du jiva, et non deux modifications de Brahman, lequel est Un, sans changement, hors du temps et immortel, c-à-d. au-delà de toute modification et corruption. Selon le degré d'abstraction auquel peut accéder le jiva lorsqu'il médite sur Brahman, deux aspects sont caractérisés par la Tradition : le Saguna Brahman, c-à-d. la Divinité avec attributs appartenant à la sphère des Gunas, et le Nirguna Brahman, c-à-d. la Divinité sans attributs, nouménale et omniprésente, la Divinité Absolue. Dans la plupart des cas, l'enseignement (les Upanishads en l'occurence) aborde soit tour à tour, soit simultanément les deux aspects de Brahman, au point qu'ils sont à la fois un tout indissociable (Brahman étant Un par définition) et un double reflet imposé par la nécessité d'une dialectique entre l'incréé et le créé, l'absolu et le manifesté.

Le Saguna Brahman, pourvu d'attributs car acceptant en lui le reflet des trois Gunas (Sattva, ou la qualité du bien, de lumière, pureté et calme; Rajas, ou la qualité d'activité, convoitise, passion et agitation; Tamas, ou la qualité de ténèbres, inertie, illusion et ignorance),
Le Nirguna Brahman, dépourvu d'attributs, n'est susceptible d'aucune représentation mentale qui le caractériserait en propre; c'est donc soit par la métaphore, soit par l'identité négative (tous les adjectifs privatifs, et le fameux Neti, Neti, ni ceci, ni cela), soit par quelques termes vagues et amples (dont Tat), qu'on préfère en parler.
« Connaissance et méditation sont les deux voies majeures pour atteindre à la perfection. La voie de la connaissance, c'est la Sagesse (Jnana) ou l'expérience spirituelle intime (Anubhava) du Nirguna Brahman, et la voie de la méditation, c'est la concentration (Dhyana) ou la contemplation (Upasana) sur le Saguna Brahman. » (Swami Krishnananda, The Realisation of the Absolute)

BRAHMAN et ATMAN : Ces deux termes sont souvent mis en relation d'identité, au point qu'on a tendance à les considérer comme interchangeables. « L'Être unique, chaque sage en parle à sa façon », dit le Rig Véda (I,164,46). Pourtant, l'identité de l'Atman et du Brahman doit être établie au prix d'une longue ascèse, ce qui implique que – vu du versant du jiva – cette identité est rien moins qu'évidente. Le système philosophique du Védanta a achoppé sur la nature de cette identité fondamentale, et s'est scindé en deux branches, le dualime et le monisme : Dvaita et Advaita Védanta.Notez que c'est l'école moniste qui a largement prédominé, et que lorsque l'on parle du Védanta sans autre précision, c'est toujours de l'Advaita Védanta qu'il s'agit.

Brahman et Atman sont tous deux quadruples, c'est à dire constitués de : 1) substance grossière (monde matériel et extérieur, état de veille); 2) substance subtile (monde onirique et intérieur, état de rêve); 3) substance uniforme (monde-semence, sommeil profond); 4) Turiya, le Spectateur, le pur sujet percevant.
Chacun des trois premiers états est lui aussi quadruple, ou plutôt constitué de quatre substances (ChaturAtman), car chaque état est mélangé avec une portion des trois autres états, si bien que chaque état contient (a) du grossier, (b) du subtil, (c) de la semence, (d) du Spectateur.
Une autre quadruple division se produit en Turiya, au sein duquel l'Atman est (a) Otir, « qui tisse et pénètre tout », (b) Anujnatir, « qui affirme puis résorbe », (c) Anujnaikara, « qui est uniquement libération », (d) Avikalpa, « indifférenciation »; mais les trois premiers états possèdent également une part de ces quatre subdivisions, par laquelle ils peuvent se déverser en Turiya. En fait, seule la dernière subdivision, Avikalpa, est totalement libre de toute illusion, totalement en dehors de la vie dans les trois mondes.
Cf. Notions fondamentales : BRAHMAN, ATMAN, TAT, TURIYA, ISHVARA : Cinq désignations pour un seul Absolu (en préparation)

BRAHMANA ou BRAHMANE: 1) un connaisseur de Brahman; 2) un Brahmane, prêtre, membre de la 1ère caste, dont l'unique fonction sociale est sacerdotale, et qui a la responsabilité d'enseigner les Écritures et de propager le dharma. Selon les Upanishads, est brahmane – non pas celui qui est né dans cette caste – mais celui qui s'est voué à la recherche du Brahman (Atman, Purusha, Tat... en sont des équivalents), c'est à dire de la libération absolue et définitive; 3) un texte liturgique védique, expliquant le rituel prescrit par les samhitas (recueils d'hymnes védiques); manuel d'instructions rituelles; traité de théologie, hymne spéculatif.

BRAHMA NADI : cf. sushumna nadi, le canal principal pour la circulation de l’énergie situé au centre de la colonne vertébrale. Quand prana (l'énergie vitale cosmique) y pénètre, cela conduit l’aspirant à Brahman, à la béatitude unitive.

BRAHMANDA : « Œuf cosmique » - l'univers, le cosmos; désigne également la percée de l'Œuf cosmique, libérant l'univers.

BRAHMANDA PRANA : le souffle cosmique.

BRAHMA PURI : la cité (puri) de Brahman, le corps humain.

BRAHMARANDHRA : « ouverture de Brahman » - orifice (randhra) au sommet de la tête, par lequel l’âme (le Soi, l'Atman) est censée quitter le corps au moment de la mort, du moins pour un être ayant atteint la Libération. C'est, au niveau du corps astral, le centre du Sahasrara chakra, le lotus aux mille pétales, qui fonctionne comme un portail entre le monde supérieur de l'Absolu Brahman et le monde astral et manasique du disciple.
BRAHMADVARA : « porte de Brahman » - selon la Varaha Upanishad, elle se trouve à l'entrée de la Sushumna nadi, dans le bulbe (Nadis Kandha) non loin du Muladhara chakra. Kundalini est lovée sur cette ouverture, la scellant jusqu'à son éveil, et c'est par là qu'elle s'élève. Le Maha Nirvana Tantra nomme cette ouverture Brahma-dvara, porte de Brahman.
Au moment de la création, Shakti descend dans l'organisme créé (c'est sristhi krama, le processus créateur), entre par l'ouverture de Brahman (le Brahmarandhra du Sahasrara), descend par le canal de la Sushumna, et vient sceller la porte de Brahman (le Brahmadvara du Muladhara), empêchant ainsi la remontée de l'énergie, ce qui entraînerait l'activation de laya krama, le processus de dissolution. Sushumna est donc le passage entre les portes supérieure et inférieure de Brahman, et Kundalini se love sur cette dernière jusqu'à ce qu'on vienne l'éveiller pour entamer le retour au plan transcendental de Brahman.

BRAHMARSI : un sage Brahmane.

BRAHMA SAMSTHA : qui est établi en Brahman.

BRAHMA SATYAM : « réalité de Brahman » - Aphorisme créé par le grand philosophe Shankara, que l'on a appelé “le Védanta en un demi-vers” : Jagan mithya; jivo brahmaiva naparah, “Brahman est le Réel, le monde est illusion, le jiva ne diffère pas de Brahman.”

BRAHMA SUTRAS ou VEDANTA SUTRAS : Composés par Badarayana vers le IVème siècle av. J.-C., ils sont la première étude systématique de la pensée des Upanishads. Un texte souvent énigmatique, articulé en 550 aphorismes d'une densité parfois extrême, d'où la nécessité de commentaires pour en pénétrer le sens. Ce célèbre texte fut, avec la Bhagavad Gita, le pivot autour duquel les écoles tardives du Védanta, dont l'Advaita Védanta, développèrent la spécificité de leurs positions. On désigne aussi ces Sutras comme Shariraka Sutras, « aphorismes sur l'âme incarnée ».

BRAHMA SUTRA : codification attribuée à Vyasa des principaux passages des Védas.

BRAHMA VARCHASA : rayonnement divin, comparable à un parfum d’une extrême suavité.

BRAHMAVID : celui qui voit ou connaît Brahman.

BRAHMAVIDYA : connaissance du Brahman par l’expérience intime; science sacrée du Brahman, de la Réalité absolue.
Les quatre préalables à la Connaissance de Brahman (Brahmavidya) : Atma Jnana, la discrimination entre le Réel et l'irréel (ou entre l'Éternel et l'impermanent); vairagya, le détachement des plaisirs de ce monde ou des mondes supérieurs; l'acquisition des six vertus, Satsampad; et Mumukshutva, le désir de libération. Cf. Sadhana.

BRAHMI ou BRAHMANI : la Puissance de l'Être immense, l'une des Shaktis de Brahma.

BRIHASPATI : le Grand Maître, précepteur des dieux, divinité présidant à l'intelligence, instructeur de la “science des luminaires” (astronomie et astrologie), divinité tutélaire des sacrifices, où il joue le rôle d'intercesseur entre les humains et les dieux.

BRIHAT : 1) grand, vaste; fort, puissant; principal; 2) l'Immensité, la vastitude, notamment en épithète pour le plan de la Réalité suprême, qui est Vérité et Conscience et Félicité, Sat-Chit-Ananda; 3) mètre védique de 36 syllabes.

BHRU MADHYA DRISHTI : fixation du regard mental entre les 2 sourcils (ajna chakra).

BUBUKSHU : « affamé » - celui qui désire les plaisirs du monde. Opp. Mumukshu.

BUDDHA : « éveillé, sage, connaisseur » - Épithète donnée à toute personne ayant pleinement réalisé l'éveil (bodhi) et accompli la libération (moksha); le plus célèbre Buddha est Siddhartha Gautama, dit aussi Buddha Shakyamuni (“le Sage de la lignée des Shakyas”), qui proclama les Quatre Nobles Vérités (aryasatya) vers 451 ou 448 avant J.-C.

BUDDHADHARMA : « la loi du Bouddha » - le bouddhisme.

BUDDHI – La Raison, l'Intellect, le facteur dans l'appareil psychique qui perçoit et détermine.
1) L’intellect supérieur : raison, discrimination, jugement; 2) une des 4 fonctions de l’organe interne, l’antahkarana; aptitude à juger et à décider selon la sagesse; 4) souvent traduit par « le mental », avec connotation de sagesse, d’intellect supérieur.

BUDHA : « savant, sage » - 1) un sage, un érudit; 2) nom astrologique du régent de la planète Mercure.

 

 

C/CH

(se prononce comme « tch » ou comme «k »)
Un casse-tête : selon les traducteurs, on trouve aussi bien C que CH ou K, CH que SH !
Je choisis CH (= tch), SH (= ch) et K.
Tous les mots sanscrits commençant par la lettre C et ses divers signes diacritiques,
seront donc ventilés entre ces 3 entrées alphabétiques, en fonction de leur prononciation.

 

CANDA : 1) chaud, ardent; emporté; 2) cruel, furieux.

CANDI ou CANDIKA : « la Furieuse », aspect terrible de la Grande Déesse, Shakti; c'est à elle que des sacrifices humains sont offerts, notamment par un groupe de chasseurs, les Sabaras.

CHAITANYA: 1) Esprit, Conscience; 2) Conscience supérieure pleinement éveillée, Esprit suprême. Ce terme est le plus fréquemment associé à un type de conscience, ainsi sakshi chaitanya, la conscience du Témoin; bhakti chaitanya, la conscience de Dévotion suprême; Shivachaitanya, la Conscience divine, etc.

CHAITANYA MAHAPRABHU (1486–1534): Ce sage révéré, originaire du Bengale, commença par être un érudit aux argumentations subtiles, avant de devenir un ardent dévot de Krishna. Il désigna six de ses disciples (acceptés indifféremment de leur caste ou même de leur religion, hindouiste ou islamiste) pour mettre par écrit ses discours inspirés et fonder une nouvelle école de Bhakti Yoga, le Vishnouïsme Gaudiya (de la région de Gauda). Puis il prit l'initiation du renoncement ultime et se mit à parcourir l'Inde, chantant les noms de Krishna dans un samadhi continuel. On lui doit le fameux mantra Hare Krishna. Il s'installa, pour les 24 années restantes, dans la ville-temple de Jagannath (Orissa), attirant d'innombrables pélerins, car son extase perpétuelle le signalait comme un nouvel avatar de Krishna. Il sera l'inspirateur essentiel du mouvement international Hare Krishna (ISKON-International Society for Krishna Consciousness) fondé en 1966. Cf. Achintya-Bhedabheda-Vedanta.

CHANDALA : hors-caste, car métissé entre deux castes; notamment, l'enfant adultérin d'une femme brahmane et d'un serviteur (shudra); socialement, le rôle qui leur est dévolu est celui de bourreau ou d'ouvrier funéraire, qui prépare et incinère les morts.

CHANDAS : 1) désir, volonté; 2) hymne védique, et le mètre dont il se compose; 3) traité de métrique, prosodie; harmonie rythmique, en musique.

CHANDOGA : chantre qui psalmodie les hymnes du Véda.

CHANDOGYA UPANISHAD : « Upanishad du chantre d'hymnes », l'une des Upanishads majeures.

CHANDRAYANA VRATA : « vœu de restrictions lunaires » - Observance stricte, selon laquelle on restreint sa consommation de nourriture au fur et à mesure du cycle lunaire: on commence le jour de pleine lune, qui autorise à ingérer 15 bouchées de nourriture dans la journée, puis on diminue d'une bouchée par jour, jusqu'à arriver à un jeûne complet le jour de la pleine lune; puis on inverse le cycle, augmentant d'une bouchée par jour, jusqu'à la prochaine pleine lune, où l'on a de nouveau atteint la quantité maximale de 15 bouchées par jour. Ce vœu est en général tenu à vie.

CHAKRA : « roue, cercle; centre subtil »
L’énergie (prana) circule dans le corps humain à travers 3 canaux (nadis) principaux, à savoir sushumna, pingala et ida. Pingala et ida commencent respectivement à la narine droite et à la narine gauche, montent jusqu’au sommet de la tête et descendent jusqu’à la base de la colonne vertébrale. Ces 2 nadis s’entrecroisent et croisent aussi sushumna. Les points de jonction de ces nadis sont appelés chakras, ou volants qui assurent la régulation du mécanisme physiologique. Ils sont également le siège de la conscience instinctive, animés chacun d'énergies particulières.
On distingue habituellement 7 chakras majeurs et 3 mineurs [entre crochets, ci-dessous], étagés de la base de la colonne vertébrale au sommet de la tête:
1) muladhara (mula = racine, source; adhara = support, base), dans le bassin, au-dessus de l’anus (zone périnéale); siège de la mémoire, du sens du temps et de l'espace, où dort lové le serpent Kundalini.
2) svadhisthana (sva = force vitale, Ame; adhisthana = siège, demeure), au-dessus des organes génitaux; siège de la raison.
3) manipura (= le joyau placé devant, ou “abondance de joyaux”, le nombril), vers le nombril; siège de la volonté et de la force désirante.
[* manas 1 (= esprit), et surya (= soleil), situés dans la région comprise entre le nombril et le cœur]
4) anahata (= non-frappé), dans la région du cœur, vers l'échine, en vis-à-vis du sternum; siège de la connaissance directe, par contact ou empathie.
5) vishuddha (= pureté), dans la région de la gorge (pharynx); siège de la volonté créatrice et de l'amour divin.
6) ajna (=autorité, contrôle), entre les sourcils; également appelé “troisième œil”, siège de la vision spirituelle.
[* manas 2 (= esprit), au-dessus du précédent]
[* soma (= la lune), au centre du cerveau]
[* lalata (= front), au sommet du front]
7) sahasrara (sahasra = 1000), appelé le lotus aux 1000 pétales, au sommet du crâne; siège de l'illumination, de la Connaissance divine.
[* dvadashanta, douze doigts au-dessus du brahmarandhra (l'orifice situé sur la fontanelle)]
Correspondent à une divinité, respectivement: Ganesha, Brahma, Vishnu, Rudra, Ishvara, Sadashiva et Brahma.
* À noter que l'emplacement de ces chakras dits mineurs varie d'une source à l'autre. Ici ne figure qu'une des variantes possible.
Il y a de plus 7 chakras mineurs, situés sous la colonne, dans les membres inférieurs, dont les énergies spécifiques sont représentatives des mondes inférieurs ou infernaux (Naraka ou Patala loka) :
1) atala, aux hanches; siège de la peur et la convoitise.
2) vitala, aux cuisses; siège de la colère et de la rage destructrice.
3) sutala, aux genoux; siège de la jalousie et de l'esprit de vengeance.
4) talatala, aux mollets; siège de la confusion mentale et de l'incertitude chronique.
5) rasatala, aux chevilles; siège de l'égoïsme.
6) mahatala , aux pieds; siège de l'absence de conscience.
7) patala, sous la plante des pieds; siège de la malveillance et de l'instinct criminel.

CHAKRA BANDHA : posture yoguique qui relie, scelle et agit sur tous les chakras.

CHAKRAVARTIN : « Celui qui fait tourner la roue [de la suzeraineté] » - empereur, maître de l'univers. Épithète consacrée des grands rois indiens, mais aussi du Bouddha, en tant que souverain universel.

CHAKSU : œil.

CHAMUNDA : la Destructrice des démons, un aspect de la Grande Déesse, Devi, Shakti.

CHANDA (VÉDANGA) : Traités de métrique védique, exposant l'art et les règles des compositions des Védas et des poèmes profanes. Le mètre poétique, chanda, est l'un des 4 éléments linguistiques dont la maîtrise est essentielle à une parfaite connaissance des Védas et des rites appropriés du Yajna, l'art du sacrifice.

CHANDRA : la Lune.

CHARAKA SAMHITA : traité de médecine.

CHATAKA : Oiseau noir et blanc, de la famille du coucou (Clamator Jacobinus), qui s'abreuve de gouttes de pluie tant il est perpétuellement assoiffé; symbole de la vie de l'âme dans le monde, perpétuellement avide de nouvelles satisfactions, aux désirs renouvelés aussitôt que satisfaits.

CHATUR : quatre.

CHAYA : ombre; reflet, apparence, couleur.

CHIDAKASHA : « l'espace (éther) de la Conscience » – 1) l'étendue infinie et omni-pénétrante de Conscience, dont procèdent tous les existants; l'éther de la Conscience universelle; 2) l'espace-substance subtile de la conscience qui se déploie à partir du Sahasrara chakra, le coronal, et fusionne avec la pure Conscience; 3) le cœur essentiel de tout existant.

CHIDAMBARAM (chit = conscience; ambara = atmosphère ou habit) : 1) un lieu de pèlerinage en Inde du Sud; 2) une épithète de Brahman, indiquant qu’Il couvre tout de Sa conscience.

CHIDATMA : le principe de la Conscience, ou faculté pensante; l’intelligence pure; l’Esprit Suprême.

CHIN, CHINI : son produit en articulant ces mots; un des « sons inaudibles ». À ce moment, le corps devient aussi léger qu’un son.

CHINMATRA : 1) état de pure existence, perçue comme pure conscience d'être; 2) l'essence non-duelle et sans parties.

CHINMATROHAM : « Je suis pure existence ».

CHINMAYA : empli de conscience; formé de conscience, uniquement; transcendantal. .

CHINMAYA DEHA : le corps de pure conscience spirituelle, le corps transcendantal.

CHINTA : 1) pensée, réflexion; méditation; 2) préoccupation, souci.

CHINTAMANI : « Joyau des pensées » - joyau magique qui appartient au dieu Brahma; il change de teinte selon les pensées de celui qui le porte, ou lui révèle les pensées d'autrui, l'aidant ainsi à exaucer tous ses vœux.

CHINTANA : pensée, préoccupation.

CHIRA(M)JIVIN : « qui vit longtemps » - 1) éternel; épithète de Vishnu, et de certains Sages, dont Vyasa et Markandeya; 2) souhait de longévité, signifiant « Puissiez-vous être destiné à une longue vie ! ».

CHIT : « pensée, perception, intellect, esprit » - 1) l’Intelligence, la Conscience universelle, ou la Connaissance absolue; 2) l’Âme, l’esprit, le principe de vie dans le jiva, qui s'est uni à la pure Conscience du Purusha; 3) la conscience.

CHITTA – Pensée. Étoffe ou matière mentale, substance inerte qui est la base et le réceptacle des perceptions et de la mémoire.
1) Le mental compris dans son sens le plus étendu: a) contenu mental; b) substance de la pensée, de l’esprit;
2) une des 4 fonctions de l’organe intérieur, l’antahkarana, soit la faculté d‘attention, de sélection et de rejet;
3) le réceptacle de tous les souvenirs et de toutes les tendances, qui apparaît comme l’ego (ahamkara) qui établit le moi identitaire.

Dans l'hindouisme, différentes structures coexistent, pour schématiser ce que nous nommons la conscience, l'esprit, le mental, l'être pensant, l'âme individuelle. Toutes ces notions peuvent être synthétisées sous un concept sanskrit unique, chitta. Voici, sous forme d'énumérations (procédé qu'affectionne tant la pensée hindoue), les structures telles qu'elles apparaissent dans divers contextes :

A) Du conscient humain au Superconscient de l'état divin, on peut concevoir l'esprit étagé sur 5 paliers de conscience :
1) l'esprit conscient, Jagrat chitta ou « conscience de veille », qui est l'état le plus courant de la vie ordinaire.
2) l'esprit subconscient, Samskara chitta ou « réserve mentale d'impressions », la partie subliminale de la conscience, registre et réservoir de toutes les expériences, que leur réminiscence soit consciente ou non. Ce contenu constitue l'identité profonde, englobant les impressions passées, ainsi que les réactions et désirs qui ont successivement agité l'individu, lesquels s'expriment parfois sous forme de processus physiologiques involontaires (cf. la théorie freudienne des actes manqués !).
3) l'esprit infra-subconscient, Vasana chitta, « contenu mental de traits subliminaux », dont une grande partie sont livrés déjà prêts à l'usage dès le jeune âge, héritage karmique des personnalités antérieures. Ce contenu contribue à l'élaboration de pensées « complexes », lorsque deux pensées ou expériences de nature et d'intensité similaires, bien que stockées ou provenant d'époques différentes, s'entremêlent et poussent vers la conscience un nouveau composé, dynamisé de vibrations positives, négatives ou mixtes, qui reste latent dans la conscience et – dès que l'occasion survient – s'exprime en influençant le Jagrat chitta, souvent à l'insu de celui-ci.
4) l'esprit superconscient, Karana chitta ou « conscience causale », l'esprit lumineux, l'intelligence omnisciente de l'âme, en retrait de l'incarnation, que désigne le terme turiya, « le quatrième [état de conscience] », au-delà de la veille (jagrat), du rêve (svapna) et du sommeil profond (sushupti). Au niveau le plus profond, la conscience causale est Parashakti, ou Sat-Chit-Ananda (Être-Conscience-Félicité), l'Esprit divin. À son tour, Karana chitta fait l'objet de “découpages” en tranches successives : vishvachaitanya, la conscience universelle; advaita chaitanya, la conscience non-duelle; adhyatma chaitanya, la conscience spirituelle.
5) l'esprit sub-superconscient, Anukarana chitta, la partie de la psyché superconsciente qui travaille avec le conscient et le subconscient, et qui engendre l'intuition, les éclairs de compréhension, la double-vue ou profonde sagacité.

B) Au plan du microcosme, l'âme incarnée fonctionne avec un esprit-conscience individuelle, chitta, dont la triple expression provient de l'Antahkarana, l'organe interne, et se décompose ainsi :
1) buddhi, l'intellect, la raison, l'esprit logique et supérieur;
2) ahamkara, « le faiseur de Moi », l'ego;
3) manas, l'esprit inférieur, le mental instinctif et l'intellect, le siège de la vie de désirs.
La conscience individuelle utilise les facultés de mémoire, désir, pensée et connaissance. Dans la perspective pratique de la méditation et du contrôle de soi, chitta fonctionne sur 3 niveaux :
1) Manas chitta , le mental instinctif, est le siège du désir (avidité + volonté) et gouverne les organes des sens (jnanendriyas) et d'action (karmendriyas);
2) Buddhi chitta, l'intellect, gouverne les facultés de réflexion, d'intelligence, de discrimination;
3) Karana chitta, la lumière de l'âme, gouverne les strates subtiles de l'intuition, de la volonté de Bien, et de la conscience spirituelle. Son expression la plus raffinée se trouve en Parashakti, ou Sat-Chit-Ananda (Être-Conscience-Félicité), et gouverne les facultés d'omniscience, d'omniprésence, d'unicité transcendante, de luminosité rayonnante, d'extase divine – attributs communs à toutes les âmes et, de ce fait, d'essence proprement divine.
Si l'on se place dans la perspective des 36 Tattvas (les catégories d'existence – cf. diagramme annexé), les tattvas correspondants évoluent l'un de l'autre : de l'esprit supérieur, buddhi, évolue le Moi, ahamkara, lequel engendre le mental inférieur, manas, adapté à la vie de désirs et de volition, dans la matière physique.
Si l'on se place dans la perspective des corps subtils (cf. Glossaire, koshas et diagramme « Les 14 Lokas »), l'Antahkarana, regroupant buddhi, ahamkara et manas, est l'expression du Manomaya kosha, la partie psychologique et instinctive du corps astral. Anukarana chitta, la psyché superconsciente, est l'expression du Vijnanamaya kosha, la partie intellectuelle et intuitive du corps astral-mental. Karana chitta, la conscience causale, est l'expression de l'Anandamaya kosha, le corps causal ou gaine spirituelle de joie.

C) Au plan du macrocosme, l'Esprit est la somme de tous les existants, de toutes les énergies de toutes les manifestations, des formes les plus subtiles aux plus grossières. En tant que concept métaphysique, l'Esprit représente le cosmos, l'univers tant sur le plan intérieur que sur le plan extérieur, manifesté. On voit alors que le concept de chitta est insuffisant, et c'est celui de Maya qui le remplace à ce niveau. L'Esprit est Maya, et Prakriti en est la matrice matérialisante, la Génitrix.
Au degré d'abstraction supérieur, dans l'expérience unitive du samadhi, qui est illumination, libération, accomplissement spirituel parfait, l'Esprit est Tat, Cela, le Soi suprême du plan intérieur, l'Esprit est Parashiva (Soi divin, Réalité absolue), l'Esprit est intemporel, sans forme, sans cause, sans espace, connaissable uniquement par l'expérience intime de la réalisation de Brahman, du Soi. L'Esprit est le Soi, indescriptible, innommable, Réalité ultime. L'Esprit, dans sa forme la plus subtile, est la pure Conscience indifférenciée, la substance primordiale que l'on nomme Parashakti (puissance suprême, énergie primordiale) ou Sat-Chit-Ananda (Être-Conscience-Félicité), d'où émergent les myriades de formes existantes, tant au plan psychique que matériel.

CHITTA PRASADA : contentement, sérénité du mental.

CHITTA VRITTI NIRODHA : limitation, apaisement, refrènement des mouvements ou impulsions du mental.

CHITTA VIKSEPA : distraction, confusion, perplexité.

CHITTA VRITTI : 1) fluctuations de l’esprit; 2) mode de comportement, manière d’être, condition ou état mental.

CHITRA NADI : l’une des nadis issues du cœur par laquelle passe l’énergie créatrice (shakti) de la kundalini avant d’atteindre le sahasrara.

CHUDA : crête, couronne; désigne également la touffe sacrificielle (shikha), réservée au sommet de la tête, qui symbolise l'éveil, l'ouverture de Brahman (Brahmarandhra), ainsi que le sahasrara chakra.

CHUDAMANI : le joyau qui surmonte une couronne, le fleuron.

Les cinq attributs de la souveraineté : des ministres, un territoire, une ville fortifiée, un trésor d'état et une armée.

Les cinq crimes abominables : tuer son père, ou sa mère, ou son frère, ou son instructeur spirituel (guru), ou son époux(se).

Les cinq désirs: 1) les désirs des plaisirs associés aux cinq sens de perception : plaisir des choses agréables à contempler, à écouter, à sentir, à goûter et à toucher; 2) les désirs convoités dans la vie profane : richesse, plaisir sexuel, boissons, nourriture, renommée et repos.

Les cinq feux sacrés (Panchagni) : l'Ahavaniya (feu du rituel védique), le Garhapatya (feu du foyer), l'Anvaharya pacana (feu rituel de la cuisson sacrificielle), le Sabhya (feu sacrificiel à l'usage du roi) et l'Avasathya (feu domestique).

Les cinq obstacles : l'ignorance, l'égoïsme, l'attachement, l'aversion, la peur.

Les cinq péchés majeurs et les cinq mineurs : Sauf erreur, cette notion apparaît dans le canon bouddhique pali. Les cinq péchés majeurs sont : lobha, l'avidité; dosa, l'aversion; moha, l'illusion, la tromperie; mana, l'orgueil; ditthi, les vues erronées. Les cinq péchés mineurs sont : vicikiccha, le doute; thina, la torpeur; uddhacam, l'impatience; ahikiram, l'impudeur; anottapa, la témérité.

Les cinq souffrances : le séjour dans une matrice, la naissance, la maladie, la vieillesse et la mort. Cf. La quintuple peur.

Les cinq yajnas quotidiens que doit accomplir le maître de maison :
1) Brahma Yajna, également nommé Veda Yajna ou Rishi Yajna : “Hommage à Brahma, aux Védas et aux Voyants”, qui consiste à étudier et/ou enseigner une portion quotidienne des livres sacrés.
2) Deva Yajna : “Hommage aux dieux et aux élémentals”, qui consiste à réaliser tout ce que l'homme doit aux élémentals qui guident la nature, et à les nourrir d'oblations par le feu (homa).
3) Pitri Yajna : “Hommage aux mânes”, qui consiste à offrir des galettes (pinda) et de l'eau aux ancêtres de la lignée familiale, ainsi qu'aux progéniteurs de l'humanité.
4) Bhuta Yajna : “Hommage aux créatures animées et aux élémentals”, qui consiste à disposer de la nourriture au sol, destinée aux hors-castes, aux animaux et aux élémentals.
5) Manushya Yajna : “Hommage aux humains”, qui consiste à nourrir des étrangers, des pauvres, des sans-abris et des étudiants, ou à leur faire l'aumône.

Cœur, Grotte du cœur : Selon la physiologie yoguique, l'atome-germe de la conscience est situé dans le chakra du cœur, l'anahata. Cf. Hridaya et Hridaya Guha.

CRORE : dix millions.

CYCLE COSMIQUE : Une période de Manifestation de l'Univers, qui inclut sa création, sa préservation et sa dissolution. Ces périodes se suivent sans interruption, entrecoupées d'immenses périodes de repos (pralaya), et dans le Mahakala (le Grand Temps), les concepts d'origine et de fin (et encore plus d'eschatologie) sont dénués de pertinence... Selon le Prashasta Pada, « Après un cycle de dissolution universelle, l'Être Suprême décide de manifester de nouveau un univers, afin que les âmes puissent expérimenter les modes de vie dans une forme solide. Les atomes infiniment subtils de l'éther (akasha) commencent de nouveau à se combiner, pour enfin produire un vent cosmique qui amalgame des atomes de plus en plus lourds. Les âmes, en fonction du karma expérimenté dans les périodes de manifestation précédentes, attirent spontanément vers elles les types d'atomes qui vont s'agglutiner pour former les corps subtils et physiques qui leur sont appropriés. »
Un cycle cosmique se mesure en diverses périodes, dont l'unité de mesure est un cycle de 4 yugas (âges):
1) Krita ou Satya Yuga : Âge d‘accomplissement et de sagesse (cf. l’Âge d‘Or chez Hésiode) - dure 1.728.000 années solaires.
2) Treta Yuga : Âge des 3 feux rituels (civilisation sédentaire, agricole et urbaine - cf. l’Âge d‘Argent chez Hésiode) - dure 1.296.000 années solaires.
3) Dvapara Yuga : Âge du doute (apparition et développement des religions et philosophies contestataires - cf. l’Âge d‘Airain chez Hésiode) - dure 864.000 années solaires.
4) Kali Yuga : Âge des conflits (cf. l'Âge de Fer chez Hésiode), actuellement en cours - dure 432.000 années solaires.
Les Hindous préfèrent comparer ces 4 yugas aux 4 cycles d'une journée solaire : Satya Yuga, de l'aube au midi, est la période de grande lumière et d'illumination, Treta Yuga, l'après-midi avec sa lumière déclinante, Dvapara Yuga, la soirée, et Kali Yuga, la partie la plus sombre de la nuit.
Ce cycle de base se nomme Mahayuga (grand yuga, ou yuga complet) et le comput astronomique traditionnel lui attribue une durée de 4.320.000 années solaires, ou 12.000 années divines (1 année divine = 360 années solaires). (Il est à noter que d'autres computs existent, tous différents ! Cf. l'entrée yugas dans ce glossaire pour voir d'autres durées, bien plus brèves !) D'après ce comput-ci, l'humanité contemporaine est au début d'un Kali Yuga, qui a débuté à minuit le 18 février 3102 avant J.-C. ( l'an 01 du calendrier hindou) et se terminera dans 427.000 ans.
Le Mahayuga est suivi d'une période de dissolution, laya, initiée par une destruction cataclysmique partielle de type « déluge et feu ». Lui succèderont une nouvelle création (srishti), une nouvelle évolution (sthiti) finalisée par une nouvelle dissolution (laya).

Retournons maintenant à l'échelle d'un cycle cosmique. Il s'articule comme suit :
*1 mahayuga = 4.320.000 années solaires
*71 mahayugas = 1 manvantara ou période de Manu (nous sommes dans le 28ème mahayuga) = 306.720.000 années solaires
*14 manvantaras = 1 kalpa ou jour de Brahma (nous sommes dans le 7ème manvantara) = 4.294.080.000 années solaires
* 1 pralaya (dissolution, ou kalpanta : « fin d'un éon ») = 1 nuit de Brahma : les mondes physiques et subtils sont réabsorbés dans le monde causal, période de repos pour l'âme = même durée que le jour.
*2 kalpas = 1 ahoratra ou jour et nuit de Brahma = 8.588.160.000 années solaires
*360 ahoratras = 1 année de Brahma = 3.091.737.600.000 années solaires.
*100 années de Brahma = 309,173,760,000,000 années solaires, une "vie" de Brahma.
* 1 mahakalpa = 1 vie de Brahma = 1 Univers, ou 1 Cycle cosmique (nous sommes dans la 51ème année de Brahma, dans le cycle cosmique actuel) = 36.000 jours (créations + évolutions) + 36.000 nuits (dissolutions, pralaya) de Brahma.
* 1 mahapralaya (dissolution totale) clôt 1 vie de Brahma: tous les mondes sont anéantis, ainsi que le temps, la forme et l'espace. Seul Shiva, l'Être pur, subsiste, mais en état de totale introversion, ni existant, ni inexistant.
Et cela recommence, indéfiniment...
Les sources cosmogoniques sont dans les Puranas et les Dharma Shastras, ainsi que dans divers autres écrits répertoriés dans la Smriti.

 

 

Ç/SH

(se prononce comme « ch »)
(également transcrit « sh » en français et « s » ou « š » en anglais)
Se reporter à la lettre S.

 

 

D

 

DAHARA : cœur de la fleur de lotus, cavité occulte dans le corps subtil et/ou la particule d'éther (akasha) qu'elle recèle. On le nomme également “akasha du cœur”.

DAIVI(KA) : Divin; particulier aux dieux, ou provenant d'eux.

DAKINI : « fille des ondes » - démon féminin, sorte d'ondine mangeuse de chair crue; compagne de Kali. Cf. Shakini, Yogini.

DAKSHINA : 1) le côté droit, la main droite; 2) le pur discernement intuitif, l'intelligence habile.

DAKSHINA : Déesse du discernement intuitif.

DAKSHINA MARGA : « le Sentier de la main droite » - Terme tantrique désignant la voie de la Connaissance. C'est la nature innée en l'homme qui se libère au moyen d'une discrimination juste, et engendre des pouvoirs occultes, permettant de tirer parti des énergies subtiles.

DAKSHINAMURTI : « dont le corps est tourné vers le sud » - Aspect de Shiva en tant que Maître de Sagesse, représentant la perfection de la réalisation spirituelle (Svatmavijnana); il est assis sous le banyan sacré, entouré de Sages et d'auditeurs attentifs, qui écoutent ses enseignements sur le Yoga, la musique et la danse, la Connaissance et la Sagesse (Jnana), et ses exégèses des textes sacrés. Le dieu manifeste l'état le plus haut de la méditation, la puissance de la concentration, ainsi que la félicité inépuisable et la joie suprême. Parmi ses auditeurs les plus célèbres, mentionnons les quatre Kumaras, fils de Brahma, qui se consacrèrent à poursuivre encore plus leur évolution, étudiant les mystères du Brahmajnana sous la direction de Shiva-Dakshinamurti.
          Dans les temples, la statue de Shiva Dakshinamurti est toujours placée au sud du sanctuaire, mais orientée de façon que le dieu regarde le sud, en direction de Yama, la Mort, et du perpétuel renouveau. Il croise les jambes, le pied droit reposant au sol, sur le corps du démon Apasmara, personnification de l'ignorance fondamentale (Avidya) et du guna Tamas.

DAM : « maîtriser » - contrôler, discipliner; apprivoiser, dompter.
“DAMYATA, DATTA, DAYADHVAM” : « Contrôlez-vous, soyez charitables, ayez pitié », célèbre formule de la Brihadaranyaka Upanishad, V-ii-3.

DAMA : la maîtrise de soi; la domination exercée sur les sens.

DAMANI : couche intérieure d’une nadi, canal destiné au passage de l’énergie.

DAMBHA : tromperie, fraude; hypocrisie.

DANAVA : un démon.

DANDA : un bâton.

DARSHANA : 1) vue, discernement; point de vue; 2) manifestation d'une déité à un fervent; 3) apparition publique de sages parvenus à l’illumination; 4) nom générique des systèmes classiques de la philosophie hindoue. On dénombre 6 systèmes majeurs (qui sont en fait six aspects de la même Tradition orthodoxe, celle des Védas, de la Shruti et de la Smriti), parmi les centaines qui se sont développés au cours de l'histoire de l'hindouisme. Cf. shastra, shad darshana.

SHAD DARSHANA : « les six intuitions, points de vue » - Les 6 philosophies classiques, visant essentiellement à cerner au plus près la Vérité et sa Voie.
1) Nyaya : « règle, logique systématique » - Fondé par Gautama vers 300 av. J.-C., ce système se caractérise par sa logique et son empirisme. Développe une approche épistémologique de la Vérité, recherchant les moyens adéquats de parvenir à une connaissance valide. Ses outils conceptuels et ses moyens argumentatifs vont être ultérieurement adoptés par toutes les autres écoles.
2) Vaisheshika : « Différenciation » - Fondé par Kanada à la même époque, ce système se base sur une analyse de la réalité matérielle : atomes et molécules, dérivés de neufs essences primordiales : terre, eau, lumière, air, éther, temps, espace, âme et esprit. L'enquête sur la nature du monde complète plutôt qu'elle ne s'oppose à l'enquête logique du Nyaya.
3) Sankhya (ou Samkhya) : « Énumération, calcul » - Fondé par Kapila vers 500 av. J.-C., ce système développe en priorité un recensement des “catégories d'existence” (les tattvas), dérivés de la paire d'opposés fondamentaux : Purusha et Prakriti, cette dernière évoluant les 3 gunas (“qualités” ou “modes d'être”) : sattva, rajas et tamas. Toutes les modalités d'interaction et d'assemblage entre tattvas et gunas, selon toutes les proportions possibles, sont examinées méthodiquement. Ses outils cognitifs soutiennent et complètent les disciplines du Yoga, et ces deux systèmes vont être utilisés conjointement, imprégnant tout l'hindouisme ultérieur, y compris le bouddhisme.
4) Yoga : « Mettre sous le joug, unir » - Fondé par Patanjali vers 200 av. J.-C., ce système philosophique et éthique, prescrivant une pratique strictement codifiée, est aussi connu en tant que Raja Yoga (Yoga royal) ou Ashtamga Yoga (Yoga aux 8 membres- cf. ashtamga). Reprenant l'analyse de la nature humaine du Samkhya, le Yoga développe une discipline rigoureuse et exigeante en vue de dominer l'atomisation de la psyché, et la faire retourner vers sa source originelle, l'Un sans second. La délivrance, l'éveil, la libération, la Réalisation du Soi (Atman), sont les appellations de cet état supra-humain. Le Yoga est une tentative résolue de mettre en pratique les enseignements philosophiques et spirituels, et d'expérimenter concrètement une transformation de la personnalité au moyen de cette expérience transcendante qu'est le samadhi.
5) Mimamsa ou Purva Mimamsa (« Enquête première ») : « Enquête, réflexion » - Fondé par Jaimini vers 200 av. J.-C., ce système se fonde sur la nécessité d'un accomplissement optimal des rites védiques pour parvenir à Turiya, le quatrième état, de transcendance unitive avec la Divinité absolue. Une enquête longue et minutieuse est nécessaire pour déterminer le juste état d'esprit dans l'acte rituel.
6) Védanta ou Uttara Mimamsa (« Enquête ultérieure ») : « Fin(alité) des Védas » - Ce système se fonde également sur la nécessité de parvenir à Turiya, le quatrième état, de transcendance unitive avec Brahman, mais c'est essentiellement à travers les Upanishads (parties finales des enseignements védiques) et les Aryanakas (traités de la vie « en forêt » consacrée à Brahman) qu'il explore les conditions optimales de cette réalisation, qui doit inclure la connaissance, l'intuition et l'expérience.
Par la suite, il devient l'Advaita Védanta (« Védanta non-duel »), fondé par Shankara vers 800 après J.-C., affirmant un monisme intégral, afin de réconcilier les divers systèmes, voire d'y intégrer intellectuellement les autres religions (bouddhisme – ce dernier ayant évolué comme religion constituée, donc à part du tronc commun de la Tradition originelle – et, plus tard, islamisme), et de soulager les querelles religieuses, déjà fort nombreuses à cette époque.
Parmi les plus célèbres d'entre les autres systèmes, figurent le brahmanisme, le jaïnisme, le bouddhisme (fondé par Bouddha vers 500 avant J.-C., il cohabite et dialogue avec les autres darshanas jusqu'au XIIème siècle après J.-C), et le tantrisme.

DASHA-MAHAVIDYA : « les dix grands pouvoirs » de la Grande Déesse, Shakti, qu'elle extériorise en tant que dix aspects féminins séparés :
1. Kali : Déesse de la Destruction cosmique, de la Mort, Celle-qui-dévore, le Temps;
2. Tara : Déesse qui guide et assure protection et salut;
3. Lalita -Tripurasundari (Shodashi): « La Beauté des Trois Mondes » ;
4. Bhuvaneshvari : La Mère universelle, dont le cosmos est le corps;
5. Bhairavi : La Déesse invincible;
6. Chinnamasta : La Déesse qui s'est décapitée;
7. Dhumavati : La Déesse veuve
8. Bagalamukhi : La Déesse qui paralyse l'ennemi;
9. Matangi : La Déesse de la Pensée et de la Réflexion intériorisée;
10. Kamala : La Déesse au lotus.
On leur adjoint parfois Chandi, Chamundi, Tripura-Sundari et Lalita.

DATTATREYA : «Datta, donné – Atreya, fils d'Atri » - Outre ses dix avatars les plus célèbres, Vishnu eut quinze autres avatars, tous mentionnés par le Bhagavata Purana. Dattatreya, l'incarnation de la Trinité divine (Trimurti) est l'un d'eux, et il cumule en sa personne la triple manifestation de Brahma, Vishnu et Shiva. Jeune garçon, l'avatar Dattatreya quitta le foyer familial, nu, en quête de l'Absolu. Il eut, dit-il, 24 gurus : la Terre, l'Air, l'espace ou Éther, l'Eau, le Feu, le Soleil, la Lune, un cobra, des pigeons, l'océan, un papillon-mite, une abeille, un éléphant, un ours, un daim, un poisson, un aigle pêcheur, un enfant, une jeune fille, une courtisane, un forgeron, un serpent, une araignée et une guêpe.
Il apparaît sous les traits d'un adolescent dont les trois têtes symbolisent les trinités essentielles : les trois dieux, les trois temps, les trois états de conscience (veille, rêve, sommeil profond), toujours accompagné de quatre chiens symbolisant les quatre Védas. Deux grandes œuvres lui sont attribuées : 1) l'Avadhuta Gita, le Chant du Libéré; 2) le Tripura-Rahasya, le Secret de la Déesse Tripura, qui serait un abrégé du traité originel enseigné par Dattatreya à ses disciples, et dont la troisième partie serait perdue.

DAURMANASYA : découragement; désespoir.

Déesses compatissantes et bienveillantes : Shakti, en tant qu'Adi ParaShakti, la Déesse primordiale et source transcendante de la manifestation universelle, est l'aspect souverain de la compassion et de la bienveillance. Parmi les nombreuses déesses, qui sont toutes des aspects extériorisés de la Grande Déesse, on trouve neuf incarnations majeures de la bienveillance :
1. Durga (ou Amba, Ambika): la Déesse en tant que Divinité suprême, MahaDevi.
2. Shri-Lakshmi : la shakti de Vishnu est la Déesse de l'Abondance et de la Plénitude (matérielle et spirituelle, mais le plus souvent invoquée pour la richesse, la santé, la chance, l'amour, la beauté, avoir des enfants, etc.).
3. Parvati (ou Gauri, Uma): la shakti de Shiva est la Déesse de l'Accomplissement spirituel et de l'Amour divin.
4. Sarasvati : la shakti de Brahma est la Déesse de la Connaissance, du savoir, et de la culture (sciences, éducation, arts majeurs et mineurs, musique, etc.); sa rivière sacrée, la Sarasvati, est un affluent principal du Gange.
5. Gayatri : personnification de ParaBrahman, l'Absolu suprême, elle est la Déesse en tant que Mère des Mantras et des Védas, des trois temps et des trois mondes.
6. Ganga : personnification de la purification préliminaire à la libération, la déesse Gange descendit sur terre et y coula comme un fleuve sacré, dont les eaux purifient et favorisent le progrès spirituel de l'âme incarnée.
7. Sita : compagne de Rama, l'un des avatars de Vishnu, donc elle-même avatar de Lakshmi, elle est la Déesse de la fidélité et du dévouement amoureux.
8. Radha : compagne préférée de Krishna parmi les Gopis, elle est la Déesse de la dévotion amoureuse absolue, à caractère mystique, et donc du bhakti yoga, mais aussi de la grâce exquise et de la spontanéité.
9. Sati : la shakti de Shiva est la Déesse du sacrifice amoureux, de l'abnégation et de la fidélité à travers les réincarnations.

DAYA : pitié, compassion; grâce; empathie.

DEHA : le corps. Cf. sharira.

DEHA ADHYASA : identification erronée au corps, ou attachement au corps, par l’effet de l’ignorance.

DESHA : lieu; état.

Deux (oiseaux) : Les deux sont le soi et le Soi, l'âme inférieure (jiva) et l'Âme supérieure (Atman). Ils sont le plus souvent figurés sous la parabole des deux oiseaux, très célèbre, que l'on trouve dans les Upanishads suivantes : Mundaka Up, III-i-1, Rudra Hridaya Up (shlokas non numérotés), Svetasvatara Up, IV-6, Gopala Tapaniya Up, chap. II, 23, et Annapurna Up, IV-32.
Tous deux : Mentionnés dans tous les mantras d'introduction et de conclusion des Upanishads, ces deux semblent énigmatiques... mais ne s'agit-il pas tout simplement du disciple et du maître ? Quant à associer le second à l'Âme supérieure, cela serait absurde : comment l'Atman, le Brahman suprême pourrait-il augmenter, surmonter la colère, bénéficier de l'enseignement, etc. ?!

DEVA : être céleste; être de lumière; dieu, mais aussi divinité mineure. Au fém., devi.

DEVADATTA : prénom très répandu en Inde, l’équivalent de Pierre ou Paul; littéralement, « Dieudonné ».

DEVADATTA VAYU : l’un des souffles vitaux qui apporte un supplément d’oxygène à un corps fatigué, en provoquant un bâillement.

DEVANAGARI : « l'alphabet de la cité divine » - alphabet de la langue sanskrite.

DEVATA : Divinité, être céleste; idole, effigie divine.

DEVAVANI : « voix divine » - désigne le sanskrit, “langue des dieux”.

DEVAYANA : Un voyage à travers la divinité; le sentier qui mène aux dieux.

DEVI : déesse.

DHANANJAYAH : « Conquérant des richesses », épithète d'Arjuna, héros de la Bhagavad Gita. Désigne aussi le vayu secondaire qui maintient la chaleur du corps, et entraîne finalement la rigidité cadavérique.

DHARANA : concentration exclusive; fixation de la conscience sur un objet de méditation, en vue de développer une forte concentration du mental; 6ème stade du Raja Yoga.

DHARMA : Dérivé de la racine « dhri » (porter, soutenir, maintenir), dharma signifie religion, loi, mérite moral, rectitude, bonnes œuvres, code de conduite; ce qui est conforme à l’ordre, à la loi, au devoir, à la justice, dans leur plus haute acception. Cette notion, très large et complexe, est fondamentale à la pensée hindoue.
Dans le langage courant, dharma signifie droiture, vertu et religion, se résumant en la voie qui sera propice à l'évolution spirituelle maximale dans cette incarnation; c'est l'un des 4 buts de la vie humaine, les 3 autres buts étant Kama (les plaisirs des sens), Artha (l'acquisition d'une position sociale et de biens  matériels) et Moksha (la libération), ce dernier étant considéré comme le plus noble, mais impliquant l'accomplissement préalable de dharma.
Le chaturdharma, « les 4 dharmas », comprend :
1) Rita, « la Loi universelle » : l'ordre cosmique. Des amas galactiques au pouvoir du mental et de la perception, s'expriment les lois fondamentales qui produisent et gèrent toutes les formes et les êtres, toutes les fonctions, tous les processus, dans la nature universelle, en l'être humain comme en toute chose.
2) Varna dharma, « la Loi de caste »: le devoir social. Varna, la caste, – mais aussi le groupe humain (ancienne notion de “race”), la tribu, les affinités sociales, la position sociale –, définit les obligations individuelles au plan national, communautaire, du groupe social, du groupe professionnel, et enfin du clan familial.
3) Ashrama dharma : « la Loi des âges de la vie » structure le développement individuel, prévoyant les étapes de maturation et leurs caractéristiques essentielles. Cf. Ashrama.
4) Svadharma « la Loi dans l'individu » : le dharma propre à cet individu-ci, étant données ses caractéristiques physiques, mentales et émotionnelles, son karma venu à maturité, et les effets cumulés des 3 dharmas précédents.
En outre, il faut considérer les situations d'exception :
Apad dharma : « la Loi d'exception » incarne néanmoins le principe fondamental que “la seule loi inébranlable est le principe de Sagesse ”. En conséquence, dans des situations exceptionnelles, le dharma requiert une conduite différente de la norme quotidienne, appropriée efficacement et pour le bien de tous aux données de l'instant.

DHARMA MEGHA : « nuage de vertus » - État de félicité suprême, atteint dans le samadhi, qui se caractérise par des flots de nectar (les vertus absolues, unifiées et sublimées en Brahman) s'écoulant dans la conscience et l'être entier depuis le sahasrara chakra.

DHARMA SHASTRA : « jurisprudence religieuse » - L'ensemble des nombreux codes de lois civiles et sociales, dont les plus unanimement respectés sont ceux de Manu et de Yajnavalkya, établis dès 600 av. J.-C. Avec leurs compléments, les Artha Shastras, ils codifient la totalité de la vie hindoue, où le politique et le terrestre sont intimement liés au divin et au cosmique, de la naissance à la mort, de l'art royal de gouverner aux lois de la transmigration : gouvernement, politique intérieure et extérieure, système judiciaire et policier, droits démocratiques de base, droit commercial, de succession, etc. Mais aussi création, initiation, rituels quotidiens, devoirs des époux, cursus des études védiques, règles de pénitence, etc. Il sont, bien sûr, intégrés dans la Smriti, la littérature non révélée, néanmoins tradition fiable et indispensable.

DHATRI : une divinité solaire mineure, fils d'Aditi, donc un Aditya. On l'invoque dans les sacrifices pour assurer la santé et la tranquillité du foyer.

DHATU : 1) élément originel, substance fondamentale, animée d'énergie vitale; les Tantras en reconnaissent 6 : Akasha (l'éther-espace), Anila (l'air), Tejas (le feu), Jala (l'eau), Bhu (la Terre) et Vijnana (la Connaissance); 2) substance secondaire dont le corps est constitué; le Viveka shuda mani de Shankara mentionne 7 dhatus (chyle, sang, chair, graisse, os, mœlle, semence); 3) cendres, relique après crémation.

DHI : 1) penser, prier; méditer; 2) pensée, prière, méditation; intelligence, sagesse.

DHIMAHI : Prions ! Méditons ! Invoquons ... ! Révérons ... !

DHIRA : 1) stable, constant; tranquille, tenace, énergique, courageux; 2) fermeté de caractère.

DHRI : soutenir, supporter, maintenir.

DHRIDA SUSHUPTI : sommeil profond et sans rêve, où le mental reste complètement inactif.

DHRITARASTRA : roi, aveugle de naissance, à qui, dans la Bhagavad Gita, est rapporté le dialogue entre Krishna et Arjuna.

DHRITI : 1 ) stabilité, fermeté; 2) patience.

DHRUVA : 1) fixe, solide; immuable, éternel; 2) nom de l'étoile polaire, “l'Immuable”.

DHUPA : fumée d'encens.

DHVANI : cf. anahata.

DHYANA : 1) méditation profonde caractérisée par une concentration intense et longuement maintenue sur une pensée, une vision ou une connaissance ; 2) contemplation, avant-dernière étape du Raja Yoga, précédant le samadhi.

DHYANINS : musiciens célestes, jouant de la cymbale.

DHYATA : le méditant, celui qui pratique le dhyana.

DHYEYA : objet de la méditation.

DIGAMBARA : « vêtu d'espace » - noms donnée aux ascètes qui ont renoncé jusqu'au port du vêtement, et vont intégralement nus. Ce terme est notamment associé à une secte jaïniste.

DIKPALAS : « Gardiens des directions » - Il y a huit gardiens des directions, dix lorsqu'on leur ajoute le zénith et le nadir. Ce sont : Kubera au nord et Yama au sud, Indra à l'est et Varuna à l'ouest, Ishana au nord-est et Agni au sud-est, Vayu au nord-ouest et Nirriti (ou Rakshasa) au sud-ouest, Vishnu au zénith et Brahma au nadir.

DIKSHA : «  consécration, initiation » - 1) consécration à tel ou tel dieu (ex. Vishnu diksha); 2) cérémonie solennelle qui introduit le néophyte ou aspirant dans un plan supérieur de conscience spirituelle et lui livre la clé de nouvelles pratiques, en lui conférant des pouvoirs supérieurs transmis par bénédiction d'un maître. L'initiation présuppose un lien intime et approfondi avec un maître et une école spirituelle, et elle représente un intense moment d'éveil spirituel, qui est déclenché par un geste, un mot, un certain regard ou une pensée transmise. Il y a, au surplus des initiations majeures, solennelles et cérémonieuses, ces nombreuses initiations que représentent les prises de conscience successives tout au long de la Voie. Elles aussi s'approfondissent et se multiplient en fonction de la maturité spirituelle du chercheur. Enfin, l'initiation la plus désirée par tous les aspirants et disciples, celle de l'éveil de la kundalini, qui ouvre à tous les pouvoirs dits magiques, est nommée shaktipata « descente du pouvoir », et la plupart du temps elle vient sans prévenir, et bien qu'ébranlant fortement celui qui la reçoit, se déroule à l'insu des autres.

DINACHARYA : routine quotidienne.

DIG VIJAYA : conquérant du monde.

DIRGHA PRANAVA : la syllabe OM prononcée longuement (dirgha : long).

DISHA : « quartier du ciel » - 1) direction, point cardinal; 2) région, lieu, endroit; 3) ciel, espace. Il y a 6 dishas ou directions de l'espace céleste : les 4 points cardinaux plus le zénith et le nadir; elles sont les régentes du sens de l'ouïe, par lequel nous nous orientons.

DIVYA DRISHTI : « clairvoyance » - Vue psychique divine, capable de regarder dans les mondes intérieurs et de voir les auras, les chakras et les nadis, les formes-pensées, les entités non incarnées et les forces subtiles. Également la capacité de voir en tout lieu, dans les trois temps, donc d'avoir accès à l'avadhijnana, la connaissance illimitée.

DIVYA GANDHA : parfums subtils perçus pendant la concentration.

DIVYA JYOTISH : lumière surnaturelle perçue pendant la concentration.

DIVYA SHRAVANA : « clairaudiance » - Ouïe psychique divine, capable de percevoir les courants intérieurs du système nerveux, le Om et les autres sons mystiques. Également la capacité d'entendre dans son esprit les paroles des entités des plans intérieurs ou des êtres du plan terrestre qui ne sont pas physiquement présents. C'est aussi l'écoute de nada-nadi shakti, « le courant énergétique de sons subtils » que l'on entend ou sent vibrer à travers la tête et/ou le long de la colonne vertébrale comme un bourdonnement, tout au long du jour ou durant les séances de méditation.

DIVYA SIDDHIS : pouvoirs divins acquis pendant la concentration.

Les dix vertus : stabilité mentale (dhriti), indulgence (kshama), maîtrise de soi (dama), absence de convoitise (asteya), pureté (shaucha), rétraction des sens (indriya nigraha), constance (dhira), étude des Écritures (vidya), sincérité (satyam) et égalité d'humeur (akrodha). Réaliser ces dix vertus sont la garantie d'une conduite intègre selon le dharma.

Les dix-neuf ouvertures (ou bouches, dit l'Upanishad, car par elles passent les nourritures qui alimentent la conscience du jiva en état de veille) sont :
— les 5 organes des sens (jnanendriyas) : les oreilles, la peau, les yeux, la langue et le nez;
— les 5 organes d'action (karmendriyas) : la voix ou organe de la parole, les mains, les pieds, l'anus et le sexe;
— les 5 souffles vitaux (pranas) : - prana : l’appropriation, l'ascension (inspiration); - apana : l’expulsion, la descente (expiration); - vyana : la distribution et la circulation (rétention du souffle); - udana : l’émission de sons; l'assimilation des énergies matérielles en énergies subtiles; le processus de désintégration à la mort physique; - samana : l’assimilation des énergies subtiles transformées par udana (digestion et métabolisme de la nourriture);
— les 4 constituants de l'organe interne ou antahkarana : buddhi, l'intellect; ahamkara, l'ego; manas, le mental instinctif, qui sont la triple expression de chitta, la conscience.

Doigt : unité de mesure ancienne, représentant les trois-quarts d'une inch (2,54 cm), soit 1,9 centimètres.

DOSHA : 1) faute ou défaut, qualité nuisible; acte négatif, transgression, péché; 2) les 3 humeurs du corps (tridosha) : pitta, la bile, vayu, le souffle, et shlesman, le phlegme; désordre de ces humeurs (dhatu).

DRIK : œil, regard, vision; apparence; point de vue, doctrine.

DUHKHA : souffrance, douleur; insatisfaction, peine. Globalement, tous les états négatifs, qui produisent de la détresse ou une profonde insatisfaction, et de la souffrance. Oppos. Ananda.

DURBAR : réception offerte par un roi ou un grand personnage.


Durga Yantra (remerciements à Vamakhepa)

DURGA : « L'Inaccessible, ou l'Invincible », parèdre de Shiva. Elle est l'aspect guerrier que prit Uma-Parvati, afin d'aider les dieux à vaincre les Asuras, les anti-dieux, et donc de protéger l'univers manifesté. Chaque dieu lui confia son arme la plus puissante et le dieu des monts Himalayas lui offrit le lion d'or qui était sa monture, afin de lui assurer l'invincibilité requise pour le salut du monde. Cette forme guerrière, donc éminemment masculine de Devi, la Grande Déesse, était néanmoins dotée d'une beauté éblouissante. Ses compagnes sont redoutables : les Yoginis, adeptes du yoga et ogresses, et les Shakinis, démons femelles.
Les NavaDurgas sont les neuf aspects sous lesquels la déesse se manifesta : elle fut d'abord MahaSaraswati, MahaLakshmi et MahaKali, puis chacune se manifesta encore sous deux formes supplémentaires.
Dans le shaktisme, elle est considérée comme l'un des aspects de Shakti, le Pouvoir de la Divinité, la puissance de manifestation des 3 qualités d'être ou gunas : sattva, rajas et tamas.

DURUKTA : faute de prononciation; parole méchante, blessante, diffamatoire; injure.

DURVASAS : Sage aux forts pouvoirs. Le dieu Indra suscita sa colère par le refus d'une guirlande de fleurs que le sage lui offrait; l'intensité du courroux de Durvasas affaiblit tellement la puissance du dieu que ses ennemis, les Daityas, le vainquirent; le dieu humilié dut vivre de mendicité durant quelques temps, avant de reconquérir et sa puissance et son trône.

DVADASHANTA : chakra situé à douze doigts au-dessus du brahmarandhra (l'orifice situé sur la fontanelle), selon la physiologie tantrique.

DVAITA : dualisme. Opp. advaita : monisme.

DVANDA : couple de termes opposés qui se définissent et se déterminent l’un par l’autre; ainsi, joie et douleur, lumière et obscurité… Cf. nirdvanda.

DVARAKA : capitale où demeure Krishna.

DVESHA : dégoût, antipathie, répulsion, aversion, haine, soit au plan émotionnel (instinctif), soit au plan intellectuel; opp. Raga.

DVI : deux; les deux.

DVI HASTA : les 2 mains.

DVIJA: “deux fois né” - membre d'une des 3 castes supérieures, qui a reçu le cordon sacré (yajnopavita) lors de la cérémonie d'initiation et d'investiture (upanayana). Cf. Samskara.

DVIPA ou DWIPA : Ile, continent.

DVI PADA : les 2 pieds; les 2 jambes.

 

 

 

 

 

                                                                                                                                                                                                
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