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GLOSSAIRE SANSKRIT-FRANÇAIS

S - T - U - V - Y

 

S

SA : préfixe. Ajouté aux noms, il forme des adjectifs et des adverbes avec le sens de : a) avec, ensemble, accompagné par, ayant; b) semblable, comme; c) même.

SABHYA : civilisé, courtois; de comportement noble, royal; 2) feu sacrificiel à l'usage du roi.

SABIJA (sa = avec; bija = semence) : Dans le pranayama et dans dhyana, on donne au débutant un bija mantra, une prière sacrée, à psalmodier ou à répéter mentalement pour stabiliser son esprit dispersé.

SABHYA : civilisé, courtois; de comportement noble, royal; 2) feu sacrificiel à l'usage du roi.

SAD ASAD VIVEKA : discrimination (viveka) entre le vrai (sad) et le faux (asad).

SAD GURU : le guru réel, le véritable Instructeur spirituel, le Maître par excellence.

SADACHARA : conduite juste.

SADASHIVA : « le Révélateur ou l'Éternellement Propice » - L'une des épithètes de Shiva en tant qu'Être Primordial, synonyme de Parameshvara (le Suprême Ishvara, la Divinité Suprême), manifestant son aspect de félicité et de prospérité éternelles. Cette épithète est utilisée par les Shivaïtes, en lieu et place de Brahman ou d'Atman.
Les cinq aspects essentiels de Shiva sont : 1) SadaShiva, «le Révélateur »; 2) Maheshvara, « l'Obscur »; 3) Brahma, « le Créateur »; 4) Vishnu, « le Protecteur »; 5) Rudra, « le Destructeur ».
Pour clarifier ces innombrables chevauchements de divinités et d'attributs, il est essentiel de toujours se souvenir qu'en Inde, la divinité d'élection absorbe toutes les autres divinités majeures, qui en deviennent des aspects. C'est un compromis entre le monisme et le polythéisme. Par ailleurs, la pensée hindoue est tolérante, ouverte à toutes les croyances et interprétations...

SADASHIVAMURTI : Expression des cinq pouvoirs divins de Shiva : 1) Ishana, « le gouverneur », dirige vers le haut son pouvoir de manifestation; 2) Tatpurusha, « l'Âme suprême », dirige vers l'est son pouvoir d'obscuration; 3) Sadyojata, « le Procréateur rapide », dirige vers l'ouest son pouvoir de création; 4) Vamadeva, « l'Adorable », dirige vers le nord son pouvoir de préservation; 5) Aghora, « le Non-terrifiant », dirige vers le sud son pouvoir de réabsorption (par destruction).

SADHAK(A) : l’aspirant, celui qui a commencé une sadhana ou ascèse; l'adepte.

SADHANA : 1) ascèse; quête spirituelle; 2) ensemble de pratiques que suit l’aspirant pour se purger de ses impuretés; discipline suivie avec ardeur et persévérance, en vue de progresser sur la voie spirituelle. Le terme Sadhana recouvre une grande diversité de pratiques spirituelles et de méthodes, de degrés et de motivations, l'essentiel restant la transmutation de la nature instinctive et intellectuelle, s'accompagnant de l'épanouissement de la conscience spirituelle et des facultés subtiles. La Sadhana peut s'intégrer à une recherche individuelle, sans forcément requérir les instructions personnelles d'un maître ou l'intégration à un groupe (officiel ou privé). Les pratiquants avancés peuvent, une fois leur sens de l'ego dissous dans le Soi, poursuivre leur discipline dans le souci du bien collectif et pour aider à l'évolution de l'humanité.
Dans la tradition du Védanta, quatre Sadhanas sont considérées comme indispensables pour parvenir à l'union à Brahman :
- Viveka : discrimination entre le Réel et l'irréel.
- Vairagya : le détachement, notamment des objets de plaisir.
- SatSampad : « le groupe des six vertus » dont l'acquisition est un préalable à l'étude de Brahman, selon les Brahma Sutras : 1) Sama: tranquillité du mental; 2) Dama: maîtrise de soi; 3) Uparati: recueillement intérieur et indifférence aux objets des sens; 4) Titiksha: endurance, patience, courage; 5) Sraddha: foi; 6) Samadhana: stabilité du mental et concentration. Cf. Satsampad.
- Mumukshutva : l’ardent désir de moksha, la délivrance, qui est considéré comme la plus importante des quatre sadhanas.

SADHANA MARGA : « sentier de la discipline spirituelle » - voie d'effort intense portant sur la discipline spirituelle accompagnée d'une transformation intérieure progressive mais concrète, par opposition à la recherche théorique et à l'étude intellectuelle.

SADHANA PADA : seconde partie des Yoga Sutra de Patanjali, traitant des moyens de parvenir à la libération.

SADHIKA : Femme saddhu, renonçante, sage, sainte.

SAD(D)HU : L'homme qui a renoncé au monde pour se consacrer à la vie spirituelle, sans qu'il soit forcément un yogi ou un sannyasin, bien qu'il mène typiquement la vie du renonçant. Il peut également n'avoir aucun instructeur et n'appartenir à aucune école ou lignage connu. Perçus comme sages et/ou saints, les innombrables Sadhus forment une grande part des cinq millions de renonçants actuels, sans domicile fixe, qui parcourent l'Inde d'un lieu saint à l'autre. Cf. Sadhaka.

SADHYAS : Les Réalisations. Groupe d'esprits hautement évolués, faisant partie de la suite de Shiva. Abstraitement, ce sont les Moyens de Réalisation, associés aux siddhis (pouvoirs spéciaux), et ils sont au nombre de 12 : Manas, le mental; Manta, la pensée; Prana, l'énergie vitale, la vie; Nara, l'homme; Apana, le feu digestif; Viryava, la virilité; Vibhu, la puissance; Haya, le cheval, symbole de la fougue; Naya, la prudence; Hamsa, le cygne, symbole de la sagesse; Narayana, le Maître du Savoir; Prabhu, la gouvernance.
2) Dans le tantrisme, partie du mantra qui exprime le souhait que l'on sollicite; offrande de nourriture placée en quelque endroit d'un Yantra.

SADYOJATA : « Le Soudain-né » - L'un des cinq visages de Shiva en tant que Régent de l'espace, qui regarde simultanément dans les 4 directions et vers le haut. Le visage de Sadyojata représente le mental.

SAGARA : mer, océan. Jnana Sagara : Océan de Sagesse.

SAGHARBA DHYANA (garbha : fœtus, embryon) : méditation pratiquée en récitant une prière sacrée (mantra) qui, comme un embryon, germe dans l’esprit et l’amène à un état de stabilité.

SAGUNA MURTI : image, forme pourvue d’attributs, qualités ou modes.

SAHAJA AVASTHA (état nature) : état naturel de l’Âme en samadhi, auquel la sadhana permet d’accéder.

SAHASA : ténacité, persévérance.

SAHASRARA CHAKRA « lotus aux mille pétales » : centre fluidique (chakra) situé au sommet de la cavité cérébrale.

SAHASRARA NADI : cette nadi est le siège de l’Esprit Suprême, également le chemin pour l’atteindre.

SAHITA : réuni; réuni à, accompagné de; pourvu de.

SAKSHATKARA: Réalisation du Soi suprême, par expérience directe de l'Absolu; également appelé Brahmajnana, ou connaissance de Brahman.

SAKSHIN : 1) un témoin, un « voyant », un spectateur; 2) l'Être Suprême qui voit, mais n'agit pas, le Témoin, le Spectateur; également nommé SarvaSakshi, “le Témoin de la totalité”; cf. Les quatre dimensions de la conscience.

SALAMBA : avec support.

SALOKYA : « dans le même monde » - cohabitation, fait d'être dans le même pays ou endroit; un des quatre états de libération (moksha), caractérisé par l'immersion dans la Divinité, le fait d'être en sa présence, de cohabiter avec la Divinité. Cf. Salokya-Adi-Chatu-Shtaya.

SALOKYA-ADI-CHATU-SHTAYA : « les quatre états de libération » - Ce sont samipiya, la proximité de la Divinité, salyoka, la présence de la Divinité, sarupya, l'identité en la Divinité, et sayujya, l'absorption en la Divinité.

SAMA : 1) (adj.) égal, régulier, droit; semblable, identique; normal, commun; 2) (subst.) surface unie, plaine; égalité, identité, équité; cf. shama ou samata.

SAMA-DAMADI GUNA SAMPATH : « le groupe des six vertus » dont l'acquisition est un préalable à l'étude de Brahman, selon les Brahma Sutras : 1) Sama: contrôle des organes sensoriels internes, du mental; 2) Dama: contrôle des organes sensoriels externes, du corps, en s'aidant d'une sadhana ou ascèse spirituelle; 3) Uparati: recueillement, repli du mental dans le centre intérieur, accompagné d’indifférence aux objets des sens; calme absolu, équanimité, et sentiment d'abondance caractérisent cet état de renoncement accompli; 4) Titiksha: endurance, patience parfaite, courage moral qui s’allient à un idéal spirituel, et refusent de se laisser affecter ou chagriner par les événements difficiles et les pertes, tout comme par l'ingratitude d'autrui et l'injustice; 5) Sraddha : Foi sans faille en les Écritures (Shastras), en son Guru, en les anciens, et dévotion à leurs prescriptions morales qui ont pour but de nous mener à l'Atman, et à la libération. Seul celui qui possède pleinement la vertu de Shraddha parviendra à réaliser Jnana, la connaissance intime de la Réalité spirituelle, mais il doit ne jamais douter de la valeur de l'enseignement. 6) Samadhana: stabilité du mental, qui est orienté constamment vers l'Atman, et ne perçoit que Lui dans les enseignements du Guru comme dans les paroles des Shastras, dans les bruits du monde comme dans les moindres actes et circonstances du quotidien.

SAMADARSHANA : Voir toutes choses comme égales, ou les voir avec équanimité; voir toutes choses dans leur unité essentielle, et les considérer comme équivalentes; dépassement des réactions subjectives teintées positivement ou négativement (aimer/ne pas aimer, accepter/éviter, etc.).

SAMADHANA : stabilité du mental, qui est orienté constamment vers l'Atman, et ne perçoit que Lui dans les enseignements du Guru comme dans les paroles des Shastras, dans les bruits du monde comme dans les moindres actes et circonstances du quotidien. Aucune discrimination n'est dès lors possible entre les êtres, qui sont réellement perçus comme les innombrables facettes de la Divinité.

SAMADHI : « sama = égal – dhi = pensée, => réflexion ou perception égale de tous les plans de conscience) - état d’union avec le Dieu personnel (Ishvara) ou d’absorption dans le Dieu impersonnel (Atman ou Brahman), la conscience étant extraordinairement vigoureuse, avec une certitude d'omniscience, s'accompagnant d‘un sentiment de joie et de paix indicibles. C'est la 8ème et dernière étape du Yoga ; l'esprit s'identifie avec l'objet médité : méditant et objet de méditation, penseur et pensée fusionnent dans cette absorption extatique de l'esprit.
On distingue 2 degrés de samadhi:
- le savikalpa samadhi, où l’aspirant conserve le sentiment de dualité;
- le nirvikalpa samadhi, d’où toute différenciation est exclue.
On distingue également entre Samprajnata samadhi et Asamprajnata samadhi, ou encore entre Sabija et Nirbija samadhi.
Le Sabija samadhi (avec semence) comporte six étapes, menant finalement au Nirbija samadhi (il y a donc sept gradations de Samadhi) :
a) savirtaka (avec distinction conceptuelle): les pensées (raisonnements et mots) se raréfient, on en élimine les dernières traces;
b) nirvitarka (sans distinction conceptuelle): conscience vigilante, libre de toute pensée ou idéation;
c) savichara (avec réflexion): les réflexions passives et les sensations subjectives s'estompent;
d) nirvichara (sans réflexion) : conscience vigilante, libre de toute imagerie subtile (images, couleurs, lumières, symboles);
e) ananda : l'intellect ayant cessé d'opérer, la conscience est expérience d'une grâce absolue, de pure félicité;
f) asmita : la conscience est l'être pur, “Je” et Soi sont absolument identiques;
Survient alors le Nirbija samadhi (sans semence) : il n'est plus la moindre trace d'individualité, toute activité liée à un centre pensant ou réfléchissant est abolie, il n'y a aucune association ni impression, c'est la pure conscience cosmique, Brahman, la Réalité absolue..

SAMADHI PADA : première partie des Yoga Sutra de Patanjali, traitant de l’état de samadhi.

SAMAGA ou SAMAGANA : le prêtre qui chante et récite les Védas; chantre.

SAMAHITA CHITTA : 1) état dans lequel l’esprit, l’intellect et l’ego sont également équilibrés et bien disposés; 2) une personnalité bien équilibrée.

SAMAN : 1) chant védique, psalmodie ou mélodie liturgique, dont les paroles sont généralement un hymne de louanges. Le recueil de ces chants est le Sama Véda, « le Véda des hymnes ». 2) accueil bienveillant, amabilité; négociation, conciliation.

SAMANA (VAYU) : l’une des 5 fonctions du prana : la digestion et l’assimilation.

SAMASTA : réuni, composé, total; inhérent, imprégnant; agrégat, totalité.

SAMASTI : obtention; agrégat de la Totalité, dans le Védanta; le plan cosmique.

SAMASTHITI : qui se tient calme et droit.

SAMA VEDA : l’un des 4 Védas, contenant des chants sacerdotaux.

SAMAVRITTI PRANAYAMA : pranayama dans lequel inspiration, expiration et rétention sont d'égale durée.

SAMBADHVA ASANA : « posture du blocage parfait » - variante du lotus (padmasana), où l'on remonte les talons au-dessus de l'os pubien, au niveau du pelvis. La pression des talons stimule le medhra, nœud de nadis, et dirige le flot d'apana vayu vers les chakras supérieurs. Dans la posture complète, les mains accomplissent le shanmukhi mudra sur les 6 ouvertures sensorielles, à l'exception de la bouche.

SAMBHAVA : naissance.

SAMCHITA KARMA : « karma emmagasiné » - les actes accomplis durant cette vie, qui n'ont pas encore germé karmiquement, ainsi que les actes de vies antérieures dont l'effet reste encore latent. Le samchita karma est le karma qui sera la cause de nos prochaines incarnations, bien que sans “fruits” dans celle-ci.

SAMGHATA : 1) affrontement, bataille; 2) compression, durcissement; 3) collection, rassemblement, multitude, foule.

SAMHARA : le pouvoir de destruction, par dissolution et absorption.

SAMHITA : « joint, rassemblé » - 1) adj.: joint, uni à, associé, rassemblé; 2) subst.: conjonction, union, combinaison, assemblage; énonciation continue, phrase continue où s'applique la liaison (sandhi); 3) recueil des mantras, hymnes et rituels, extraits de l'un des Védas; dans la littérature post-védique, recueils de textes, dont les principaux sont : Gheranda Samhita, Ashtavakra Samhita, Brigu Samhita, Yogayajnavalkya Samhita, etc... Ordinairement traduit par « Paroles..., Traité..., Collection... »

SAMIPYA : « voisinage, proximité » - un des quatre états de libération (moksha), caractérisé par l'expérience de la proximité de la Divinité. Cf. Salokya-Adi-Chatu-Shtaya.

SAMKALPA : 1) intention, résolution mentale, détermination; 2) dédicace préliminaire à un acte rituel, par laquelle on énonce les circonstances (lieu et moment) du sacrifice, ainsi que le fruit souhaité.

SAMKHYA : nombre; énumération; calcul.

SAMKHYA (ou Sankhya): « Énumération, calcul » - Un des 6 grands systèmes philosophiques hindous; a parfois le sens de jnana yoga. Cf. darshana. Le Samkhya est la philosophie védique originelle, celle que prône Krishna dans la Bhagavad Gita (Gita 2:39; 3:3,5; 18:13,19).
Fondé par Kapila vers 500 av. J.-C., ce système développe en priorité un recensement des “catégories d'existence” (les tattvas), dérivés de la paire d'opposés fondamentaux : Purusha et Prakriti, cette dernière évoluant les 3 gunas (qualités ou “modes d'être”) : sattva, rajas et tamas. Toutes les modalités d'interaction et d'assemblage entre tattvas et gunas, selon toutes les proportions possibles, sont examinées méthodiquement. Ses outils cognitifs soutiennent et complètent les disciplines du Yoga, et ces deux systèmes vont être utilisés conjointement, imprégnant tout l'hindouisme ultérieur, y compris le bouddhisme.
La méthode du Samkhya rend compte systématiquement de l’évolution cosmique. Elle est ainsi nommée ("énumération, recension, calcul) parce qu’elle dénombre 25 tattvas (catégories), à savoir: Purusha, l’Esprit cosmique; Prakriti, la Substance cosmique; Mahat, l’Intelligence cosmique; Ahamkara, le principe d’individualisation; Manas, l’esprit, le mental cosmique; les 10 Indriyas, les 10 facultés sensorielles abstraites de connaissance et d’action; les 5 Tanmatras, les 5 sens subtils (son, toucher, vue, goût et odeur) qui sont en relation avec les facultés sensorielles; et les 5 Mahabhutas, les 5 « grands éléments » fondamentaux grossiers : éther (espace), air, feu, eau et terre.

SAMMOHA : confusion, égarement; illusion, ignorance.

SAMPAD : 1) succès, gloire; richesse, prospérité; 2) accomplissement, perfection; splendeur, beauté; 3) équinoxe. Cf. SatSampad, le groupe des six vertus..

SAMPRADANA : don, cadeau; transmission, enseignement.

SAMPRADAYA : Tradition, école, doctrine; instruction transmise directement, notamment la transmission directe du guru au disciple élu successeur.

SAMPRAJNATA SAMADHI : état d'hyperconscience, où la triade métaphysique méditant-méditation-médité fonctionne en identités distinctes; dans ce samadhi, la conscience duelle et objective demeure. Cf. savikalpa samadhi.

SAMPRATTI : « acte de donner entièrement, transmission » - cérémonie de transmission des biens matériels lors de la prise des vœux de renoncication (sannyasa), ou des acquis spirituels au moment de la mort, du père à son fils. Cf. sampradana.

SAMPUTA : boite ronde, cassette; emboîtement; 2) enchâssement des syllabes mantriques dans d'autres syllabes, afin de cumuler et renforcer leur pouvoir.

SAMRAJ : souverain, empereur.

SAMRAJYA : empire (prop. et fig.); triple maîtrise de soi, de son environnment, et des circonstances.

SAMSARA : «transmigration » – la roue d'activités incessantes dans l'univers manifesté, royaume de l'éternelle Maya. C'est l ’existence phénoménale, via l’océan de la transmigration, perpétuant le cycle indéfini de morts et de renaissances, auquel l’homme ne peut échapper que par la réalisation (libération, en conséquence !), fruit de la sadhana. Ce terme est le plus souvent traduit par “la vie dans le monde” ou “la roue des naissances et des morts”. Ce terme, qui n'a pas d'équivalent dans les langues européennes, recouvre de façon exhaustive la condition humaine, la vie dans le siècle selon le point de vue chrétien, le monde de la chair, le monde phénoménal expérimenté par les âmes en incarnation.

SAMSARA CHAKRA : « la roue des transmigrations », le cycle des incarnations successives, qui n'a jamais eu de commencement et dont la seule issue est la libération spirituelle (Moksha).

SAMSHAYA : doute, soupçon.

SAMSHAYA BHAVANA : cultiver des doutes (au sujet de la valeur des Upanishads, p.ex.).

SAMSIDDHA : 1) complètement accompli, préparé, réussi; 2) prêt, déterminé; 3) qui a atteint le but, la libération.

SAMSKARA : 1) arrangement, apprêt, décoration; 2) impression; 3) rite, cérémonie, sacrement, initiation; 4) prédisposition, impulsion innée, disposition acquise; formation mentale rémanente.
Les empreintes laissées sur le subsconscient par l'expérience de cette vie-ci ou de vies antérieures, donnent une coloration à toute la mentalité, aux réponses instinctives, aux états d'âme, aux dispositions acquises, etc... On doit les sublimer pour parvenir à la libération.
Les samskaras sont aussi les sacrements rituels qui marquent une transition importante dans la vie de l'individu (rites de passage). Ces sacrements sont censés faire une impression profonde sur l'esprit de leur récipiendaire, qui en acquiert un nouveau statut familial et social, ainsi qu'une bénédiction face à ses responsabilités nouvelles.

Nous pouvons voir brièvement les divers samskaras qui ponctuent la vie hindoue, tels qu'ils sont préconisés par les Grihya Shastras (code de la famille et de la vie domestique) :

Samskaras du nouveau-né : Du rite de conception aux bénédictions du nouveau-né. Garbhadhana : "Recensement de la matrice" – rite anticipant la conception, qui consacre l'union physique afin de pouvoir accueillir dans un corps physique une âme avancée sur le chemin de l'évolution. Punsavana : "Requête d'une naissance mâle" – rite du 3ème mois de grossesse, consistant en prières pour un avoir un fils, et pour le bien-être de la mère et de l'enfant. Cette coutume – universelle – se fonde sur le besoin social d'hommes pour défendre la communauté, prendre en mains les intérêts familiaux et subvenir aux besoins des vieillards de la famille. Ce besoin de mâles dans ces sociétés s'explique aussi par le fait que les femmes vivent plus longtemps que les hommes et quittent leur famille de naissance pour adopter celle de leur époux. Simantonnayana : "Faire la raie de la chevelure" – rite de la mi-grossesse, dans lequel l'époux peigne soigneusement la chevelure de son épouse, en exprimant tendrement son amour et son dévouement. Jatakarma : "Rite de naissance" – Le père souhaite la bienvenue et bénit le nouveau-né, et glisse entre ses lèvres un peu de ghee et de miel.

Samskaras de l'enfance : Du baptême à la post-scolarité. Namakarana : "Don du nom" et entrée formelle dans l'une des sectes de l'Hindouisme, 11 à 41 jours après la naissance. Le nom est choisi en consultant l'astrologie (jyotish), de préférence le nom d'une divinité. Vers cette époque, des devas gardiens sont assignés qui veilleront sur l'individu tout au long de sa vie. Le nouveau converti, ou celui qui adopte l'Hindouisme plus tard dans sa vie, doit recevoir le même sacrement. Annaprashana : "Rite nourricier" – Cérémonie marquant la 1ère prise de nourriture solide, vers six mois, tandis que l'allaitement va en s'espaçant. Karnavedha : "Percement des oreilles" – Garçons et filles ont les oreilles percées et ornées de boucles en or, à 1, 3 ou 5 ans. Chudakarana : "Tonsure" – Le crâne est rasé, aussi bien chez la fille que chez le garçon, entre le 31ème jour et la 4ème année. Vidyarambha : "Début de l'éducation scolaire" – Garçon ou fille, l'enfant écrit cérémonieusement sa première lettre de l'alphabet sur un plateau de riz cru. Upanayana : "Rapprochement" – Donné aux garçons vers 12 ans, ce rite marque le début de la période de brahmacharya et des études formelles des Écritures et de la tradition sacrée, en général auprès d'un acharya (précepteur) ou d'un guru. Samavartana : "Retour au foyer" – Marque la fin des études des Écritures.

Samskaras de l'âge adulte : De la majorité au mariage. Ritukala : "Saison de la fécondité" – À l'apparition des ménarques, une cérémonie domestique fête la nubilité des filles. Keshanta : "Rasage" – Marque le 1er rasage d'un garçon, vers 16 ans. Ces 2 cérémonies se déroulent dans l'intimité du foyer, et sont l'occasion de rappeler à la jeune fille comme au jeune homme leurs engagements de brahmacharya (chasteté de l'état juvénile, en l'occurence), de renouveler leurs vêtements et leurs parures, et de les introduire joyeusement dans la communauté des jeunes adultes. Nishchitartha : "Déclaration d'intention, fiançailles" – Engagement formel aux fiançailles, par lequel deux jeunes gens engagent leur parole mutuelle, échangeant anneaux et autres présents. Vivaha : "Mariage" – Cérémonie complexe et joyeuse, célébrée en présence des Divinités, durant laquelle l'offrande par le feu (homa) tient la place centrale. En conclusion de la cérémonie, le couple fait 7 pas vers le nord-est tandis que le marié récite: "Un pas vers la vigueur, 2 pas vers la vitalité, 3 pas vers la prospérité, 4 pas vers le bonheur, 5 pas vers le bétail, 6 pas vers les saisons, 7 pas vers les amitités. Aime-moi de toute ton âme !" (Hiranyakeshi Grihya Sutras, 1.6.21-22 ).

Samskaras de la vieillesse : Vanaprastha ashrama : "Étape du forestier" – L'âge de 48 ans marque le début du dernier état social, au rôle purement consultatif, que l'on célèbre dans certaines communautés par une cérémonie. Sannyasa ashrama vrata : "Étape du renoncement" – L'âge de 72 ans marque l'avènement de la retraite, libérant de tout devoir social ou familial, ce qui se célèbre parfois par un rite (cf. sannyasa dharma). Antyeshti : "Rites ultimes" – Les divers rites funéraires accomplis afin de guider l'âme durant la transition vers les mondes intérieurs, ce qui inclue la préparation du corps, la crémation, le rassemblement des os, la dispersion des cendres, et la purification du foyer. Cf. Les quarante Samskaras.

En résumé, SAMSKARA : 1) impression (empreinte ou tendance) mentale latente, laissée ou provoquée par le karma, bon ou mauvais, accumulé soit au cours des existences antérieures, soit pendant la vie présente; 2) rite de purification. Cf. Les Quarante Samskaras.

SAMSKRITA : 1) adj.: propre, purifié, consacré ; paré, raffiné; régulier, parfait; 2) subst.: le sanskrit, langue raffinée, parfaite, sacrée.

SAMSKRITI : 1) préparation, perfectionnement, consécration; 2) la culture sanskrite

SAMYAMA : 1) maîtrise parfaite des pouvoirs du mental; retenue, vérification, contrôle; 2) les 3 stades supérieurs du Raja Yoga :
- dharana : concentration intensive;
- dhyana : méditation profonde;
- samadhi : absorption, union.

SAMVATSARA : 1) année, an; 2) le temps manifesté en périodes cycliques, déterminées par le mouvement à travers l'espace. Personnalisés, ce sont les Seigneurs des éons.

SAMVEGA: Ardeur intense, résultant d'une longue pratique.

SAMVID : - v. : se concerter, tomber d'accord; approuver.
- subst. : Connaissance, conscience, perception; entente, accord, convention; rendez-vous; conversation, entretien.
1) Connaissance absolue, caractéristique de la Conscience absolue (chaitanya). 2) Théorie de la connaissance, "sama vid(ya)", visant à établir la réalité du monde par la conséquence et par la perception.

SAMYOR ou SAMYORVAKA : formule de paix et de prospérité.

SANA : 1) vieux, ancien; antique, sans vieillissement; 2) personnifié, Sana est “l'Ancien”, l'un des 4 Rishis né du mental de Brahma, le Créateur, les 3 autres étant Sanaka, Sanandana et Sanatkumara.

SANAT KUMARA : «  l'Éternellement jeune » - le plus célèbre des 4 Rishis émis par Brahma, pour engendrer par conception mentale les êtres qui allaient donner naissance aux diverses catégories d'êtres, notamment à la race humaine.

SANAT SUJATA SAMVADA : partie du Mahabharata qui comprend les chapitres XL et XLI, et forme l’Udyoga Parva.

SANATANA DHARMA : « la Loi Éternelle, l'Éternelle Religion », qui n'a ni commencement ni fin; la Voie immuable; désigne exclusivement l'hindouisme, ou « Arya Dharma », la religion de « ceux qui luttent vers le sommet » (Aryas).

SANDILYA : « Celui de la pleine Lune » - Le Sage (Rishi) Sandilya, fils du Sage Asita et petit-fils du Sage Kashyapa, fut le fondateur de la lignée spirituelle des Sandilyas. On le rencontre dans le Bhagavata Purana, où il arbitre certaines disputes philosophiques entre le roi Parikshit et le roi Vajranabha . La Sandilya Upanishad lui est attribuée. Cf. la doctrine de Sandilya, Chandogya Upanishad, III-xiv-1 à 4.

SANDHYA : 1) heure crépusculaire; 2) rite des 2 crépuscules (aube et fin de jour), pratiqué comme jonction entre jour et nuit, où la récitation du Gayatri Mantra est requise. La jonction de midi est aussi considérée comme un “crépuscule”. Plus couramment, sandhya désigne la prière du matin.

SANGHA : 1) affection, lien d'attachement; 2) commmunauté, association, assemblée.

SANKALPA : 1) volonté, pensée conceptuelle, intention, détermination; 2) souhait, désir.

SANKARSHANA : manifestation originelle de Vishnu en tant qu'Ananta Shesa, le Serpent de l'Infinité, à partir de laquelle procède tout le processus de la Création. Infini et transcendant le temps et l'espace, il est également associé à Tamas, le guna de l'obscurité et de l'inertie, qui engendre Avidya, l'illusion, chez les créatures.

SANMUKHI MUDRA : une posture qui scelle, dans laquelle tous les orifices de la tête sont fermés et l’esprit est dirigé vers l’intérieur, ce qui le prépare à la méditation.

SANNYASA : « Renonciation, dépouillement, abandon » - Sannyasa est la répudiation du dharma du maître de maison pour la consécration totale à la vie purement spirituelle, laquelle représente un dharma bien plus exigeant et rigoureux. Quatre motivations valables y mènent : 1) Vidvat sannyasa, « sagesse par la connaissance », est un retrait spontané de la vie dans le monde pour partir en quête de la Réalisation du Soi, qui survient en conséquence de tendances karmiques développées dans des incarnations antérieures déjà consacrées à la vie spirituelle; 2) Vividsha sannyasa, « sagesse par la discrimination », est la renonciation choisie pour satisfaire à un appel spirituel engendré par la lecture des Écritures, développé par leur mise en pratique dans la vie dans le monde, exigeant maintenant une consécration entière; 3) Markata sannyasa, « semblable au singe (qui s'agrippe à sa mère) », est une prise de refuge dans la vie consacrée à la suite d'un grave chagrin, de déceptions ou de malheurs dans la vie dans le monde; 4) Atura sannyasa, « de l'homme affligé  », est l'entrée en sannysa sur son lit de mort, lorsque l'on réalise que l'espoir de continuer à vivre est perdu.

SANNYASA DHARMA : « lois, vœux du renoncement » - Les devoirs et obligations qui caractérisent l'état de sannyasa : avoir renoncé irrévocablement aux prérogatives comme aux obligations du maître de maison, incluant les liens familiaux et l'activité sexuelle, les propriétés privées et les biens, les ambitions et la position sociale, afin de se consacrer intégralement à la quête spirituelle dans un mode de vie monastique, en vue d'atteindre la Réalisation de Soi et d'accélérer l'évolution spirituelle de l'humanité.
Sont acceptés dans les ashrams soit les jeunes de moins de 25 ans qui marquent un don précoce pour cet idéal exigeant, soit les maîtres de maison âgés de plus de 72 ans, s'étant acquittés puis détachés spontanément de leurs devoirs dans le monde. Les uns comme les autres reçoivent une initiation marquant leur entrée dans l'ashram, qui les coupe définitivement de leurs attaches antérieures.

SANNYASA DIKSHA : « Initiation au Renoncement » - Soit un rite formel, soit une bénédiction informelle de son précepteur (guru), cette initiation lie jusqu'à sa mort le sannyasin à certains vœux stricts, tels l'abstinence, la pauvreté, l'obéissance au guru, qui va le diriger sur la voie de la Réalisation du Soi. Le Sannyasa dharma (cf. ci-dessus) est appliqué plus souplement de nos jours, et certains ordres d'ascètes acceptent des candidats de plus de 25 ans, à condition qu'ils aient mené jusque-là la vie d'étudiant et non de maître de maison, des veufs de tout âge, et certains ashrams prennent des femmes-disciples. Ces règles de dharma et diksha concernent exclusivement les ordres monastiques des communautés (ashrams). Quant aux ascètes libres et itinérants, extrêmement nombreux, ils respectent toutes ces règles de dharma, mais plus souplement, et sont libres de tout engagement de diksha. Cf. Rituel de renonciation, Prajapatya.

SANNYASIN ou SAMNYASIN : 1) l’ascète qui a renoncé à tout; 2) le 4ème stade (ashrama) de la vie brahmanique.
« Si le sannyasin, le renonçant, comme tout moine mendiant ou ascète, ne doit vivre que de nourriture mendiée, il lui est néanmoins interdit de la réclamer verbalement. Son bol à offrandes, près de lui ou dans sa main, est le signe qu'il attend... mais dépend de l'initiative d'autrui, laissant ainsi au donateur le fruit karmique de ce don. (Subala Up., 61) »
Les six types d'ascètes suivants sont distingués pour marquer les étapes du perfectionnement spirituel : 1) Kutichaka, « qui a chassé l'erreur »; 2) Bahudhaka, « qui a chassé la diversité »; 3) Hamsa, « l'oiseau migrateur, le cygne »; 4) ParamaHamsa, « le Cygne suprême »; 5) Turiyatita, « Au-delà du Transcendant »; 6) Avadhuta, « balayé par le vent ».

SANNYASINI : une femme renonçante, une nonne.

SANSKRIT : Le sanskrit est tenu en éminente estime par la culture hindoue classique, qui le considère comme un langage sacré, transmis par les dieux eux-mêmes pour délivrer leurs enseignements à l'humanité. Le nom sanskrit vient de Samskrita, la langue raffinée et sacrée. Il s'écrit avec un alphabet spécial, le devanagari, “alphabet de la cité divine”. On parle parfois du devavani, “voix divine” qui parle “la langue des dieux”. Mais aussi de girvanabhasa, langue des dieux “qui ont pour flèche la parole” (girvana). Un jour de l'année est voué à la gloire du Sanskrit, le VishvaSamskritaDina, “jour du sanskrit”, célébré à la pleine lune Shravani (de mi-juillet à mi-août). Enfin, Sharada est la patronne du sanskrit, représentation de la connaissance et de la joie, émanée de Saravasti, la déesse du Savoir et de la Musique (Sharada a aussi donné son nom à un luth).
D'une personne plutôt rustre, ou d'une œuvre littéraire ou théâtrale, on peut dire qu'elle est “dépourvue du parfum du sanskrit”, Samskrita Gandhavidhura. D'une personne étudiant le sanskrit, mais mal dégrossie, on dira plutôt qu'elle “parle un sanskrit de servante” (équivalent du latin de cuisine de l'époque médiévale).
Voici deux parmi les nombreux dictons qui célèbrent la gloire du sanskrit :
Shivo raksatu gırvanabhasasvadatatparan : Que Shiva protège les amateurs de sanskrit (Kalidasa).
Samskritasya sevanam samskritaya jivanam | lokahita samriddhaye bhavatu tanu samarpanam : Servons le sanskrit, vivons pour le sanskrit, dévouons nous à améliorer le bien-être du monde.

SANTOSHA : contentement, apaisement; paix de l'esprit.

SAPTA : sept.

SAPTA-MATRIKA ou SAPTA-MATRA : « les sept Mères divines » - Éminemment ambivalentes, comme toutes les Déesses mères archaïques de toutes les mythologies, elles furent à l'origine l'incarnation des sept (ou huit) violences haineuses, créées par Shiva afin de combattre les anti-dieux, les Asuras. Responsables notamment des fléaux affectant les humains, maladies, morts infantiles, homicides, etc., elles évoluèrent en déesses bienveillantes et protectrices, qui exigeaient néanmoins de nombreux sacrifices (cf. le culte de Durga-Kali). Puis elles devinrent les parèdres des dieux majeurs, personnifiant leur Shakti, leurs pouvoirs respectifs.

SARA : 1) fluide,liquide, notamment en mouvement : jaillissement, cascade; 2 ) corde; cordon de collier. Sarva Sara : l'essence universelle.

SARABHA : Parmi toutes les formes qu'a pu assumer Shiva, Sarabha est la forme composite homme-lion-aigle qu'il prit pour maîtriser l'orgueil destructeur de Vishnu sous sa forme Narasimha (l'homme-lion). Le Karanagama décrit Sarabha ainsi : “Cet hybride homme-lion-aigle a huit jambes, trois yeux, de longues griffes, deux mains, un corps éblouissant comme un feu étincelant, surmonté d'une face de lion, doté de deux ailes, l'une représentant la farouche Durga, et l'autre Yama, la Mort.”

SARASVATI : « flot » - 1) affluent du Gange; également symbole de la Sushumna nadi; 2) « le Flot », déesse de la parole et de la science, fille de Prajapati, le Progéniteur, épouse de Brahma. Elle est source de la Création par le verbe (Vak), tandis que Brahma est source de la Création par la forme. Elle est par conséquent la déesse de l'éloquence, de la sagesse, du savoir, mais aussi l'inventrice du langage et de l'écriture, mère de la poésie, des arts plastiques et, bien sûr, de la musique. Sous sa forme suprême, Maha-Sarasvati, elle incarne le Pouvoir transcendant de la connaissance. Elle est souvent assimilée à Vak, Savitri et Gayatri, toutes associées à la Parole, au pouvoir mantrique et à l'illumination solaire au plan du mental et de l'intellect.
Sarasvati, l'une des rivières sacrées de l'Inde, symbolise aussi la Sushumna nadi; le Gange symbolise Pingala nadi, et la Yamuna symbolise Ida nadi.
Sous sa forme tantrique de MahaSarasvati (la Grande Sarasvati), elle intègre la trinité féminine des Shaktis des dieux de la Trimurti, en compagnie de MahaKali et de MahaLakshmi. Elle est alors dotée de huit bras (et non plus quatre), brandissant la cloche, le trident, la charrue, la conque, le pilon, le disque, l'arc, et la flèche; elle possède l'éclat de la lune d'automne; elle est née du corps de Gauri, la Mère divine, et elle est la base qui soutient les trois mondes, dit le Devi Mahatmya.
Selon le Védanta, elle est considérée comme l'énergie féminine (Shakti) et le pouvoir de connaissance de Brahman (et non plus de Brahma, le Créateur), et elle est l'équivalent d'Adi Shakti, la Puissance divine primordiale. Selon d'autres sources, elle se manifeste dès l'origine sous une octuple forme : Sarasvati (Celle qui coule), Ira (Celle dont on boit les paroles), Kutila (Celle qui serpente), Go (la Parole), Vak (la Parole personnifiée), Vani (la Parole qui comble), Sarada (Celle qui coule), Brahmi (la Shakti de Brahma).

SARUPYA : « similarité, ressemblance formelle » - un des quatre états de libération (moksha), caractérisé par l'expérience de la conformité essentielle à la Divinité. Cf. Salokya-Adi-Chatu-Shtaya .

SARVA : « tout, entier » - La Totalité.

SARVAJIT : tout-victorieux, qui excelle en tout

SARVANGA : le corps entier.

SARVA SARA : l'essence universelle.

SARVATOMUKHA - « la face tournée vers toutes les directions » : multiforme, universel; absolu, parfait.

SARVAVID : « Celui qui connaît toute chose ».

SASMITA (sa = avec; asmita = égoïsme) : Sasmita samadhi est l'un des types de méditation profonde où l'ego de l'aspirant n'est pas complètement oublié.

SAT : l’Existence pure; l’Être réel, Brahman ou l’Esprit Suprême.

SAT ADHARA : les 6 adharas ou points d’appui utilisés en méditation: les 6 centres d’énergie (chakras) et leur divinité correspondante.

SATA : cent.

SATARUDRIYA : « les cent Rudriyas, fils de Rudra » - Mantra-hymne aux cent noms et aspects de Rudra.

SATARUPA : « Celle-aux-cent-formes, la Multiforme » - l'épouse que Brahma (Virat) émana de Lui-même, avec laquelle il conçut toutes les créatures. Elle s'unit à son premier-né, le Manu Svayambhuva, pour engendrer la première humanité.

SAT CHAKRA NIRUPANA : Nom d’un texte yoguique traitant de kundalini shakti, de sa montée depuis le muladhara jusqu’au shahasrara en perçant les 6 (sat) chakras.

SAT CHIT ANANDA : « Existence-Conscience-Félicité absolues », la triple caractéristique de la Réalité absolue, Brahman; terme traduisant la nature du Nirguna Brahman, (le Brahman sans attribut), adopté par la Shruti et considéré comme concept essentiel et ultime par la philosophie de l'Advaita Védanta.

SATGURU ou SADGURU : Le guru établi en Sat, la pure Existence. Titre honorifique, attestant de la réalisation parfaite d'un Maître, véritable jivanmukta, vivant en sannyasin, qui est devenu l'incarnation fidèle de Brahman (pour les monistes), de Parashiva ou Sadashiva (pour les Shivaïtes).

SATI ou DAKSHAYANI : « la Fidèle » ou « fille de Daksha » - elle fut la première épouse de Shiva; elle s'immola dans le feu sacrificiel, car son père avait développé une inimitié grave envers son époux. Elle se réincarna par la suite comme Parvati, « la fille de la montagne » et, au prix d'une intense et longue ascèse, reconquit la faveur de son ancien époux, Shiva.

SATSANGA : la compagnie des saints hommes.

SATTA-SAMANYA : l'Existence générale, qui se situe au-delà de Sat (l'existence) et d'Asat (la non-existence), et qui n'est ni un devenir ni un processus, mais une donnée universelle d'existence pure et simple, qui se distingue de l'existence particulière des corps, simples et composés, des esprits et des individus.

SATTVA : 1) être, existence; créature, fœtus; énergie, principe vital; intelligence, vérité; 2) la Conscience, le 1er des 3 Gunas de la prakriti primordiale; la prime essence, caractérisée par la pureté, la luminosité, l’harmonie et l’équilibre. Cf. rajas et tamas.

SATTVAPATTI : réalisation du Soi; le 4ème des 7 niveaux de sagesse (Jnana bhumika), qui est obtention de la pure Conscience.

SATTVIC PRAJNA : Sagesse illuminée.

SATVATA : dévot de Sat, la Réalité absolue, ou Bhagavan, dans le Bhakti Yoga. On trouve aussi souvent SATTVATA, dévot de Sattva, le guna de la pure lumière spirituelle.

SATYA : « vérité » - 1) véracité, sincérité; 2) vérité ontologique (ce qui est – cf. rita); la Vérité éternelle, le Réel, la Réalité absolue.

SATYADHARMA : la Loi de Vérité, le devoir de véracité. L'accomplissement de jnana, la connaissance spirituelle, par la façon de se comporter (bhava) et d'agir (karma).

SATYAGRAHA : « insistence sur la Vérité » - Nom du mouvement de résistance non-violente que prêcha Gandhi et ses disciples, associé au nationalisme indien face à la domination britannique, mais débordant plus largement et plus radicalement sur une attitude morale face à toutes les données individuelles et sociales.

SATYALOKA : Plan de la Réalité Absolue, également appelé Brahmaloka, correspondant au sahasrara chakra. Y atteignent ceux qui sont réellement libérés, c.-à-d. délivrés de la nécessité karmique de se réincarner. Cf. Loka.

SATYAM ou SATYENA : 1) vraiment, réellement; 2) en vérité; il est vrai que.

SATYAM NASTI PARO DHARMA - « Il n'y a pas de religion au-dessus de la Vérité. » ou « Il n'est pas de conduite morale plus haute que la véracité. »

SATYA-RITA : Véracité et Vérité; ou Vérité et Droit.

SATYA-RITA-BRIHAT : Vérité-Droit-Vastitude. Formule célèbre de l'Atharva Véda.

SATYA-SHRUTA : les auditeurs de la Vérité.

SATYAVRATA : « qui pratique la sincérité » - 1) (vœu de) véracité; 2) Satyavrata, «adepte de la Vérité » est le nom du Manu (Homme primordial, premier-né et fondateur d'une humanité) du kalpa actuel (le 7ème Manu de ce kalpa). Cf. Cycles cosmiques.

SATYA YUGA : « Âge de la Vérité » -le premier des 4 âges de l'humanité, équivalent de l'Âge d'Or; également appelé Krita Yuga. Cf. Cycles cosmiques.

SAUKHYA : bonheur, félicité.

SAVANA : 1) libation de Soma; 2) incitation; commande.

SAVIKALPA : (adj.) avec différenciation et/ou modification; le savikalpa samadhi est l’état d’absorption où l’aspirant conserve encore le sentiment de sa propre individualité, donc de la dualité.

SAVICHARANA : réflexion (vicharana) juste (sa).

SAVITARKA : raisonnement, logique ou délibération (vitarka) valide ou juste (sa).

SAVITRI ou SAVITAR : 1) Le Soleil, en tant que Créateur, agent de la volonté de manifestation, et Nourricier universel; Savitri est l'une des épithètes de Surya, le Soleil, en tant que Procréateur et Nourricier. Savitri est également le Pouvoir magique du Verbe (l'un des 12 Adityas, les Principes souverains, fils d'Aditi, l'Étendue primordiale), l'une des prérogatives du Soleil en tant que Créateur. En ce sens, Savitri est l'essence de la parole magique, notamment du mantra, en particulier du Gayatri Mantra, récité à l'aube. 2) La déesse de la Parole divine, fille du Soleil, qui descend vers les hommes afin de leur donner la Révélation et les sauver.

SAYUJYA : « union, communion » - un des quatre états de libération (moksha), caractérisé par l'expérience d'un état d'absorption dans la Divinité. Cf. Salokya-Adi-Chatu-Shtaya.

Sept : Ce chiffre est symbole de totalité, de perfection exhaustive. La manifestation part du 1 et s'agence par étapes successives de 7 différenciations, juxtaposées et complémentaires. L'importance ésotérique du septénaire est mise en lumière de manière remarquablement approfondie dans l'œuvre d'Alice Bailey et du Tibétain, notamment dans le Traité sur les 7 Rayons et dans le Traité sur le Feu cosmique.

Les sept étapes vers la Sagesse (Sapta Jnana Bhumika) : Shubheccha : bon désir, ou intention juste (iccha); le 1er des 7 niveaux de sagesse (Jnana bhumika), qui est désir de libération. Vicharana : l’investigation qui conduit à Brahman; le 2ème des 7 niveaux de sagesse, qui est l'introspection. Tanumanasa : état du mental amenuisé, réduit au strict minimum; le 3ème des 7 niveaux de sagesse, qui est affinement du mental. Sattvapatti : réalisation du Soi; le 4ème des 7 niveaux de sagesse, qui est obtention de la pure Conscience. Asamshakti : détachement des passions du monde; le 5ème des 7 niveaux de sagesse, qui est plus précisément indifférence aux pouvoirs surnaturels (siddhis ou shaktis). Parartha Bhavani : dévotion au Suprême; le 6ème des 7 niveaux de sagesse, qui est l'état de totale dévotion à Brahman, l'objet suprême. Turyaga : l'accession à l'état de Turiya, le quatrième, le transcendantal; le dernier des 7 niveaux de sagesse, qui est l'absorption en Brahman, la libération par Turiya.

Les sept notes de musique : nishada, rishabha, gandhara, shadaja, madhyama, dhaivata et panchama.

Les sept plans d'existence, ou lokas, sont : 1) Bhuh, la Terre; 2) Bhuvah, le plan astral et mental; 3) Svaha, le plan mental supérieur; 4) Maha, le plan céleste; 5) Janah, le plan de la création; 6) Tapa, le plan divin; 7) Satya, le plan de la Réalité absolue.

Les sept portes : Deux lectures sont possibles et également valables : A) les 7 ouvertures de la tête : 2 yeux, 2 oreilles, 2 narines, 1 bouche; B) les 5 organes de connaissance sensorielle (jnanendriyas), le mental (manas) et l'intellect supérieur (buddhi).

Les sept Sages : Gotama, Bharadvaja, Visvamitra, Jamadagni, Vasistha, Kashyapa, Atri.

Le serpent surimposé à la corde : 1 Parabole célèbre de l'illusion typique de Maya : sur le chemin, une corde au loin semble au premier abord un serpent et effraie. S'en approchant, on découvre, soulagé, qu'il ne s'agit que d'une simple corde inanimée. L'expérience illusoire du serpent dans la corde n'est pas intrinsèque à la corde en elle-même. Cf. Atman Up., II-26-27(a).

SESHA : « ce qui reste, résiduel » - célèbre serpent (Naga) possédant 1000 têtes, sur lesquelles reposent toutes les planètes éparses dans l'univers. Sesha est représenté comme le lit de Vishnu, flottant sur l’océan cosmique, ou bien supportant le monde sur ses capuchons. Les autres noms de Sesha sont Ananta (l'Infini), et SeshaNaga. On parle également d'Adi Sesha, le Serpent primordial, car il est non seulement la première créature à avoir fait son apparition, mais la seule qui demeure après une dissolution universelle, servant alors de couche au dieu Vishnu dans l'Océan informel. L'iconographie le montre souvent avec 5, 7 ou une seule tête, les 1000 têtes étant graphiquement impossibles à représenter.

SHABDA : « le son articulé, le mot » - Dans la foi hindoue, deux modes de contact avec le Divin sont essentiels, voire inséparables : le darshana, ou vision, et le shravana, ou audition. Le système auditif – selon la physiologie occulte yoguique – tisse un ensemble d'innombrables nadis, sur divers degrés de subtilité, qui sont reliés à un organe central de perception subtile, l'antahkarana, qui est aussi l'organe interne, doué de sens et de conscience, qui constitue l'ego individuel. L'importance du son et du mot dans l'éveil spirituel est attesté diversement : 1) durant la puja en temple, le son des cloches, carillons, tambours, conques, etc., et avant tout celui du gong, font vibrer différentes notes, lesquelles éveillent des centres subtils correspondants et placent l'auditeur dans un état de conscience spirituelle; 2) la méditation sur le son intérieur, appelée nada anusandhana, est un aspect essentiel de la pratique du Yoga; 3) durant l'initiation, le guru chuchote à l'oreille de l'aspirant certain(s) mot(s) secret(s) qui, non seulement confèrent certains pouvoirs spécifiques que le néophyte devra développer et expérimenter par lui-même, mais au préalable éveillent certains centres de conscience jusqu'alors latents, ceux-là même que le néophyte utilisera pour développer ses nouveaux pouvoirs/devoirs; 4) l'audition des Védas ou d'autres textes traditionnels est une constante de l'éducation hindoue, à tout âge; 5) la musique traditionnelle est un art révéré, qui prodigue aux auditeurs le nectar (amrita) de la divine Félicité (ananda). Cf. Aum ou Om, Nada, Paranada.

SHABDA BRAHMAN : le Verbe de Brahman; le Son primordial, le Pranava Om de Brahman.
Le Shabda présente quatre niveaux de perfection, accessibles en fonction de l'épanouissement spirituel du méditant, et correspondant aux quatre niveaux d'existence ainsi qu'aux quatre états de conscience : 1) Vaikhari, « parole articulée », représente la conscience au plan physique, ou jagrat, l'état de veille; 2) Madhyama, « moyen, intermédiaire », représente la conscience au plan mental, ou svapna, l'état de rêve; 3) Pashyanti, « la vision », représente la conscience au plan intellectuel, ou sushupti, l'état de sommeil profond; 4) Para, « suprême » représente la conscience transcendante, ou turiya, l'état transcendantal.
Shabda, le son, peut être extériorisé en Vak, la parole. En celle-ci, également, les quatre niveaux de Shabda se manifestent : 1) Vaikhari-Vak représente le niveau vocal de la parole, perceptible au plan physique de l'ouïe; la parole et l'objet désigné sont nettement distincts, le lien qui les unit étant purement conventionnel; 2) Madhyama-Vak représente le niveau médian de la parole, l'inexprimé qui réside dans le cœur; la parole audible n'exprime que partiellement le discours mental, lequel est à la fois en jagrat, la veille, et en svapna, le rêve; l'auditeur ne perçoit que la face jagrat du discours d'autrui; nous pensons avec ce niveau médian de la parole, une part de nos pensées reste inexprimée; 3) Pashyanti-Vak représente le niveau subtil de la parole, perceptible par la vision intérieure liée au manipura chakra; dans cette perception purement intuitive, son, couleur, forme et sens sont intimement liés ; ici nulle distinction de langage ne prévaut, et la communication “astrale” passe par ce canal; 4) Para-Vak représente le niveau transcendant de la parole, celle qui vibre dans le son inarticulé au-delà du mental et de l'intelligence concrète, et que seuls les sages peuvent percevoir; là, le son et l'objet ne sont qu'un, le son étant ce qui exprime les qualités de l'objet.
Le Pranava Om est la syllabe-mantra qui fait vibrer les quatre niveaux de Shabda conjointement aux quatre plans de conscience et aux quatre corps correspondants. Avec Vaikhari-shabda, vibrent le corps physique (shtula sharira) et la conscience éveillée (jagrat); avec Madhyama-shabda, vibrent le corps astral (manomaya kosha) et la conscience de rêve (svapna); avec Pashyanti-shabda, vibrent le corps intellectuel (vijnamaya kosha) et la conscience du sommeil profond (sushupti); avec Para-shabda, vibrent le corps causal (karana) et la conscience transcendante (turiya). C'est aussi la seule syllabe-mantra qui puisse faire vibrer simultanément ces quatre niveaux, plans et corps.

SHAISHUMARA : le chakra stellaire de Vishnu, nombril de l'univers et support de tous les corps célestes.

SHAÏVAS : adeptes du tantrisme shivaïte.

SHAKHA : 1) branche, rameau; membre; 2) école rituelle védique.
Un shakha est une école théologique qui s'est spécialisé dans l'étude approfondie de certains textes des Védas (corpus trop vaste pour être parfaitement maîtrisé dans sa totalité par un seul individu). Le shakha désigne également l'ensemble des textes choisis par une école particulière, auquel cas il est souvent traduit par le terme “recension”. Chaque école étudie un Samhita particulier (soit l'un des quatre Védas), accompagné de son Brahmana (recueil liturgique), de son Aranyaka (“traité des étendues sauvages”), de ses Shrauta sutras (codes de procédure rituelle), de ses Grihya sutras (codes domestiques) et de ses Upanishads. Chaque école théologique développe donc son propre point de vue, dérivé des textes sélectionnés, mais ces différences ne sont pas des divergences, et n'ont pas l'ampleur des différends entre écoles philosophiques (darshana).
Dans la société hindoue traditionnelle, l'affiliation à une école védique précise constitue une donnée importante de l'identité sociale, et de l'appartenance à une sous-caste au sein du système de castes. Ainsi, la caste des Brahmanes (les spécialistes des Brahmanas) présentait des subdivisions importantes, basées sur la branche d'études védiques (Shakha) à laquelle le brahmane est affilié. L'affiliation à telle ou telle branche ne se choisissait pas par goût personnel ou par affinité élective, mais était imposée par la tradition familiale et locale dans lequel le brahmane est né.

SHAKHIN : l'individu affilié à une école védique particulière (shakha), et qui a étudié la recension officielle de cette école. Par élargissement de sens, le terme désigne également le partisan d'une école philosophique particulière (darshana).

SHAKINI : démon féminin, du type esprit végétal, compagne de Durga. Cf. Dakini, Yogini.

SHAKTA: 1) (subst.) un dévôt de la Mère Divine, la Grande Shakti; 2) (adj.) propre à Shakti.

SHAKTI : «puissance, pouvoir, énergie» - 1) Énergie créatrice représentant le pouvoir d'action de la conscience; 2) l’aspect féminin du Principe cosmique, symbolisant sa puissance exécutive; 3) la Mère divine, considérée comme la force efficiente du Divin, déifiée comme épouse de Shiva. Cf. avriti ou avarana shakti et vikshepa shakti.
Le pouvoir actif, l'énergie manifestée de Shiva, qui s'infiltre de part en part de l'univers, c'est Shakti. Dans son aspect le plus subtil, quintessencié, c'est Parashakti, c'est à dire Sat-Chit-Ananda, la pure Existence-Conscience-Félicité, qui est le substrat originel de toute forme et de tout existant. Cette énergie divine, immaculée, se déploie en une triple forme : iccha shakti, le pouvoir du désir, de la volonté aimante; kriya shakti, le pouvoir de l'action; et jnana shakti, le pouvoir de la sagesse toute-connaissante, trois flux que symbolisent les trois pointes du trident (trishula) de Shiva. Et c'est de cette triple énergie de Shakti que sont issus les cinq pouvoirs de manifestation, obscuration, création, préservation et dissolution du Dieu Shiva (cf. Sadashivamurti).
Dans le Shivaïsme, Shiva est la Totalité, et son énergie créatrice, Shakti, est inséparable de lui. Ensemble, ils forment une unité androgyne, Ardhanarishvara. Celle-ci est représentée soit comme un seul être, soit comme un couple enlacé, mais c'est toujours de la complémentarité des deux pôles, masculin et féminin, négatif et positif, passif et actif, dont il s'agit. En tant qu'épouse de Shiva ou des autres dieux de la Trimurti, Shakti emprunte de nouvelles identités, multiples bien que l'essence sous-jacente de la déesse soit toujours la même : Parvati, Lakshmi, Sarasvati, Durga, Bhavani, Kali, Parvati... toutes les déesses sont LA Grande Déesse ! Philosophiquement parlant, il ne s'agit toujours que de la Divinité et son énergie, qui sont l'Unique, la Totalité : le couple sexué est une métaphore de l'Unique qui se scinde pour engendrer la multiplicité universelle...
Dans le Shaktisme, la Grande Déesse est devenue l'élément capital, nombreuses sont ses auto-manifestations, redoutables ou bienveillantes. Shakti est l'univers manifesté, tandis que Shiva est l'Absolu non-manifesté. Sous ses formes destructrices, noires (asita), on la nomme Kali, Durga, Chandi, Chamundi, Bhadrakali, Bhairavi, etc. Sous ses formes protectrices, blanches (sita), on la nomme Uma, Gauri, Ambika, Parvati, Maheshvari, Lalita, Annapurna, etc. Sous le nom de Rajarajeshvari, « Reine divine pour les rois », elle est la divinité tutélaire du plus célèbre des yantras, le Shri Chakra. Elle est également les dix Mahavidyas, manifestations du Savoir suprême : Kali, Tara, Shodashi, Bhuvaneshvari, Chinnamasta, Bhairavi, Dhumavati, Bagata, Matangi et Kamala.
Dans le Yoga, et dans toutes ses traditions, Shakti est l'énergie divine, qui réside à l'intérieur du corps humain, sous les 3 aspects suivants : 1) l'énergie féminine, ida shakti; 2) l'énergie masculine, pingala shakti; 3) kundalini shakti, fusion androgyne de ces deux, qui s'écoule dans la sushumna nadi.
Enfin, dans l'expérience courante, on nomme Shakti ce fluide spirituel qui émane des saints et de toute personne spirituellement très développée, ainsi que des temples sacrés, et qui donne au dévot ou au disciple un avant-goût de la félicité de la libération.

SHAKTI CHALANA : montée de l’énergie divine ou kundalini.

SHAKTI-CHALINI MUDRA : « la mobilisation de Kundalini Shakti » - La fermeture des neuf portes (connue sous le nom de naumukhi mudra, “le sceau des neuf portails”) est pratiquée à l'aide des deux mains : les pouces scellent les oreilles, les index scellent les yeux, les majeurs scellent les narines, les annulaires immobilisent la lèvre supérieure et les auriculaires la lèvre inférieure. Simultanément, mula-bandha contracte l'anus et le périnée, tandis que vajroli mudra contracte le méat urinaire. Partant de cette base, on fait s'élever la Kundalini en la visualisant comme un serpent qui remonte la sushumna nadi jusqu'au sommet de la tête, au Sahasrara chakra, où l'énergie pure (Shakti) fusionne avec la pure conscience (Shiva).

SHAKTI SANCHARA : éveil de la conscience spirituelle par la transmission de pouvoir du guru au disciple.

SHAKTISME : La religion suivie par les shaktas, les dévots et fervents de Shakti – ou Devi – la Grande Mère, manifestation du Suprême sous des formes multiples, blanches ou noires. Dans l'Inde contemporaine, c'est l'une des quatre sectes prédominantes de l'hindouisme, avec le vishnouïsme, le shivaïsme et le smartisme (de smriti, la Tradition canonique), ce dernier incluant essentiellement l'Advaita Vedanta. Les premières traces archéologiques du shaktisme dans l'Inde sont datées de 5500 ans avant notre ère.
Le shaktisme et le shivaïsme se ressemblent fortement sur bien des points, philosophiques tout autant que pratiques, préconisant l'un et l'autre l'union advaita (non-duelle) à la Divinité, Shiva ou Shakti, afin d'atteindre à moksha, la libération définitive. Pour les Shaktas, Shakti est la Divinité suprême son aspect dynamique, tandis que Shiva est uniquement transcendant, donc inatteignable par aucun culte que ce soit ! On trouve diverses écoles dans le shaktisme, chacune ayant ses propres pratiques pour capturer l'énergie divine en vue de se transformer spirituellement. Mais en gros on considère deux courants majoritaires : le Shaktisme Shrikula, « les familiers de la déesse Shri, alias Lakshmi », inspiré de la tradition brahmanique, respectueux des règles de caste et de pureté rituelle, prédominant dans le sud; et le Shaktisme Kalikula, « les familiers de la déesse Kali », qui s'est affranchi de la tradition brahmanique et prédomine dans le nord et l'est du continent. Les expressions contemporaines du shaktisme sont variées, du chamanisme populaire au yoga tantrique, en passant par le bhaktisme, ou l'universalisme.

SHAKVARI : mètre védique de 7 x 8 syllabes, ou de 4 x 14 syllabes.

SHALAGRAMA : ammonite sacrée.

SHAMA : 1) apaisement, pacification; 2) paix du coeur, quiétude; calme du mental; sérénité; 3) la renonciation, et la tranquillité qui s'ensuit, l'une des 6 vertus cardinales (satsampad) selon le Védanta. Cf. Sama-Damadi Guna Sampath.

SHAMANA : « qui apaise, adoucit » - 1) extinction, apaisement; 2) épithète de Yama, la Mort, « qui éteint la vie ».

SHAMBHAVA ou SHAMBAVI : qui appartient à Shambu (Shiva).

SHAMBU : « Lieu de félicité», épithète de Shiva sous son aspect paisible; l'Être divin manifesté, qui émet le bindu primordial, puis engendre Shakti, puis Om, lançant ainsi la création.

SHANKARA : « Dispensateur de la Félicité » - L'une des épithètes de Shiva, en tant qu'il accorde la Félicité née de la Connaissance suprême. “Parce qu'Il crée («kri») la félicité («sham» ou «sukha»), et qu'Il est la source de la joie illimitée, Shiva, l'Être suprême et informel, est appelé le Dispensateur de la félicité”, a dit son homonyme Shankara(carya) dans le Shiva Toshini.

SHANKARA ou SHANKARACARYA : Un des plus grands philosophes de l’Inde, principal représentant de l’école non-dualiste ou moniste, l’Advaita Védanta. Vivait au IIe siècle av. J.C. ou au Ier ap. J.C. selon la tradition hindoue, au IXe ap. J.C. selon les indianistes occidentaux.

SHANKHA : conque.

SHANMUKHA : « aux-six-visages » - épithète de Skanda, dieu de la beauté juvénile et de la force guerrière, ou Kumara, l'éternel adolescent.

SHANMUKHI (MUDRA) : posture yoguique qui scelle (mudra = sceau), où les ouvertures de la tête (shanmukhi : les six portails) sont fermées et les sens du disciple tournés vers l’intérieur pour trouver la source de son être.

SHANTI : paix, repos; prospérité, bonheur; repos éternel, mort.

SHANTI ATMAN : le Soi de silence et de paix.

SHANTI MANTRA ou PADA – Mantra ou strophe de paix, qui encadre toute Upanishad, l'introduisant et la clôturant.

SHARIRA : le corps, enveloppant l’Âme. D’après le Védanta, il y a 3 structures ou types de corps (sharira) consistant en 5 fourreaux (koshas) qui s’interpénètrent et dépendent les unes des autres.
1) sthula sharira : le corps grossier, composé du fourreau anatomique de nourriture (annamaya kosha);
2) sukshuma ou linga sharira : le corps subtil, composé de 3 fourreaux :
- pranamaya kosha : le fourreau physiologique, comprenant les systèmes respiratoire, circulatoire, digestif et nerveux, les glandes endocrines, les organes d‘excrétion et les organes génitaux;
- manomaya kosha : le fourreau psychologique, concernant la conscience, les sentiments et les motivations qui ne proviennent pas d'expériences subjectives;
- vijnanayama kosha : le fourreau intellectuel, concernant les processus intellectuels de raisonnement et de jugement, qui proviennent d’expériences subjectives;
3) karana sharira : le corps causal, composé du fourreau spirituel de félicité (anandamaya kosha).

SHASTRA : Le système philosophique, comportant 6 darshanas (vision, point de vue) : le Nyana, le Vaishesika, la Mimamsa, le Samkhya, le Yoga et le Védanta.
Le savoir systématisé et élaboré en traités. Par extension, tout manuel ou recueil de règles, tout livre ou traité, en particulier un traité religieux ou scientifique, toute œuvre sacrée d’autorité divine. Les shastras incluent notamment les codes moraux et sociaux, les traités de connaissance, action et vie justes, les disciplines artistiques, les méthodes de yogas.
Dans le contexte d'un sacrifice, le shastra est un verset qui ne fait pas partie d'un hymne, qui n'est pas chanté selon tel ou tel mode, mais simplement psalmodié, et qui consiste en une récitation d'attributs propres à la divinité qu'on invoque.

SHASTRAS : Au pl., les shashtras désignent le corpus intégral des Écritures sacrées hindoues, tel qu'organisé dans la Shruti, la Smriti, ainsi que les commentaires reconnus de philosophes post-védiques, tels Vyasa, Shankara, Aurobindo, Sivananda, Krishnananda, etc.

SHASTRI : celui qui connaît les shastras; celui qui les enseigne.

SHATRUGHNA : « qui vainc l'ennemi » - personnage de l'épopée du Ramayana. L'un des trois frères de Rama, le 7ème avatar de Vishnu, et jumeau de Lakshmana, le fidèle compagnon de Rama en exil, qui est le symbole de la loyauté, Shatrughna est le symbole de la force guerrière, mais aussi de la capacité de vaincre par son habileté dans la discussion.

SHAUCHA : propreté; pureté.

SHAUNAKA : 1) chef du clan du même nom, à qui Brhigu conte l'épopée du Mahabharata; 2) l'une des deux recensions principales de l'Atharva Véda, faite sous la direction de Shaunaka, le grammairien (l'autre recension étant de Pippalada); 3) maîtres érudits spécialisés dans l'Atharva Véda, considérés comme l'école des Shaunakas.

SHAVA : cadavre.

SHAVASANA – posture yoguique du cadavre. Il s’agit d’imiter un mort : en gardant le corps totalement inerte et l’esprit inactif quoique pleinement conscient, on apprend à se relaxer. Cette relaxation tonifie et repose le corps aussi bien que l’esprit. Il est plus difficile de garder l’esprit inactif que le corps. D’où le fait que cette posture apparemment facile est l’une des plus difficiles à maîtriser.

SHIKHA : « aigrette, toupet, crête » - 1) “touffe sacrificielle” qui est réservée lors de la tonsure du crâne, lors de l'initiation brahmanique; 2) selon la physiologie yoguique, le shikha est l'espace compris entre le brahmarandhra (orifice sur la fontanelle du crâne) et le dvadashanta, chakra situé 12 doigts au-dessus.

SHIKHI : 1) étincelle, pointe de la flamme; 2) tout ce qui est pointu et au sommet (cf. Shikha).

SHIKSHA : « régles d'instruction, méthode d'étude » - 1)  apprentissage, étude, art (connaissance), science; 2) linguistique, dont phonétique ou art de réciter les écrits sacrés; traité de phonétique.

SHIKSHA GURU : le maître qui enseigne, à distinguer du diksha guru, le maître qui confère l'initiation.

SHIRAS : « tête, crâne » - 1) sommet; 2) début, initial.

SHIRSASANA : « posture renversée »; une des postures du Hatha Yoga, où l’on repose la tête en bas.

SHISYA : élève, disciple.

SHITA : frais, froid.

SHIVA :« le Propice, le Gracieux, le Compatissant » - le 3ème dieu de la Trinité hindoue (Trimurti), dans le cadre de laquelle il représente l’aspect destructeur du divin; il désigne fréquemment l’Absolu, ce qui subsiste après la destruction, ce qui repose avant la nouvelle re-création.
Dans le Shivaïsme, il est l'Être suprême, le Dieu qui est la Totalité et qui se trouve en tout et tous; simultanément Créateur et création, immanent et transcendant. En tant que personne divine, il est le Destructeur, mais aussi le Protecteur et le Créateur. Tous les aspects diversifiés de la Divinité se résolvent en Lui, l'Un, synthèse des trois perfections : Parameshvara (Âme primordiale), Parashakti (pure Conscience) et Parashiva (Réalité absolue). .

SHIVA-ASHTAKSHARA : le mantra à huit syllabes de Shiva, “Om Namo Mahadevaya”. Cf. Shiva-Shadakshara.

SHIVAGAMA ou SHAIVA AGAMA : les Agamas de Shiva, l'ensemble des textes sacrés constituant la Révélation en relation avec ce dieu, considéré comme le Seigneur suprême, tout à la fois immanent et transcendant. Il y a dans le corpus des Shivagama, deux divisions principales: les 64 Shiva Agamas du Cachemire et les 28 Agamas du Shiva Siddhanta. Quoiqu'il en soit, et aussi diverses que soient les sectes shivaïtes, les Shivagama demeurent le fil unificateur qui, par-delà les particularismes d'école, confère une forte homogénéité à tout le Shivaïsme. Les Agamas eux-mêmes affirment leur totale conformité aux enseignements des Védas (ils contiennent l'essence même des Védas) et qu'il faut leur accorder le même degré de dévotion lorsqu'on les étudie.

SHIVA-SHADAKSHARA : le mantra à six syllabes de Shiva, “Om Namah Shivaya”. Cf. Shiva-Ashtakshara.

SHIVAÏSME : La religion de Shiva en tant que Divinité suprême, la plus ancienne de l'Inde, attestée vers 8000 avant notre ère dans la vallée de l'Indus, avec le célèbre sceau représentant Shiva-Pashupati en posture assise de yoga. C'est dans une famille pratiquant le shivaïsme que naquit Bouddha Shakyamuni en l'an 624 av. J.-C., et les annales de cette époque décrivent des sannyasins qui ressemblent en tous points aux ascètes contemporains. Parmi les nombreuses écoles shivaïtes, mentionnons le Shiva Siddhanta, le Pashupata shivaïsme, le shivaïsme du Cachemire, le Vira shivaïsme, le Siddha Siddhanta et le Shiva Advaita (voir ci-dessous)...
Toutes ces écoles se fondent sur les Védas et les Shiva Agamas, et partagent les doctrines de base suivantes :
1) les cinq pouvoirs de Shiva : création, préservation, destruction, manifestation et obscuration;
2) les trois catégories : pati (le Dieu), pashu (les âmes) et pasha (les entraves);
3) les trois entraves : anava (finitude), karma (loi de cause à effet) et maya (illusion);
4) le triple pouvoir de Shiva: icchha shakti (pouvoir du désir), kriya shakti (pouvoir de l'action) et jnana shakti (pouvoir de la connaissance);
5) les 36 tattvas, ou catégories d'existence;
6) la nécessité d'un satguru qui donne l'initiation;
7) la technique du mantra;
8) les 4 padas (étapes) : charya (le service désintéressé), kriya (la dévotion), yoga (la méditation) et jnana (l'illumination);
9) la foi en le Panchakshara (le Mantra aux 5 lettres, le Namah Shiva) comme mantra le plus efficace, en les graines sacrées (rudraksha) et les cendres sacrées (vibhuti);
10) la triple nécessité d'un satguru (précepteur), d'un Shivalinga (support matériel de culte) et d'un sangama (compagnons de route).
Les six écoles philosophiques du Shivaïsme ont les caractéristiques suivantes : 1) le Shiva Siddhanta apparaît 2 siècles avant notre ère, inspiré par un traité magistral rédigé par un pèlerin himalayen, Rishi Tirumular, qui voyagea vers le sud; il reste le mouvement le plus répandu et le plus influent; 2) le Pashupata shivaïsme émerge des montagnes de l'Himalaya il y a 25 siècles, voie d'ascèse yoguique dédiée à Shiva, dont le guru le plus célèbre fut Lakulisa; 3) le shivaïsme du Cachemire, qui s'inscrit dans la tradition moniste la plus rigoureuse, est inspiré par les aphorismes de Shri Vasugupta, au Xème siècle; 4) le Vira shivaïsme (« héroïque »), est lancé au Karnataka au XIIème siècle, sous l'inspiration de Sri Basavanna qui préconise des réformes pour relance le dynamisme d'une relation intime et personnelle avec la divinité, en sacrifiant, si besoin est, les complexités philosophico-religieuses; 5) le Siddha Siddhanta, ou shivaïsme de Gorakshanatha, tire son nom d'un yogi dont les écrits atteignirent une vaste renommée dans le nord de l'Inde et le Népal du Xème siècle, préconisant une identification à Shiva qui convenait autant aux moines qu'aux maîtres de maison; 6) le Shiva Advaïta est une interprétation shivaïte des Vedanta Sutras, lancée par les écrits de Srikantha, un érudit du XIIème siècle, qui voulait concilier les Upanishads et les Agamas.

SHIVARATRI : fête en l’honneur du dieu Shiva.

SHIVA SAMHITA : ouvrage classique sur le Hatha Yoga.

SHIVA SIDDHANTA : « conclusion finale du Shivaïsme » - C'est de nos jours l'école shivaïte la plus répandue et influente, prédominante auprès des Tamouls du Sri Lanka et de l'Inde du sud. À partir des révélations divines des 28 Shiva Agamas, une théologie formelle s'est constituée, initiant une tradition de Shudda Saiva Siddhanta, « pur Shiva Siddhanta »... dont le premier guru, Maharishi Nandinatha du Cachemire (env. 250 av. J.-C.), fut – selon Panini dans son Traité de Grammaire – l'instructeur des rishis Patanjali (auteur des fameux Yoga Sutra), Vyaghrapada et Vasishtha. Les écritures sacrées de cette école sont : le Tirumantiram, le Tirumurai, une collection d'hymnes dévotionnels, et le Tirukural, un chef-d'œuvre d'éthique et d'art du gouvernement.
Pour les Shiva Siddhantins, Shiva représente la totalité universelle, que l'on peut appréhender par ses trois perfections : Parameshvara, le Seigneur suprême, Créateur de l'univers; Parashakti, la puissance suprême de l'Énergie primordiale; et Parashiva, la Réalité absolue qui transcende tout. Toute la création – mondes et âmes – est essentiellement identique à Shiva, et simultanément en diverge, lancée sur son propre processus d'évolution. Deux opinions ont coexisté depuis les enseignements d'Aghorasiva et de Meykandar, vers 1150 et 1250 : l'âme peut atteindre à une parfaite identité à Shiva, ou elle ne le peut plus et ne peut opérer qu'un retour partiel à la divinité.

SHIVA SVARODAYA : un texte essentiel de Hatha Yoga.

SHLOKA : verset ou strophe d’un texte sacré.

SHODASA : seize (adj. numéral).

SHODASA ADHARA : « les seize supports » - Ce sont les seize points anatomiques où fixer son attention durant le dharana, exercice de concentration et de fixité du mental; vus de bas en haut, ce sont : 1) angusta, les orteils; 2) gulpha, les chevilles; 3) janu, les genoux; 4) uru, les cuisses; 5) shivani, le périnée; 6) linga, le sexe; 7) nabhi, le nombril; 8) hridiya, le cœur; 9) griva, la nuque; 10) kantha, la gorge; 11) lambika, le palais; 12) nasika, les narines; 13) bhrumadhya, l'espace inter-sourcilier; 14) lalata, le front; 15) murdha, la tête; 16) brahmarandra, l'ouverture de Brahman un peu en arrière du centre de la fontanelle. À noter que tous ces points sont le siège d'un chakra, majeur ou mineur.

SHODASI : « la seizième » - 1) l'une des épithètes de la troisième manifestation des dix Mahavidyas, Lalita -Tripurasundari, « La Beauté des Trois Mondes »; Shodasi est une jeune fille de seize ans, qui incarne les seize types de désirs. Dans le Shodasi Tantra, elle apparaît unie au dieu Shiva et se manifeste en lui comme la lumière qui rayonne hors des yeux du dieu; 2) le Panchadasi ou mantra aux 15 syllabes de la déesse Tripura, devient le Shodasi lorsqu'on lui adjoint la syllabe Shri(m) Cf. Mahavidyas, Shri Vidya, et Tripura Tapini Upanishad.

SHODHANA : purification.

SHOKA : angoisse; détresse, tristesse.

SHRADDHA : 1) foi, confiance, dévotion, loyauté; 2) l'une des 6 vertus cardinales (satsampad) : foi sans faille en les Écritures (Shastras), en son Guru, en les anciens, et dévotion à leurs prescriptions morales qui ont pour but de nous mener à l'Atman et à la libération. Seul celui qui possède pleinement la vertu de Shraddha parviendra à réaliser Jnana, la connaissance intime de la Réalité spirituelle, mais il doit ne jamais douter de la valeur de l'enseignement.

SHRAVANA : audition. Ecouter : le premier stade de la culture du Soi.

SHRI : 1) propice, beau; 2) excellent, vénéré; terme de respect, utilisé comme préfixe aux noms de divinités ou de personnages religieux remarquables; ainsi, Shri Ramakrishna. Au fém., shrimati; 2) autre nom de la déesse Lakshmi, exprimant la prospérité, la gloire, le succès, la fortune.

SHRI CHAKRA : Également dénommé Shri Yantra, c'est le yantra de la déesse Lalita, image centrale dans le shaktisme. Neuf triangles entrelacés dessinent les manifestations de Shiva-Shakti, dans leurs multiples dimensions. Dans la tradition du shaktisme, ce yantra est un puissant support de méditation, propre à stimuler la sadhana, l'ascèse.
Ce yantra présente des pétales et des lignes/triangles, disposés en cercles concentriques (mandalas), et dessinant en tout 111 aspects géométriques et symboliques. On dit que ce yantra est une géométrisation symbolique du corps humain et de ses énergies subtiles, ce qui implique que la Déesse-macrocosme est en totale union à l'être humain-microcosme.

SHRI VATSA : « Cher à Shri, la Beauté propice » - Une mèche de poils dorés sur la poitrine de Vishnu, qui représente la Nature fondamentale, la source de tous les êtres et formes du monde manifesté.

SHRI VIDYA : « Connaissance de Shri, la Précieuse Déesse » - 1) Culte majeur du shaktisme, en l'honneur de Tripura Sundari, « la belle Déesse des trois cités/mondes », également connue comme Lalita, « l'Amoureuse, ou Celle qui joue », aspect de l'instinct de jeu et de plaisir en tant que source de la Création, de la Manifestation et de la Destruction pour la Grande Mère, la Shakti. C'est la forme tantrique de la déesse Shri Lakshmi, déesse de la Prospérité et de la Plénitude.
Le culte est axé sur une représentation abstraite des pouvoirs immenses de la Déesse sous la forme d'un yantra (ou diagramme symbolique), le Shri Chakra. Deux voies sont offertes : la voie de la main gauche (magie noire, avec résultats concrets et influences sur autrui) et la voie de la main droite (magie blanche, avec résultats spirituels et compassion pour autrui).
À ce yantra est associé un mantra, comme suit :
2) "Ka E I La Hrim - Ha Sa Ka Ha La Hrim - Sa Ka La Hrim" – Le Shri Vidya est le Maha Mantra de Tripura Sundari, également nommé le Panchadasi, « les Quinze », ou le Panchadasakshari, « les Quinze Syllabes ». Dans sa forme ultime, il contient seize syllabes, et il est alors nommé le Shodasi ou Shodasakshari, « les Seize » ou « les Seize Syllabes ». La syllabe adjointe est Shri(m), mais le lieu de jonction ne peut être révélé que sous la guidance d'un Maître. La puissance de ce mantra Shodasi est telle qu'il est fortement déconseillé à l'aspirant solitaire de faire ses propres gammes tâtonnantes... En règle générale, les bijas-mantras et le Shri Vidya ne doivent pas être pratiqués par les aspirants, qui au surplus n'ont pas une bonne connaissance du sanskrit et donc des valeurs évocatoires des sons justes; ils sont réservés à ceux qui sont sous la direction d'un Maître qui a lui-même maîtrisé ces techniques et est donc habilité à les transmettre. Les aspirants et yogis doivent se consacrer à leur propre Ishta mantra, ainsi qu'aux mantras courants, déjà très bénéfiques.
Mais la connaissance analytique de de mantra reste valable et légitime. Voici donc : les quinze syllabes sont composées de trois groupes de syllabes-semences (bijas) qui font référence à la Gayatri, le plus célèbre des mantras. Chaque groupe représente une union (sexuelle, dans le cas de la main gauche, ou symbolique au plan créatif mental, dans le cas de la main droite) entre Shiva et Shakti, sous trois de leurs aspects.

Tableau d'équivalences entre le Gayatri mantra et les 3 bija mantras dénommés Vagbhavakuta, Kama(raja)kuta et Shaktikuta :

Vagbhavakuta (Union (kuta) de Vak, la Parole, et de Bhava, l'Être, aspect bienveillant de Shiva) :

Ka Tat Kameshvara Brahman
E savitur varenyam Kameshvari Shakti
I bhargo devasya dhi Shiva  
La mahi Terre  
Hrim dhiyo yo nah pracodyat Maya  

Kama(raja)kuta (Union avec le Maître du Désir) :

Ha Tat
Sa savitur (les 3 syllabes = les 3 mots du mantra)
Ka varenyam
Ha bargho devasya dhi
La mahi
Hrim dhiyo yo nah pracodyat

Shaktikuta (Union avec Shakti) :

Sa tat savitur varenyam
Ka bhargo devasya dhi
La mahi
Hrim dhiyo yo nah pracodyat

(Ces équivalences sont longuement traitées dans la Tripura Tapini Upanishad.)

SHRUTI : « ce qui est entendu », l'enregistrement divin des “sons cosmiques de la Vérité”, qu'entendirent les Rishis, ces Voyants (en réalité, des clairaudients) qui transmirent à l'humanité les Écritures canoniques hindoues; se soumettre à leur autorité est le devoir commun à tous les Hindous, toutes castes confondues; les Écritures comprennent les Védas (Karma Kanda et Jnana Kanda), les Védangas et les Upanishads.
Noter que les plus anciens textes de cet ensemble colossal dateraient d'env. 5000-6000 av. J.-C.
La SMRITI, « ce qui est retenu et transmis de bouche à oreille », forme avec la SHRUTI, l'ensemble de la Révélation et de la Tradition.

SHUBHA : bon, vertueux, propice; également nom d’un nadi.

SHUBHECCHA : bon désir, ou intention juste (iccha); le 1er des 7 niveaux de sagesse (Jnana bhumika), qui est désir de libération.

SHUDDHA : pur.

SHUDRA : membre de la 4ème caste (varna), celle des serviteurs, considérée comme inférieure aux 3 premières.

SHUKA : « perroquet » - Shuka ou Shukadeva Goswami fut “le récitant, le narrateur” (plutôt que le perroquet) qui transmit plusieurs œuvres monumentales – en taille et en importance ! – à ses contemporains de l'Inde des temps mythiques : le Mahabharata, le Bhagavata Purana (considéré couramment comme “le cinquième Véda”) ainsi que d'autres Puranas associés au culte de Vishnu. Fils de Vyasa, le Compilateur, qui devint l'un des sept Voyants immortels après avoir rédigé la totalité des Védas, il tenait de son père l'apprentissage précoce et parfait de ces œuvres rédigées par son père. Ascète lumineux, il garda toute sa vie la jeunesse et la beauté d'un adolescent de seize ans; Brihaspati, le précepteur des dieux, fut son autre instructeur, et il recueillit une partie du Bhagavata Purana de la bouche-même du dieu Brahma.

SHUKLA : brillant, étincelant, immaculé.

SHUKRA : blancheur laiteuse, fluide séminal.

SHULA ou TRISHULA : « trident » - Shiva tient cet emblème des trois gunas (Sattva, Rajas et Tamas) au plan macrocosmique, et des trois nadis principales (Ida, Pingala et Sushumna) au plan microcosmique. En tant que Rudra, il l'utilise comme instrument de punition sur les plans spirituel, subtil et physique.

SHUNYA : 1) (adj.) vide, vacant, solitaire, désolé, inexistant; 2) (subst.) le vide, la non-existence; 3) le chiffre zéro.

SHUNYABHAVA : état de contemplation du vide, une forme de samadhi.

SHUNYA DECHA : endroit désolé ou solitaire; état de solitude.

SHUNYATA : le fait d'être vide, désert; le néant, la non-existence, la vacuité; la nature illusoire des phénomènes.

SHUNYAVADA : Doctrine philosophique, notamment bouddhiste, qui conclut à la vacuité du monde phénoménal, et qui fut défendue par Nagarjuna.

SHUNYAVADIN : tenant d’une école philosophique bouddhique qui conclut au néant, à la vacuité totale; disciple de Nagarjuna.

SHUNYAVASTHA : état (avastha) dans lequel tout bouleversement intérieur ou émotif est apaisé. C’est un état de paix et de fixité, dans lequel l’esprit est vide (shunya); exempt de fluctuation, il se dissout et se fond dans le Soi en perdant son identité comme un fleuve dans la mer.

SIDDHA : Un être parfaitement accompli, un adepte, un voyant-prophète (cf. rishi). Un yogi accompli et parfait, possédant les siddhis ou pouvoirs paranormaux.

SIDDHASANA : « posture parfaite », une des postures de méditation dans le Hatha Yoga. Cf. Yoga Dipika, III.84: posture assise, jambes croisées à hauteur des chevilles, corps en repos et dos bien droit, l'esprit en éveil et en alerte. Asana recommandé pour le pranayama et la méditation.

SIDDHA KALPA : préparation médicinale.

SIDDHI : 1) accomplissement, succès; 2) pouvoir surnaturel acquis par la pratique de la méditation et d'une ascèse (tapas) exigeante, ou s'éveillant spontanément en cas de maturité spirituelle. Bien qu'ils se manifestent spontanément et selon les besoins et capacités de l'individu, ils sont considérés comme des entraves sur la Voie, en tant qu'ils viennent subtilement renforcer l'auto-satisfaction et l'égoïsme. Il est conseillé de ne pas les cultiver, voire de les abandonner, pour aller plus avant.
On en dénombre 8 :
1) ahima: diminution; capacité de se rendre aussi petit qu'un atome, ou de vision à cette échelle;
2) mahima: grossissement; capacité de se rendre aussi grand qu'un cosmos, ou de vision à cette échelle;
3) laghima: extrême légèreté, lévitation;
4) prapti: omniprésence, dédoublement, capacité de se déplacer n'importe où à volonté;
5) prakamya: capacité d'obtenir tous ses désirs;
6) vashitva: contrôle sur les forces naturelles;
7) ishititva: suprématie sur les lois naturelles;
8) kama-avasayitva: complète satisfaction de ses volontés.
Mais le siddhi suprême (parasiddhi) est la réalisation du Soi, ParaShiva ou Brahman.
Par ailleurs, 6 autres siddhis concernent les pouvoirs de l'âme évoluée : 1) adarsha siddhi ou divya siddhi, la clairvoyance: 2) shravana siddhi ou divyashravana, la clairaudience; 3) pratibha siddhi, la divination; 4) vedana siddhi, le clair-toucher et le pouvoir de guérison; 5) asvadana siddhi, le clair-goût; 6) varta siddhi, le clair-odorat. Là encore, on les considère comme des obstacles majeurs au samadhi. De plus, ils renforcent, eux aussi, la vanité spirituelle et font écran à l'acquisition de prapatti, la soumission complète à la volonté de la Divinité, des dieux ou du Maître.

SIMHA : lion.

SIRA : organe tubulaire du corps qui distribue l’énergie séminale vitale dans tout le corps subtil. Cf. nadi.

SITA : « le sillon (de la charrue), la Fidèle » - compagne de Rama, l'un des avatars de Vishnu, Sita est donc l'une des manifestations de Lakshmi, déesse de la prospérité, épouse de Vishnu. Elle était à l'origine une déesse védique de la fertilité. L'épopée du Ramayana de Valmiki relate les aventures tragiques du couple divin, Sita représentant l'archétype de l'épouse affrontant héroïquement son destin (enlèvement, guerres et injustices, exil, pauvreté). Née d'un sillon de la Terre, elle meurt de même, en retournant sereinement au sein de la Terre-mère.

Les six changements : naissance, existence, croissance, transformation, déclin, mort.

Les six fourreaux : peau, sang, chair, graisse, moelle, os.

Les six infirmités (ou les six vagues de l'existence) : faim, soif, souffrance, illusion, vieillesse, mort.

Les six péchés de l'ascète : demeurer assis à la même place, acquérir un bol, collecter des biens, rassembler des disciples, dormir durant la journée, parler inutilement.

Les six poisons intérieurs : désir, colère, avidité, égarement, égoïsme (ou orgueil), séparativité (ou méchanceté).

Les six saveurs : amer (tikta), acide (amla), salé (lavana), astringent (kasaya), épicé (katuka) et sucré (madhura).

Les six tabous de l'ascète : « Biens immobiliers et mobiliers, semences de culture, or, myrrhe et armes – à ces six choses l'ascète ne touchera pas, comme si elles étaient de l'urine et des fèces. » Sannyasa Upanishad, II-110.

Les six types d'ascètes suivants sont distingués pour marquer les étapes du perfectionnement spirituel : 1) Kutichaka, « qui a chassé l'erreur »; 2) Bahudhaka, « qui a chassé la diversité »; 3) Hamsa, « l'oiseau migrateur, le cygne »; 4) ParamaHamsa, « le Cygne suprême »; 5) Turiyatita, « Au-delà du Transcendant »; 6) Avadhuta, « balayé par le vent ».

Les six vertus cardinales (sadguna ou satsampad) : « le groupe des six vertus » dont l'acquisition est un préalable à l'étude de Brahman, selon les Brahma Sutras : 1) Sama: contrôle des organes sensoriels internes, du mental; 2) Dama: contrôle des organes sensoriels externes, du corps, en s'aidant d'une sadhana ou ascèse spirituelle; 3) Uparati: recueillement, repli du mental dans le centre intérieur, accompagné d’indifférence aux objets des sens; calme absolu, équanimité, et sentiment d'abondance caractérisent cet état de renoncement accompli; 4) Titiksha: endurance, patience parfaite, courage moral qui s’allient à un idéal spirituel, et refusent de se laisser affecter ou chagriner par les événements difficiles et les pertes, tout comme par l'ingratitude d'autrui et l'injustice; 5) Sraddha : Foi sans faille en les Écritures (Shastras), en son Guru, en les anciens, et dévotion à leurs prescriptions morales qui ont pour but de nous mener à l'Atman, et à la libération. Seul celui qui possède pleinement la vertu de Shraddha parviendra à réaliser Jnana, la connaissance intime de la Réalité spirituelle, mais il doit ne jamais douter de la valeur de l'enseignement. 6) Samadhana: stabilité du mental, qui est orienté constamment vers l'Atman, et ne perçoit que Lui dans les enseignements du Guru comme dans les paroles des Shastras, dans les bruits du monde comme dans les moindres actes et circonstances du quotidien.

SKANDA : « Jaillissant telle la semence vitale » - Fils de Shiva, jailli de son troisième œil, également connu comme Kartikheya (“Fils des Pléiades”), Subrahmanya (“Dévoué aux brahmanes”) ou Murugan (dieu de la guerre). Cf. Kumara, l'éternel adolescent.
Selon Shri Swami Krishnananda (Lord Shanmukha and his worship – A Divine Life Publication, 1950-2000), « la légende dit que le rayon qui émana du troisième œil de Shiva traversa l'espace à toute alllure, soutenu par Vayu et Agni, et alla tomber dans le Gange. Celui-ci, incapable de supporter l'ardeur de cette énergie divine, le rejeta sur ses berges, dans un taillis de roseaux. Il y a donc là une combinaison d'éther, d'air, de feu, d'eau et de terre, qui se relaient pour permettre la déposition de l'énergie (Tejas) de Shiva dans ce monde-ci. La force cumulative, incorporant l'énergie des cinq éléments fécondée par le pouvoir divin de Shiva, se concrétisa en une divinité à six têtes (Shanmukha), qui unissait en son être à la fois le non-manifesté et le manifesté. Tel fut le fils de Shiva, à la naissance mystérieuse, à l'éducation mystérieuse (il fut élevé par les Pléiades), en des circonstances mystérieuses, dans un but secret que seul le dieu Shiva connaissait. Le troisième œil représente le principe de l'intelligence spirituelle, et Skanda, qui est révélé par le troisième œil de Shiva, représente donc une incarnation de la Connaissance divine. »

SKHANDA : partie; livre.

SMARA : 1) souvenir, obsession; 2) désir sexuel; 3) « Obsession amoureuse », épithète du dieu de l'amour Kama.

SMRITI : 1) la mémoire; 2) code législatif; 3) la tradition canonique, d'origine humaine; distincte de shruti, la révélation divine, mais venant tout de suite après elle en tant qu'autorité; toutes les injonctions qui sont communes à la shruti et à la smriti sont considérées comme incontournables.

SNANA : Ablution purificatrice, bain rituel dans une rivière sacrée, ou tout autre lieu d'eau (fontaine, lac, etc.); également, les ablutions purificatrices au terme d'une étape de vie. En l'absence d'eau, les mêmes gestes de nettoyage sont accomplis avec du sable ou des herbes. Un autre cas est le bain de cendres sacrées, Bhasma Snana, recommandé pour les disciples de Shiva.

SOHAM : « je suis Lui » - « So’ham : Sah = So = Lui [l’Esprit universel, Brahman], Ham = je suis » est la prière inconsciemment répétée qui accompagne chaque respiration en toute créature vivante tout au long de sa vie. Cf. Hamsa mantra, Ajapa Mantra et Gayatri.

Les 64 arts (Tala ou Angavidya) : D'après le Kama Sutra, ou Traité du Plaisir, ce sont : le chant, la musique, la danse et le théâtre, le dessin, l’ornement du visage par un tilaka, l’ornement d’un temple en grains de riz et fleurs, l’arrangement de jonchées de fleurs, la coloration des dents et des vêtements, la confection de mosaïques en pierres précieuses, l’arrangement du lit, la musique avec un pot rempli d’eau, le jeu dans l’eau, les diverses sortes de yoga magique, la confection des guirlandes, l’arrangement de diadèmes, l’art de la toilette, l’ornement des oreilles, l’art du parfum et des cosmétiques, l’art de la parure, l’illusionnisme, la magie érotique, la prestidigitation, l’art de préparer les mets, l’art de préparer les boissons, les travaux de couture, les jeux de ficelle, le luth et le tambourin, l’art de la devinette, l’art de réciter les vers à rebours, le jeu de mots, la récitation en lecture, le théâtre et les contes, le jeu de complétion de poèmes, le tressage d’étoffes et de joncs, les travaux de filage, la menuiserie, l’architecture, la connaissance des monnaies et des pierres précieuses, la métallurgie et l’alchimie, la connaissance des gemmes, l’horticulture, l’organisation de combat d’animaux, le dressage des perroquets et des mainates, l’art de frotter, masser et friser les cheveux, l’art de parler avec ses doigts, la connaissance des langues étrangères, la compréhension des parlers régionaux, l’arrangement d’un chariot de fleurs, la connaissance de l’alphabet des diagrammes, la mnémotechnie, la déclamation du Véda en chœur, la poésie mentale, la lexicographie, la métrique, la rhétorique, l’art des tours de magie, l’art de dissimuler dans ses vêtements, les jeux de hasard, le jeu de dés, les jeux d’enfants, et les connaissances militaires de la discipline, de la stratégie, et de la culture physique; d’autres sources mentionnent d’autres arts, comme la science du vol. (D'après G. Huet, Héritage du Sanskrit, 28.06.2010)

SOMA : 1) la Lune. Cf. Chandra. - 2) plante dont on tire le vin mystique pour le sacrificeVédique; le vin lui-même, qui procure l'ivresse de l'ananda, divin délice d'être; Soma personnifie aussi le Seigneur de ce vin de délices et d'immortalité, déité représentative de la béatitude. Le Soma, élixir de béatitude et d'immortalité, est la boisson des dieux, dont la consommation régulière leur assure l'immortalité. 3) le long de la colonne vertébrale, la soma (ou Ida) nadi transporte l'énergie lunaire, tandis que dans le cerveau le soma chakra est le centre de transmutation de cette énergie dans tout l'organisme physique, subtil et psychique. Cf. Amrita.

SOMA CHAKRA : plexus nerveux situé au centre du cerveau.

SOMA NADI : autre nom d’ida nadi qui transporte l’énergie lunaire et qui est donc appelée chandra ou soma nadi (canal d’énergie lunaire).

SOMA YAJNA : Sacrifice avec libations de Soma. Ce sont les grands sacrifices solennels, accomplis en plein air (par opposition aux sacrifices privés, circonscrits au foyer familial) pour le bénéfice de toute la communauté, voire du pays entier. Ils sont caractérisés par une psalmodie en haut-chant des hymnes du Sama Véda. Les sept Soma Yajna sont : 1) Agnishtoma ou Jyotishtoma; 2) Atyagnishtoma; 3) Uktyam; 4) Shodasi; 5) Vajapeya; 6) Atiratra; 7) Aptoryama, le plus important et complexe d'entre eux. Cf. Aptoryama, Yajna.
Seize prêtres sont requis pour la cérémonie, divisés en quatre groupes de quatre prêtres.
– le groupe des 4 prêtres Udgatris, nommés l'Udgatri, le Prastotir, le Pratiharta et le Subramanya. Leur tâche est de chanter les hymnes du Sama Véda. Le Prastotir chante la première partie, l'Udgatri la seconde, le Pratiharta la troisième et le Subramanya la quatrième partie. Tous ensemble, ils chantent la cinquième partie.
le groupe des 4 prêtres Adhvarayus, nommés l'Adhvarayu, le Pratiprastata, le Neshta et l'Unneta. Leur tâche est de verser les oblations de Soma en récitant des mantras du Yajur Véda. Ce sont également eux qui préparent le Soma.
celui des 4 prêtres Hotris, nommés l'Hotri (ou Hota), le Maitravaruna, l'Acchavak et le Gravastut. Leur tâche est de réciter les hymnes du Rig Véda.
celui des 4 prêtres Brahmanes, nommés le Brahman, le Brahmanacchamsi, l'Agnidhra et le Pota. Leur tâche est d'assurer la supervision générale du sacrifice, d'intervenir en cas d'erreur et de prescrire les rectifications nécessaires.

SPANDA : frémissement, palpitation; tremblement, vibration.

SPARSHA : l’élément subtil (tanmatra) du toucher.

SPHATIKA : joyau.

SPHURANA : manifestation.

SRISHTI : le pouvoir de création et d'émanation; la Création.

SROTA : 1) courant rapide; 2) canal transportant des substances nutritives dans le corps.

SROTRIYA : 1) expert en Véda, titre que l'on donne à un brahmane érudit; « passé sur l'autre rive ». Passer sur l'autre rive : cette métaphore de la traversée de l'irréel au Réel, de l'ignorance à la Connaissance, calquée sur la traversée d'un fleuve que le chercheur spirituel doit traverser à l'aide d'un radeau (une doctrine et sa mise en pratique) et d'un passeur (le guru, en l'occurrence) afin d'atteindre l'autre rive de la libération, va devenir très célèbre dans le bouddhisme, qui la reprend très souvent.

SRUTI – les Écritures canoniques hindoues; se soumettre à leur autorité est le devoir commun à tous les Hindous, toutes castes confondues; elles comprennent les Védas (Karma Kanda et Jnana Kanda), les Védangas et les Upanishads.

STABDHA AVASTHA : obnubilation causée par la peur ou l’étonnement.

STEYA : vol.

STHALA : « temple sacré » - Il existe un groupe de 5 temples dédiés à Shiva, qui ont été construits sur des lieux sacrés, et qui sont associés à l'un des 5 éléments : Tiruvannamalai (Feu), Tiruvanaikkaval (Eau), Chidambaram (Éther), Kanchipuram (Terre) et Sri Kalahasti (Air).

STHALIPAKA : desservant de temple.

STHANA: position, séjour, résidence; trône; continuation, statu quo.

STHAVARA : debout, fixe, non mobile; le règne végétal, les plantes.

STHIRATA : 1) fermeté, équilibre, stabilité; 2) droiture, constance, détermination.

STHITA : immobile.

STHITA PRAJNA : (adj.) au discernement ou à la sagesse fermement établis; exempt d’illusions.

STHITI : immobilité; fixité, stabilité.

STHULA SHARIRA : le corps grossier constitué par la gaine corporelle (l’annamaya kosha), le corps physique périssable qui est détruit par la mort. Cf. sukshuma sharira et karana sharira.

STHULA DHYANA : méditation portant sur la représentation matérielle d’un objet subtil (p.ex. l’istha devata), ou d’un objet matériel.

STOBHA : syllabes sans significations intercalées dans un hymne liturgique (Saman).

STOMA : « éloge, louange » - chant d'éloges, hymne, chant rituel.

STOTRA : 1) éloge, louange; 2) ode, hymne.

STYANA : langueur, paresse.

SUBRAHMANYA : « Dévoué aux brahmanes » - épithète de Skanda, fils de Shiva et Parvati.

SUDARSHANA : « beau à regarder, magnifique » - Le Sudarshana Chakra, “Disque magnifique” ou “Disque de la vision supérieure”, est l'arme de Vishnu, symbolisant l'esprit spirituel totalement purifié. On dit que ce disque sortit de l'Océan de lait, et que c'est le grand architecte Vishvamitra qui le façonna avec des rayons de soleil. C'est dans la main droite supérieure que le tient Vishnu dans sa représentation à quatre bras.

SUKHA : bonheur, joie, plaisir, bien-être.

SUKHA MANDALA : la sphère de Félicité, située dans le Sahasrara chakra, ou assimilée à lui, reliée à la glande pinéale.

SUKSHUMA : fin, subtil, de taille atomique.

SUKSHUMA BHUTA : 1) les essences subtiles; 2) les substances invisibles; cf. tanmatras.

SUKSHUMA SHARIRA ou LINGA SHARIRA : le corps subtil constitué par les 3 gaines suivantes : pranamaya kosha, manomaya kosha et anandamaya kosha.

SUKSHUMA DHYANA : 1) méditation abstraite ou subtile; 2) méditation sur la kundalini déjà éveillée.

SUKTA(M) : prière, incantation, hymne.

SUMANASYA : bienveillance.

SUNDARA : beau.

SUPTA : sommeil.

SURABHI : « qui affecte agréablement » - 1) parfumé; charmant; 2) printemps; jasmin; parfum; 3) « la Vache parfumée », vache céleste.

SURYA : le Soleil.

SURYA CHAKRA : plexus nerveux situé entre le nombril et le cœur.

SURYA NADI : la nadi du soleil; autre nom de pingala nadi.

SUSHUMNA NADI : principal canal subtil qui longe la moëlle épinière dans toute sa longueur. C’est par ce canal que s’élève la kundalini, c'est par lui que s'écoule la Connaissance une fois l'ouverture de Brahman (Brahmarandra) descellée et la communication spirituelle pleinement établie.

SUSHUPTI : le sommeil profond. La vie humaine se déroule à travers 3 états de conscience : jagrat, l’état de veille; svapna, l’état de sommeil avec rêve; et sushupti, l’état de sommeil profond.

SUSHUPTI AVASTHA : l’état de l’esprit dans le sommeil sans rêves.

SUTRA : 1) le fil qui relie les perles d’un collier; 2) l’aphorisme; par extension, un recueil de vers didactiques, qui fut la base de la transmission orale, largement adopté en philosophie, mais aussi en droit, grammaire, médecine, poésie, astronomie, etc.; 3) métaphore brahmanique, représentant le fil qui relie Brahma aux mondes créés; le sutra symbolise alors la Cause de la manifestation.

SUTRATMAN ou BRAHMASUTRA : Métaphore brahmanique, représentant le fil qui relie Brahma aux mondes créés, et le sutra symbolise alors la Cause de la manifestation. Synonyme de Hiranyagarbha, l’Être sous son aspect subtil, le Mental cosmique.

SUVARNA : Argent (métal).

SVA : 1) (adj.) de soi-même, inné; 2) (subst.) force vitale, Âme, soi.

SVABHAVA : « l’Être en soi, le Devenir individuel » - 1) le principe de réalisation personnelle, selon sa nature essentielle et authentique; 2) chez le jiva, l'âme individuelle, le pouvoir de volonté propre et la force de réalisation qui le caractérise; le tempérament spirituel, la nature innée, le caractère essentiel.

SVADHA : offrande d'eau, libation aux ancêtres.

SVADHARMA : Le devoir naturel et inné, qui est particulier à un individu et qui est déterminé par son karma et ses imprégnations mentales latentes (samskara), lesquels doivent se concilier le plus harmonieusement possible avec les devoirs sociaux et spirituels qui lui sont prescrits, selon la loi éternelle (dharma).

SVADHISTHANA CHAKRA : (sva = force vitale, âme; adhisthana = siège, demeure) - le 2ème chakra, ou centre d'énergie, situé sur la face postérieure de la colonne vertébrale, à mi-chemin environ des organes génitaux et du chakra ombilical (manipura).

SVADHYAYA : éducation du Soi par l’étude des Védas et autres textes sacrés.

SVAH (également SVAHA, SUVAH ou SVAR) : 1) l'espace céleste, le séjour divin, le troisième des 3 mondes (Bhuh, Bhuvah et Svah); correspond au plan mental supérieur et causal; 2) mot mystique, l’un des premiers dans la création de la parole. Cf Svarloka, Vyahriti et diagramme « Les 14 Lokas ou plans cosmiques ».

SVAHA : « Salut ! » - Exclamation consacrée lorsque l'on fait une oblation au Feu sacré.

SVAJATIYA VRITTI PRAVAHA : « qui accroît le courant des pensées vers Brahman »

SVAPNA : l’état de rêve.

SVAPNAVASTHA : l’état de l’esprit dans le rêve.

SVAPRAKASHA : auto-lumineux; qui brille de sa propre lumière; auto-révélé.

SVARA : son, accent, ton, note de musique; voyelle.

SVARGA LOKA : le monde céleste; le plan céleste.

SVARUPA : « Forme du Soi » - Forme originelle, authentique; nature réelle, essentielle; essence propre. Manifestation par laquelle une entité se révèle dans sa nature essentielle et authentique.

SVARUPA LAKSHANA : la caractéristique essentielle; s’oppose à tatastha lakshana, l’attribut indirect.

SVARUPASTHITI: qui est établi en son Soi; qui se tient fermement dans sa propre nature essentielle.

SVARUPA VISRANTI : le repos en Brahman.

SVARUPOHAM : mantra, qui est une autre manière d’exprimer la formule consacrée : « Je suis Cela ».

SVASA : inspiration.

SVASA PRASHVASA : soupirer.

SVA-SHABDA : « le son qui ne fut jamais engendré » et s'est donc manifesté spontanément. Cf. Shabda-Brahman, le Verbe de Brahman, le Son originel.

SVATANTRA: « dans sa propre loi » -1) auto-gouverné, indépendant, libre;2) liberté absolue, auto-gouvernance.

SVATMARAMA : l’auteur du Hatha Yoga Pradipika.

SVATMAVIJNANA : « Connaissance de son propre Soi », par la réalisation spirituelle et l'épanouissement de la Sagesse et de la Connaissance (Vijnana).

SVAYAM : l'En-Soi; qui existe par Soi-même.

SVAYAMBHU: Auto-engendré, qui existe par soi-même. C'est l'épithète de Brahman, en tant que Prajapati, le Créateur, qui affirme sa distinction fondamentale : le non-créé qui engendre tout le créé. C'est aussi l'épithète associé à toutes les divinités principales sous leur forme transcendante, ainsi ParaShiva, ParaBrahma, ParaShakti, etc., mettant en exergue leur nature absolue et suprême.

SVAYAMJYOTISH : « qui brille par sa propre lumière » - auto-lumineux, qui s'illumine par soi-même; épithète de Brahman.

SVAYAMPRAKASHA: synonyme de Svayamjyotish.

SVETA : blanc.

SVETAKETU : Fils du sage Uddalaka qui reçut de son père la clef de la Connaissance. Leur dialogue constitue une partie de la Chandogya Upanishad.

SVETASVATARA : célèbre sage qui a réalisé Brahman, héros éponyme de l’Upanishad.

SWAMI : « Je suis mon Sva  » - maître et ami de son propre sva, Soi. 1) propriétaire, maître; roi, prince; mari, amant; précepteur spirituel. 2) Titre honorifique que l'on donne à un personnage religieux, qu'il soit membre d'un ordre monastique ou simple particulier, ou à un sannyasin. La Divinité est le Swami suprême, et la fonction de guide spirituel qu'implique ce titre est celle du Soi divin et suprême, dont les swamis humains sont le relais.

SWAMINI : féminin de Swami. Également, maîtresse, princesse, favorite.

SWASTI : « Paix totale ! Que tout soit propice ! » 1) bien-être, bonne fortune; 2) formule de souhait : « Bonne chance ! » « À votre santé et prospérité ! »

SWASTIKA : « signe de bon augure » - Symbole archaïque de chance et de prospérité, représentant le soleil, souvent associé aux représentations du dieu Ganesh, et devenu très courant dans la symbolique bouddhiste. Un éclaircissement s'impose : il y a deux représentations complémentaires de ce symbole, inspirées par le goût de la symétrie, et absolument dénuées de connotations positives ou négatives, voire maléfiques ! Que les branches soient orientées vers la droite ou la gauche, que la croix de base soit debout ou inclinée à 45°, le symbole est UN, puissant, énigmatique par son universalité et son ancienneté !


Dallage de la cathédrale d'Amiens, France, XIIIe siècle.

SYENA : aigle, faucon ou épervier.

 

 

T

TADAKARA : identification avec l’Absolu, avec Cela (tat).

TADA : montagne.

TADASANA : posture debout dans laquelle on se tient dressé et ''stable comme une montagne''.

TADRUPA : la « propre forme » de Cela, qui est sans forme, l'Absolu illimité.

TAIJASA : « Le Lumineux, l'Igné » - le soi qui est le support du corps subtil manifesté dans l'état de rêve, svapna, ou la conscience subtile du jiva lorsqu'il rêve.  Cf. Les quatre dimensions de la conscience.

TAILADHARA : filet d’huile coulant sans bruit ni interruption; symbole de la méditation constamment dirigée vers Brahman.

TAITTIRYA UPANISHAD : l’une des Upanishads majeures.

TALA: « région, monde » - Cf. Loka.

TAMAS : l’une des 3 Gunas (qualités ou éléments constitutifs) de la prakriti primordiale; la roideur obscure, comportant les notions de ténèbres, d’ignorance, de torpeur et d’inertie. Cf. rajas et sattva. Dans le jiva, tamas induit inertie, obscurité mentale, lenteur et lourdeur.

TAMISRA : obscurité, nuit noire.

TANDAVA : 1) danse frénétique de Shiva, symbolisant la destruction de l’univers, qu'il accomplit habituellement dans les enclos funéraires; 2) danse cosmique de Shiva Nataraja, exprimant l'extase de la création-destruction. Dans ce cas, on parle également d'Ananda-Tandava. Ou de Nadanta, « la cessation du bruit (Nada) » lors de la dissolution universelle.
Ananda Tandava, ou Nadanta, la posture de danse est la même : cf. Nataraja, le Danseur cosmique (Notions fondamentales).

TANMATRA : 1) particule d’essence subtile; la substance invisible, qui est lumière subtile; 2) première différenciation de Mahat, le Mental cosmique.
Les 5 tanmatras des sens sont : shabda, l’essence du son; sparsha, l’essence du toucher; rupa, l’essence de la forme; rasa, l’essence du goût; et gandha, l’essence de l’odeur. Ce sont les objets subtils des facultés sensorielles (indriyas), c-à-d. la faculté d’entendre (shrota), de tâter (tvak), de voir (chaksu), de goûter (rasana) et de sentir (ghrana).
Les tanmatras composent, en se mélangeant les uns aux autres dans une proportion déterminée (cf. panci karana), les mahabhutas, les objets du monde grossier; les 2 termes tanmatra et sukshuma bhuta peuvent être tenus pour synonymes.

TANMAYA : identique.

TANMAYATA : identification.

TANTRA : 1) catégorie d’œuvres enseignant des formules magiques et mystiques; 2) doctrine mystique, tout autant que méthode de discipline spirituelle, basée sur le principe de la puissance de la conscience (la Shakti de Brahman); la Shakti est aussi la Mère de l'illusion créatrice (Maya), tout en restant simultanément la Réalité suprême. Par cette méthode, l’aspirant parvient à éveiller en lui l’énergie spirituelle latente en son organisme (Kundalini). Une telle méthode doit s’allier à une haute moralité et ne doit être pratiquée que sous la surveillance d’un Maître expert.

TANUMANASI : état du mental amenuisé, réduit au strict minimum; le 3ème des 7 niveaux de sagesse (Jnana bhumika), qui est affinement du mental.

TAP : 1) brûler, flamboyer, briller; 2) être consumé par la chaleur; 3) endurer des souffrances.

TAPANA : 1) qui dégage de la chaleur, brillant, brûlant; « le Brûlant », épithète de Surya, le Soleil; 2) même sens que Tapas, notamment consécration ardente à une divinité.

TAPANIYA : qui concerne l'ascèse consacrée à tel ou tel dieu.

TAPAS : 1) chaleur; 2) le principe essentiel de l'énergie de la conscience; 3) toute forme d'activité énergique où la conscience agit avec force sur elle-même ou sur son objet; ascèse, pratiques spirituelles ardentes.

TAPASVIN : Celui qui est engagé dans un tapasya.

TAPASYA : Austérités, pratiques spirituelles selon une discipline rigoureuse; force spirituelle qui en résulte. C'est littéralement la production de chaleur et d'énergie, mais le sens est généralement symbolique, désignant un certain type de pratique spirituelle et ses effets recherchés, notamment brûler les semences karmiques (kriyamana karma) et consumer le karma accumulé (sanchita karma).

TAPATRAYA : « la triade des souffrances » - Souffrances ou afflictions de trois sortes, auxquelles sont assujettis les mortels : 1) celles causées par son propre corps (adhyatmika), 2) celles causées par son entourage (adhibhautika); 3) celles causées par les divinités (adhidaivika).

TAPIN(I) : de tapa, tourment – qui cause de la souffrance; qui suffoque de chaleur; qui souffre moralement ou physiquement.

TARA : « qui fait traverser » - 1) passeur; sauveur; 2) traversée; 3) bateau.

TARAKA MANTRA : « Mantra de la traversée », du passage de la vie à la mort. Ce mantra est réservé à ceux qui meurent à Bénarès, la ville sainte du dieu Shiva, et c'est le dieu lui-même qui vient le communiquer à l'oreille du mourant, lui assurant ainsi immortalité et libération instantanée dans la félicité éternelle. La formule du mantra varie selon le dieu élu par le fidèle, que ce soit Brahma, Vishnu ou l'un de ses avatars, ou même Brahman.

TARKA : 1) examen spéculatif; discussion philosophique avec argumentation logique; 2) réflexion claire, logique dialectique; raisonnement, investigation.

TARKIKA BUDDHI : l’intellect aimant à argumenter.

TARKIN : logicien; esprit féru de spéculation et d'argumentation logique.

TARPANA : « satiété » - libation d'eau (aux mânes, Pitris); nourriture, ce qui donne satisfaction.

TAT : « Cela », l’Absolu dont on ne peut rien dire, sinon que Lui seul est, en vérité; le principe transcendant et infini, qui est Vérité, connaissable par la seule expérience intime... le véritable et unique Moi. Dans la Chandogya Upanishad (III, 19, 2), Tat est la Réalité indifférenciée, non manifestée, quasi inexistante, qui précède la manifestation universelle. Loin d'être un concept homogène et nettement défini, Tat est un démonstratif indéfini, dont les fonctions et les usages sont équivalents au Cela de la langue française. Selon le contexte, il peut être un banal rappel de ce qui précédait dans le discours, ou évoquer la puissante énigme qu'est Brahman.

TAT-PURUSHA : « l'Âme suprême » - L'un des cinq pouvoirs divins de Shiva, celui d'obscuration, au moment de la fin d'une ère, notamment. Dans les linga à cinq faces figurant le dieu dans sa totalité, la face frontale (ou orientée vers l'est) représente la forme paisible et méditative du dieu. Cf. Sadashivamurti, Nataraja et PanchaBrahman.

TAT TVAM ASI : « Cela, toi aussi tu l’es », un des mantras (mahavakyas) par lesquels le Védanta affirme l’identité du jiva et de Brahman.

TATASTHA LAKSHANA : l’attribut indirect; s’oppose à svarupa lakshana, la caractéristique essentielle.

TATBODHA : intelligence ou connaissance du Soi (tat).

TATTVA : la Vérité vraie, l'ipséité, la Réalité ontologique. Cf. diagramme « Les 36 Tattvas, ou catégories d'être ». La notion de tattva désigne, selon le cas, 1) le principe premier , authentique; 2) un élément ou substance primordiale; 3)la nature réelle de l’Âme humaine ou du monde matériel; 4) l’Esprit suprême universel qui pénètre tout, la Réalité absolue.

TATTVA JNANA : Connaissance du Réel (par opposition à l'irréalité de Maya), en tant que la Vérité de Brahman (Sat-Chit-Ananda), laquelle fonde la certitude que la libération a été atteinte.

TATTVA TRAYA : les 3 éléments essentiels, à savoir (a) l’être (sat), (b) le non-être (asat) et (c) l’Être suprême, le Créateur de toute chose (Ishvara).

TEJAS : 1) élément Feu (cf. Agni et bhutas), lié à la forme (rupa) et à la vue/visibilité; chaleur; 2) éclat, brillance, majesté; 3) énergie et force spirituelle; aura fluidique entourant parfois la tête de certains méditants.

TEJOMAYA : 1) empli de tejas, de lumière, resplendissant; 2) apparition lumineuse; corps de lumière.

TEJOMAYA VAK : ce qui est exprimé par l’essence du feu . Cf. Chandogya Upanishad.

THA : seconde syllabe du mot hatha. Ha = soleil, tha = lune; l’union des deux est Hatha Yoga.

TILAKA :« grain de beauté, ornement » - 1) marque au front servant à distinguer les castes ou les groupes religieux; 2) ornement du front, l'un des embellissements du visage, symbolisant l'éveil du “troisième œil”, autre nom de l'ajna chakra et de ses propriétés.

TIRASKARA : « qui écarte le mental des objets matériels ».

TIROBHAVA : disparition. En philosophie, l'illusion, le voilage par la shakti de Maya, l'une des 5 manifestations divines (panchakritya). On parle de Tirobhava shakti, la “grâce voilante”, le pouvoir divin qui obscurcit la perception de sa nature divine par l'âme en incarnation, en l'attachant aux trois impuretés de base (tripundra) : anava, la finitude, karma, la loi de l'action-réaction, et maya, l'illusion; c'est bien cette “grâce voilante” qui permet à l'entité incarnée de mener ses expériences et son apprentissage individuel, et de poursuivre ainsi son évolution. À l'inverse, Anugraha shakti, la “grâce dévoilante”, est le pouvoir de révélation de la divinité, par laquelle l'âme incarnée est éveillée peu à peu à sa nature divine originelle.

TIRTHA : 1) site sacré, lieu de pèlerinage; 2) une rivière ou un lieu près d'une pièce d'eau, où il est bénéfique de se baigner, s'y purifiant de ses souillures karmiques; tous les aménagements pratiqués pour faciliter l'accès à ces lieux d'eaux : escaliers (ghats), jetées et quais, routes, etc. 3) l'échantillon de ces eaux que l'on conserve dans un petite urne; 4) l'eau offerte durant un culte religieux, dont l'on arrose les icônes, puis les assistants, et qu'éventuellement ceux-ci boivent.

TIRTHAYATRA : « Voyage vers un lieu sacré », pèlerinage. C'est l'un des cinq devoirs sacrés (pancha nitya karmas) de voyager périodiquement, pour se rendre à l'un des innombrables lieux sacrés de l'Inde. Précédé par une période de jeûne et de continence, le voyage lui-même est un temps d'austérité et de concentration, d'introspection et de purification, où l'on met de côté tous les soucis de la vie dans le monde, laissant la Divinité prendre la place essentielle, et même exclusive. Des flots de pèlerins sont ainsi en déplacement constant, et ce sont des foules énormes que les grands festivals hindous rassemblent en certains lieux et moments de l'année. Voici une photo-satellite du Kumbha Mela ! Cf. pancha nitya karma, pancha shraddha.

TITIKSHA : « endurance, patience parfaite » - C’est le courage moral qui s’allie à un idéal spirituel. Endurance et refus de se laisser affecter ou chagriner par les événements difficiles et les pertes, tout comme par l'ingratitude d'autrui et l'injustice. Voyant dans tout ce qui nous échoit le karma en action, on ne souhaite plus se plaindre, encore moins se venger ou rendre la pareille. Lorsque l'on arrive à rendre le bien pour le mal, la vertu de titiksha est accomplie.

TIVRA : intense.

Tous deux : Maître et disciple (les Upanishads sont, ne l'oublions pas, des enseignements oraux, transmis fidèlement de génération en génération). C'est aussi l'Âme immanente en nous (reflétée tout d'abord sur la personne du Maître) et notre âme individuelle, le Soi et le soi.

TRAIDHATAVIYA : sacrifice aux trois dhatus (les éléments originels), dont le dieu tutélaire est Indra, dieu védique de la foudre et des phénomènes atmosphériques. Il existe 5 ou 6 dhatus, et il s'agit probablement ici des trois premiers éléments : Akasha (l'éther-espace), Anila (l'air), Tejas (le feu). Ou aussi bien des trois constituants de la matière, Gunas.

TRAIYAMBAKA MANTRA : mantra de dévotion à Shiva « aux trois yeux ».

TRATAKA : exercice yoguique consistant à fixer intensément un point précis.

TRI : trois.

TRIDANDA : le trident, ou triple bâton sacrificiel, qui symbolise la triple restriction de parole, d'action et de pensée. Attribut de certains ascètes (Sannyasin).

TRIDANDIN : qui est muni du triple bâton sacrificiel, lequel symbolise la triple restriction de parole, d'action et de pensée.

TRIDEVI : « la Triade des Déesses » - Dans le shaktisme, elles sont un aspect essentiel du culte, symbolisée dans le triangle central du Shri Chakra, celui qui porte le Bindu, la semence originelle, en son centre.
1) Kameshvari : la déesse de l'Amour, l'un des aspects de la Grande Déesse, la Shakti de Shiva-Rudra. Saturée dans tous ses membres du pur délice d'exister, elle représente donc le Plaisir. De couleur blanche, ornée de perles blanches, de diamants et de gemmes blanches, elle tient un livre, un rosaire; elle accorde des faveurs et chasse les craintes.
2) Vajreshi : la déesse au Diamant, la Shakti de Vishnu. De couleur rouge et brillante, ornée de fleurs et de gemmes, elle ressemble au Soleil levant. Ses paupières sont fardées de poudre de saphir, elle tient une canne à sucre, des flèches fleuries; elle accorde des faveurs et chasse les craintes.
3) Bhagamalini : la déesse au Corps fleuri, la Shakti de Brahma. De couleur dorée, ornée de gemmes rares, elle tient un lasso, un aiguillon; elle accomplit le geste de la Connaissance et accorde des faveurs.


Kali MahaVidya Yantra (remerciementas à Vamakhepa)

TRIKONA : « triangle (équilatéral) » - 1) le triangle pointe vers le haut : symbole de Shiva en tant que Réalité absolue; symbole graphique de l'élément Feu; 2) le triangle pointe vers le bas : synonyme de yoni et symbole du sexe de la Grande Déesse Shakti; de son union à Shiva, naît l'univers et les trois mondes. Le Shri Chakra, yantra de la Déesse Shri Vidya, est composé de 9 triangles emboîtés, orientés successivement vers le haut et le bas. Le MahaKali Yantra présente, lui, un seul triangle central (ou trois triangles imbriqués) renfermant le bindu.

TRIKUTA : espace entre les 2 sourcils.

TRILAKSHYA : « les trois buts » de l'ascèse yoguique (sadhana) : 1) bahya lakshya, le but extérieur ou l'objectif de mieux-être physique, qui est la première motivation du débutant; 2) madhyama lakshya, le but mental, qui devient l'objectif durant l'étape intermédiaire; 3) antarika lakshya, le but intérieur ou spirituel, objectif de l'étape avancée.

TRILOKA : « les trois mondes » est une expression fondamentale et très courante, reprise par l'ésotérisme, qui désigne trois triplicités différentes ! Voici un peu de clarté, bien qu'au cas par cas, il est rarement précisé de quelle triplicité il s'agit.
a) les 3 premiers plans cosmiques : 1) Bhuloka : « monde de terre », le plan physique; 2) Antarloka ou Bhu(var)loka : « entre-deux mondes », le plan astral ou kama-manasique, correspondant aux plans astral, mental inférieur et supérieur, en ésotérisme; 3) Shivaloka ou S(u)valoka : « monde de Shiva », monde céleste où demeurent les dieux et les âmes hautement évoluées, correspondant au plan causal en ésotérisme.
A noter que selon l'Upanishad, ou l'auteur ésotérique, il y a des variations – non pas sur la hiérarchie des plans, qui est la même partout – mais sur les définitions de ces mondes, ainsi que sur le groupe des « trois mondes » ou plans cosmiques.
b) la triple expression de Maya, la grande illusionniste qui projette l'univers : c'est l'acception la plus courante en ésotérisme, transcendant la simple donnée physique du monde et du cosmos (dont l'être humain-microcosme), en lui adjoignant le plan émotionnel (astral) et le plan mental (manasique); donne l'équivalent « physique, émotionnel et mental », soit les trois plans dans lesquels évolue l'être humain dans la vie ordinaire.
c) « Divinité, Âme, Univers » : Pati (Maître), pashu (troupeau), pasha (chaînes), telle est la triade fondamentale dans le Shivaïsme. Le monde, l'univers engendré par Maya, est bel et bien la chaîne qui capture l'âme et la garde en servitude (tel le bétail), au moyen du voile d'illusions que tisse Maya, lui permettant ainsi d'évoluer. Qui plus est, le monde (pasha) est triple, qui comprend anava (la loi d'individuation et de finitude), karma (la loi de cause à effet) et maya (la loi de l'apparence illusoire et de l'ignorance).

TRIMARGA : le triple sentier de la Connaissance (jnana yoga), de la Dévotion (bhakti yoga) et des Oeuvres (karma yoga).

TRIMURTI : « Les trois formes » – La Trinité hindoue : Brahma, le Créateur, Vishnu, le Préservateur, et Shiva, le Destructeur, mais aussi le Libérateur.

TRINACHIKETA : le triple sacrifice par le feu de Nachiketas, dans la Katha Upanishad, shlokas 1-III-1 et 2.

Le triple feu rituel : 1) Garhapatya-Agni : le feu du foyer domestique; 2) Ahavaniya-Agni : le feu du rituel védique; 3) Dakshina-Agni : le feu des ancêtres.

Le triple pouvoir de Shakti : Le pouvoir actif, l'énergie manifestée de Shiva (ou des deux autres dieux de la Trimurti, Vishnu et Brahma), qui s'infiltre de part en part de l'univers, c'est Shakti. Dans son aspect le plus subtil, quintessencié, c'est Parashakti, c'est à dire Sat-Chit-Ananda, la pure Existence-Conscience-Félicité, qui est le substrat originel de toute forme et de tout existant. Cette énergie divine, immaculée, se déploie en une triple forme : iccha shakti, le pouvoir du désir, de la volonté aimante; kriya shakti, le pouvoir de l'action; et jnana shakti, le pouvoir de la sagesse toute-connaissante, trois flux que symbolisent les trois pointes du trident (trishula) de Shiva. Et c'est de cette triple énergie de Shakti que sont issus les cinq pouvoirs de manifestation, obscuration, création, préservation et dissolution du Dieu Shiva (cf. SadaShivamurti), ou des trois dieux de la Trimurti.

TRIPUNDRA : « triple marque » - Marque signalant l'appartenance à certains ordres de renonçants (Sannyasin) ainsi qu'à la secte des Shivaïtes, consistant en trois traits horizontaux de cendres sacrées (vibhuti) tracées sur le front, au-dessus du bindu (point) symbolisant le troisième œil. Ces trois traits représentent les trois principes (ou impuretés) qui limitent l'âme en incarnation : anava - la finitude et la petitesse, karma - la loi d'action et le bilan hérité des incarnations précédentes, et Maya - la grande illusion qui voile la Réalité Une. Quant aux cendres sacrées, elles sont en bouses de vache (sacrée) brûlées, ce qui est un memento mori (« souviens-toi de la mort ») et un rappel de l'urgence du perfectionnement spirituel qui ramènera le pèlerin à l'état d'union divine. Les Vishnouïtes portent la même marque, mais consistant en traits verticaux. La pâte de santal remplace souvent les cendres sacrées.

TRIPURA : « Les trois cités » – 1) les 3 états de conscience : veille (jagrat –la conscience se meut sur le plan physique), rêve (svapna – la conscience se meut sur le plan subtil) et sommeil profond (sushupti – la conscience s'est retirée dans le corps causal).
2) « Les trois mondes» - Cf. Triloka.
3)symbole des 3 aspects de la manifestation ou des 3 corps (causal, subtil et grossier) du jiva ; c’est aussi le Divin qui, sous son aspect destructeur, triomphe de tous les pièges de Maya.
4) Les trois fils de Taraka obtinrent de Brahma que le grand architecte Mayasura leur bâtisse trois villes, citadelles imprenables qui dureraient éternellement. Ce fut Tripura, la triple cité, construite en 3 parties : une cité enceinte d'un mur de fer fut bâtie sur la Terre; une seconde, enceinte d'un mur d'argent, au firmament; une troisième, enceinte d'un mur d'or, dans le ciel cosmique. Les trois cités étaient mobiles, et coïncidaient rarement (uniquement lors de certaines conjonctions lunaires, espacées de milliers d'années), ce qui garantissait leur caractère inexpugnable. Elles devinrent vite les cités majeures du monde entier, richissimes et luxurieuses, et furent colonisées par les Asuras. Dans le contexte de la guerre entre Asuras et dieux, Shiva fut chargé d'exterminer Tripura, qui était devenue dangereuse pour l'équilibre cosmique.

TRIPURESHI : aspect tantrique de la Déesse Tripura, Grande Mère des trois mondes, qui préside sur le chakra représentant l'univers avec en son centre la Terre (Bhupura Chakra, l'un des aspects du Shri Chakra). Tripureshi est également, toujours dans le contexte du Shri Chakra, l'aspect de “celle qui accomplit tous les souhaits et comble toutes les attentes”, en liaison à son propre Svadhisthana Chakra ou au chakra de seize pétales entourant celui à 8 pétales dans le Shri Chakra.

TRIPUTI : « la triple forme » - triade métaphysique, composée du connaisseur, du connu et de la connaissance, ou du voyant, de l'objet vu et de la vision, etc. C'est un modèle analytique de la vie empirique, où l'expérience courante est décomposée en une triple interdépendance : celle du connaisseur, du connu et de la connaissance. Le même modèle s'applique à l'expérience métaphysique.

TRISHA : amour des choses de ce monde; soif des jouissances matérielles.

TRISHNA : soif; envie irrésistible; désir.

TRISHTUB : mètre védique de 44 pieds (soit 4 vers de 11 pieds).

TRISHULA : trident de Shiva. Cf. shula.

TRIVENI : confluent sacré du Gange, de la Jamuna et de la Sarasvati. Lieu saint, par excellence.

Les trois cités (tripura): Les 3 états de conscience : veille (jagrat –la conscience se meut sur le plan physique), rêve (svapna – la conscience se meut sur le plan subtil) et sommeil profond (sushupti – la conscience s'est retirée dans le corps causal).

Les trois classes de sages (rishis, munis, etc.) : 1) les sages parmi les Brahmanes, qui mettent l'accent sur l'ascèse et l'action (karma), unies à la connaissance (jnana); 2) les sages parmi les dieux, qui mettent l'accent sur la connaissance, n'accordant qu'une priorité secondaire à l'ascèse et l'action; 3) les sages parmi les rois, qui mettent l'accent sur la pénitence (de leurs privilèges royaux et de l'impact énorme de leurs décisions gouvernementales sur toute une population) et sur la protection optimale de leurs sujets.

Les trois corps : sthula sharira, le corps physique - sukshuma sharira, le corps subtil - karana sharira, le corps causal. Cf. Sharira, Kosha.

Les trois désirs : Se débarrasser de l'indésirable, acquérir ou retrouver le désirable, pérenniser le bonheur.

Les trois désirs primaires : richesses, épouse et progéniture.

Les trois dettes : aux sages, aux mânes et aux dieux, en passant par les trois étapes (ashramas) : brahmacharya, le temps de l'étude des Védas légués par les Sages d'autrefois; grihastha, le temps du mariage et de la conservation de la lignée par la paternité; vanaprastha, le temps de l'hommage à la divine spiritualité.

Les trois états de conscience usuels : La vie humaine se déroule à travers 3 états de conscience : jagrat, l’état de veille; svapna, l’état de sommeil avec rêve; et sushupti, l’état de sommeil profond. Par la méditation et la recherche spirituelle, se développe Turiya, “le quatrième”, l'état transcendantal d'unité avec la Divinité, caractéristique du samadhi.

Les trois sentiers (trimarga) : le triple sentier de la Connaissance (jnana yoga), de la Dévotion (bhakti yoga) et des Œuvres (karma yoga).

Les trois sortes de souffrances : 1) adhyatmika, les peines intérieures et extérieures encourues par le corps et/ou l'esprit; 2) adhibautika, les souffrances nées au contact des éléments physiques, et des actes dérivés (accidents, violences physiques, etc.); 3) adhidaivika, les souffrances rencontrées en conséquence de ses actes négatifs passés.

Les trois souffrances : Souffrir de causes et de circonstances indésirables, souffrir de l'absence de causes et de circonstances désirables, souffrir de l'impermanence des phénomènes.

Les trois tendances innées : loka-vasana, shastra-vasana et deha-vasana: inclination pour tel monde, tel enseignement et tel type de corps, respectivement.

TRYAMBAKA : « aux trois yeux », épithète de Shiva.

TRYANGA : 3 membres.

TULASI : le basilic, l'une des plantes sacrées.

TURIYA : «  le quatrième » - état transcendantal qui, à la fois combine et outrepasse veille, rêve et sommeil profond (jagrat, svapna et sushupti) et constitue le substrat de ces 3 états. C'est donc un état d'unité avec la Divinité, état de pure conscience, qui transcende les trois états de veille, sommeil profond et rêve, et qui est caractéristique du samadhi absolu.

TURIYA-TURIYA: « le Transcendantal du Transcendant » - Conscience absolue de la Divinité; c'est la Conscience suprême, absolue, qui se tient à l'arrière-plan de notre conscience individualisée orientée vers l'Absolu (turiya).

TURIYATITA : au-delà du quatrième état de Turiya. État de suprême félicité.

TURYAGA : l'accession à l'état de Turiya, le quatrième, le transcendantal; le dernier des 7 niveaux de sagesse (Jnana bhumika), qui est l'absorption en Brahman, la libération par Turiya.

TUSHNIMBHUTA AVASTHA : état silencieux du mental, lequel n’éprouve alors ni attraction, ni répulsion.

TUSHTI : contentement. Le samkhya en dénombre 9 états.

TVASHTRI ou TVASHTAR : l'industrie, l'un des 12 Principes souverains, les Adityas; il est l'artisan céleste, qui façonne les armes des dieux, mais également le constructeur des organismes vivants et des trois mondes.

TYAGA : « abandon » - Renoncement; selon la Baghavad Gita, le renoncement aux fruits de l'action est l'essence de tyaga.

TYAGI : un renonçant, un ascète.

 

 

U

UD : vers le haut; expansion.

UBHAYA ou UDANA : l’un des souffles vitaux qui pénètre le corps humain et le remplit d’énergie vitale. Il se tient dans la cage thoracique et contrôle l’absorption d’air et de nourriture.

UDDALAKA ARUNI : Sage, personnage de la Chandogya Upanishad, qui répond aux questions de son fils Svetaketu.

UDDIYANA : s’envoler. Dans Uddiyana Bandha, le diaphragme est remonté très haut dans le thorax et les organes abdominaux sont aspirés en arrière vers la colonne vertébrale : par ce procédé, l’adepte oblige le grand oiseau Prana (l'énergie vitale) à prendre son envol le long de la sushumna nadi.

UDDHAVA GITA : Gita (chant littéraire) où Krishna donne à Uddhava, son disciple, des conseils pour la vie contemplative.

UDGITHA : « le Haut-chant » - hymne solaire que chante l'udgatri, le haut-chantre, lors de cérémonies védiques. Dans la Chandogya et d'autres Upanishads, comme dans les Brahma Sutras, l'udgitha est le pranava Om, lancé avec force comme invocation, et le Soleil lui-même entame cette salutation à Brahma, le Créateur, en se levant chaque matin. Une autre lecture le voit comme le prana divin émanant du Créateur.

UGRA : 1) terrible; 2) puissant, noble.

UHA : 1) examen raisonné en vue d'une conclusion; raisonnement par inférence; conclusion intellectuelle; 2) diagnostic médical.

 

UHAPOHA : « uha, raisonnnement conclusif – apoha, négation » - analyse du pro et contra, discrimination entre les applications valables et absurdes ou infondées de l’enseignement

UKTHA : « énonciation » - 1) récitation rituelle, invocation dévotionnelle; 2) hymne de louange, extrait du Sama Veda.

UMA : « La Paix de la Nuit » - L'une des manifestations de la Mère des Dieux, la Grande Déesse, en tant que Connaissance éternelle se propageant à travers l'univers infini. Elle est l'épouse de Shiva sous son aspect de Seigneur-du-Sommeil.

UMA-MAHESHVARA : Uma et Shiva-Maheshvara unis dans la forme androgyne de Shiva, et “dont la peau est bleu foncé et brun rouge, parfaitement chaste et dont les yeux sont d'une beauté peu commune”, dit la Maha-Narayana Up. Représente l'union interdépendante de l'Âme de l'univers et sa Manifestation.

UNAMANAS : « hors de lui » - 1) perplexe, agité; 2) désirant violemment, excité.

UNMANI : « au-delà du penseur » (de ut-manas) - 1) état de totale absorption dans l'Esprit suprême, synonyme de samadhi, l’état de conscience le plus élevé selon le Raja Yoga; 2) exciter, mettre hors de soi.

UNMATTA : égaré, hors de soi, affolé; fou, ivre.

UPADANA : 1) saisie, appropriation; 2) cause matérielle; 3) l'attachement, le 9ème des 12 Nidanas (les origines interdépendantes) dans le bouddhisme.

UPADANOPADEYA BHAVA : la relation de cause à effet.

UPADESHA : instruction spirituelle.

UPADESHA VAKYA (la parole qui instruit) : phrase par laquelle le disciple reçoit l’initiation dans la connaissance de la Vérité.

UPADESHI : « ceux qui enseignent » - Une fois parvenus à la libération de son vivant, une alternative s'offre au jivanmukta : la voie du nirvana ou celle de l'upadesha, correspondant à l'arhat et au bodhisattva dans le bouddhisme, et désignant les deux modes de vie possibles pour l'être réalisé. Après être parvenu à la pleine illumination, le jivanmukta peut désirer retourner vers le monde pour y aider les autres à parcourir la voie. Tel est le choix de l'upadeshi, qui suit l'exemple du satguru qui, avec bonté et compassion, l'a aidé à accomplir la Réalisation du divin. Il peut tout aussi bien s'installer définitivement dans le nirvana, demeurant à l'extrême pointe de la conscience, évitant tout engagement dans le monde. Ce nirvani suit l'exemple de Shiva, comme tout ascète silencieux, tout sage qui vit reclus dans sa solitude méditative. À noter que nulle part dans l'hindouisme, il n'est établi de préférence explicite ou implicite pour le premier choix, qui serait considéré comme plus noble ou plus valeureux que le second, ainsi que l'enseigne abondamment la doctrine bouddhiste.

UPADEYA : 1) qui doit être saisi, nécessaire; 2) l'effet qui succède à la cause, upadana.

UPADHI : 1) postulat; attribut; apparence trompeuse; contingences de l'existence dans le monde; 2) Attribut, ou association, qui constitue une limitation adventice, qui est surimposée sur le Brahman sans forme et sans attribut. C'est la limitation ou plutôt le conditionnement adventice par quoi l’Atman s’identifie avec telle ou telle partie de l’individualité humaine; la voie spirituelle, sadhana, a pour but de réduire à néant le jeu des fausses identifications.

UPADRAVA : 1) ce qui se produit subitement (attaque, accident, calamité...); 2) le quatrième des cinq vers d'une strophe du Sama Véda.

UPA GURU : le guru accessoire, le guru accidentel qui transmet le premier message du Divin à l’être qui est déjà capable de capter le sens subtil des choses.

UPANAYANA : « Introduction, initiation » - Cérémonie d'initiation aux études des Védas sous la direction d'un précepteur (guru), incluant l'investiture du cordon sacré (yajnopavita), qui marque l'entrée dans l'une des trois castes supérieures. L'upanayana est accordée aux jeunes garçons (et filles, jusqu'à l'époque moderne) entre 8-16 ans pour les brahmanes, 11-22 ans pour les kshatriyas, et 12-24 ans pour les vaishyas. Ce rite symbolise une seconde naissance, celle de l'entité spirituelle, et l'initié est désormais un “deux-fois né” (dvija). Dans l'hindouisme traditionnel, l'instruction védique des filles était considéré comme une indispensable préparation au mariage et à leurs responsabilités sociales.

UPANISHADS (upa = près; ni = en bas, aux pieds; shad = s‘asseoir) : Le mot upanishad signifie s’asseoir aux pieds d’un guru pour recevoir un enseignement spirituel. Traités mystiques et philosophiques, transmis dans le secret, de la bouche du Maître à l’oreille du disciple, les Upanishads constituent le Védanta, la partie philosophique des Védas, et font partie de la Shruti, la Révélation. Ils traitent de la nature de l’homme et de l’univers, ainsi que de l’union de l’âme individuelle (jiva) ou Soi (Atman) avec l’Âme universelle (Brahman). Ensemble de 108 textes sacrés hindous de la fin de la période védique (de 700-300 av. J.-C. à 1000 ap. J.-C.), considérés comme révélés aux sept Rishis par les dieux ou le Brahman absolu en personne. Des 1180 Upanishads figurant dans les Védas, un ensemble de 108 (nombre éminemment symbolique) a été mis à part pour constituer le fleuron et la quintessence de l'enseignement spirituel. Il en reste actuellement environ 600, mais le canon des 108 Upanishads demeure invariable.

UPA PRANA VAYU : ce sont les 5 souffles vitaux (prana vayu) secondaires (upa). Cf. Vayus.

UPARATI : le recueillement, le repli du mental dans le centre intérieur, accompagné d’indifférence aux objets des sens; cessation des pratiques religieuses ordinaires, en raison des vœux de renonciation; calme absolu, équanimité, et sentiment d'abondance caractérisent cet état de renoncement accompli.

UPASAD : sacrifice consistant en offrandes de beurre clarifié (Ishti) dans le feu védique, qui doivent être accomplies au moins deux fois par jour, durant trois jours après le jour de l'initiation et avant que le sacrifice de Soma ne commence. Les deux premiers jours, le néophyte ne prend qu'un verre de lait deux fois par jour, en réduisant graduellement la quantité. Le troisième jour, il boit uniquement le restant de la libation. D'autres formes d'austérité complètent l'Upasad.

UPASANA : « assis près de, s'approchant de », dans le sens d'étudier en écoutant des enseignements spirituels; dévotion, adoration, contemplation ou méditation sur Brahman ou une divinité, à l'aide des symboles conseillés par la Shruti.

UPASANA VAKYA : culte, cérémonie à caractère intellectuel, abstrait.

UPASYA MURTI : image du guru.

UPAVAS : ( upa = près; vas = demeurer ou séjourner) – 1) rester à proximité; 2) jeûner, faire abstinence et continence.

UPAVASA : jeûne (officiel ou privé); abstinence et continence.

UPAVÉDA : « Védas secondaires » - Sans relation directe aux Védas malgré son nom, l'Upavéda regroupe une classe de textes techniques, d'importance majeure car synthétisant les meilleures connaissances et techniques dans les divers arts.
Il y a quatre Upavédas majeurs, associés à chaque Véda : 1) l'Arthaveda (science politique) associé au Rig Véda; 2) l'Ayurveda (médecine et hygiène) associé à l'Atharva Véda; 3) le Dhanurveda (science militaire) associé au Yajur Véda; 4) le Gandharvaveda (musique et chant) associé au Sama Véda. On leur ajoute souvent d'autres traités, tels que le Sthapatyaveda (architecture) et les Kama Shastras (traités sur l'amour et l'érotisme).
Par ailleurs, d'autres traités post-védiques, dont le Mahabharata (grande épopée de la dynastie Bharata), le Natyashastra (traités sur l'art dramatique, incluant musique et danse) et certains Puranas (récits cosmologiques et mythologiques), se présentent comme étant le cinquième Véda. La première référence à un cinquième Véda apparaît dans la Chandogya Upanishad, l'une des plus anciennes (IX-VIIIe av. J.-C.).
1) Arthaveda : « Science politique » - Également dénommés Nitishastras, ces traités sur la politique, le gouvernement et l'administration d'état, concernent essentiellement la perspective des kshatriya, la caste guerrière et gouvernementale de la société hindoue, et forment l'Upavéda du Rig Véda. Le plus important est l'Arthashastra de Kautiliya (IIIe av. J.-C.).
2) Ayurveda : « Science de la longévité » - Cette science holistique de la santé (médecine et hygiène), associée à l'Atharva Véda, eut trois grands fondateurs : Charaka, Sushruta et Vagbhata. Sushruta fut un éminent chirurgien, dont le traité Sushruta Samhita, remontant au VIe av. J.-C., continue d'être étudié. L'Ayurvéda s'est développé dans une perspective holistique (en ce sens il préfigure étonnamment les tendances les plus éclairées de notre modernité occidentale) et les champs qu'il couvre sont nombreux : 1) chikitsa, médicine générale; 2) shalya, chirurgie; 3) dehavritti, physiologie; 4) nidana, diagnostic; 5) dravyavidya, chimie et pharmacologie; 6) agada tantra, antidotes; 7) stritantra, gynécologie et obstétrique; 8) pashu vidya, médicine vétérinaire; 9) kaumara bhritya, pédiatrie; 10) urdhvanga, pathologie de la tête et du cerveau; 11) bhuta vidya, démonologie; 12) rasayana, paramédical : toniques, stimulants et rajeunissants; 13) vajikarana, toniques sexuels. Les buts recherchés par l'ayurveda vaidya, le médecin praticien, sont ayus, “longévité”, et arogya, “absence de maladie”, deux biens éminemment précieux puisqu'ils facilitent le progrès vers l'étape spirituelle ultime. La santé découle de l'équilibre des énergies vitales (les pranas, ou souffles vitaux, et les doshas, ou "humeurs" selon Hippocrate et Galien), non seulement au plan physique mais aux divers plans subtils. Une large palette de méthodes thérapeutiques sont à disposition du praticien, qui cherche avant tout à respecter les données initiales de chaque individu : constitution, tempérament et style de vie.
3) Dhanurveda : « Science du tir à l'arc » - Ces traités sur les arts martiaux forment l'Upavéda du Yajur Véda. Les concepts clé du Yoga, de l'Ayurvéda et du Tantra, tels que la Kundalini (l’énergie cosmique divine), le Prana (l'énergie vitale), les Nadis (méridiens subtils), les Chakras (centres dynamiques d'énergie) et les Marmams (points de pression), font partie intégrante des enseignements du Dhanurveda qui intègre la concentration, la méditation, le hatha yoga, etc., à la pratique des arts martiaux et militaires.
4) Gandharvaveda : « Science des musiciens et chanteurs divins » - Ces traités sur la musique, le chant et la danse, forment l'Upaveda du Sama Véda. Celui-ci décrit l'essence et le but de la musique : un instrument de méditation permettant de réaliser son être spirituel. Les divers Ragas, ou modes mélodiques, affectent des états d'âme bien précis à tel ou tel chakra (centre corporel d'énergie subtile), influant ainsi sur la qualité de la kundalini. Si le Natyashastra du Sage Bharata, le traité le plus ancien qui a fixé les canons du drame, de la danse et de la musique, a peu ou pas mentionné ces aspects ésotériques des Ragas, par contre le Sama Véda (essentiellement un recueil d'hymnes et de chants sacerdotaux) expose de fond en comble la science de l'union du mental, du son et de la musique, ou Samagana.
5) Sthapatyaveda : « Science de l'architecture » - Les plus célèbres de ces traités sont le Manasara, le Vastu Shastra et le Shilpa Shastra. Le Vastu Shastra (“Traité de l'habitat”) donne les canons de l'urbanisme et de l'architecture d'habitations. Le Shilpa Shastra (“Traité des temples, demeures du divin”) donne les canons des représentations symboliques que sont les temples, jouant sur l'interaction du macrocosme (l'Univers et le divin) et du microcosme (l'homme et son espace intérieur); il donne également le canon des représentations des dieux dans la statuaire, dont les proportions, les attributs ornementaux et la gestuelle sont strictement codifiés. Le Sthapati, l'architecte du divin, doit non seulement maîtriser les normes sacrées, mais il doit lui-même être pieux, suivre une voie spirituelle, gérer honnêtement les fonds qui lui sont confiés et savoir administrer la cohorte d'artisans et d'ouvriers qui collaborent avec lui.
6) Kama Shastras : « Traités sur les plaisirs » - La tradition des Kama Shastras a pour but d'instruire les époux ou les concubins à l'art du plaisir afin d'atteindre à la plénitude. Le plaisir amoureux n'est qu'un des plaisirs du mariage ou du concubinage, les arts de vivre participant pleinement à cette recherche de la plénitude : gestuelle, habillement, bijoux, musique, jeux, conversation, etc., le dieu Shiva et sa compagne Parvati formant le couple modèle. Le plus célèbre de ces traités est le Kama Sutra (Aphorismes sur l'amour) de Vatsyayana, qui le rédigea au Ve siècle; à la fois traité de séduction, art de choisir une compagne, de la divertir pour la garder, de ranimer la flamme, ainsi que traité érotique proprement dit. L'Ananga Ranga (“Étapes de l'amour”) est plus spécialement un traité du mariage, visant à prévenir désenchantement et séparations; il fut écrit par Kalyanmalla au XIIIe siècle.

UPAVISTHA : assis.

UPEKSHA : indifférence. Notion complexe, qui inclut le dédain, mais bannit tout sentiment de supériorité; l’upeksha inclut, de plus, un examen auto-critique (“Comment me serais-je comporté dans les mêmes circonstances ? Dans quelle mesure suis-je co-responsable de cet état de choses ?”), et enfin un soutien moral ou une aide concrète à la personne qui a dévié du dharma.

UPENDRA : « le second Indra», Vishnu.

URDHVA : dressé, élevé, tendant vers le haut; supérieur; ardu. C'est l'adjectif utilisé pour nommer les postures de yoga inversées.

URDHVA PUNDRA : Les marques religieuses qui signalent les Vaishnavas, dévots de Vishnu, et qui consistent en trois lignes verticales, tracées avec des cendres ou une poudre spéciale, sur le front.

URDHVA RETAS (urdhva = vers le haut; retas = sperme): celui qui vit dans un constant célibat et s’abstient de tout rapport sexuel; celui qui a sublimé le désir sexuel.

UT : 1) vers le haut; 2) s'extrayant de, échappant à, tendant à; 3) supérieur à; 4) hors de, marquant la cessation de...

UTKATA : puissant, violent.

UTHITA : levé, étiré, tendu.

UTPATTI : création, manifestation; naissance, apparition, origine.

UTSAHA : bonne humeur, contentement, optimisme.

UTTAMA : le meilleur, excellent, le premier, le plus élevé.

UTTAMOTTAMA : excellentissime, le premier parmi les meilleurs, le plus grand des grands.

UTTARA MIMAMSA : l’un des 6 systèmes philosophiques (darshanas) qui accepte Dieu sur la base des Védas mais insiste tout particulièrement sur la connaissance spirituelle (jnana).

 

 

V

VAC : la parole. Cf. Vak.

VACHASPATI : « Seigneur de la Parole (Vac )», Vachaspati est une divinité du Rig Véda qui préside à la vie humaine. Ce nom désigne tout spécialement Brihaspati, le Maître de l'éloquence, mais aussi Soma, Vishvakarman et Prajapati.

VACIKA : se rapportant à la parole, au discours; oral.

VADA : argumentation; doctrine.

VAHA : 1) qui conduit; chargé de; 2) char, bateau; animal de charge; vent, courant; cours d'eau, rivière.

VAHANA : « monture » - Chaque divinité est représentée chevauchant un animal ou oiseau, qui est emblématique d'un attribut essentiel de cette divinité : ainsi Brahma a pour monture un cygne, qui symbolise le pouvoir de discrimination, notamment entre le Réel et l'irréel.

VAIÇYA : membre de la 3ème caste, artisan ou commerçant. Cf. brahmana, ksatriya et shudra.

VAIDHYUTA : « de la nature de la foudre » -1) l'électricité; 2) la vitesse foudroyante.

VAIDURYA : lapis-lazuli; de couleur bleu profond.

VAIKHARI : 1) le langage articulé; 2) le langage grossier. Cf.: Madhyama : le langage subtil intérieur; Pachyanti : le langage à un stade pré-subtil; Nada : le langage ou le Verbe de Brahman à l’état causal.

VAIKUNTHA (SVARGA): 1) ciel où réside Vishnu, qui figure un paradis pour les âmes libérées, où ne sévissent ni la peur ni les difficultés; 2) “l'Invincible”, épithète d'Indra et de Krishna.

VAIRAGI: Un renonçant.

VAIRAGYA : 1) le non-attachement, le détachement, l'absence de désirs matériels et de passions, l'indifférence et le dégoût des affaires et des plaisirs du monde; 2) l'abnégation, le renoncement absolu (cf. tyaga et sannyasa).

VAIRAJA : 1) relatif à Viraj, l'Être cosmique, ou à Brahman, au Purusha, au Manu; 2) mètre védique de 10 syllabes.

VAISHESIKA : l’un des 10 systèmes philosophiques indiens, fondé par Kanada. Il est ainsi nommé parce qu’il enseigne que la connaissance de la nature de la réalité est obtenue en connaissant les propriétés spéciales (vishesa) ou différences essentielles qui caractérisent 9 réalités, ou substances, éternelles : prithivi, la terre; ap, l’eau; tejas, le feu; vayu, l’air; akasha, l’éther; kala, le temps; dik, l’espace; atman, le soi, et manas, l’esprit.

VAISHNAVA : 1) relatif à, ou consacré à Vishnu; 2) un sage auto-réalisé, stade postérieur à l'étape de brahmane, le connaisseur de Brahman, considéré comme supérieur à ce dernier par le Vishnouisme.

VAISHNAVI : la Puissance de l'Immanent, une épithète de Shakti, Devi, la Grande Déesse.

VAISHNAVI MUDRA : « Sceau de Vishnu » - “Focaliser son mental sur un objet intérieur tandis que les yeux regardent devant eux, sans ciller des paupières, cela s'appelle le sceau de Vishnu (Vaishnavi mudra). C'est là un secret bien caché dans tous les Tantras.” Sandilya Up., I-31.

VAISHVANARA : « qui appartient à tous les hommes » - 1) l'Être Universel; le Soi à l'état de veille (jagrat), qui est le support de l'état de veille ou conscience du corps physique (sthula sharira); la conscience du monde extérieur; 2) épithète d'Agni, en tant que « Celui-qui-pénètre-tout », en rapportant la science qui explique tout l'occulte. Il est alors le Dieu de la Science, la puissance d'Illumination, intérieure comme extérieure; 3) Vaishvanara-Agni est à comprendre comme l'étincelle qui allume le bûcher de la destruction cosmique. C'est aussi un sacrifice au feu universel, pour le bien de tous les êtres.
Ce type de feu est supposé recouvrir tout l'univers. Il est présent dans les êtres vivants sous la forme du feu digestif. Dans l'univers, il produit chaleur et lumière, et troisièmement, il est le médium qu'utilisent les Sages pour aller dans le séjour des dieux, des mânes et de Brahman.

VAISHYA : membre de la 3ème caste, artisan ou commerçant. Cf. brahmane, kshatriya et shudra.

VAITARANI : la « rivière de l'enfer » à la frontière des mondes inférieurs, qu'il faut traverser avant de pénétrer dans les régions infernales; charriant des flots de sang et toutes sortes de débris, elle coule en flots impétueux. Cf. le Styx et l'Achéron, deux des quatre fleuves de l'Hadès grec.

VAITATHYA : erreur, fausse vérité.

VAJAPEYA : « boisson de vigueur » - rite royal, sacrifice du soma, le nectar d'immortalité, dédié à Indra et aux Gandharvas.

VAJRA : 1) foudre (arme missile) de Shiva ou d'Indra, qui est figurée comme un sceptre présentant quatre pointes recourbées aux deux extrémités; représentation en métal de cette arme sacrée; 2) diamant.

VAJROLI MUDRA : « Sceau de la foudre » - Pratique yoguique et tantrique, qui consiste en la constriction du méat urinaire, soit dans un rapport sexuel, pour maîtriser l'émission de semence, soit dans la mobilisation de l'énergie sacrée, Kundalini. Cf. Shakti-Chalini Mudra.

VAK : 1) la Parole (le Logos), le Mot primordial, Om, également désigné comme Paravak, le Mot suprême et originel des Védas, dont le déploiement met en branle les processus de création et manifestation universelle;
2) discours, parole, voix;
Les quatre mesures de la parole : Selon le Rig Véda, 1.164.45 : « La Parole (Vak) a été mesurée et répartie en quatre divisions, et seuls les Brahmanes qui possèdent la Connaissance savent quelles elles sont.
Trois d'entre elles, conservées dans la gnose secrète, n'engendrent aucune vibration perceptible; de la Parole, l'être humain articule seulement la quatrième division.
 » Cf. les quatre degrés de Vak, la Parole.
3) Vak, déesse de la Parole, est un aspect majeur de Sarasvati, déesse de la Connaissance, de la musique et des arts, épouse de Brahma, le Créateur. Toutes les significations qui précèdent lui sont implicitement associées.

VAK INDRIYA : l’organe de la parole.

VAKRA : difforme.

VAKYA : Mot, parole, sentence.

VAKYANUSANDHANA : méditation sur le sens profond des mahavakyas, grandes sentences upanishadiques.

VALAKHILYAS : “amas de poils” - Race de sages (Rishis) de taille naine, engendrés par les cheveux de Prajapati, le Créateur, tandis qu'il pratiquait son ascèse initiale à la création des êtres vivants; il y en eut 60.000, dit-on, que l'on peut voir entourant le char de Surya, le Soleil.

VALI : vague, ondulation; pli, ride.

VALLABHA : aimé, préféré; bien-aimé, époux, favori.

VALLI : "liane" - la section, le chapitre d’une Upanishad.

VAMA : le côté gauche.

VAMADEVA : « dieu adorable » - 1) l'un des cinq aspects de Shiva, « l'Adorable », dirigeant vers le nord son pouvoir de préservation, associé à Vishnu; cf. SadaShivaMurti, Pancha Brahman et Pancha Kritya; 2) nom du Rishi qui composa le quatrième cycle (Mandala) du Rig Véda (58 hymnes dédiés principalement à Agni et Indra).

VANAPRASTHA : « ermite des forêts » - l’anachorète qui se retire en un lieu solitaire et qui se trouve au 3ème stade de la vie brahmanique; cf. Brahmacharin, grihastha et sannyasin.

VANCANA : tromperie, déception, illusion.

VARADANDA : baguettes chargées de bénédictions.

VARAHA : « sanglier » - Vishnu manifesta son 3ème avatar sous la forme de cet animal (soit une forme pleinement animale, soit anthropomorphique : un homme à tête de sanglier) afin de reconquérir la Terre (Bhumi) dont l'Asura Hiryanaksha (« aux yeux d'or ») s'était emparée et qu'il cachait aux fins fonds de l'Océan primordial. Après un millier d'années de combat, Varaha reconquit la Terre et la ramena à la surface, en équilibre sur ses défenses, restaurant ainsi la plénitude cosmique. On voit là une allégorie de la résurrection de la Terre et de la Manifestation à l'aube d'un nouveau kalpa, à l'issue d'un pralaya ou immense période d'extinction universelle. Cf. Cycles cosmiques.

VARAHI : La Puissance du Sanglier, l'un des aspects de la Grande Déesse, Shakti, Devi.

VARCHASA : cf. Brahma varchasa.

VARDHANA : 1) en croissance, prospère; 2) qui accroît, fait prospérer.

VARNA : « apparence, couleur » - 1) type, espèce, sorte; couleur; caste sociale. 2) Il y a 4 castes : a) brahmanas, les âmes évoluées et mûries par l'expérience spirituelle des incarnations précédentes. Leur responsabilité est, outre l'étude à vie des textes sacrés, de préserver le dharma (l'ordre et le bien) et d'enseigner la connaissance spirituelle avec discernement; b) kshatriyas, les âmes férues de gouvernement et de législation, dont la responsabilité est l'ordre moral et juridique, la paix sociale et l'évolution historique de la nation; c) vaishyas, les âmes axées sur le partage des biens matériels et orientées vers le goût des richesses, les commerçants et propriétaires terriens; d) shudras, les âmes jeunes, employés et domestiques, artisans et agriculteurs. Selon la notion de rétribution karmique, une âme renaît dans la caste qui lui est nécessaire, et c'est pourquoi la tradition conseillait au fils d'adopter la même profession que son père. Cf. jati. 3) lettre, syllabe; note musicale, mélodie, poème.

VARNA DHARMA : « le devoir de caste » - Le Varna Dharma regroupe tous les codes religieux et moraux qui définissent la vertu en fonction de la caste. Ce sont ces codes qui ajustent le devoir social en harmonie aux règles de conduite, variables selon la communauté où l'on naît, et en harmonie à la branche professionnelle de la famille au sein de cette communauté.
En fait, le Varna Dharma s'articule sur deux hiérarchies sociales distinctes, mais complémentaires : la caste de base, varna, et le groupe socio-professionnel, jati. Il y a 4 castes, 3.000 jatis, et une catégorie de hors-castes, les pariahs ou dahlits. Malgré la création d'une vaste classe moyenne dans l'Inde contemporaine et une mobilité professionnelle accrue, le système de jati dharma reste toujours valide aux yeux de la majorité. Les mariages inter-castes ou inter-jatis sont limités, mais possibles. La croyance reste toujours qu'il faut trois générations, après une rupture de caste ou de jati, pour être réellement intégré à sa nouvelle caste... mais non, hélas, qu'il a y égalité de valeur et liberté de choix ! Il y a indéniablement des comportements intolérables, issus de la discrimination toujours vivace contre les harijans, ces “enfants de Dieu” chers à Gandhi, qui sont en fait une des jatis de hors-castes ou intouchables; ou l'abus flagrant de leurs privilèges par les classes supérieures (nullement différentes en Inde du reste de la planète !). Mais il faut quand même reconnaître les points forts de ce système ancestral : haut standard de technicité au sein des corporations (transmission de père à fils, ou d'oncle à neveu, ou de maître à disciple), un fort sens de la communauté et de la solidarité, sens de l'économie et du patrimoine à transmettre, sécurité familiale et continuité des valeurs religieuses et culturelles. Sociologiquement parlant, le Varna Dharma dessine la grille des interactions sociales. Cf. Jati, Dharma.

VARUNA : Dieu des Eaux (océaniques, pluviales et souterraines), il détient les pouvoirs magiques de la Création et représente la loi divine à l'œuvre dans le processus alchimique de la vie. C'est un démiurge préhistorique et son pouvoir absolu concerne les hommes, par leur dépendance aux conditions naturelles planétaires. « Seigneur de l'Étendue primordiale », il est l'immensité et la pureté de la Divinité primordiale qui sert de trame à la Création; il représente également la pureté éthérée et l'immensité océanique de la Vérité absolue. En tant qu'Aditya, il est la Loi divine, qui régit les rapports des divins aux humains, la mystérieuse destinée de l'homme, la justice divine, totalisant les lois naturelles, morales et cosmiques, toutes trois immuables.

VASA : 1) odeur agréable, parfum; 2) impression, illusion perdurante.

VASANA : 1) odeur; 2) désir, inclination, aspiration; 3) les imprégnations que les désirs antérieurs (y compris dans des incarnations précédentes) ont laissé dans le mental, et qui agissent comme des réminiscences inconscientes, des pulsions innées; une sensation antérieure, devenue souvenir subconscient, qui peut susciter à l'occasion une vague impression, une émotion par association énigmatique (cf. “l'inquiétante étrangeté” ou le sentiment de “déjà-vécu”, chez Freud); 4) en mathématique, preuve, démonstration.
Un vasana est un faisceau ou agrégat de samskaras de caractère similaire. Ces samskaras sont les imprégnations que les désirs antérieurs (y compris dans des incarnations précédentes) ont laissé dans le mental, et qui agissent comme des réminiscences inconscientes, des pulsions innées. Au plan pratique, il est assez ardu de distinguer entre vasanas et samskaras, ils se chevauchent et s'interpénètrent constamment ! On distingue 3 types d'imprégnations innées : - loka vasana, qui infléchissent la renaissance dans tel ou tel monde; - shastra vasana, qui infléchissent l'attirance pour tel ou tel enseignement; - deha vasana, qui déterminent la préférence pour tel ou tel type de corps physique. Un vasana constitué donne un trait de caractère qui modèle inconsciemment les désirs et les habitudes, fournit les motivations et structure les tendances du comportement spontané.
En résumé, les empreintes-samskaras s'agglomèrent en complexes-vasanas qui structurent la psyché subconsciente et s'expriment en vrittis, ou idéations et états d'âme fluctuants.

VASANA DAHA TANTRA : « méthode (tantra) de purification (daha) subconciente (vasana) » - Les vasanas peuvent être positifs ou négatifs et, dans ce dernier cas, peuvent peser lourdement sur les attitudes et les motivations. Une excellente méthode pour résoudre les difficultés récurrentes est de dissoudre les vasanas fautifs. Pour ce faire, il faut rédiger une confession ou de longues lettres à ceux avec qui les relations sont minées, éclaircissant l'origine de la problèmatique et avouant les dommages déjà causés. Puis il faut brûler ces écrits, la purification par le feu assurant à la fois le passage de l'inconscient fluctuant à la clarté du conscient maîtrisé, et la purification des émotions qui ont accompagné la rédaction de la confession. Ce procédé, simple mais efficace, opère une catharsis purificatrice, mais aussi une élargissement du champ conscient et de la maîtrise de soi.

VASAT : « Que vienne ... » - Invocation sacrificielle, après la récitation d'un hymne et avant de verser l'oblation dans le feu.

VASISHTA : 1) le plus riche, le plus éminent, l'excellent; 2) nom de l'un des Rishis.

VASTU : 1) chose; biens, richesses; 2) matière, substance; nature, caractère; sens propre.

VASUDEVA : « Celui qui demeure en toute chose » - la Divinité universelle; l’un des noms de Vishnu. Également le père de Krishna (le 8ème avatar de Vishnu). Par rapport à la créature humaine (jiva), Vasudeva est non seulement “Celui qui demeure en tous”, il est aussi “Celui qui fait tous demeurer en Lui”. Également le nom du père physique de Krishna (le 8ème avatar de Vishnu), considéré comme un avatar de cet aspect de la Divinité.
Vasudeva, Samkarshana, Pradyumna et Aniruddha sont les quatre avatars du Purusha, l'Homme cosmique, qui se manifestent en tant que membres de la famille ou descendants de Krishna.

VASUS ou ASHTA VASUS : Les 8 sphères d'existence : 1) la Terre, Prithivi, où réside 2) le Feu, Agni, principe de la nutrition; 3) l'Espace, Antariksha, où réside 4) le Vent, Vayu, principe de la Vie; 5) le Ciel, Dyaus, où réside 6) le Soleil, Surya, principe de la Conscience; 7) les Constellations, Nakshatra, où réside 8) la Lune, Soma, principe d'immortalité. Les Vasus sont aussi considérés comme les 8 Trésors, caractérisés par leur brillance.

VATA : le vent.

VATSYAYANA : Auteur des Kama Sutras, il est le représentant type du matérialisme sensualiste au Vème siècle.

VAUSHAT : (de vas, émettre un bruit, entre autres le grondement du feu) - exclamation ou formule utilisée en offrant une oblation par le feu aux dieux ou aux ancêtres défunts : « Crépite ! Flambe ! Flammes, montez vers ... ! ».

VAYU : 1) le vent; 2) l’état aérien ou gazeux de la matière; les souffles vitaux. En tant que divinité védique ancienne, Vayu est le dieu du vent, de l'air et du souffle vital; sous l'épithète de Mukhya Prana, le Régent de la Vie et des souffles vitaux, il apparaît comme la personnification des cinq souffles vitaux (cf. vayus).

VAYUS : L'énergie vitale, Prana, est composée de 10 souffles, Vayus. Les 5 souffles vitaux primaires ont été vus à l'article Prana. Il s'y ajoute les 5 souffles vitaux (prana vayu) secondaires (upa), à savoir naga, qui soulage des gaz dans l’estomac en faisant éructer; kurma, qui contrôle le mouvement des paupières pour empêcher un corps étranger ou une lumière trop vive de pénétrer dans les yeux; krikara, qui, en faisant éternuer ou tousser, empêche les substances de remonter dans le nez ou de descendre dans la gorge; devadatta, qui apporte un supplément d’oxygène à un corps fatigué en provoquant un soupir ou un bâillement; et dhananjaya, qui maintient la chaleur du corps, qui reste dans le corps même après la mort, entraînant la rigidité cadavérique et faisant parfois enfler les cadavres.

VAYU SADHANA : pratique ou quête (sadhana) des souffles vitaux (vayu). Autre nom du pranayama.

VÉDA : « Connaissance révélée », de ved, “informer, faire savoir, apprendre à quelqu'un” - 1) Les Écritures sacrées qui ont été révélées aux anciens Rishis (voyants, prophètes) et sont donc intégrées à la Shruti (Révélation); 2) connaissance, science; parole sacrée, connaissance révélée.
On distingue 4 recueils :
- Rig Véda : hymnes aux dieux.
- Sama Véda : chants sacerdotaux.
- Yajur Véda : formules sacrificielles en prose.
- Atharva Véda : psalmodies magiques. (Cf. l'entrée correspondante pour chaque Véda)


Feuillet de Véda sur parchemin végétal

Chaque Véda comporte 4 sections : les Samhitas (recueil d'hymnes et de mantras), les Brahmanas (manuels à l'usage des prêtres), les Aranyakas (théologie), les Upanishads et Sutras (philosophie). Samhitas et Brahmanas forment ensemble le karmakanda, ou section du rituel, et ils traitent de cosmologie, de théologie et de liturgie. Aranyakas et Upanishads forment le jnanakanda, ou section de la connaissance, et ils traitent de l'évolution de l'âme et de la réalisation spirituelle.
1) Samhita : « collection » - Recueil de textes en vers (mantras, un ensemble de mantras formant un hymne), où la scansion est considérée comme essentielle à la compréhension et à l'atteinte de l'effet recherché : entrer en contact avec le divin. Chaque Véda possède son propre Samhita, dont il est la partie fondatrice, et aussi la plus ancienne. Les hymnes du Rig Véda étaient probablement au complet dès le XIIe av. J.-C. L'ensemble global des hymnes et mantras compte 89.000 vers, dont 72.000 sont communs aux quatre Samhitas.
2) Brahmanas : « prêtres de Brahman » - Recueil de textes en prose, où les sacrifices solennels sont expliqués en détail, tant au plan technique qu'au plan du sens mystique. Ils contiennent les germes de la pensée philosophique et des sciences ultérieures : loi, astronomie, géométrie, linguistique, concepts métaphysiques tels que karma, étapes de la vie (brahmacharya, grihasta, sannyasa). Ils incluent parfois des sections qui sont typiquement des Aranyakas et des Upanishads.
3) Aranyakas : « textes de la forêt » - Prolongement des Brahmanas, les “traités des étendues sauvages”, “d'où l'on ne peut apercevoir les toits des habitations” (Taittiriya Aryanaka, 2) explorent les techniques appropriées et les significations secrètes des rituels réputés dangereux; c'est tardivement qu'ils prendront le sens de “traités de la vie en forêt pour les renonçants (sannyasin)”. Ils représentent un saut vers la subtilité philosophique et l'abstraction métaphysique, et pour certains ils représentent le “Rahasya Brahmana”, le Brahmana des secrets. Ils ne forment pas un corpus absolument séparé, parfois ils incluent des Upanishads, parfois ils sont partie intégrante d'un Brahmana.
4) Upanishads : « assis auprès [du Maître] » - Section finale et tardive des Védas, les Upanishads sont des interprétations philosophiques, spirituelles, parfois mystiques et/ou ésotériques des Védas, aussi les a-t-on considérées comme le but final de ceux-ci, leur essence profonde, et en tant que Vedanta, “fin des Védas”, elles sont à l'origine de l'école de philosophie Védanta, tout en continuant de dominer toute la pensée de l'hindouisme depuis trois millénaires. Chroniques des Rishis, ces grands sages qui ont exploré la nature de la divinité suprême, Brahman, et de l'âme universelle, Atman, les Upanishads traitent essentiellement du destin de l'âme humaine considérée comme microcosme, reflet du macrocosme. L'identité ultime du Brahman et de l'âme individuelle (jiva) est l'intuition fondamentale, autour de laquelle s'articulent les explorations métaphysiques sur les thèmes de la réincarnation, du karma rétributif, de la libération du samsara par la méditation et le renoncement à la vie du monde. Pour le grand philosophe Shankara, le terme Upanishad est équivalent à Atmavidya, “connaissance du Soi”, ou Brahmavidya, “connaissance de Brahman”.

VÉDANGAS : « membres des Védas » - Ce sont 6 branches auxiliaires des études post-védiques; 4 concernent l'art de psalmodier les Védas : 1) Shiksha (phonétique), 2) Chandas (métrique), 3) Nirukta (étymologie), 4) Vyakarana (grammaire); les 2 autres Védangas sont : 5) Jyotisha Védanga (astronomie-astrologie) et 6) Kalpa Védanga (canon de procédure juridique), subdivisé en Shrauta et Shulba Shastras (codes rituels), Dharma Shastras (lois sociales) et Grihya Shastras (droit domestique).

VÉDANTA : le couronnement, la fin (anta) des Védas : les Upanishads. Un des 6 darshanas, écoles classiques de la philosophie hindoue.
Nom populaire du système philosophique Uttara Mimamsa, signifiant « la dernière investigation des Védas » puisqu’il a pour thème central les enseignements philosophiques des Upanishads. Ces enseignements concernent la nature et la relation des 3 principes, à savoir: (a) Brahman le Principe Ultime, (b) jagrat, le monde, et (c) jivatma, l’âme individuelle; également la relation entre Paramatma, l’Âme universelle et jivatma, l’âme individuelle.

VEDANTA SUTRA : cf. Brahma Sutra.

VENA : le Soleil de midi; dans le Rig Véda, c'est le nom d'un être céleste, peut-être l'arc-en-ciel.

VIBHUTI : 1) force, puissance; noblesse; 2) abondance, splendeur; 3) manifestation divine, déploiement de force et d'énergie; 4) cendres sacrées que revêtent les ascètes consacrés à Shiva.

VIBHUTI PADA : 3ème partie des Yoga Sutra de Patanjali, traitant des pouvoirs que rencontre le yogi au cours de sa quête.

VICHARA : 1) examen, délibération, réflexion; investigation, introspection; 2) dispute, controverse; 3) considération morale.

VICHARANA : l’investigation qui conduit à Brahman; le 2ème des 7 niveaux de sagesse (Jnana bhumika), qui est l'introspection.

VICHARA SAGARA : traité de philosophie.

VISHUDDHA CHAKRA : le centre subtil qui se situe dans la région de la gorge.

VIDEHA MUKTI : la libération désincarnée, où l'on perd conscience de son corps, qui peut être obtenue tout en restant vivant, ou post mortem ; s’oppose à jivan mukti, la libération où l'on garde conscience de son corps, ou obtenue de son vivant, ante mortem.

VIDYUT : l'éclair.

VIDYA : 1) la connaissance, en tant que capacité cognitive développée par l'étude et la méditation; s’oppose à avidya, l’ignorance, la nescience; 2) savoir, science, érudition, gnose, doctrine secrète; 3) formule mantrique, incantation.

VIGHNA : obstacle.

VIJATIYA VRITTI : pensée, mouvement mental étranger et, par conséquent, contraire à la méditation.

VIJAYA : « victoire » - triomphe, conquête, butin; succès.

VIJNANA : 1) connaissance, savoir; discernement, intellect; 2) connaissance sacrée, science infuse. Vijnana est souvent synonyme de buddhi. connaissance, sagesse, réalisation, étant ses trois caractéristiques.

VIJNANAMAYA : fait de pur intellect; de la nature du savoir.

VIJNANAMAYA KOSHA : le jnanamaya kosha, la gaine de l’intellect, buddhi, qui enveloppe l’âme et concerne les processus de raisonnement et de jugement provenant d‘expériences subjectives; l’une des 5 enveloppes de l’individualité humaine; cf. kosha.

VIJNANA NADI : vaisseaux par où la conscience se communique aux divers systèmes du corps.

VIJNANI : le Connaisseur, celui qui a réalisé le discernement parfait.

VIKALPA : 1) différenciation; 2) imagination; construction mentale; abstraction; conceptualisation; hallucination; distinction; expérience; pensée; oscillation du mental.

VIKARA : changement, transformation; altération; déformation, pathologie physique.
1) Selon l'école Sankhya, ce qui est évolué à partir de la source primordiale de la Nature (Prakriti);
2) la transformation apparente de l'Absolu à travers les phénomènes relatifs de l'univers manifesté;
3) altération de la forme ou de l'état naturel d'une substance.
Les impuretés mentales, ou vikaras, s'élèvent en association aux objets du monde, plutôt qu'en relation au soi et à l'identité spirituelle. Elles sont l'expression au plan mental subliminal du karma en cours. Elles demeurent tenaces, bien qu'extrêmement subtiles, tant que l'esprit ne les a pas saisies et reconnues pour ce qu'elles sont. Cette prise de conscience nécessite une méditation profondément vigilante, car ces vikaras sont prolifiques et se recréent en permanence avec chaque expérience, soutenant toutes les associations subtiles qui les accompagnent en arrière-plan. À la faveur de l'intériorisation du pratyahara (retrait des sens), le flot des impuretés mentales apparaît clairement, se libérant dans les couches profondes de l'inconscient, et l'esprit peut les observer objectivement et cesser de s'y identifier. C'est ce processus de détachement qui constitue la purification mentale, ou chitta shuddhi. Progressivement, l'esprit vigilant capte puis rejette tous les schémas constitués et leurs associations, et se simplifie, laissant la place au vide (shunyata) et à une paix authentique.

VIKARIN : sujet au changement; inconstant, infidèle.

VIKASHA : « qui devient manifeste, visible » - L'éclat de l'épanouissement, telle la fleur qui déploie ses pétales, tels les chakras qui s'ouvrent et se développent avec l'éveil de la kundalini.

VIKRITI : 1) changement, transformation; également, changement d'humeur; 2) dégradation; le principe d'entropie à l'œuvre dans le monde de la matière, Prakriti; en ce sens, il est le concept opposé à celui de Prakriti, la Nature originelle. Mais il représente aussi, en ce sens, tous les principes dérivés de la substance fondamentale incorruptible, qui subissent une dégradation puis une destruction lors d'un pralaya, phase d'obscuration de l'univers manifesté.

VIKRITIPATHA : récitation du Véda selon un mode particulier, chaque mot étant répété avant le suivant (krama, en ordre successif), chaque mot étant prononcé en continu avec ses voisins (ghana, dense), ou encore les mots étant pris par deux, répétés trois fois, puis prononcés en sens inverse (jata, tresse)

VIKSHEPA : 1) mouvement de poussée vers l'extérieur, ou loin de soi; 2) pouvoir de projection de l'ignorance, engendrant confusion, perplexité; 3) dispersion de l’esprit; tendance à la distraction; pouvoir de projection de l'esprit, qui est cause de l'implication du mental dans le monde extérieur; agitation mentale résultant de l'extériorisation de la conscience hors du centre qu'est le Soi.

VIKSHEPA SHAKTI : le pouvoir de projection de maya: cf. avriti ou avarana shakti.

VIKSHIPTA : 1) éparpillement, dissémination; 2) agitation de l’esprit causée par la distraction, la confusion ou la perplexité.

VIKUNTHA : « aiguisé, pénétrant » - épithète de Vishnu, « l'Immanent », Celui qui pénètre tout l'univers et l'imprègne de part en part.

VIMARSHA : délibération mentale.

VINA : sorte de luth, composé d'un manche ajusté sur deux calebasses sur lequel des cordes sont tendues.

VINADANDA : 1) manche du luth, où sont disposées les cordes; 2) colonne vertébrale (les nadis sont les cordes, et prana y joue sa musique).

Les 25 éléments primordiaux, ou tattvas sont : Purusha, l’Esprit cosmique; Prakriti, la Substance cosmique; Mahat, l’Intelligence cosmique; Ahamkara, le principe d’individualisation; Manas, l’esprit, le mental cosmique; les 10 Indriyas, les 10 facultés sensorielles abstraites de connaissance et d’action; les 5 Tanmatras, les 5 sens subtils (son, toucher, vue, goût et odeur) qui sont en relation avec les facultés sensorielles; et les 5 Mahabhutas, les 5 « grands éléments » fondamentaux grossiers : éther (espace), air, feu, eau et terre.

VINIYOGA : 1) charge, emploi; fait de confier une charge; 2) usage; intention, but.

VINIYOGA (-MANTRA) : formule qui attribue à un Rishi la paternité d'un mantra ou d'un hymne, indiquant aussi le mètre utilisé et le ton musical. Méthode assignée pour les mantras.

VIPARITA BHAVANA : croyance erronée en la réalité du monde sensible.

VIPARYAYA : point de vue erroné, qui se révèle tel après étude. Le Samkhya en dénombre 5 sortes : l'ignorance, l'amour de soi, le désir, la colère, la peur, qui sont “les cinq poisons”.

VIRA : héros.

VIRABHADRA : Terrible génie, émané de Shiva, dont les Puranas content plusieurs exploits violents.

VIRAJ ou VIRAT : 1) roi prince, souverain; 2) la Puissance créatrice ou Nourriture divine; le corps de la Totalité, l'Être Cosmique, le Macrocosme. Également, le Masculin, puissance créatrice conceptuelle de l'univers manifesté, en contraste au Féminin, puissance créatrice et matérialisante (cf. Bhagavati, Ishvari). La Totalité, forme cosmique du Soi, est cause du monde matériel; l'Esprit universel omniprésent prend la forme de l'Univers, il est le Voyant et le Créateur des formes matérielles. Cf. Ishvara, Hiranyagarbha; ces 3 termes désignent les divers états de la Manifestation (cause et effets compris); l’univers, le Macrocosme; 3) un mètre védique (prosodie).

VIRAJA ou VIRAT PURUSHA : l’Être universel, le grand Homme Cosmique.

VIRAJA HOMA : « Homa (sacrifice) universel » - Offrande par le feu à Viraj, l'Être Cosmique, juste avant de prendre les vœux de renonçant (sannyasa), accompagnée de la requête suivante : que tous les êtres vivants que l'on rencontrera dorénavant nous fasse grâce des obligations karmiques que nous pourrions avoir envers eux, ce qui serait favorable à une liquidation rapide du karma en cours (prarabdha).

VIRAT : la Totalité, forme cosmique du Soi, cause du monde matériel; l'Esprit universel omniprésent, qui prend la forme de l'Univers, qui est le Voyant et le Créateur des formes matérielles. Cf. Ishvara, Hiranyagarbah; ces 3 termes désignent les divers états de la Manifestation (cause et effets compris); l’univers, le Macrocosme.

VIRAT PURUSHA : l’Être universel.

VIRYA : 1) vigueur, force, virilité; 2) courage, enthousiasme.

VISAMA VRITTI : rythme irrégulier ou spasmodique de la respiration.

VISARGA : (de visrij, lancer, émettre, répandre) – 1) émission; lancer; procréation; 2) libération; 3) phonétique: prononciation sourde puis vocalisée (comme le ch allemand) du s et du r devant certaines consonnes et en fin de mot, représentée par la lettre h.

VISARJANA : 1) fin, évacuation, abandon, mise en liberté; 2) déposition d’une idole dans les flots d'une rivière; au figuré, abandon du contact avec la divinité à la fin d'un rituel.

VISHALATA : extension, espace, ampleur, largeur.

VISHAYA : 1) doute; 2) objet; objet de perception ou de plaisir; 3) sujet (livre, traité, image, etc.); contenu.

VISHAYA SHAKTI : force qui nous pousse vers les objets des sens.

VISHAYA VRITTI : pensée sensuelle, orientée uniquement vers les objets des sens.

VISHNU : de la racine “vish”, établir, pénétrer : « l'Omnipénétrant, l'Omniprésent » - Pour l'Advaita Védanta, Vishnu est le second des dieux de la Trimurti : l’aspect conservateur du Divin, c.-à-d. de Brahman. Mais pour les Vishnouïtes, il est la Divinité suprême, la Réalité absolue, « Celui qui pénètre en tout atome de l'univers, pour qui il n'est ni entraves ni limites », dit le Rig Véda. À certaines époques historiques éminemment critiques, Vishnu émane des représentations physiques de lui-même, des avatars, afin de reprendre les rênes des consciences humaines. Le Mahabharata, épopée fondatrice de la culture hindoue, mentionne 1000 noms de Vishnu, exprimant ainsi la très riche connotation de ce dieu. Cf. Avatar, MahaVishnu.

VISHUDDHA CHAKRA : « la roue de pureté» - centre subtil situé dans la région de la gorge (pharynx); siège de la volonté créatrice et de l'amour divin. L'Akasha (éther, espace) est l'élément que canalise ce centre.

VISHVA : « tout, la totalité, l'univers » - 1) l'Esprit de l'univers manifesté, la Totalité universelle; 2) le maître de la conscience, correspondant à l'état de veille (jagrat), également appelé Vaishvanara. Cf. Les quatre dimensions de la conscience.

VISHVADEVAS : « les Principes universels » - Au nombre de 10 : Vasu, Demeure; Satya, Vérité; Kratu, Volonté-intelligente-du sacrifice; Daksha, Art rituel; Kala, Temps; Kama, Plaisir; Dhriti, Patience; Kuru, Ancêtre-du-Nord; Pururava, Cri d'Abondance; Madrava, Cri de Joie.

VISHVA DHARINI : soutien de l’Univers.

VISHVARUPA : 1) qui a la forme de la totalité universelle, multiforme; 2) multicolore; 3) épithète de Vishnu, « le Multiforme ».

VISHVASRIJ : le Souverain universel.

VISHVESHVARA : le Seigneur de l'univers.

VISHVODHARI NADI : l’une des nadis dont la fonction est d’assimiler la nourriture.

VISISHTADVAITA VÉDANTA : Philosophie du non-dualisme conditionnel, formulé par Sri Ramanuja au XIème siècle ap.J.-C.

VITARKA : réflexion; supposition, conjecture; échange d'hypothèses, discussion, argumentation.

VITARKAMUDRA : geste de l'enseignement, ou de l'argumentation : pouce et index de la même main réunis.

VIVARTA : les apparences particulières que prend une substance dans la diversité des nouvelles formes qu'elle revêt, sans avoir réellement subi un quelconque changement en elle-même. Exemple classique : le sel dissous dans de l'eau, ou une étoffe teinte. Il y a à chaque fois les deux catégories initiales (l'eau + le sel, l'étoffe + la teinture) et rien de plus ne résulte que le mélange de celles-ci sans aucune altération de leur nature intrinsèque. Par évaporation, le sel se dissociera de l'eau, par lavages fréquents, la teinture partira de l'étoffe.

VIVASVAT : L'un des douze Principes souverains (cf. Adityas), représentant la Morale ou Loi des ancêtres. Il est le père de Vaivasvata Manu, le Législateur et premier-né de l'humanité actuelle, et de Yama, dieu de la Mort.

VIVEKA : 1) aptitude au discernement; jugement, discrimination; 2) la discrimination entre le Réel et l’irréel; faculté de discerner l’apparence trompeuse de la Réalité.

VIVEKA KHYATI : faculté (khyati) de discrimination, et connaissance qui s'ensuit.

VIVEKA CHUDA MANI « Le Plus Beau Fleuron de la Discrimination » : œuvre majeure de Shri Shankaracarya, considérée comme le chef-d’œuvre de la littérature de l’Avdaita Védanta.

VIVEKANANDA (Swami) : le principal disciple de Shri Ramakrishna.

VIVIDISHATI : vouloir connaître, aspirer à la connaissance; rechercher, faire des investigations.

VRAJA : « troupeau; pâturage » - pâturages près de Mathura, où Krishna allait retrouver les Gopis, les bergères.

VRATA : vœu, résolution; règle de conduite.

VRINDAVAN : forêt des environs de Mathuraï, où se passa l’enfance de Krishna. Ville de ce nom, devenue lieu de pèlerinage.

VRIT : tourner, rouler.

VRITTI : 1) la vague; 2) la modification mentale, l’idéation; impulsion ou vague agitant le contenu mental (chitta); 3) façon d’agir, comportement, manière d’être; état mental.

VYADHI : maladie, trouble, affection.

VYAHRITI : « énonciation, proclamation » -Paroles prononcées rituellement; proclamation du nom des 7 mondes (lokas), ou du mantra “Om Bhuh Bhuvah Svah”, représentant respectivement la Terre, l'Atmosphère (ou monde intermédiaire) et les Cieux.

VYAHRITITRAYA : Proclamation rituelle des 3 mondes (triloka) : bhur, bhuvah, svah. Le mantra “Om bhuh bhuvah svah”, représente respectivement la Terre, l'Atmosphère (ou monde intermédiaire) et les Cieux.

VYAKHYA : 1) expliquer, exposer en détail, commenter; 2) explication, commentaire.

VYAKHYANA : récit, exposé; interprétation; analyse grammaticale.

VYAKTA : le développé; le manifesté; l'Individualisé; l'état astral et mental concret (kama-manasique). Cf. Avyakta.

VYANA : une des 5 fonctions du prana : la distribution. L’un des souffles vitaux qui pénètre tout le corps et y fait circuler l’énergie provenant de la nourriture ingérée et de l’air respiré.

VYAPAKA : qui se répand partout; omnipénétrant.

VYASA : « le Compilateur » - Vyasa, également nommé Véda Vasya (“le séparateur du Véda”), fut le Scribe divin qui délivra le Véda aux humains à l'orée de ce Manvantara, ainsi que les autres œuvres majeures et monumentales de l'hindouisme, tels les dix-huit Puranas majeurs, les Brahma Sutras, et le Mahabharata. C'est lui qui fut chargé, vers la fin du Dvapara Yuga (l'âge d'airain) de scinder le Véda, texte unique, en quatre Védas, afin de se mettre au niveau de compréhension et d'intégration nettement affaibli de l'humanité incarnée durant le Kali Yuga actuel (l'âge de fer). On dit qu'il devint l'un des sept Immortels, en vertu du travail immense qu'il accomplit; mais plus exactement, le Shiva Purana explique qu'il est un des avatars récurrents de Vishnu, qui revient à chaque Dvapara Yuga pour accomplir la mission de mettre l'enseignement spirituel au niveau de l'humanité qui va suivre, celle du Kali Yuga. Vingt-huit fois déjà, le dieu s'est incarné en tant que Véda Vasya.

VYAVAHARA : activité; usage, coutume; profession, commerce; langage populaire (p. oppos. au langage savant).

VYAVARIK AKSHAYA : activité de ce monde.

VYAVASAYATMIKA BUDDHI : intellect diligent et persévérant.

VYOMA : Akasha, éther, espace.

VYOMA PANCHAKA : cf. Akasha.

 

 

Y

YAGA : autel.

YAJAMANA : le sacrifiant, c-à-d. celui qui ordonne un sacrifice et paie les prêtres qui vont l'accomplir, pour son bénéfice. Il est le commanditaire ou le patron du sacrifice, tandis que le sacrificateur est le prêtre principal (le Hotri) qui mène la cérémonie.

YAJNA : «sacré, sacrifice » - cérémonie d'offrande, accomplie rituellement par un prêtre; par extension, tout rite consacré aux dieux, rituels et cérémonies religieuses; le prêtre officiant en tant que Maître des Oeuvres sacrées. Dans l'Inde contemporaine, le puja, plus simple et plus rapide, a largement remplacé le yajna, solennel et complexe. Les innombrables cérémonies et rituels qui se pratiquement quotidiennement ou plus dans les innombrables temples, sont également des yajnas ou des pujas. Mais les grands sacrifices solennels continuent de prévaloir dans des circonstances graves (sécheresse, cataclysme, guerre civile...). Pour les grands sacrifices solennels, cf. Soma Yajna.
Les Brahmanas des Védas et les Shrauta Shastras décrivent les divers types de rites de yajna, dont les plus élaborés requièrent des centaines de prêtres. Les Grihya Shastras décrivent les yajnas domestiques. Les uns et les autres ont en commun quatre composantes obligatoires : 1) dravya, les oblations (beurre clarifié, graines, épices et certaines écorces), transmises aux divinités via le feu (Agni est donc le messager divin qui porte l'essence des oblations et des prières); 2) des mantras, chants sacrés et prières; 3) devata, la présence invoquée d'un dieu qui est le récipiendaire du sacrifice; 4) tyaga, un fort sentiment d'oblation de son être essentiel.
Les Dharma Shastras décrivent les cinq yajnas quotidiens que doit accomplir le maître de maison, mais aussi le sannyasin, le renonçant :
1) Brahma Yajna, également nommé Veda Yajna ou Rishi Yajna : “Hommage à Brahma, aux Védas et aux Voyants”, qui consiste à étudier et/ou enseigner une portion quotidienne des livres sacrés.
2) Deva Yajna : “Hommage aux dieux et aux élémentals”, qui consiste à réaliser tout ce que l'homme doit aux élémentals qui guident la nature, et à les nourrir d'oblations par le feu (homa).
3) Pitri Yajna : “Hommage aux mânes”, qui consiste à offrir des galettes (pinda) et de l'eau aux ancêtres de la lignée familiale, ainsi qu'aux progéniteurs de l'humanité.
4) Bhuta Yajna : “Hommage aux créatures animées et aux élémentals”, qui consiste à disposer de la nourriture au sol, destinée aux hors-castes, aux animaux et aux élémentals.
5) Manushya Yajna : “Hommage aux humains”, qui consiste à nourrir des étrangers, des pauvres, des sans-abris et des étudiants, ou à leur faire l'aumône.
On s'acquitte du Brahma Yajna au lever, et des quatre autres juste avant le repas de midi. Dans le monde contemporain, ils sont partie intégrante de la puja quotidienne, devant l'autel domestique.
Enfin, le concept de Yajna s'élargit lorsqu'un être décide de se consacrer à la quête pirituelles. Il considère dès lors sa vie comme un JivaYajna, un sacrifice de l'entité incarnée qu'il est. Par la sadhana et le tapas, c'est un yajna intériorisé qui est pratiqué en permanence au Soi, à l'Atman.

YAJNASTHALA : L'autel sur lequel est accompli le sacrifice par le feu, et qui consiste en une aire, ouverte par les côtés et surmontée d'un auvent.

YAJNASTOMA : hymne de louange, chant sacrificiel.

YAJNAVALKYA : Nom d’un grand sage, auteur d’un traité de loi, qui fut le guru du roi Janaka. Personnage majeur de plusieurs Upanishads, il passe pour être l'auteur de la Brihadaranyaka Upanishad, où il enseigne la doctrine moniste de l'Advaita Védanta (le Védanta non-duel), laquelle affirme l'identité de l'Atman et de Brahman. Il y apparaît dialoguant avec ses deux épouses, Maitreyi et Katyayani. Yajnavalkya est considéré comme le plus grand de tous les yogis érudits de l'ère védique, et en tant qu'instructeur spirituel il fut le prédécesseur de Krishna. Selon l'Agni Purana (17.7-9), il se réincarnera pour être l'instructeur du futur avatar, Kalki.

YAJNAYAJNIYA : nom de certains hymnes (Saman) venant à la fin d'un Agnishtoma, l'un des 7 grands sacrifices du Soma.

YAJNIYA : 1) digne d'un sacrifice, sacré; 2) pieux, dévot, saint; 3) destiné ou propre au sacrifice; sacré.

YAJNOPAVITA : le cordon sacré, marque distinctive des brahmanes (qui se consacrent exclusivement à l'étude des Védas) et des deux autres castes supérieures (kshatriyas et vaishyas), ainsi que des ascètes (sannyasin), est donné lors d'une cérémonie d'initiation qui marque l'entrée dans la voie vers Brahman, par l'étude des Védas.

YAJUR VEDA : l’un des 4 Védas, recueillant les formules sacrificielles en prose.

YAMA : dieu de la mort. Sous l'épithète de Dharmaraja, Seigneur de la justice, il représente la justice divine à l'égard des morts.

YAMA : 1) la purification de l‘aspirant, 1er membre (ashtamga) du Raja Yoga, incluant diverses observances morales. Les 5 yamas sont des commandements moraux ou principes éthiques universels, qui transcendent les notions de croyance, pays, âge ou temps. A savoir : ahimsa, la non-violence; satya, la vérité; asteya, le non-vol; brahmacharya, la continence; et aparigraha, la non-convoitise.
2) période de temps de 3 heures.

YANTRA : « barrière, serrure; engin, instrument » - Diagramme mystique associant figure géométrique et lettres-syllabes mystiques, qui reproduit les champs énergétiques généré par un mantra lorsqu'on le chante, ou qui engendre ces mêmes champs énergétiques si on médite sur lui. Gravé sur une plaques en métal précieux, le yantra canalise les énergies associées à la divinité résidente d'un temple. Le fidèle peut se le représenter comme un édifice de lumière astrale et de sons psychiques à l'intérieur duquel la divinité opère. Dans le Tantrisme, spécialement dans le shaktisme, les yantras sont utilisés comme supports de méditation et moyens de sadhana. Cf. Shri Chakra.

YASHAS : gloire, célébrité.

YATASTHANA : le lieu originel.

YATI : ermite, anachorète.

YOGA (yuj = joindre, atteler - d'où = concentrer son attention sur ) : 1) l’union spirituelle; c’est l’un des 6 darshanas, systèmes philosophiques, codifié é par Patanjali. Le Yoga est l’union de la volonté humaine à la Volonté divine, un équilibre de l’Âme qui permet de regarder la vie sous tous ses aspects avec équanimité. Le but principal du Yoga est d’enseigner les moyens par lesquels l’âme humaine peut s’unir complètement à l’Esprit suprême omnipénétrant, et ainsi obtenir la libération ultime.
2) Yoga désigne ainsi soit le système philosophique qui s’apparente au Samkhya, soit la méthode proposée pour réaliser la Vérité d’après ce système; les principaux yogas sont : Karma, Bhakti, Jnana, Hatha, Raja.
3) également couramment employé comme synonyme de Raja Yoga.

YOGABRASTHA : yogin qui, étant parvenu à un haut degré de spiritualité dans une vie antérieure, a commis une faute l’ayant obligé à reprendre son évolution à un degré moins élevé au cours de sa présente renaissance.

YOGACHUDAMANI UPANISHAD : l’une des Upanishads mineures, traitant du Yoga.

YOGA NIDRA : le sommeil (nidra) du yoga, où le corps est en repos complet, tandis que l’esprit demeure pleinement conscient, bien que tous ses mouvements aient cessé. On considère également le samadhi, l'absorption en méditation profonde, comme un sommeil, mais aussi comme un pouvoir particulier de la Divinité, par lequel elle soulage les souffrances des humains ou des êtres vivants en les ramenant en son sein. Ce pouvoir divin commença de se déployer au moment de la Création de l'univers, celui-ci n'étant qu'un rêve dans le sommeil de la Divinité (Bhagavata Purana, I-3-2).

YOGARUDHA : le point d’aboutissement du Yoga, atteint lorsque l’aspirant a acquis la maîtrise la plus complète sur ses sens et sur son mental.

YOGA SUTRA : L’ouvrage classique de Patanjali, consistant en brefs aphorismes sur le Yoga, et comprenant 4 parties, traitant respectivement de la méditation profonde (samadhi); des méthodes (sadhana) pour atteindre l’état de Yoga; des pouvoirs (vibhuti) obtenus par le chercheur au cours de sa quête; et de l’état de libération ultime (kaivalya).

YOGI(N) : celui qui pratique un ou plusieurs Yogas.

YOGINI : 1) démon féminin, de type guerrière, liée au culte des Matrikas (Grandes Mères), compagne de Durga. Cf. Dakini, Shakini. 2) femme adepte du Yoga.

YOJANA : mesure de distance, équivalente à 9 ou 10 miles, soit 14,5 ou 16 kilomètres.

YONI : « source, origine; matrice, sexe féminin » - 1) Dans le tantrisme, le Shivalinga est le symbole du phallus, et son socle (ou pitha) est également appelé yoni. Cf. linga. Si le linga représente le non-manifesté, l'Absolu en tant que donnée statique, par contre la yoni représente le dynamisme, l'énergie créatrice de la Divinité, la matrice cosmique où toutes les formes qui constitueront l'univers sont élaborées et portées à la manifestation. 2) la yoni n'est pas exclusivement le sexe féminin; elle est aussi le périnée (yonisthana), et désigne également un centre subtil secondaire, limitrophe du muladhara chakra, le chakra-racine.

YONI MUDRA : « sceau du sexe féminin » - 1) Comme son nom ne l'indique pas, ce mudra est pratiqué par l'homme qui contrôle sa semence, l'empéchant de se libérer dans la matrice de sa partenaire, comme de retomber au niveau de son propre périnée – et aspirant, ce faisant, la shakti de sa partenaire; 2) posture yoguique qui scelle (mudra = sceau), où les ouvertures de la tête (shanmukhi : les six portails) sont fermées et les sens du disciple tournés vers l’intérieur pour trouver la source de son être; également nommé shanmukhi mudra.

YONISTHANA : périnée.

YOSHAT (ou Yoshit) : la femme, par opposition à Purusha, l'homme.

YUGA : Âge du monde, la 1000ème partie d‘un Kalpa (création, maintien, puis dissolution d‘une manifestation cosmique universelle). Quatre yugas se succèdent, entrecoupés de périodes d’obscuration (pralaya)  :
1) Krita ou Satya Yuga : Âge d‘accomplissement et de sagesse (cf. l’Âge d‘Or chez Hésiode) - dure env. 24.194 années solaires.
2) Treta Yuga : Âge des 3 feux rituels (civilisation sédentaire, agricole et urbaine) - dure env. 18.145 années solaires.
3) Dvapara Yuga : Âge du doute (apparition et développement des religions et philosophies contestataires) - dure env. 12.097 ans.
4) Kali Yuga : Âge des conflits (cf. Âge de Fer), actuellement en cours - dure env. 6.084 ans.

YUJ : joindre, atteler, concentrer.

YUKTA : celui qui a atteint la communion avec Brahman, l’Esprit suprême omniprésent, origine de la Manifestation de l’univers.


 

 

                                                                                                                                                                                                
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